Manuel d'installation pour la distribution Debian GNU/Linux
Copyright © 2004 - 2017 L'équipe de l'installateur Debian
Ce manuel est un logiciel libre ; vous pouvez le distribuer ou le modifier
selon les termes de la Licence publique générale GNU. Veuillez consulter la
licence à l'Annexe F, GNU General Public License.
Résumé
Ce document contient les instructions d'installation du système Debian GNU/
Linux (nommé « stretch »), sur l'architecture ARM 64 bit (« arm64 »). Des
pointeurs vers d'autres sources d'informations vous permettront de tirer le
meilleur parti de votre nouveau système Debian.
Avertissement
Ce manuel d'installation est basé sur un ancien manuel, le « boot-floppies »,
qui a été mis à jour pour servir de guide au nouvel installateur Debian.
Cependant, pour arm64, le manuel n'a pas été complètement mis à jour ni
vérifié. Certaines parties du manuel peuvent être incomplètes ou dépassées, ou
bien elles documentent encore l'ancien installateur. Une nouvelle version de ce
manuel, avec de meilleures informations sur cette architecture, se trouve sur
la page de l'installateur Debian. De nouvelles traductions y sont disponibles.
Toutes les remarques sur cette traduction sont à envoyer à l'adresse <
debian-l10n-french@lists.debian.org>. La traduction de la « GNU GPL » est celle
qu'on trouve sur le site de la FSF France.
━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━
Table des matières
Installer Debian GNU/Linux 9 sur arm64
1. Bienvenue sur Debian
1.1. Qu'est-ce que Debian ?
1.2. Qu'est-ce que GNU/Linux ?
1.3. Qu'est-ce que Debian GNU/Linux ?
1.4. Comment obtenir Debian ?
1.5. Comment obtenir la plus récente version de ce document ?
1.6. Organisation de ce document
1.7. À propos des copyrights et des licences des logiciels
2. Configuration nécessaire
2.1. Matériel reconnu
2.1.1. Architectures reconnues
2.1.2. Trois portages ARM différents
2.1.3. Différences dans la conception des processeurs ARM et difficulté
de la prise en charge
2.1.4. Plates-formes prises en charge par Debian/arm64
2.1.5. Processeurs multiples
2.1.6. Gestion du matériel graphique
2.1.7. Matériel de connexion réseau
2.1.8. Périphériques et autres matériels
2.2. Périphériques demandant des microprogrammes (firmware)
2.3. Acheter du matériel spécialement pour GNU/Linux
2.3.1. Éviter le matériel propriétaire ou fermé
2.4. Les supports d'installation
2.4.1. CD-ROM/DVD-ROM/BD-ROM
2.4.2. Le réseau
2.4.3. Les disques durs
2.4.4. Un*x ou système GNU
2.4.5. Systèmes de stockage reconnus
2.5. Mémoire et espace disque nécessaires
3. Avant d'installer Debian GNU/Linux
3.1. Vue générale du processus d'installation
3.2. Sauvegardez vos données !
3.3. Informations utiles
3.3.1. La documentation
3.3.2. Comment trouver les sources d'informations sur le matériel ?
3.3.3. Compatibilité matérielle
3.3.4. Configuration du réseau
3.4. Matériel minimum
3.5. Partitionnement préalable d'une machine multisystème
3.6. Configuration matérielle et système avant l'installation
3.6.1. Microprogramme ARM
3.6.2. Configurer l'adresse MAC Ethernet dans U-Boot
3.6.3. Problèmes de positionnement du noyau, de l'initrd et de l'arbre
de périphériques dans U-Boot
4. Comment obtenir les supports du système d'installation ?
4.1. CD Debian GNU/Linux officiels
4.2. Télécharger les fichiers depuis les miroirs Debian
4.2.1. Où trouver les fichiers d'installation ?
4.3. Préparer les fichiers pour amorcer depuis le réseau avec TFTP
4.3.1. Configurer un serveur RARP
4.3.2. Configurer un serveur DHCP
4.3.3. Configurer un serveur BOOTP
4.3.4. Activer le serveur TFTP
4.3.5. Mettre les images TFTP en place
4.4. Installation automatisée
4.4.1. Installation automatisée avec l'installateur Debian
5. Démarrer le système d'installation
5.1. Démarrer l'installateur sur ARM 64 bit
5.1.1. Configuration de la console
5.1.2. Installation sur Juno
5.1.3. Installation sur Applied Micro Mustang
5.1.4. Amorcer à partir de TFTP
5.2. Accessibilité
5.2.1. Frontaux de l'installateur
5.2.2. Cartes fille
5.2.3. Thème à fort contraste
5.2.4. Zoom
5.2.5. Modes d'installation Expert, Rescue et Automated
5.2.6. Accessibilité du système installé
5.3. Paramètres d'amorçage
5.3.1. Console d'amorçage
5.3.2. Paramètres pour l'installateur Debian
5.3.3. Répondre à des questions avec les paramètres d'amorçage
5.3.4. Passer des paramètres aux modules du noyau
5.3.5. Interdire des modules du noyau
5.4. Dysfonctionnements pendant la procédure d'installation
5.4.1. Fiabilité des lecteurs de CD
5.4.2. Configuration d'amorçage
5.4.3. Comprendre les messages du noyau au démarrage
5.4.4. Signaler les problèmes
5.4.5. Faire un rapport de bogue
6. Comment utiliser l'installateur Debian ?
6.1. Comment fonctionne l'installateur ?
6.1.1. Utilisation de l'installateur graphique
6.2. Introduction aux composants
6.3. Utilisation des composants
6.3.1. L'installateur Debian et la configuration du matériel
6.3.2. Création des utilisateurs et des mots de passe
6.3.3. Partitionnement et points de montage
6.3.4. L'installation du système de base
6.3.5. Installation de logiciels supplémentaires
6.3.6. Rendre le système amorçable
6.3.7. La fin de l'installation
6.3.8. Dépannage
6.3.9. Installation par le réseau
6.4. Télécharger des microprogrammes (firmware) manquants
6.4.1. Préparer le support
6.4.2. Microprogrammes et système installé
7. Démarrer votre nouveau système Debian
7.1. Le moment de vérité
7.2. Le montage des volumes chiffrés
7.2.1. En cas de problèmes
7.3. Se connecter
8. Les prochaines étapes
8.1. Arrêter le système
8.2. Si vous débutez sous Unix
8.3. S'orienter dans Debian
8.3.1. Le système des paquets
8.3.2. Autres logiciels disponibles
8.3.3. Gestion des versions des applications
8.3.4. Gestion des tâches récurrentes
8.4. Pour aller plus loin
8.5. Configurer le courrier électronique
8.5.1. Configuration par défaut
8.5.2. Envoyer des courriels vers l'extérieur
8.5.3. Configuration de Exim4
8.6. Compiler un nouveau noyau
8.6.1. Gestion des images du noyau
8.7. Réparer un système cassé
A. Guide de l'installation
A.1. Préliminaires
A.2. Démarrer l'installateur
A.2.1. CD
A.2.2. Amorcer depuis le réseau
A.2.3. Amorcer depuis un disque dur
A.3. Installation
A.4. Envoyez-nous un rapport d'installation
A.5. Et ils eurent...
B. Automatisation de l'installation par préconfiguration
B.1. Introduction
B.1.1. Les méthodes
B.1.2. Limitations
B.2. Utiliser la préconfiguration
B.2.1. Charger le fichier de préconfiguration
B.2.2. Utiliser les paramètres d'amorçage pour préconfigurer des
questions
B.2.3. Le mode auto
B.2.4. Alias utiles avec la préconfiguration
B.2.5. Utiliser un serveur DHCP pour indiquer les fichiers de
préconfiguration
B.3. Créer un fichier de préconfiguration
B.4. Contenu du fichier de préconfiguration (pour stretch)
B.4.1. Localisation
B.4.2. Configuration du réseau
B.4.3. Console réseau
B.4.4. Valeurs pour les miroirs
B.4.5. Configuration des comptes
B.4.6. Configuration du fuseau horaire
B.4.7. Partitionnement
B.4.8. Installation du système de base
B.4.9. Configuration d'Apt
B.4.10. Choix des paquets
B.4.11. Pour terminer l'installation
B.4.12. Les autres questions
B.5. Options complexes
B.5.1. Exécuter des commandes pendant l'installation
B.5.2. Changer les valeurs par défaut avec la préconfiguration
B.5.3. Chaîner les fichiers de préconfiguration
C. Partitionnement pour Debian
C.1. Décider des partitions et de leurs tailles
C.2. L'arborescence des fichiers
C.3. Schéma de partitionnement recommandé
C.4. Noms des périphériques sous Linux
C.5. Programmes de partitionnement
D. Informations diverses
D.1. Périphériques Linux
D.1.1. Régler la souris
D.2. Espace disque nécessaire pour les tâches
D.3. Installer Debian GNU/Linux à partir d'un système Unix/Linux
D.3.1. Pour commencer
D.3.2. Installer debootstrap
D.3.3. Lancer debootstrap
D.3.4. Configurer le système de base
D.3.5. Installer un noyau
D.3.6. Configurer le programme d'amorçage
D.3.7. Accès distant : installer SSH et configurer l'accès
D.3.8. Touches finales
D.4. Installer Debian GNU/Linux avec PPP sur Ethernet (PPPoE)
E. Administrivia
E.1. À propos de ce document
E.2. Pour contribuer à ce document
E.3. Principales contributions
E.4. Marques déposées
F. GNU General Public License
Liste des tableaux
3.1. Informations sur le matériel utiles pour l'installation
3.2. Configuration matérielle minimale recommandée
Installer Debian GNU/Linux 9 sur arm64
Nous sommes enchantés que vous ayez choisi Debian. Nous sommes sûrs que vous
trouverez cette distribution GNU/Linux de Debian remarquable. Debian GNU/Linux
rassemble des logiciels libres de qualité, faits par des gens disséminés aux
quatre coins du monde, et les intègre en un tout cohérent. Nous croyons que
vous trouverez cet ensemble réellement supérieur à la simple somme de ses
parties.
Nous comprenons bien que beaucoup d'entre vous voudront installer Debian sans
lire ce manuel ; la conception de l'installateur le permet. Si vous n'avez pas
le temps de le lire en entier, nous vous recommandons de lire le Guide de
l'installation. Ce guide vous présentera les bases du processus d'installation
et renverra au manuel pour les sujets complexes ou pour des aides en cas de
problèmes. Le guide de l'installation se trouve à l'Annexe A, Guide de
l'installation.
