Programme de chef du projet Debian

Stefano Zacchiroli
zack@debian.org
http://upsilon.cc/~zack

version 1.0

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Résumé

Salut, je m'appelle Stefano Zacchiroli — surtout connu sous le pseudonyme Zack — et me présente pour devenir chef du projet Debian.

Les principaux points de mon programme sont les suivants :

Le reste de ce programme présente des renseignements personnels d'ordre général (Section 1), décrit les points précédents avec plus de précision (Section 2), et met en valeur des projets plus spécifiques pour mon mandat (Section 2.3).

1  Introduction

1.1  Qui suis-je

Je suis devenu développeur Debian (DD) en mars 2001, peu de temps après la mise en place du processus de nouveau responsable. Mon implication dans Debian s'est réalisée en deux périodes différentes. Je me suis d'abord exclusivement intéressé à mes paquets, sans porter attention à la communauté : pas d'IRC, ni d'inscription à -devel, etc. Puis, lors du LinuxTag 2004, j'ai découvert Debian en tant que communauté, ce qui m'a fasciné, et j'ai augmenté petit à petit mon implication dans le projet.

Sur le plan technique, mes activités les plus remarquables pendant ces années ont été :

PTS
Système de suivi des paquets. J'ai comaintenu le système de suivi des paquets (PTS) pendant les trois ou quatre dernières années, participant à la maintenance quotidienne ainsi qu'à des modifications plus significatives. Plus de précisions sont disponibles sur mon blog.
Champs Vcs-*
J'ai rendu plus populaire la notion de champ VCS (Version Control System) dans debian/control, et j'ai écrit debcheckout.
QA
Assurance qualité… De façon plus générale, j'ai rejoint l'équipe assurance qualité parce que j'aime penser au projet comme à un tout et chercher de nouvelles solutions (par exemple UDD) aux problèmes persistants.
OCaml
Une prise en charge correcte du langage OCaml a été ma motivation pour rejoindre le projet. J'ai participé à la formation de l' équipe en charge d'OCaml où j'ai commencé en tant que débutant pour finir en tant que coordinateur. L'équipe gère maintenant plus de 120 paquets source avec des interdépendances incroyablement complexes et des besoins de transition compliqués.
Empaquetage
Évidemment, j'ai maintenu (et continue à maintenir) plusieurs paquets. En plus des paquets relatifs à OCaml, je suis fier de plusieurs contributions à devscripts, vim (en dépit de ma récente trahison :-), et python-debian.

Considérant la communauté comme la véritable force de Debian, j'ai régulièrement participé aux DebConf et, quand mon temps le permettait, à d'autres rencontres comme les rencontres de travail d'Estrémadure .

Dans la vie, je suis chercheur en informatique, et travaille actuellement en tant que chercheur postdoctoral au laboratoire PPS à l'Université Paris Diderot. Ce laboratoire ressemble à un repaire de contributeurs Debian de la communauté française de Debian ; nos pauses-café se transforment souvent en discussions passionnantes autour de Debian. Je travaille surtout sur le projet Mancoosi, où nous appliquons des techniques telles que les méthodes formelles pour étudier les distributions libres, y compris — mais pas seulement — Debian, et pour améliorer les algorithmes de planification de mise à niveau. Mancoosi est le successeur de EDOS, qui était la source de divers utilitaires d'assurance qualité de Debian, comme edos-debcheck, exécuté régulièrement sur edos.debian.net.

1.2  Pourquoi je me présente au poste de chef du projet

Être chef du projet présente deux facettes différentes : un rôle institutionnel et une série d'objectifs supplémentaires que le futur chef de projet a l'intention d'atteindre pendant le mandat. Cette distinction a du sens.

Le rôle institutionnel est décrit dans notre constitution et concerne trois tâches : les prises de décisions ordinaires et extraordinaires, les relations publiques avec le monde extérieur et l'aiguillage des discussions au sein du projet.