Cela dit, nous espérons que vous aurez le temps de lire la plus grande partie
de ce manuel. Votre installation sera facilitée par la connaissance acquise.
Chapitre 1. Bienvenue sur Debian
Table des matières
1.1. Qu'est-ce que Debian ?
1.2. Qu'est-ce que GNU/Linux ?
1.3. Qu'est-ce que Debian GNU/Linux ?
1.4. Comment obtenir Debian ?
1.5. Comment obtenir la plus récente version de ce document ?
1.6. Organisation de ce document
1.7. À propos des copyrights et des licences des logiciels
Ce chapitre propose un survol du projet Debian GNU/Linux. Si vous connaissez
déjà l'histoire du projet Debian et de la distribution Debian GNU/Linux, vous
pouvez passer au chapitre suivant.
1.1. Qu'est-ce que Debian ?
Debian est une organisation composée uniquement de bénévoles, dont le but est
de développer le logiciel libre et de promouvoir les idéaux de la communauté du
logiciel libre. Le projet Debian a démarré en 1993, quand Ian Murdock invita
tous les développeurs de logiciels à participer à la création d'une
distribution logicielle, complète et cohérente, basée sur le nouveau noyau
Linux. Ce petit groupe d'enthousiastes, d'abord subventionné par la Free
Software Foundation, et influencé par la philosophie GNU, a grandi pour devenir
une organisation composée par environ 1062 développeurs Debian.
Les développeurs Debian s'impliquent dans de multiples activités, par exemple,
l'administration des sites web et FTP, la conception graphique, l'analyse
juridique des licences logicielles, l'écriture de la documentation et, bien
sûr, la maintenance des paquets logiciels.
Pour communiquer notre philosophie et attirer des développeurs qui adhèrent à
nos principes, le projet Debian a publié un certain nombre de documents qui
mettent en évidence nos valeurs et expliquent ce que signifie être un
développeur Debian :
• Le contrat social Debian est la déclaration des engagements de Debian
vis-à-vis de la communauté du logiciel libre. Quiconque est d'accord pour
se conformer à ce contrat social peut devenir un développeur Debian. Tout
développeur Debian peut introduire de nouveaux logiciels dans Debian, à
condition que ces paquets se conforment à nos critères de liberté et
répondent à nos critères de qualité ;
• Les directives Debian pour le logiciel libre (Debian Free Software
Guidelines, ou DFSG) sont une déclaration claire et concise des critères
Debian en matière de logiciel libre. Ce document a une grande influence sur
le mouvement pour le logiciel libre ; il est à la base de la définition de
l'Open Source ;
• La charte Debian est une spécification détaillée des standards de qualité
du projet Debian.
Les développeurs Debian participent aussi à d'autres projets : certains sont
spécifiques à Debian, d'autres concernent tout ou partie de la communauté
Linux. Voici quelques exemples :
• Le Linux Standard Base (LSB) est un projet dont le but est de standardiser
le système GNU/Linux de base. Les concepteurs de matériels et de logiciels
pourront ainsi plus facilement concevoir des applications et des pilotes de
périphériques pour un système Linux générique plutôt que pour une
distribution particulière ;
• Le standard pour l'organisation des systèmes de fichiers (FHS) est un
effort pour standardiser l'organisation du système de fichiers Linux. Le
FHS permettra aux développeurs de logiciels de se concentrer sur la
conception de programmes, sans avoir à se préoccuper de la façon dont le
paquet sera installé dans les différentes distributions GNU/Linux ;
• Debian Jr. est un projet interne dont le but est de s'assurer que Debian a
quelque chose à offrir à nos utilisateurs les plus jeunes.
Pour des informations plus générales sur Debian, voir la FAQ Debian.
1.2. Qu'est-ce que GNU/Linux ?
Linux est un système d'exploitation, c'est-à-dire, un ensemble de programmes
qui permet d'agir sur la machine et de lancer d'autres programmes.
Un système d'exploitation comprend les programmes fondamentaux dont votre
ordinateur a besoin pour échanger des instructions avec les utilisateurs : lire
et écrire des données sur disque dur, sur bandes ou vers des imprimantes,
contrôler l'utilisation de la mémoire, faire tourner d'autres programmes, etc.
La partie la plus importante d'un système d'exploitation est le noyau. Dans un
système GNU/Linux, c'est le noyau Linux. Le reste du système comprend d'autres
programmes, dont beaucoup ont été écrits par, ou pour, le projet GNU. Comme le
noyau Linux seul ne forme pas un système d'exploitation fonctionnel, nous
préférons, pour nous référer au système que beaucoup de gens appellent de façon
insouciante « Linux », utiliser le terme « GNU/Linux ».
Linux est fondé sur le système d'exploitation Unix. Dès le début, il fut conçu
comme un système multitâche et multiutilisateur. Ces caractéristiques suffisent
à distinguer Linux d'autres systèmes bien connus. Cependant, Linux est encore
plus différent que vous ne pouvez l'imaginer. Personne ne possède Linux,
contrairement à d'autres systèmes. L'essentiel de son développement est fait
par des volontaires non payés.
Le développement de ce qui fut appelé plus tard GNU/Linux commença en 1984,
quand la « Free Software Foundation » entreprit le développement d'un système
libre de type Unix, appelé GNU.
Le projet GNU a développé un ensemble complet d'outils libres destinés à Unix
(tm) et aux systèmes d'exploitation de type Unix, tel que Linux. Ces outils
permettent aux utilisateurs d'accomplir aussi bien les tâches les plus simples
(copier ou effacer un fichier) que les plus complexes (écrire et compiler des
programmes, éditer de façon sophistiquée dans un grand nombre de formats).
Beaucoup de groupes et d'individus ont contribué à Linux mais le plus important
d'entre eux est la « Free Software Foundation » qui a non seulement créé la
plupart des outils utilisés par Linux mais aussi la philosophie et la
communauté qui ont rendu Linux possible.
Le noyau Linux est apparu pour la première fois en 1991, quand un étudiant en
informatique finlandais du nom de Linus Torvalds annonça une version de
remplacement du noyau Minix dans le groupe de discussion Usenet comp.os.minix.
Consultez la page d'histoire de Linux sur Linux International.
Linus Torvalds continue à coordonner le travail de centaines de développeurs,
aidé par des responsables de sous-systèmes. Il existe un site officiel pour le
noyau Linux. Des informations sur la liste de diffusion linux-kernel se
trouvent sur la FAQ de la liste de diffusion de linux-kernel.
Les utilisateurs de Linux n'ont que l'embarras du choix pour les logiciels. Ils
peuvent par exemple hésiter entre une douzaine d'interpréteurs de commandes,
plusieurs interfaces graphiques. Cette possibilité de choix étonne souvent les
utilisateurs d'autres systèmes d'exploitation, qui ne sont pas habitués à
penser qu'ils peuvent changer leur interpréteur de commandes ou leur interface
graphique.
Linux « plante » moins, peut plus facilement exécuter plus d'un programme à la
fois, est plus sûr que beaucoup de systèmes d'exploitation. Ces avantages font
de Linux le système d'exploitation dont la demande a la plus forte croissance
sur le marché des serveurs. Plus récemment, Linux a aussi commencé à gagner en
popularité parmi les utilisateurs, qu'ils soient en entreprise ou chez eux.
1.3. Qu'est-ce que Debian GNU/Linux ?
La philosophie et la méthodologie Debian combinées avec les outils GNU, le
noyau Linux et certains logiciels libres importants, forment une distribution
logicielle unique appelée Debian GNU/Linux. Cette distribution est faite d'un
grand nombre de paquets logiciels. Chaque paquet de la distribution contient
des exécutables, des scripts, de la documentation, des informations de
configuration ; il possède un responsable dont la principale charge est de
tenir le paquet à jour, de suivre les rapports de bogues et de rester en
communication avec les auteurs amont du paquet. Grâce à notre très grande base
d'utilisateurs et à notre système de suivi des bogues, les problèmes sont
détectés et résolus très rapidement.
Le souci du détail nous permet de donner une distribution paramétrable, stable
et de grande qualité. On peut facilement programmer le système d'installation
pour qu'il installe aussi bien un simple pare-feu qu'un poste de travail
scientifique ou un serveur réseau.
Debian est particulièrement appréciée des utilisateurs avertis pour son
excellence technique et pour son souci constant des besoins et des attentes de
la communauté Linux. Ainsi Debian a inventé beaucoup de fonctionnalités qui
sont maintenant des standards sous Linux.
Par exemple, Debian fut la première distribution Linux à proposer un système de
gestion des paquets qui facilitait l'installation et la suppression des
logiciels. De même, ce fut la première distribution qu'on pouvait mettre à jour
sans avoir besoin d'une réinstallation.
Debian continue d'animer le développement de Linux. Son modèle de développement
est exemplaire de l'excellence du modèle Open source, jusque dans les tâches
très complexes de construction et de maintenance d'un système d'exploitation
complet.
La fonctionnalité qui distingue le plus Debian des autres distributions Linux
est son système de gestion des paquets. Ces outils donnent à l'administrateur
d'un système Debian un contrôle complet sur les paquets installés sur le
système ; c'est, par exemple, la possibilité d'installer un seul paquet ou
celle de mettre à jour l'ensemble du système. Certains paquets peuvent aussi
être protégés contre une mise à jour. Vous pouvez même dire au système quels
paquets vous avez compilés vous-mêmes et quelles dépendances ils nécessitent.
Pour protéger votre système contre les « chevaux de Troie » et les logiciels
malveillants, Debian vérifie que les paquets proviennent de leur responsable
Debian officiel. Ceux-ci prennent un grand soin à configurer les paquets d'une
manière sûre. Si des problèmes de sécurité apparaissent dans les paquets
livrés, des corrections sont en général rapidement disponibles. Grâce à la
possibilité de mise à jour simple, offerte par Debian, vous pouvez récupérer
sur Internet et installer automatiquement les corrections concernant la
sécurité.
La première et la meilleure méthode pour obtenir de l'aide pour votre système
Debian GNU/Linux, et pour communiquer avec les développeurs Debian, est
d'utiliser les nombreuses listes de diffusion gérées par le projet Debian (il y
en a plus de 283 à ce jour). La façon la plus simple de s'abonner à une liste
est de visiter la page d'abonnement aux listes de diffusion Debian et de
compléter le formulaire qui s'y trouve.