Mon point de vue sur les raisons qui nous incitent à avoir un chef du projet est basé sur le fait que nous fonctionnons comme une do-ocracy : n'importe qui ayant l'intention de faire quelque chose peut décider de la façon de le faire et personne ne peut être obligé de faire quoi que ce soit. Étant donné notre nombre, nous avons une tendance irrésistible aux modifications pour devenir une do-ocracy imparfaite :

  1. des restrictions d'accès sont ajoutées pour empêcher les gens de réaliser des actions potentiellement dangereuses ;
  2. les tâches peu passionnantes risquent de moisir parce que personne n'est motivé pour s'en charger ;
  3. ceux qui obtiennent certains postes pourraient négliger leurs autres devoirs et diminuer la qualité du service qu'ils offrent, parce qu'ils n'admettent pas de ne plus être aptes pour ces tâches.

Le chef du projet a le devoir, pour un temps limité, d'atténuer les imperfections de notre do-ocracy :

  1. remarquer les restrictions d'accès trop contraignantes qui empêchent les gens capables de travailler, en induisant de l'inefficacité et des frustrations ;
  2. trouver des gens volontaires pour les tâches peu passionnantes pour le bien général du projet (en s'assurant qu'on reconnaisse leur mérite) ;
  3. assigner des gens aux postes clefs pour améliorer la qualité du service à l'intérieur et à l'extérieur du projet.

La récompense est l'opportunité de peser pour des améliorations à l'échelle du projet par le seul mérite d'occuper le poste de chef du projet.

J'ai l'intention de relever le défi d'être un chef de projet transparent et présent, et d'améliorer les mécanismes de notre projet. C'est pourquoi je me présente au poste de chef du projet. (En fait, certains d'entre vous m'ont demandé de me présenter, et donc la responsabilité de vous embêter à lire tout ceci ne me revient pas entièrement :-)

2  Mes objectifs

Les tâches institutionnelles du chef du projet Debian traitent de situations qui sont en général inconnues a priori. Par conséquent, je présente mes objectifs comme suit.

2.1  Vision

Contributeurs non empaqueteurs

L'introduction des DM (responsables Debian) a été un événement heureux pour Debian. Certaines personnes critiquent le fait que cela a ouvert notre archive à des paquets de qualité inférieure. Cela pourrait être vrai, mais nous avons aussi des (tas de) paquets de qualité inférieure maintenus par des responsables à part entière qui ont perdu l'intérêt qu'ils portaient à Debian. La solution aux deux problèmes est plus d'assurance qualité.

Par l'intermédiaire du processus de DM, de nombreuses personnes enthousiastes ont réussi à rejoindre Debian, augmentant notre force de travail. De plus, le processus de DM a induit un processus plus contrôlé pour devenir développeur Debian à part entière, avec une meilleure garantie d'engagement sérieux dans Debian et un meilleur niveau d'expérience. Dans l'ensemble, le processus de DM est une voie d'accès à Debian moins abrupte que celle qui existait jusqu'alors, ce qui nous permet de rendre progressivement à nos contributeurs une reconnaissance. Cela contribue à gommer l'aspect tout ou rien de Debian et c'est une voie moins frustrante pour les empaqueteurs qui auparavant étaient tentés de faire porter leurs efforts sur d'autres projets.

Nous devons tirer les leçons du processus de DM. Nous avons beaucoup de précieux contributeurs potentiels autour de nous. Ils ont simplement besoin d'une meilleure documentation sur la façon de nous rejoindre. Ils ont juste besoin de quelque chose en échange, de quoi être fiers, qui reconnaisse leurs efforts. Je n'ai pas d'idée préconçue sur les différents moyens de réussir cela (par exemple des listes de contrôle d'accès par opposition aux augmentations de droits linéaires), mais nous avons besoin d'aller dans cette direction. Ce faisant, nous devrions relâcher notre hypothèse implicite que seules les qualités techniques comptent dans Debian. Le véritable Système d'exploitation universel est surtout, mais pas seulement, fait de logiciels ; il est aussi fait de traductions, d'illustrations, de musiques, etc.