1.4. Comment obtenir Debian ?
Pour plus d'informations sur la façon de télécharger Debian GNU/Linux depuis
Internet, ou sur la façon de se procurer les cédéroms officiels de Debian,
voyez la page web sur les façons d'obtenir Debian. La liste des miroirs Debian
répertorie tous les miroirs officiels Debian.
Après l'installation, Debian peut être facilement mis à jour. La procédure
d'installation vous aidera à configurer le système de façon à ce que vous
puissiez faire ces mises à jour une fois le système installé.
1.5. Comment obtenir la plus récente version de ce document ?
Ce document est continuellement révisé. N'oubliez pas de vérifier les
informations de dernière minute sur la page de la version 9. Des versions à
jour de ce manuel sont également disponibles sur les pages officielles du
manuel d'installation.
1.6. Organisation de ce document
Ce document est destiné aux personnes qui utilisent Debian pour la première
fois. Il tente de faire aussi peu appel que possible à des connaissances
spéciales de la part du lecteur. Cependant, il suppose une compréhension
élémentaire du fonctionnement de son matériel.
Les utilisateurs expérimentés pourront aussi trouver dans ce document des
informations de référence, comme la place minimale nécessaire à une
installation, des précisions au sujet du matériel reconnu par le système
d'installation de Debian, etc. Nous encourageons les utilisateurs expérimentés
à naviguer dans ce document.
Ce document, organisé de façon linéaire, guide l'utilisateur à travers le
processus d'installation. Voici les différentes étapes de l'installation de
Debian GNU/Linux, et les sections de ce document qui s'y rapportent :
1. Comment déterminer si votre matériel possède la configuration minimale
nécessaire au système d'installation est expliqué dans le Chapitre 2,
Configuration nécessaire ;
2. Comment faire une sauvegarde de votre système, préparer et configurer le
matériel avant d'installer Debian, est expliqué dans le Chapitre 3, Avant
d'installer Debian GNU/Linux. Si vous prévoyez de pouvoir démarrer
plusieurs systèmes, vous aurez besoin de partitionner votre disque dur ;
3. Dans le Chapitre 4, Comment obtenir les supports du système d'installation
?, vous trouverez les fichiers nécessaires pour la méthode d'installation
que vous avez choisie ;
4. Chapitre 5, Démarrer le système d'installation décrit comment amorcer le
système d'installation ; ce chapitre contient aussi des procédures de
dépannage en cas de problèmes lors du démarrage ;
5. L'installation réelle est détaillée dans le Chapitre 6, Comment utiliser
l'installateur Debian ?. Elle comprend le choix d'une langue, la
configuration des modules pour les pilotes de périphériques, la
configuration de la connexion réseau -- ainsi, quand on ne fait pas
l'installation à partir d'un cédérom, les autres fichiers d'installation
pourront être récupérés directement sur un serveur Debian --, le
partitionnement des disques durs, l'installation du système de base et la
sélection et l'installation des tâches ; certains éléments concernant la
manière de créer des partitions pour un système Debian sont donnés dans l'
Annexe C, Partitionnement pour Debian.
6. Comment amorcer le système de base installé est expliqué dans le
Chapitre 7, Démarrer votre nouveau système Debian ;
Une fois que vous avez installé votre système, vous pouvez lire le Chapitre 8,
Les prochaines étapes. Ce chapitre explique où trouver plus d'informations sur
Unix et Debian et comment remplacer votre noyau.
Enfin, vous trouverez des informations sur ce document et sur la manière d'y
contribuer dans l'Annexe E, Administrivia.
1.7. À propos des copyrights et des licences des logiciels
Vous avez probablement lu les licences fournies avec les logiciels
commerciaux : elles disent que vous ne pouvez utiliser qu'une seule copie du
logiciel et sur un seul ordinateur. La licence du système Debian GNU/Linux est
totalement différente. Nous vous encourageons à copier le système Debian GNU/
Linux sur tous les ordinateurs de votre école ou de votre entreprise. Passez-le
à vos amis et aidez-les à l'installer sur leur ordinateur. Vous pouvez même
faire des milliers de copies et les vendre -- avec quelques restrictions
cependant. La distribution Debian est en effet fondée sur le logiciel libre.
Qu'un logiciel soit libre ne veut pas dire qu'il est dépourvu de copyright et
ne signifie pas que les CD ou DVD qui contiennent ce logiciel doivent être
distribués gratuitement. Cela signifie d'une part que les licences des
programmes individuels ne vous obligent pas à payer pour avoir le droit
d'utiliser ou de distribuer ces programmes. Et cela signifie d'autre part que
non seulement on peut étendre, adapter ou modifier un programme, mais qu'on
peut aussi distribuer le résultat de ce travail.
Note
Le projet Debian met à disposition beaucoup de paquets qui ne satisfont pas à
nos critères de liberté -- c'est une concession pragmatique à nos utilisateurs.
Ces paquets ne font pas partie de la distribution officielle, et ils sont
distribués dans les parties contrib et non-free des miroirs Debian, ou bien sur
des cédéroms vendus par des tiers ; voyez la FAQ Debian, dans les « archives
FTP Debian », pour plus d'informations sur l'organisation et le contenu des
archives.
Beaucoup de programmes dans le système Debian sont distribués selon les termes
de la licence GNU General Public License, souvent simplement appelée la « GPL »
. La licence GPL oblige à donner le code source du programme lorsque vous
distribuez une copie binaire de ce programme ; cet article assure que tout
utilisateur pourra modifier le programme. Et c'est pourquoi nous avons inclus
le code source ^[1] de tous les programmes présents dans le système Debian.
D'autres formes de copyright et de licence sont utilisées dans le système
Debian. Vous pourrez trouver les copyrights et les licences de chaque programme
dans le répertoire /usr/share/doc/nom-du-paquet/copyright une fois le paquet
installé.
Pour en savoir plus sur les licences et comment Debian décide de ce qui est
suffisamment libre pour être inclus dans la distribution principale, consultez
les Principes du logiciel libre selon Debian.
Légalement, l'avertissement le plus important est que ce logiciel est fourni
sans aucune garantie. Les programmeurs qui ont créé ce logiciel l'ont fait pour
le bénéfice de la communauté. Il n'est donné aucune garantie quant à la
pertinence du logiciel pour un quelconque usage. Cependant, puisque ce logiciel
est libre, vous pouvez le modifier autant que vous le désirez -- et vous pouvez
ainsi profiter du travail de ceux qui ont amélioré le logiciel.
━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━
^[1] Pour savoir où trouver et comment décompresser et construire les paquets
source Debian, voyez la FAQ Debian, sous le titre « Les bases du système de
gestion des paquets Debian ».
Chapitre 2. Configuration nécessaire
Table des matières
2.1. Matériel reconnu
2.1.1. Architectures reconnues
2.1.2. Trois portages ARM différents
2.1.3. Différences dans la conception des processeurs ARM et difficulté de
la prise en charge
2.1.4. Plates-formes prises en charge par Debian/arm64
2.1.5. Processeurs multiples
2.1.6. Gestion du matériel graphique
2.1.7. Matériel de connexion réseau
2.1.8. Périphériques et autres matériels
2.2. Périphériques demandant des microprogrammes (firmware)
2.3. Acheter du matériel spécialement pour GNU/Linux
2.3.1. Éviter le matériel propriétaire ou fermé
2.4. Les supports d'installation
2.4.1. CD-ROM/DVD-ROM/BD-ROM
2.4.2. Le réseau
2.4.3. Les disques durs
2.4.4. Un*x ou système GNU
2.4.5. Systèmes de stockage reconnus
2.5. Mémoire et espace disque nécessaires
Cette section contient des informations sur le matériel dont vous avez besoin
pour commencer avec Debian. Vous trouverez aussi des liens vers des
informations supplémentaires concernant le matériel reconnu par GNU et Linux.
2.1. Matériel reconnu
En ce qui concerne le matériel, Debian n'a pas plus d'exigences que le noyau
Linux ou kFreeBSD et les outils GNU. Par conséquent, toute architecture ou
plate-forme sur laquelle le noyau Linux ou kFreeBSD, la libc, le compilateur
gcc, etc., ont été portés, et pour laquelle un portage de Debian existe, peut
faire fonctionner Debian. Reportez-vous aux pages sur les portages http://
www.debian.org/ports/arm/ pour plus de précisions concernant les systèmes
d'architecture ARM 64 bit qui ont été testés avec Debian GNU/Linux.
Plutôt que d'essayer de décrire les différentes configurations matérielles
acceptées par ARM 64 bit , cette section contient des informations générales et
des liens vers des informations complémentaires.
2.1.1. Architectures reconnues
Debian GNU/Linux 9 fonctionne sur dix architectures principales et sur de
nombreuses variantes de celles-ci, appelées « saveurs ».
┌───────────────┬─────────┬────────────────────────────────────────┬──────────┐
│ Architecture │Étiquette│ Sous-Architecture │ Saveur │
│ │ Debian │ │ │
├───────────────┼─────────┼────────────────────────────────────────┼──────────┤
│ │ │systèmes x86 │variante │
│Intel x86-based│i386 │ │par défaut│
│ │ ├────────────────────────────────────────┼──────────┤
│ │ │domaines Xen PV uniquement │xen │
├───────────────┼─────────┼────────────────────────────────────────┼──────────┤
│AMD64 & Intel │amd64 │ │ │
│64 │ │ │ │
├───────────────┼─────────┼────────────────────────────────────────┼──────────┤
│ARM │armel │Marvell Kirkwood et Orion │marvell │
├───────────────┼─────────┼────────────────────────────────────────┼──────────┤
│ARM avec │armhf │multiplate-forme │armmp │
│matériel FPU │ │ │ │
├───────────────┼─────────┼────────────────────────────────────────┼──────────┤
│ARM 64 bits │arm64 │ │ │
├───────────────┼─────────┼────────────────────────────────────────┼──────────┤
│MIPS 32 bits │ │MIPS Malta │4kc-malta │
│(grand-boutien)│mips ├────────────────────────────────────────┼──────────┤
│ │ │Cavium Octeon │octeon │
├───────────────┼─────────┼────────────────────────────────────────┼──────────┤
│ │ │MIPS Malta │5kc-malta │
│MIPS 64 bits │ ├────────────────────────────────────────┼──────────┤
│(petit-boutien)│mips64el │Cavium Octeon │octeon │
│ │ ├────────────────────────────────────────┼──────────┤
│ │ │Loongson 3 │loongson-3│
├───────────────┼─────────┼────────────────────────────────────────┼──────────┤
│ │ │MIPS Malta │4kc-malta │
│MIPS 32 bits │ ├────────────────────────────────────────┼──────────┤
│(petit-boutien)│mipsel │Cavium Octeon │octeon │
│ │ ├────────────────────────────────────────┼──────────┤
│ │ │Loongson 3 │loongson-3│
├───────────────┼─────────┼────────────────────────────────────────┼──────────┤
│Power Systems │ppc64el │Machines IBM POWER8 ou plus récentes │ │
├───────────────┼─────────┼────────────────────────────────────────┼──────────┤
│IBM S/390 │ │IPL avec lecteur de machine virtuelle │ │
│64 bits │s390x │(VM-reader) et accès direct au │generic │
│ │ │périphérique de stockage (DASD) │ │
└───────────────┴─────────┴────────────────────────────────────────┴──────────┘
Ce document décrit l'installation pour l'architecture ARM 64 bit avec le noyau
Linux. Des versions pour les autres architectures disponibles existent sur les
pages Debian-Ports.