J'agirai en faveur de voies d'accès à Debian plus progressives et gratifiantes.
Maintenance collaborative

L'introduction du champ Uploaders est un autre exemple de développement heureux au sein de Debian. Même si cela peut, en principe, permettre de former des équipes de personnes sans responsabilité claire pour certaines tâches, cela fonctionne très bien en général. Cela crée des espaces techniques efficaces pour la collaboration sur des sujets particuliers et cela s'adapte aussi pour (re)créer des structures organisationnelles avec une position particulière et des partages de tâches.

La maintenance collaborative ne devrait pas être obligatoire (nous avons plusieurs développeurs en solo très efficaces), mais devrait l'être par défaut. Les débutants en empaquetage devraient commencer dans des équipes de maintenance collaborative et y gagner en expérience. Les retours des membres de l'équipe peuvent être alors utiles pour alléger la charge qui pèse sur les épaules des responsables de candidature (Application Managers — AM). De même, nous ne devrions pas accepter la maintenance en solo lorsque cela entraîne des paquets qui, de fait, ne sont pas maintenus (à identifier convenablement d'un point de vue de l'assurance qualité). Dans ces cas, nous devrions suggérer — ou même forcer si besoin — la maintenance collaborative. Cela peut offrir une porte de sortie plus acceptable qu'une humiliation publique et inutile.

Je me battrai contre l'excès d'appropriation des paquets s'il entre en conflit avec la qualité.
Minorités bruyantes

Nos listes de diffusion se sont sensiblement améliorées ces cinq dernières années. De temps en temps, cependant, elles sont polluées par des minorités (apparemment) très bruyantes capables de polariser les débats, ce qui n'est ni productif, ni agréable. Vu comme nous sommes attachés à notre communauté, nous devons parfois prendre part à des discussions comme celles-là, qui explosent inévitablement (combien de messages de vacances temporaires — avec l'étiquette VAC — avons-nous à cause de cela ? Trop). Mon point de vue est le suivant :

Liberté d'expression : d'accord.
Prise d'otage de la majorité silencieuse par des minorités bruyantes : pas d'accord.

Bien que nous devions envisager — et l'avons déjà appliqué par le passé — des mesures de modération à l'encontre des comportements portant préjudice de façon répétée à la communauté, nous ne pouvons pas prendre le risque de les appliquer seulement dans l'hypothèse où les expéditeurs feraient vraiment partie d'une minorité bruyante. Même en absence de solution optimale pour ce genre de problème, les artifices techniques peuvent aider. Un de ces artifices que j'aimerais utiliser est le sondage, comme cela a été proposé par Jeroen van Wolffelaar et d'autres il y a des années. Le but est de permettre à tous les développeurs Debian de lancer un sondage avec authentification à la devotee — DEbian VOTe EnginE.

Les sondages permettent d'obtenir un point de vue raisonnable de l'avis de la communauté, sans avoir à lancer la grosse machinerie d'une résolution générale. Un sondage peut soit permettre clairement aux participants d'une discussion (ou d'une foire d'empoigne) de se rendre compte qu'ils sont en désaccord avec le reste du projet et qu'ils feraient mieux d'arrêter d'enfoncer des portes ouvertes, soit d'indiquer qu'ils sont sur la bonne voie.

Pour sortir de l'impasse des minorités bruyantes, j'appliquerai des mécanismes qui font émerger un consensus approximatif s'il existe.
Rencontres en personne

Les rencontres sont nécessaires pour améliorer la qualité de la collaboration au sein du projet, qu'importe l'efficacité dont nous faisons preuve dans la communication numérique. Se rencontrer en personne, programmer pendant des heures, faire des choses ensemble et rentrer chez soi. Le jour suivant, notre collaboration à distance sera bien meilleure.