Voici la première version officielle de Debian GNU/Linux pour l'architecture
ARM 64 bit . Nous pensons que le portage a fait ses preuves et qu'il peut être
rendu public. Cependant, comme il n'a pas encore été soumis à la « vraie vie »
(ni testé par d'autres utilisateurs) comme l'ont été d'autres architectures,
vous pourriez rencontrer quelques bogues. Utilisez notre système de suivi des
bogues pour signaler les problèmes ; n'oubliez pas de mentionner que le bogue
s'est produit sur une plate-forme ARM 64 bit . Et prévenez aussi la liste de
diffusion debian-arm.
2.1.2. Trois portages ARM différents
L'architecture ARM a évolué et les processeurs ARM récents fournissent des
fonctionnalités qui ne sont pas disponibles dans les anciens modèles. Debian
fournit donc trois portages ARM pour assurer la meilleure prise en charge d'une
très grande variété de machines :
• Debian/armel est destiné aux anciens processeurs ARM 32 bits qui n'ont pas
d'unité de calcul flottant au niveau matériel (« FPU »).
• Debian/armhf ne fonctionne que sur les nouveaux processeurs ARM 32 bits qui
implémentent au moins l'architecture ARMv7 avec la version 3 des
spécifications de calcul flottant (VFPv3). Il utilise les fonctionnalités
étendues et les améliorations de performances disponibles sur ces modèles.
• Debian/arm64 fonctionne sur les processeurs ARM 64 bits qui implémentent au
moins l'architecture ARMv8.
Techniquement, la plupart des CPU ARM peuvent fonctionner en mode petit-boutien
ou en mode grand-boutien. Cependant les systèmes les plus courants utilisent le
mode petit-boutien. Debian/arm64, Debian/armel et Debian/armhf fonctionnent
tous les trois uniquement sur les processeurs ARM petits-boutiens.
2.1.3. Différences dans la conception des processeurs ARM et difficulté de la
prise en charge
Les systèmes ARM sont beaucoup plus hétérogènes que l'architecture PC de type
i386/amd64. La situation de la prise en charge (matérielle) peut donc être plus
compliquée.
L'architecture ARM est utilisée surtout dans les systèmes sur puce («
system-on-chip » (SOC)). Ces SOC sont conçus par différentes entreprises, avec
une grande diversité de composants matériels, même pour les fonctionnalités les
plus élémentaires nécessaires pour démarrer le système. Dans les anciennes
versions de l'architecture ARM, il y avait d'importantes différences d'une puce
à l'autre, mais l'architecture ARMv8 (arm64) est bien plus standardisée. Cela
facilite donc la prise en charge par le noyau Linux et les autres logiciels.
Les versions serveur des matériels ARMv8 sont souvent configurées en utilisant
les standards UEFI (« Unified Extensible Firmware Interface ») et ACPI («
Advanced Configuration and Power Interface ») qui procurent une méthode commune
et indépendante du matériel pour amorcer et configurer le matériel. Ces
standards sont aussi utilisés dans le monde des PC.
2.1.4. Plates-formes prises en charge par Debian/arm64
Les matériels Arm64, AArch64 et ARMv8 sont apparus relativement tard dans le
cycle de développement de Debian Stretch. Ainsi, peu de plates-formes ont leur
prise en charge intégrée dans la version de la branche principale du noyau de
Debian 9, ce qui est la condition principale à leur intégration à
l'installateur Debian. Les plates-formes suivantes sont prises en charge dans
cette publication de Debian/arm64. Il n'y a qu'une image du noyau qui prend en
charge toutes ces plates-formes.
Applied Micro (APM) Mustang/X-Gene
Le système APM Mustang a été le premier système ARMv8 disponible faisant
fonctionner Linux. Il utilise la puce X-gene, utilisée depuis dans d'autres
machines, qui est un processeur à 8 cœurs avec Ethernet, USB et port série.
Un facteur de forme commun le fait ressembler à un ordinateur de bureau,
mais d'autres versions sont attendues. La majorité du matériel est prise en
charge dans la branche principale du noyau, mais la prise en charge de
l'USB n'existe pas encore dans le noyau de Stretch.
Plate-forme de développement ARM Juno
Juno est une carte de développement ARMv8 équipée d'un processeur 800 MHz à
6 cœurs (deux A57 et quatre A53), d'un processeur graphique Mali (T624), de
8 Go de RAM DDR3 et de ports Ethernet, USB et série. Elle a été conçue pour
la mise en place de ce système et les tests de puissance. Elle n'est donc
ni petite ni bon marché, mais était une des premières disponibles. Tout le
matériel intégré est pris en charge dans la branche principale du noyau et
dans Stretch.
Si vous utilisez l'installateur sur un système non UEFI, vous devrez le rendre
amorçable vous-même à la fin de l'installation, par exemple en exécutant les
commandes nécessaires dans un terminal démarré à l'intérieur de l'installateur.
Flash-kernel sait comment installer un système X-Gene en amorçant avec U-Boot.
2.1.4.1. Autres plates-formes
La prise en charge d'ARM multiplate-forme dans le noyau Linux arm64 permet
d'exécuter l'installateur sur les systèmes arm64 qui ne sont pas listés
ci-dessus. Tant que le noyau utilisé par l'installateur prend en charge les
composants de la cible et qu'un arbre de périphériques est disponible, un
nouveau système cible peut fonctionner de façon adéquate. Dans ce cas,
l'installateur peut fournir une installation de l'espace utilisateur
fonctionnelle et, si UEFI est utilisé, il devrait pouvoir rendre le système
amorçable. Si UEFI n'est pas utilisé, vous devrez probablement effectuer
quelques étapes manuellement pour rendre le système amorçable.
2.1.5. Processeurs multiples
Cette architecture accepte les systèmes à plusieurs processeurs (« symmetric
multiprocessing » ou SMP). À l'origine, sur certains serveurs haut de gamme, un
système à multiples processeurs pouvait provoquer des problèmes. Aujourd'hui,
un simple ordinateur de bureau ou un portable possède plusieurs processeurs
sous la forme d'un processeur multicœur, une puce contenant deux processeurs ou
plus, appelés cœurs.
L'image standard du noyau Debian 9 a été compilée avec SMP mais elle est
parfaitement utilisable sur les systèmes non-SMP.
2.1.6. Gestion du matériel graphique
Debian reconnaît les interfaces graphiques dans la mesure où elles sont
reconnues par le système X11 de X.Org et par le noyau. Le noyau fournit le
tampon vidéo (framebuffer), tandis que les environnements de bureau utilisent
X11. Certaines fonctionnalités avancées des cartes graphiques, comme
l'accélération 3D ou l'accélération matérielle (hardware-accelerated video),
dépendent parfois de la carte graphique installée et demandent l'installation
de microprogrammes supplémentaires, voyez la Section 2.2, « Périphériques
demandant des microprogrammes (firmware) ».
Presque toutes les machines ARM possèdent du matériel graphique intégré, plutôt
que sous forme de carte externe. Quelques rares machines ont des connecteurs
d'extension qui acceptent les cartes graphiques, mais le matériel conçu pour
fonctionner sans écran est commun. Alors que le tampon vidéo fourni par le
noyau devrait fonctionner sur tous les périphériques, les cartes graphiques
rapides 3D nécessitent toujours des binaires supplémentaires. La situation
évolue rapidement, mais au moment de la publication de stretch, les pilotes
libres nouveaux (Nvidia Tegra K1 SoC) et freedreno (Qualcomm Snapdragon SoCs)
sont disponibles. Les autres matériels nécessitent des pilotes non libres.
Des précisions sur les matériels graphiques acceptés et les dispositifs de
pointage sont disponibles sur http://xorg.freedesktop.org/. Debian 9 propose la
version 7.7 de X.Org.
2.1.7. Matériel de connexion réseau
Toute carte réseau (NIC, network interface card) reconnue par le noyau Linux
devrait aussi être reconnue par l'installateur. Les pilotes devraient être
chargés de manière automatique.
Sur ARM 64 bit , la plupart des périphériques Ethernet intégrés sont reconnus
et des modules pour les périphériques USB et PCI sont fournis.
2.1.8. Périphériques et autres matériels
Linux reconnaît une large gamme de périphériques comme les souris, les
imprimantes, les scanners, les périphériques PCMCIA/CardBus/ExpressCard et USB.
Cependant, aucun de ces périphériques n'est requis lors de l'installation du
système.
2.2. Périphériques demandant des microprogrammes (firmware)
Outre la disponibilité d'un pilote, certains périphériques exigent le
chargement d'un microprogramme pour fonctionner. C'est le cas pour les cartes
réseau (particulièrement les cartes réseau sans fil), mais certains
périphériques USB ou certains contrôleurs de disque dur demandent des
microprogrammes. Pour les cartes graphiques, les fonctionnalités de base ne
demandent pas de microprogramme supplémentaire, contrairement aux
fonctionnalités avancées qui demandent l'installation sur le système d'un
microprogramme spécifique.
Pour beaucoup de périphériques anciens, le microprogramme était placé par le
fabricant sur le périphérique lui-même, sur une puce EEPROM/Flash. Aujourd'hui,
les périphériques n'embarquent plus de microprogramme de cette façon. Le
microprogramme doit être chargé sur le périphérique par le système
d'exploitation à chaque démarrage.
Dans la plupart des cas, le microprogramme n'est pas libre selon les critères
du projet Debian et ne peut donc être inclus dans la section main de l'archive
ou dans le système d'installation. Si le pilote lui-même est inclus dans la
distribution et si le projet Debian peut distribuer légalement le
microprogramme, il sera disponible sous forme de paquet dans la section
non-free de l'archive.
Cependant, cela ne signifie pas que ce type de matériel ne puisse pas être
utilisé pendant l'installation. À partir de Debian GNU/Linux 5.0,
l'installateur sait charger des microprogrammes sous forme de simple fichier ou
sous forme de paquet sur des supports amovibles comme une clé USB. Consultez la
Section 6.4, « Télécharger des microprogrammes (firmware) manquants » pour des
précisions sur la manière de télécharger des microprogrammes pendant
l'installation.
Si l'installateur Debian demande un microprogramme qui n'est pas disponible ou
que vous ne voulez pas installer un microprogramme non libre, vous pouvez
continuer l'installation sans télécharger le microprogramme. Certains pilotes
demandent des microprogrammes supplémentaires parce qu'ils sont nécessaires
dans certaines circonstances, mais le périphérique fonctionnera sans sur la
plupart des systèmes. Ainsi, cela arrive avec des cartes réseau utilisant le
pilote tg3.
2.3. Acheter du matériel spécialement pour GNU/Linux
Il existe des vendeurs qui livrent des systèmes en pré-installant Debian ou
d'autres distributions de GNU/Linux. Vous paierez peut-être plus cher pour
avoir ce privilège, mais vous achetez ainsi un peu de tranquillité d'esprit,
puisque vous serez certain que le matériel est bien reconnu par GNU/Linux.
Que vous achetiez ou non un système livré avec Linux, ou même un système
d'occasion, il est important de vérifier que votre matériel est reconnu par le
noyau Linux. Vérifiez si votre matériel est listé dans les références
ci-dessus. Indiquez à votre revendeur que vous recherchez un système Linux.
Soutenez les revendeurs de matériel amis de Linux.
2.3.1. Éviter le matériel propriétaire ou fermé
Certains constructeurs refusent simplement de fournir les informations qui
permettraient d'écrire des pilotes pour leur matériel. D'autres n'autorisent
pas l'accès à la documentation sans accord de confidentialité, ce qui nous
empêche de distribuer le code source qui est l'élément essentiel du logiciel
libre. Sans accès à une documentation utilisable, ces pilotes ne peuvent pas
fonctionner sous Linux.
Le plus souvent il existe des normes (au moins, de facto) qui décrivent comment
communiquent un système d'exploitation et ses pilotes de périphériques avec les
différentes classes de périphériques. Tous les périphériques qui satisfont
cette norme de facto peuvent fonctionner avec un pilote générique. Certains
périphériques USB, clavier, souris, disque flash, lecteur de carte mémoire,
fonctionnent ainsi très bien et pratiquement tous les modèles sur le marché se
conforment à la norme.
Mais dans certains domaines, par exemple celui des imprimantes, ce n'est pas le
cas. Beaucoup d'imprimantes peuvent certes être contrôlées par des langages
standardisés et peuvent donc fonctionner sans problème sur tout système
d'exploitation. Cependant, quelques imprimantes ne comprennent que des
commandes spéciales pour lesquelles aucune documentation n'est disponible.
Elles ne peuvent donc pas fonctionner sur un système d'exploitation libre sans
un pilote propriétaire fourni par le constructeur.
Même s'il existe un tel pilote propriétaire, sa disponibilité limite la durée
de vie du périphérique. De nos jours, les cycles de vie des produits se
raccourcissent et il n'est pas inhabituel de constater l'absence de mise à jour
du pilote quand la production du périphérique a cessé. Si l'ancien pilote ne
fonctionne plus après une mise à jour du système, un périphérique en parfait
état devient inutilisable. On ne peut rien faire ! Vous devriez donc éviter
d'acheter du matériel propriétaire, quel que soit le système d'exploitation que
vous utilisez.
Vous pouvez changer cette situation en encourageant les constructeurs de
matériel propriétaire à publier les documentations et tout autre moyen
nécessaire à la programmation de pilotes libres pour leur matériel.
2.4. Les supports d'installation
Cette section précise les différents supports utilisables pour installer
Debian. Un chapitre entier est consacré aux supports, le Chapitre 4, Comment
obtenir les supports du système d'installation ? ; il indique les avantages et
les désavantages de chaque support. Quand vous aurez atteint ce chapitre, vous
pourrez vous reporter à cette page.
2.4.1. CD-ROM/DVD-ROM/BD-ROM
Note
Chaque fois que vous lirez « CD » dans ce manuel, cela voudra dire aussi bien
CD-ROM que DVD-ROM ou BD-ROM, car, du point de vue du système d'exploitation,
les trois techniques sont les mêmes.
L'installation à partir d'un CD est aussi possible avec la plupart des
architectures.
2.4.2. Le réseau
Pendant l'installation, le téléchargement des fichiers nécessaires peut se
faire par le réseau. Selon le type d'installation que vous avez choisi et les
réponses que vous donnez à certaines questions, le réseau est utilisé ou non.
Le système d'installation accepte la plupart des modes de connexion (PPPoE, par
exemple, mais pas ISDN ou PPP), par HTTP ou FTP. Une fois l'installation
terminée, vous pouvez configurer les modes ISDN ou PPP.
Vous pouvez aussi amorcer le système d'installation sur le réseau, sans CD ni
clé USB. Si vous avez l'infrastructure nécessaire -- votre réseau fait
fonctionner des services DHCP et TFTP --, il est très facile et rapide de
déployer un grand nombre de machines. Mettre en œuvre une telle infrastructure
exige cependant une certaine expérience technique qui n'est pas à la portée des
débutants.
L'installation sans disque, en utilisant le démarrage par réseau et le montage
par NFS de tous les systèmes de fichiers locaux, est une autre possibilité.
2.4.3. Les disques durs
L'installation à partir d'un disque local est aussi possible sur beaucoup
d'architectures. Cela demande qu'un autre système d'exploitation charge
l'installateur sur le disque dur. Cette méthode n'est recommandée que pour des
cas spéciaux, quand aucune autre méthode n'est disponible.
2.4.4. Un*x ou système GNU
Si vous utilisez un système de type Unix, vous pouvez installer Debian GNU/
Linux sans utiliser l'installateur qui est décrit dans la suite de ce manuel.
Cette manière de faire peut servir à des utilisateurs qui possèdent un matériel
non reconnu ou qui sont sur des machines qui ne peuvent se permettre un temps
d'arrêt. Si cette technique vous intéresse, reportez-vous à la Section D.3,
« Installer Debian GNU/Linux à partir d'un système Unix/Linux ». Cette méthode
n'est recommandée que pour les experts, quand aucune autre méthode n'est
disponible.
2.4.5. Systèmes de stockage reconnus
L'installateur Debian contient un noyau construit pour permettre de faire
tourner un maximum de systèmes.
2.5. Mémoire et espace disque nécessaires
Vous devez posséder au moins 31MB de mémoire vive et 780MB d'espace disque. Ce
sont vraiment des valeurs minimales. Pour une estimation plus réaliste, voyez
la Section 3.4, « Matériel minimum ».
L'installation sur des systèmes avec moins de mémoire ou avec moins d'espace
disque disponible est encore possible mais ce n'est recommandé qu'aux
utilisateurs expérimentés.
Chapitre 3. Avant d'installer Debian GNU/Linux
Table des matières
3.1. Vue générale du processus d'installation
3.2. Sauvegardez vos données !
3.3. Informations utiles
3.3.1. La documentation
3.3.2. Comment trouver les sources d'informations sur le matériel ?
3.3.3. Compatibilité matérielle
3.3.4. Configuration du réseau
3.4. Matériel minimum
3.5. Partitionnement préalable d'une machine multisystème
3.6. Configuration matérielle et système avant l'installation
3.6.1. Microprogramme ARM
3.6.2. Configurer l'adresse MAC Ethernet dans U-Boot
3.6.3. Problèmes de positionnement du noyau, de l'initrd et de l'arbre de
périphériques dans U-Boot
Ce chapitre traite de la préparation nécessaire à l'installation d'un système
Debian, avant même tout amorçage de l'installateur. Cela concerne la sauvegarde
des données, la connaissance de votre matériel et des informations nécessaires.
3.1. Vue générale du processus d'installation
D'abord, une note au sujet des réinstallations. Avec Debian, il est très rare
d'avoir à réinstaller complètement son système. La cause la plus commune d'une
réinstallation est sans doute une défaillance mécanique du disque dur.
Beaucoup de systèmes d'exploitation nécessitent une installation complète quand
des erreurs critiques se produisent ou lors d'une mise à jour du système. Et
même s'il n'est pas nécessaire de refaire entièrement une installation, les
programmes que vous utilisez doivent être réinstallés pour fonctionner
correctement.
Avec Debian GNU/Linux, quand les choses tournent mal, vous devrez sans doute
réparer le système, mais pas le remplacer entièrement. Les mises à jour
n'exigent jamais une installation complète ; vous pouvez toujours les faire à
partir du système existant. Les programmes sont presque toujours compatibles
avec les versions successives du système. Quand la nouvelle version d'un
programme exige d'autres logiciels, le système de gestion des paquets fait en
sorte que tous les logiciels nécessaires soient listés et installés. Beaucoup
d'efforts ont été déployés pour éviter le besoin d'une réinstallation : c'est
la dernière option ! Et l'installateur n'est pas conçu pour procéder à une
installation sur un système existant.
Voici les étapes qui composent le processus d'installation :
1. sauvegarder toutes les données du disque dur sur lequel l'installation sera
faite ;
2. rassembler les informations concernant l'ordinateur, ainsi que la
documentation nécessaire ;
3. préparer de l'espace libre sur le disque dur ;
4. télécharger l'installateur et tous les pilotes et microprogrammes
nécessaires ;
5. préparer les périphériques d'amorçage, CD, DVD, clé USB, ou préparer un
système d'amorçage par le réseau pour amorcer l'installateur ;
6. amorcer l'installateur ;
7. choisir une langue ;
8. si nécessaire, mettre en place la connexion réseau par ethernet ;
9. créer et monter les partitions sur lesquelles Debian sera installée ;
10. attendre la fin du processus automatique de téléchargement/installation/
configuration du système de base ;
11. installer un programme d'amorçage qui puisse démarrer Debian GNU/Linux ou
un autre système ;
12. charger le nouveau système pour la première fois.