Permettre l'organisation de rencontres est un merveilleux moyen d'utiliser l'argent de Debian et d'autre ressources, comme des gens spécialement nommés pour cela. Heureusement que nous avons les DebConf, organisées par une équipe très efficace. Cependant la DebConf ne devrait pas être le seul rassemblement, et nous devrions faire pression pour mettre en place des rencontres locales, et utiliser nos ressources pour cela. Je pense qu'il est tout à fait raisonnable de prendre en charge les voyages des contributeurs actifs, si cela peut leur permettre de se joindre à d'autres et de travailler à des objectifs précis.

Une façon simple de décider quand le faire ou ne pas le faire, au-delà de la somme d'argent nécessaire, pourrait être le nombre d'autres développeurs qui le demandent. Si et quand l'argent devient un problème, je ne vois rien qui puisse nous empêcher d'organiser une campagne de dons spécifique.

Je ferai de mon mieux pour soutenir, avec de l'argent et d'autres ressources, les rencontres de contributeurs.
Distributions dérivées

Nous faisons partie d'un écosystème du logiciel libre, dans lequel les correctifs circulent à la fois depuis l'amont et l'aval. Nous avons promis de donner nos travaux à la communauté du logiciel libre, même si nous ne réussissons pas toujours à le faire. Des initiatives, comme le récent suivi de correctifs organisé par Sean Finney, nous permettent de rendre visibles nos modifications à la fois en amont et en aval.

Nos distributions dérivées nous ont comme développeurs amont, et sont dans une situation semblable. Nous ne pouvons pas les obliger à nous donner quoi que ce soit, car nos engagements ne sont pas forcément les leurs, mais nous devrions tout de même :

  1. être exemplaires dans nos pratiques de restitution, par exemple en suivant publiquement nos efforts pour l'envoi de correctifs en amont ;
  2. faciliter autant que possible la restitution vers nous, par exemple en participant aux initiatives interdistributions qui permettent aux mainteneurs de se connaître et de partager leurs VCS.

Faire les deux renforcera nos requêtes de restitution aux distributions dérivées que ne devraient pas connaître de répit.

2.2  Interaction chef du projet <-> projet

2.2.1  Être présent

En tant que développeur Debian, j'ai souvent souffert d'une absence apparente du chef de projet. Peut-être que cela venait de moi, que je n'anticipais pas suffisamment au point de solliciter le chef du projet sur IRC ou par courrier électronique et de demander, mais je considère qu'il est du devoir du chef de projet de communiquer sa présence. Cela se concrétise de deux façons : l'une est de mener les débats entre les développeurs, conformément à ce qui est prévu dans la constitution, quelque chose que j'ai rarement vue. Même si nous n'en voulons pas par défaut (pas besoin d'un chef de projet qui écrit dans tous les fils), j'aimerais essayer d'être présent dans les discussions chaudes (définition volontairement vague) qui concernent l'organisation et le projet à grande échelle. J'encouragerai aussi la consultation du chef de projet pour partager son avis sur certains sujets, en me sollicitant explicitement.

L'avis du chef de projet peut aussi être une première tentative raisonnable de résolution de conflit ; si cela échoue, nous avons d'autres mécanismes pour le régler. À cet égard, je pense que mes qualités personnelles peuvent être utiles au projet : je suis réfléchi, à l'écoute des autres et capable de changer d'avis face à de bons arguments.

Plus généralement, gérer le programme du projet est quelque chose que l'on devrait attendre du chef du projet. La gestion du programme signifie avoir des objectifs sur les sujets que le projet devrait envisager pendant un certain laps de temps. La page DiscussionsAfterLenny est un exemple de ce besoin. Le chef de projet devrait s'assurer que le projet a des programmes de ce genre, pour éviter d'oublier des points importants pour ne s'en rappeler que plus tard au moment, par exemple, de la publication.

La gestion signifie aussi garder une trace de ce qui s'est passé. La proposition de DEP (Debian Enhancement Proposal) — que j'ai initiée avec Adeodato Simó, et Lars Wirzenius — était une tentative de fournir un outil pour y arriver : aucune grande charge de travail supplémentaire n'a été introduite, juste une organisation du travail pour se rappeler l'état des propositions de modification du projet à grande échelle.