Connaître les paquets qui sont impliqués dans chaque étape peut aider à la
résolution des problèmes qui peuvent se produire durant l'installation. Voici
les principaux acteurs de cette pièce :
L'installateur Debian est le sujet principal de ce manuel. Il détecte le
matériel et charge les pilotes nécessaires, il met en place la connexion au
réseau avec dhcp-client, il installe les paquets du système de base avec
debootstrap et il lance tasksel pour vous permettre d'installer d'autres
logiciels. Il y a bien d'autres acteurs mineurs, mais l'installateur Debian a
terminé sa tâche quand vous démarrez pour la première fois le nouveau système.
Pour installer ce dont vous avez besoin, vous disposez du programme tasksel qui
peut installer des ensembles thématiques de paquets, comme par exemple un
serveur web ou un environnement de bureau.
Une option importante lors de l'installation est d'installer ou non un
environnement de bureau avec le système X Window. Si vous n'avez pas choisi la
tâche « Desktop environment », vous aurez un système minimal avec ligne de
commande. L'installation d'un environnement de bureau est facultative car cela
demande beaucoup plus d'espace disque que l'installation en mode texte. D'autre
part, beaucoup de systèmes Debian sont des serveurs qui n'ont pas vraiment
besoin d'une interface graphique pour être opérationnels.
Notez que l'installateur et le système X Window sont distincts. Les problèmes
liés à ce dernier ne sont pas du ressort de ce manuel.
3.2. Sauvegardez vos données !
Avant de commencer, assurez-vous d'avoir effectué une sauvegarde de tous les
fichiers qui se trouvent sur votre système. Si c'est la première fois que vous
installez un autre système d'exploitation sur votre machine, il est probable
que vous devrez repartitionner votre disque dur afin de faire de la place pour
Debian GNU/Linux. À chaque partitionnement, il y a un risque de perdre toutes
les données du disque, quel que soit le programme utilisé pour cette opération.
Les programmes utilisés à l'installation sont assez fiables et la plupart ont
été utilisés pendant des années, mais ils sont très puissants et un faux
mouvement peut vous coûter cher. Même après la sauvegarde, soyez attentif et
réfléchissez à vos réponses. Deux minutes de réflexion peuvent vous épargner
des heures de travail.
Si vous voulez pouvoir amorcer plusieurs systèmes, assurez-vous de disposer du
support de distribution des autres systèmes d'exploitation présents. Dans
quelques rares situations, vous pouvez être amené à réinstaller le programme
d'amorçage de votre système d'exploitation, ou même, à réinstaller complètement
le système d'exploitation et restaurer vos données à partir de la sauvegarde
que vous avez effectuée.
3.3. Informations utiles
3.3.1. La documentation
3.3.1.1. Le manuel d'installation
Le document que vous lisez est la version officielle du manuel d'installation
pour la distribution Debian stretch ; des traductions sont disponibles dans
différents formats.
3.3.1.2. La documentation du matériel
Elle contient souvent des informations utiles pour l'utilisation et la
configuration de votre matériel.
3.3.2. Comment trouver les sources d'informations sur le matériel ?
La plupart du temps, l'installateur détectera automatiquement votre matériel.
Mais nous vous conseillons de bien connaître votre matériel avant de commencer
l'installation.
On peut trouver des informations sur plusieurs sources :
• les manuels accompagnant chaque élément ;
• les écrans de configuration du BIOS de votre ordinateur. Vous pouvez
accéder à ces écrans pendant le démarrage de l'ordinateur en appuyant sur
une combinaison de touches. Consultez votre manuel pour connaître cette
combinaison. Il s'agit souvent de la touche Suppr ou de la touche F2.
Cependant, certains fabricants peuvent utiliser d'autres touches. Le plus
souvent, au démarrage de l'ordinateur, un message indique la touche à
utiliser ;
• les boîtes et cartons de chaque élément ;
• les commandes système ou les outils d'un autre système d'exploitation,
incluant les affichages d'un gestionnaire de fichiers. Cette source est
particulièrement utile pour trouver des informations sur la mémoire vive et
les disques durs ;
• votre administrateur système ou votre fournisseur d'accès à Internet. Ces
sources peuvent vous indiquer les réglages nécessaires à la configuration
du réseau et du courrier électronique.
Tableau 3.1. Informations sur le matériel utiles pour l'installation
┌─────────────────┬─────────────────────────────────────────────────────────┐
│ Matériel │ Informations dont vous pouvez avoir besoin │
├─────────────────┼─────────────────────────────────────────────────────────┤
│ │Leur nombre │
│ ├─────────────────────────────────────────────────────────┤
│ │Leur ordre dans le système │
│ ├─────────────────────────────────────────────────────────┤
│ │S'ils sont de type IDE (PATA), SATA ou SCSI │
│Disques durs ├─────────────────────────────────────────────────────────┤
│ │L'espace disponible │
│ ├─────────────────────────────────────────────────────────┤
│ │Les partitions │
│ ├─────────────────────────────────────────────────────────┤
│ │Les partitions contenant d'autres systèmes d'exploitation│
├─────────────────┼─────────────────────────────────────────────────────────┤
│Interfaces réseau│Type/modèle des interfaces réseau disponibles │
├─────────────────┼─────────────────────────────────────────────────────────┤
│Imprimante │Le modèle et la marque │
├─────────────────┼─────────────────────────────────────────────────────────┤
│Carte vidéo │Le modèle et la marque │
└─────────────────┴─────────────────────────────────────────────────────────┘
3.3.3. Compatibilité matérielle
Beaucoup de produits fonctionnent sans problème sous Linux. La gestion des
matériels est améliorée chaque jour. Cependant, Linux ne peut pas utiliser
autant de matériels que d'autres systèmes d'exploitation.
Les pilotes pour Linux ne sont pas écrits pour tel ou tel produit de tel ou tel
constructeur mais pour tel matériel (puce). Beaucoup de produits apparemment
différents sont basés sur le même matériel. Il n'est pas inhabituel que des
constructeurs de puces fournissent de prétendues « conceptions de référence »
pour des produits basés sur leurs puces qui sont ensuite utilisées par
plusieurs constructeurs différents et vendues sous différentes marques.
Cette situation comporte des avantages et des inconvénients. Un avantage est
qu'un pilote de puce fonctionne pour différents produits de différents
constructeurs. Le problème est qu'il n'est pas toujours facile de savoir quelle
puce est réellement utilisée par tel produit. Parfois les constructeurs
modifient le matériel d'un produit sans changer ni le nom ni la version de ce
produit. Ainsi, deux exemplaires d'un même produit, achetés à différents
moments, peuvent être basés sur deux puces différentes et donc utiliser deux
pilotes différents. Il se peut alors qu'aucun pilote ne soit disponible pour
l'une des deux puces.
Pour les périphériques USB et PCI/PCI-Express/ExpressCard, un bon moyen de
connaître la puce utilisée est de chercher les identifiants du périphérique. La
combinaison de ces identifiants nommés « vendor » et « product » est
habituellement la même pour tout produit basé sur la même puce.
Sur un système Linux, ces identifiants peuvent être lus par la commande lsusb
pour les périphériques USB et par la commande lspci -nn pour les périphériques
PCI/PCI-Express/ExpressCard. Ils sont généralement donnés sous la forme de deux
nombres hexadécimaux, séparés par un deux-points, « 1d6b:0001 » par exemple.
Résultat de la commande lsusb : "Bus 001 Device 001: ID 1d6b:0002 Linux
Foundation 2.0 root hub", où 1d6b est l'identifiant « vendor » et 0002
l'identifiant « product ».
Résultat de la commande lspci -nn pour une carte ethernet : "03:00.0 Ethernet
controller [0200]: Realtek Semiconductor Co., Ltd. RTL8111/8168B PCI Express
Gigabit Ethernet controller [10ec:8168] (rev 06)". Les identifiants sont donnés
dans les crochets les plus à droite, 10ec le « vendor » et 8168 le « product ».
Un exemple pour une carte graphique : "04:00.0 VGA compatible controller
[0300]: Advanced Micro Devices [AMD] nee ATI RV710 [Radeon HD 4350] [1002:954f]
".
Sur les systèmes Windows, les identifiants d'un périphérique peuvent être
trouvés dans le gestionnaire de périphériques, onglet « details ».
L'identifiant « vendor » est préfixé par VEN_ et « product » par DEV_. Sur les
systèmes Windows 7, vous devez sélectionner la propriété « Hardware IDs » dans
l'onglet « details » du gestionnaire de périphériques car ils ne sont pas
visibles par défaut.
Une recherche sur Internet avec ces identifiants, Linux et « driver » donne
souvent des informations sur le pilote nécessaire à telle puce. Si ce n'est pas
le cas, une recherche peut être effectuée avec les noms des puces, donnés aussi
par les commandes lsusb et lspci, "RTL8111"/"RTL8168B" pour la carte réseau et
"RV710" pour la carte graphique des précédents exemples.
3.3.3.1. Tester le matériel avec un système autonome
Debian GNU/Linux est disponible sous forme de système autonome pour quelques
architectures. Un système autonome est un système dans un format compressé,
préconfiguré et utilisable immédiatement, qui peut être amorcé depuis un
support en lecture seule comme un CD ou un DVD. Son utilisation ne modifie pas
de façon permanente votre ordinateur. Vous pouvez modifier des paramètres,
installer des programmes, etc., tout cela se passe dans la mémoire vive de
l'ordinateur. Si vous éteignez l'ordinateur et relancez le système autonome,
tout est remis en l'état par défaut. Exécuter un système autonome est le moyen
le plus simple de savoir si votre matériel est reconnu par Debian GNU/Linux.
Un système autonome impose quelques limitations. La première est que toutes les
modifications que vous apportez doivent être contenues dans la mémoire vive de
l'ordinateur. Il faut donc assez de mémoire et l'installation de certains
logiciels peut échouer à cause du manque de mémoire. Une autre limitation est
que le système autonome officiel de Debian GNU/Linux ne contient que des
éléments libres. Des microprogrammes non libres peuvent bien sûr être
installés, mais aucune détection automatique n'est effectuée comme celle
effectuée par l'installateur Debian. Vous devrez donc installer vous-même les
composants non libres.
Des informations sur les variantes disponibles des images autonomes de Debian
se trouvent sur le site web Debian Live Images.
3.3.4. Configuration du réseau
Si votre machine est connectée à un réseau -- avec une connexion ethernet ou
équivalente (pas une connexion PPP) --, vous devriez demander à votre
administrateur système les éléments suivants :
• le nom de votre machine (à choisir vous-même, si vous en avez le droit) ;
• le nom de votre domaine ;
• l'adresse IP de votre machine ;
• le masque réseau à utiliser ;
• l'adresse IP de la passerelle qui sert de routeur, si votre réseau possède
une passerelle ;
• la machine de votre réseau qui servira de serveur DNS (Domain Name
Service).
Quand un serveur DHCP est disponible sur votre réseau, vous n'avez pas besoin
de toutes ces informations. Le serveur DHCP les fournira directement pendant le
processus d'installation.
Si votre accès à Internet se fait par DSL ou par un modem câble (par un réseau
TV câblé), et si vous avez un routeur, souvent préconfiguré par le fournisseur
d'accès, un serveur DHCP est habituellement disponible.
Pour un réseau WLAN/WiFi, vous aurez besoin des informations suivantes :
• l'ESSID (nom) du réseau sans fil ;
• la clé WEP ou WPA/WPA2 pour accéder au réseau (si nécessaire).
3.4. Matériel minimum
Une fois rassemblées les informations sur votre matériel, vérifiez que vous
pouvez faire le type d'installation souhaité.
Selon vos besoins, vous pouvez continuer avec du matériel moins performant que
celui recommandé dans le tableau ci-dessous. Cependant, la plupart des
utilisateurs seront frustrés s'ils ignorent ces suggestions.
Tableau 3.2. Configuration matérielle minimale recommandée
┌───────────────────┬──────────────┬─────────────────┬─────────────┐
│Type d'installation│RAM (minimum) │RAM (recommandée)│ Disque dur │
├───────────────────┼──────────────┼─────────────────┼─────────────┤
│Sans bureau │128 mégaoctets│512 mégaoctets │2 gigaoctets │
├───────────────────┼──────────────┼─────────────────┼─────────────┤
│Avec bureau │256 mégaoctets│1 gigaoctet │10 gigaoctets│
└───────────────────┴──────────────┴─────────────────┴─────────────┘
La quantité de mémoire minimale réellement nécessaire est inférieure à celle
donnée dans le tableau. Selon l'architecture, il est possible d'installer
Debian avec 60 Mo (sur amd64). Il en va de même pour l'espace disque, surtout
si vous choisissez une à une les applications à installer. Voyez la
Section D.2, « Espace disque nécessaire pour les tâches » pour vous faire une
idée de l'espace disque nécessaire.
Il est possible de faire fonctionner un environnement de bureau sur de vieilles
machines ou des machines bas de gamme mais il est alors recommandé d'installer
un gestionnaire graphique moins gourmand en ressources que les environnements
de bureau de GNOME et KDE Plasma. Par exemple, xfce4, icewm et wmaker, mais il
en existe d'autres.
Il n'est pas possible d'indiquer des valeurs minimales concernant la mémoire et
l'espace disque nécessaires à un serveur. Tout dépend de l'utilisation qui en
sera faite.
Il faut remarquer que ces mesures ne comptabilisent pas tous les fichiers,
comme les fichiers des utilisateurs, la messagerie et les données. Il vaut
toujours mieux prévoir large quand il s'agit de ses propres fichiers et
données.
L'espace disque nécessaire au bon fonctionnement du système Debian GNU/Linux
est pris en compte dans ces valeurs recommandées. En particulier, la partition
/var dans Debian contient beaucoup d'informations sur l'état du système. Les
fichiers de dpkg (contenant des informations sur tous les paquets installés)
peuvent facilement atteindre 40 Mo ; apt y met les paquets téléchargés avant de
les installer. Au moins 200 Mo devraient être attribués à /var et beaucoup plus
si vous installez un environnement de bureau.
3.5. Partitionnement préalable d'une machine multisystème
Partitionner votre disque dur est simplement le fait de le diviser en plusieurs
sections. Chaque section est alors indépendante des autres. C'est en gros
équivalent à ajouter des cloisons dans une maison : ajouter des meubles dans
une pièce n'affecte pas les autres pièces.
Si vous avez déjà un système d'exploitation sur votre machine qui utilise tout
le disque sur lequel vous désirez placer Debian, vous devrez repartitionner ce
disque. Le système Debian a besoin de partitions spécifiques. Il ne peut pas
être installé sur des partitions Windows ou Mac OS X. Il peut partager des
partitions avec d'autres systèmes Unix, mais ce point n'est pas abordé ici.
Vous devez attribuer au moins une partition à la racine du système Debian.
Vous pouvez trouver des informations sur le partitionnement actuel en utilisant
un outil approprié pour votre système d'exploitation. Les outils de
partitionnement permettent toujours de montrer l'état actuel sans rien
modifier.
Modifier une partition contenant déjà un système de fichiers détruit ces
fichiers. Vous devriez donc toujours faire des sauvegardes avant tout
partitionnement. En continuant l'analogie avec la maison, avant d'abattre une
cloison, vous déplaceriez certainement les meubles afin de ne pas les
endommager.
Plusieurs systèmes d'exploitation modernes offrent la possibilité de déplacer
et redimensionner des partitions existantes sans perdre leurs données. De la
place est ainsi créée pour ajouter des partitions. Même si cela fonctionne très
bien dans la plupart des cas, modifier les partitions d'un disque est une
opération fondamentalement dangereuse. Avant toute modification, une sauvegarde
des données doit être effectuée.
Créer ou supprimer des partitions peut se faire avec l'installateur Debian ou
avec le système d'exploitation existant. En règle générale, il vaut mieux
utiliser le système d'exploitation auquel sont destinées les partitions. Ainsi,
les partitions pour Debian GNU/Linux seront créées avec l'installateur Debian
et les partitions pour un autre système seront créées avec cet autre système.
L'installateur Debian peut créer sans problème particulier des partitions pour
d'autres systèmes d'exploitation mais il existe quelques rares cas où cela peut
poser des problèmes. Il est donc plus sûr de créer les partitions d'un système
avec les outils de partitionnement de ce système.
Si vous installez plusieurs systèmes d'exploitation sur la même machine, vous
devriez commencer par les autres systèmes avant d'installer Debian. Windows
ainsi que d'autres installateurs de système d'exploitation peuvent vous
empêcher de démarrer Debian, ou vous encourager à reformater les partitions non
reconnues.
Vous pouvez annuler ces actions ou les éviter, mais installer en premier le
système natif vous épargnera des problèmes.
3.6. Configuration matérielle et système avant l'installation
Cette section passe en revue les réglages matériels que vous devrez peut-être
effectuer avant d'installer Debian. En général, cela implique de vérifier, et
parfois de modifier, les réglages du microprogramme système (BIOS, etc.) sur
votre machine. Le « BIOS » ou « microprogramme système » est le logiciel de
base utilisé par le matériel ; il est plus spécifiquement exécuté pendant le
processus d'amorçage (après la mise sous tension).
3.6.1. Microprogramme ARM
Comme évoqué plus haut, il n'y a malheureusement pas de standard de
microprogramme sur les systèmes ARM. Même le comportement de deux systèmes qui
utilisent le même microprogramme peut être différent. Cela vient du fait que
beaucoup de périphériques utilisant l'architecture ARM sont des systèmes
embarqués, pour lesquels les constructeurs produisent des versions de
microprogramme largement personnalisées et incluent des correctifs spécifiques
au matériel. Malheureusement, ces constructeurs ne remontent pas leurs
modifications et extensions aux développeurs de la branche principale, et leurs
changements ne sont pas intégrés aux nouvelles versions du microprogramme
original.
En conséquence de cela, même les nouveaux systèmes vendus utilisent souvent un
microprogramme basé sur une ancienne version propre au constructeur, alors que
la branche principale a beaucoup évolué et offre maintenant des fonctionnalités
supplémentaires, ou se comporte différemment. De plus, les nommages des
périphériques embarqués ne sont pas cohérents d'un fabriquant à l'autre pour le
même microprogramme. Il est donc presque impossible de fournir des instructions
utilisables pour tous les systèmes basés sur ARM.
3.6.2. Configurer l'adresse MAC Ethernet dans U-Boot
L'adresse MAC de chaque interface Ethernet devrait normalement être unique de
façon globale, et doit surtout être unique au sein de son domaine réseau. Pour
y parvenir, les constructeurs réservent généralement un lot d'adresses MAC
depuis une réserve centrale (pour laquelle il faut payer) et préconfigurent une
de ces adresses sur chaque élément vendu.
Dans le cas des cartes de développement, certains constructeurs veulent éviter
de payer ces frais et ne fournissent pas d'adresse réellement unique. Dans ce
cas, les utilisateurs doivent définir eux-mêmes une adresse MAC pour leurs
systèmes. Si aucune adresse MAC n'est définie pour une interface ethernet,
certains pilotes de réseau génèrent une adresse MAC aléatoire qui peut changer
à chaque démarrage. Dans cette configuration, l'accès au réseau est possible
même si l'utilisateur n'a pas configuré d'adresse, mais par exemple assigner
une adresse IP semi statique par DHCP, basée sur l'adresse MAC du client, ne
fonctionnerait évidemment pas correctement.
Pour éviter les conflits avec les adresses MAC officiellement assignées, il y a
une réserve pour les adresses « administrées localement ». Elles sont définies
par la valeur de deux bits spécifiques dans le premier octet de leur adresse
(l'article « Adresse MAC » sur Wikipédia, ou « MAC address » sur la page
anglaise, donne une bonne explication). En pratique, cela veut dire que toute
adresse commençant avec la chaîne hexadécimale ca (comme ca:ff:ee:12:34:56)
peut être utilisée comme administrée localement.
Sur les systèmes utilisant U-Boot comme microprogramme système, l'adresse MAC
Ethernet est placée dans la variable d'environnement « ethaddr ». Elle peut
être vérifiée à l'invite de U-Boot avec la commande « printenv ethaddr » et
peut être positionnée avec « setenv ethaddr ca:ff:ee:12:34:56 ». Après avoir
positionnée la variable, la commande « saveenv » rend la modification
permanente.