On pourrait s'attendre à ce que le chef du projet s'occupe des DEP abandonnées en les réassignant, les fermant ou les pilotant lui-même. Les DEP n'ont pas pu décoller à cause de l'absence de quelques procédés techniques et d'exemples représentatifs. Je m'assurerai que nous donnerons une chance aux DEP, ou à des artifices du même genre, pour vérifier si nous pouvons enfin avoir un choix raisonnable entre des décisions très formelles de type résolution générale et des décisions un peu folkloriques qui trop souvent ressemblent plus à pas de décision du tout.

J'ai l'intention d'être un chef du projet présent, à la fois dans les discussions et en tant que responsable du programme du projet.

2.2.2  Transparence

Une autre façon d'être présent pour le chef de projet est de publier régulièrement ce qu'elle ou il est en train de faire ; appelons ça la transparence. Nous nous sommes améliorés récemment, mais seulement quatre ou cinq messages de brèves de ... pendant un mandat de chef du projet sont encore trop peu pour un rôle qui est censé représenter un projet aussi gros et varié.

Je suis sûr qu'un certain nombre d'activités du chef de projet ne sont pas destinées à être publiées, qu'elles soient d'ordre personnel pour certaines, totalement inintéressantes pour d'autres, ou encore qu'elles ne soient pas sensées être archivées sur Internet pour toujours. Je sais aussi qu'écrire en partant de rien des brèves du chef de projet peut demander beaucoup de temps et éventuellement être intimidant.

La solution que je mettrai en place est d'avoir constamment un flux de nouvelles des activités du chef de projet. Flux est un concept, la mise en œuvre peut varier : un canal IRC, un blog ou microblog, une page de wiki BitsFromTheDPL traitée à la DeveloperNews, des envois à -private pour les données sensibles, etc. L'absence de flux d'activités signifiera l'absence d'activité de chef du projet et le droit de se plaindre pour les développeurs Debian et de demander des comptes. Je pense que les activités qui ne sont pas encore prêtes à être dévoilées du tout, pas même en censurant ou en reformulant les précisions, sont suffisamment rares pour ne pas provoquer l'absence de flux.

Le flux résultant sera alors figé tous les mois et envoyé à d-d-a. Si j'échoue deux fois à envoyer ces nouvelles, j'admettrai mon échec et en expliquerai les raisons en demandant des avis pour trouver des moyens pour la poursuite du mandat (par exemple, avec un vote, qui devra contenir aussi l'option démissionnez, vous ne communiquez pas assez).

Je fournirai un flux régulier de nouvelles de mes activités de chef du projet, à figer et envoyer tous les mois à d-d-a.

2.2.3  (Pas d')équipe de direction du projet Debian

D'après les chefs du projet précédents, supporter les charges de chef de projet tout seul est décourageant. Pour contrer cela, je serai toujours à la recherche de conseils auprès des autres en fonction de leur domaine d'expertise dans le projet. Je ne crois pas néanmoins en l'utilité d'une équipe de direction du projet : le mandat du chef du projet est trop court pour consacrer du temps à des réunions de coordinations supplémentire, donc je n'en aurai pas. Pour les affectations de tâches plus spécifiques, nous avons les délégations qui sont bien plus que suffisantes.

Cependant, la vie étant ce qu'elle est, le chef du projet Debian est, pour cette raison, un point unique de défaillance et je rechercherai un 2IC (second in charge, vice-leader). Les missions du 2IC seront : assistance du chef du projet (en cas d'absence imprévue) et aide à la communication extérieure ou interne au projet (par exemple pour le fil de nouvelles). Le 2IC sera désigné par une délégation ordinaire, à durée limitée. En tant que chef du projet, je prendrai l'entière responsabilité des actes du 2IC.

Je n'aurai pas d'équipe de direction du projet ; je chercherai plutôt un 2IC comme assistant et pour la communication.

2.3  Projets particuliers

2.3.1  Clarification des délégations

Rappelez-vous : il n'y a pas de cabale. Bien. Alors :

  1. tous les délégués actuels devraient être clairement identifiés sur notre page d'organisation avec une référence au message de délégation ;
  2. tous les membres des équipes principales qui étaient en place avant la généralisation des délégations devraient être officiellement délégués. Cela éviterait les disparités entre les nouveaux membres d'équipe qui sont délégués et les anciens membres d'équipe qui sont toujours dans une situation peu claire.

2.3.2  La question du site web

Nous voulons tous un site web plus attirant, c'est-à-dire un site web où les gens peuvent trouver ce qu'ils cherchent et qui ne donne pas de nous l'image d'un système d'exploitation des années 80. Même si du travail a déjà été fait sur ce problème au sein de l'équipe en charge du site, aucune amélioration visible n'a encore été faite.

J'ai l'intention d'aider l'équipe en charge du site à résoudre les problèmes principaux pendant le mandat. Même s'il est inutile de définir précisément les objectifs techniques dans un programme, mon plan d'action sera le suivant. Toutes les étapes sont supposées être réalisées en accord avec l'équipe en charge du site.

  1. Établir les exigences minimales pour un site amélioré en matière d'accessibilité, de structure du site et d'organisation du travail. Rendre ces exigences publiques avec un plan détaillé du travail à accomplir pour y parvenir : nous ne dissimulerons pas les problèmes.
  2. Envoyer un appel à l'aide dans notre communauté, à la recherche de volontaires pour se charger du travail et le livrer dans un intervalle de temps donné (oui, je sais que nous sommes tous volontaires, mais nous assumons nos responsabilités et respectons des délais, ce problème est suffisamment important pour le demander). 1
  3. S'assurer que les preneurs, s'il y en a, ont accès aux ressources nécessaires, qu'ils soient correctement remerciés pour leur tentative et, espérons-le, leur réussite.

Si tout cela échoue, nous déclencherons un plan d'urgence. Par exemple, nous pouvons envisager de rechercher de l'aide extérieure (c'est-à-dire si personne engagé dans Debian ne veut s'en occuper) pour se rendre compte de ce qui manque, sous le contrôle de l'équipe en charge du site web. Nous achetons régulièrement des services que nous ne pouvons pas réaliser nous-mêmes, le site web ne devrait pas faire de différence.

2.3.3  Équipes principales

Nos équipes principales se sont beaucoup améliorées récemment, à la fois en matière de main-d'œuvre et de communication. Félicitations pour ces améliorations à Steve McIntyre et Sam Hocevar (les deux précédents chefs de projet) et bien sûr aux équipes elles-mêmes. Néanmoins, certaines équipes sont encore un peu limite, ou tout du moins c'est ce qu'il semble vu de l'extérieur. Ajouter des membres à une équipe la rend plus tolérante aux absences et permet aussi de préparer la génération suivante de contributeurs. La distinction entre assistant et membre dans plusieurs équipes semble fonctionner vraiment bien pour cela.

Mon intention naïve serait d'amener toutes les équipes principales à au moins trois membres et les pousser à faire campagne pour avoir des assistants quand aucune procédure bien établie n'existe pour rejoindre l'équipe. Aussi, en regardant notre page d'organisation, il semble que plusieurs équipes sont soit inactives, soit très mauvaises pour communiquer sur ce qu'elles font. Pour leur propre bien, les personnes impliquées devraient être incitées à se faire remplacer et à travailler sur quelque chose qui leur ferait plus plaisir.

Toutes ces modifications devraient cependant être d'abord essayées avec l'accord de l'équipe, pour ne pas embêter des équipes éventuellement en sous-effectif mais pourtant très efficaces. Je partirai de la précieuse revue des équipes rassemblée par Steve McIntyre l'an dernier2 pour mener les renforcements d'équipe et les changements de procédure de manière à ne pas embêter les équipes qui travaillent correctement.

Informations supplémentaires

Temps consacré

Être chef du projet Debian est un défi ; pour réussir, le travail doit être pris au sérieux. Pendant la durée du mandat, je mettrai donc en pause mes autres engagements dans Debian : c'est un devoir envers les anciens collaborateurs et un compromis honnête pour éviter l'explosion. Je ne suis pas le seul responsable dans la plupart de mes devoirs côté Debian et je abandonnerai des équipes efficaces, j'ai donc confiance sur le fait que les tâches ne seront pas laissées sans surveillance. Le reste est une poignée de paquets qui auront besoin de nouveaux responsables.

Sur le même thème et dans un souci de transparence : certains candidats au poste de chef du projet Debian ont par le passé déclaré être capables d'être chef du projet Debian à plein temps. Je ne peux pas me le permettre. Je propose que tout mon temps Debian en tant que bénévole soit détourné au profit du travail de chef du projet Debian. Cependant, heureusement, je travaille dans une université où j'ai un patron très réceptif au logiciel libre. J'ai la liberté de réorganiser mon agenda aussi bien lors d'urgence ou de prolongement d'activité, comme des voyages pour parler de Debian. Comme la plupart d'entre nous, je suis en général disponible sur IRC, par téléphone, etc.

Un programme vivant

En dehors des réfutations, le programme du chef du projet est fixé une fois pour toute à la fin de la période de dépôt des candidatures. Même si c'est parfaitement justifié dans le contexte d'une élection, cela complique la tâche des candidats pour faire connaître leur position sur des questions importantes à cause du volume d'informations que génère le processus électoral. Donc, pour le cas où des sujets importants surgiraient pendant la campagne, je me propose de résumer mes positions à leur sujet sur http://www.upsilon.cc/~zack/hacking/debian/dpl-2009/.

3 Réfutation

Je connais Steve et Luk depuis un certain temps déjà et j'ai un profond respect pour ce qu'ils ont fait tous les deux pour Debian toutes ces dernières années. Je reconnais tous les problèmes qu'ils (oui, je dis ils, parce que de fait, ils fonctionnent en tandem) mentionnent dans leur programme : communication, humilité et demande d'aide… En fait pour l'essentiel ce sont des problèmes que rencontrent tous les projets de logiciel libre.

Malgré cela, leur programme manque d'indications et de stratégies qui expliquent comment ils vont s'attaquer à ces problèmes : ce n'est pas suffisant de dire, par exemple, je veux des améliorations portées là où on en a réellement besoin pour réellement mettre en œuvre ces améliorations. Il me manque aussi la vision de ces deux candidats sur des sujets qui le méritent comme l'appartenance à Debian, la qualité des discussions sur les listes de diffusion, les distributions dérivées…

Dans l'ensemble, je trouve que le principal argument pour décider de voter pour Steve et Luk est l'exemple donné par le mandat actuel de Steve. Le programme, qui est ce sur quoi est censé porté la réfutation, n'a pas grand-chose d'autre à offrir.

Je dois reconnaître que Steve a fait un travail admirable durant son mandat actuel de chef du projet, mais la plupart de ses tâches pratiques sont en cours d'achèvement. Il aurait été bien de savoir ce qu'il projetait de faire en plus, s'il était réélu. Présenter un tel diff est, à mon avis ce que doit faire le chef du projet en fonction quand il se représente.


1
Pour ce que ça vaut, même si cela était autrement plus simple, mon expérience avec la mise à jour du système de gestion de paquets (PTS) montre que notre communauté est réactive face à nos faiblesses en présence web. J'ai demandé de nouvelles feuilles de style pour l'apparence du PTS, eu plusieurs réponses, et choisi l'une d'entre elles. Cela demande quelques échanges dans les deux sens, mais ce n'est pas différent du mode de fonctionnement habituel avec des correctifs.
2
avec des exceptions particulières, si les gens qui ont été interrogés ne partagent pas avec moi le contenu même de l'enquête.

Ce document a été converti du LATEX par HEVEA.