3.6.3. Problèmes de positionnement du noyau, de l'initrd et de l'arbre de
périphériques dans U-Boot
Sur certains systèmes avec d'anciennes versions de U-Boot, il peut y avoir des
problèmes de déplacement du noyau Linux, de l'image mémoire initiale ou de
l'arbre des périphériques dans la mémoire lors du démarrage. Dans ce cas,
U-Boot affiche le message « Starting kernel ... », mais le système gèle après
cela sans autre message. Ces problèmes ont été résolus dans les nouvelles
versions de U-Boot, postérieures à v2014.07.
Si le système utilisait une version plus ancienne que la v2014.07, et même
après une mise à niveau de U-Boot, le problème peut encore apparaître. La mise
à niveau de U-Boot ne modifie généralement pas les variables d'environnement
existantes et le correctif nécessite une variable d'environnement
supplémentaire (bootm_size), qui n’est créée automatiquement que sur les
nouvelles installations sans variable d’environnement existante, Il est
possible de positionner manuellement la variable bootm_size à la nouvelle
valeur par défaut en exécutant la commande « env default bootm_size; saveenv »
à l'invite de U-Boot.
Une autre possibilité de contourner les problèmes liés au déplacement est
d'exécuter la commande « setenv fdt_high ffffffff; setenv initrd_high
0xffffffff; saveenv » à l'invite de U-Boot, pour désactiver totalement le
déplacement du disque mémoire initial et de l'arbre de périphériques.
Chapitre 4. Comment obtenir les supports du système d'installation ?
Table des matières
4.1. CD Debian GNU/Linux officiels
4.2. Télécharger les fichiers depuis les miroirs Debian
4.2.1. Où trouver les fichiers d'installation ?
4.3. Préparer les fichiers pour amorcer depuis le réseau avec TFTP
4.3.1. Configurer un serveur RARP
4.3.2. Configurer un serveur DHCP
4.3.3. Configurer un serveur BOOTP
4.3.4. Activer le serveur TFTP
4.3.5. Mettre les images TFTP en place
4.4. Installation automatisée
4.4.1. Installation automatisée avec l'installateur Debian
4.1. CD Debian GNU/Linux officiels
La méthode la plus facile pour installer Debian GNU/Linux est sûrement celle
utilisant les CD/DVD officiels. Consultez la page des vendeurs de CD pour les
acheter. Vous pouvez aussi télécharger les images ISO à partir d'un miroir
Debian et fabriquer vos propres CD/DVD, si vous avez une connexion rapide et un
graveur (cf. la page des CD Debian et la FAQ Debian CD pour des instructions
détaillées). Si vous possédez un jeu de CD/DVD et si votre machine peut
s'amorcer à partir d'un CD/DVD, vous pouvez aller directement au Chapitre 5,
Démarrer le système d'installation ; un effort particulier a été fait pour
s'assurer que les fichiers les plus communément demandés soient présents sur
les premiers CD/DVD et qu'une installation élémentaire d'un bureau graphique
soit possible avec le premier DVD, ou même avec le premier CD.
Les CD ayant une capacité de stockage limitée, tous les environnements
graphiques de bureau ne sont pas disponibles sur le premier CD. Certains
environnements demandent soit une connexion à internet pendant l'installation,
soit des CD supplémentaires.
Si vous disposez de CD alors que votre machine ne sait pas amorcer à partir
d'un CD, vous pouvez utiliser une autre stratégie, par exemple le démarrage sur
le réseau, ou bien encore, le chargement du noyau à partir du CD pour lancer
l'installateur. Les fichiers requis pour ces différents amorçages sont aussi
sur le CD ; l'archive réseau de Debian et l'organisation des répertoires du CD
sont identiques. Ainsi, lorsqu'un chemin d'archive est demandé pour un fichier
particulier requis pour amorcer, cherchez ce fichier dans le même répertoire ou
sous-répertoire de votre CD.
Une fois l'installateur amorcé, il est capable d'obtenir tous les autres
fichiers nécessaires à partir du CD.
Si vous n'avez pas de CD, il sera nécessaire de télécharger les fichiers du
système d'installation et de les placer sur un ordinateur connecté que vous
pourrez utiliser pour amorcer l'installateur.
4.2. Télécharger les fichiers depuis les miroirs Debian
Pour trouver le miroir le plus proche (et sans doute le plus rapide), voyez la
liste des miroirs Debian.
Lorsque vous téléchargez les fichiers avec FTP depuis un miroir Debian,
assurez-vous de bien être en mode binaire et non en mode texte ou en mode
automatique.
4.2.1. Où trouver les fichiers d'installation ?
Sur tous les miroirs Debian, les images pour l'installation sont situées dans
le répertoire debian/dists/stretch/main/installer-arm64/current/images/ -- le
fichier MANIFEST liste toutes les images.
4.3. Préparer les fichiers pour amorcer depuis le réseau avec TFTP
Si votre machine est connectée à un réseau local, vous pouvez l'amorcer
directement à partir d'une autre machine de ce réseau en utilisant TFTP. Pour
cela, les fichiers d'amorçage doivent être placés à un endroit spécifique de
cette machine et celle-ci doit savoir amorcer votre machine.
Vous devez configurer un serveur TFTP et, pour beaucoup de machines, un serveur
DHCP, un serveur RARP ou un serveur BOOTP.
Le protocole de recherche des adresses inverses (Reverse address Resolution
Protocol ou RARP) indique à votre client l'adresse IP qu'il doit utiliser pour
lui-même. Une autre solution est d'utiliser le protocole BOOTP. BOOTP est un
protocole IP qui indique à un ordinateur quelle est son adresse IP et lui dit
où obtenir sur le réseau une image d'amorçage. Le protocole DHCP (« Dynamic
Host Configuration Protocole », Protocole de configuration dynamique des hôtes)
est une extension bien plus flexible de BOOTP (et respectant la
rétrocompatibilité). Certains systèmes ne peuvent être configurés que par DHCP.
Le protocole trivial de transfert de fichiers (Trivial File Transfert Protocol,
TFTP) est utilisé pour transférer l'image d'amorçage au client. Théoriquement,
tout serveur sur les plates-formes qui implémentent ces protocoles peut être
utilisé. Dans les exemples qui vont suivre, on donnera les commandes pour
SunOS 4.x, SunOS 5.x (mieux connu sous le nom de Solaris) et GNU/Linux.
4.3.1. Configurer un serveur RARP
Pour configurer RARP, il vous faudra connaître l'adresse Ethernet du client
(c'est-à-dire, l'« adresse MAC »). Si vous n'avez pas cette donnée, vous pouvez
amorcer en mode « secours » (p. ex. à partir de la disquette de secours) et
utiliser la commande ip addr show dev eth0.
Pour les systèmes avec un noyau Linux, ou les systèmes Solaris/SunOS, il faut
utiliser le programme rarpd. Vous devez vous assurer que les adresses
matérielles Ethernet pour les clients sont listées dans la base de données «
ether » (soit dans le fichier /etc/ethers soit via NIS/NIS+) et dans la base de
données « hosts ». Ensuite, vous devez lancer le démon RARP. Pour la plupart
des systèmes Linux et SunOS 5 (Solaris 2), essayez la commande (en tant que
superutilisateur) : /usr/sbin/rarpd -a. Pour d'autres systèmes Linux, essayez /
usr/sbin/in.rarpd -a. Pour SunOS 4 (Solaris 1), essayez /usr/etc/rarpd -a.
4.3.2. Configurer un serveur DHCP
Il existe un serveur DHCP libre, dhcpd ISC. Pour Debian GNU/Linux, le paquet
isc-dhcp-server est recommandé. Voici un exemple de fichier de configuration
(habituellement /etc/dhcp/dhcpd.conf) :
option domain-name "example.com";
option domain-name-servers ns1.example.com;
option subnet-mask 255.255.255.0;
default-lease-time 600;
max-lease-time 7200;
server-name "servername";
subnet 192.168.1.0 netmask 255.255.255.0 {
range 192.168.1.200 192.168.1.253;
option routers 192.168.1.1;
}
host clientname {
filename "/tftpboot.img";
server-name "servername";
next-server servername;
hardware ethernet 01:23:45:67:89:AB;
fixed-address 192.168.1.90;
}
Dans cet exemple, le serveur servername joue le rôle de serveur DHCP, serveur
TFTP et passerelle réseau. Vous devrez certainement changer les options
concernant le nom de domaine ainsi que le nom du serveur et l'adresse
matérielle du client. L'option filename devrait être le nom du fichier extrait
par TFTP.
Après avoir modifié le fichier de configuration de dhcpd, relancez dhcpd par /
etc/init.d/isc-dhcp-server restart.
4.3.3. Configurer un serveur BOOTP
Il existe deux serveurs BOOTP pour GNU/Linux, bootpd CMU et dhcpd ISC ; le
second est en fait un serveur DHCP. On peut trouver ces serveurs dans les
paquets bootp et isc-dhcp-server de Debian GNU/Linux.
Pour utiliser bootpd CMU, vous devez commencer par décommenter (ou ajouter) la
ligne adéquate dans /etc/inetd.conf. Dans Debian GNU/Linux, vous pouvez tout
simplement lancer update-inetd --enable bootps suivi de /etc/init.d/inetd
reload pour le faire. Au cas où le serveur BOOTP ne fonctionnerait pas sous
Debian, la ligne en question devrait ressembler à :
bootps dgram udp wait root /usr/sbin/bootpd bootpd -i -t 120
Maintenant, vous devez créer le fichier /etc/bootptab qui utilise le même genre
de format familier et cryptique que les bons vieux fichiers BSD printcap,
termcap et disktab. Voyez la page de manuel de bootptab pour d'autres
informations. Pour bootpd CMU, il sera nécessaire d'obtenir l'adresse
matérielle (MAC) du client. Voici un exemple du fichier /etc/bootptab :
client:\
hd=/tftpboot:\
bf=tftpboot.img:\
ip=192.168.1.90:\
sm=255.255.255.0:\
sa=192.168.1.1:\
ha=0123456789AB:
Vous devrez changer au moins l'option « ha » qui spécifie l'adresse matérielle
du client. L'option « bf » spécifie le fichier que le client devra récupérer
par TFTP ; cf. Section 4.3.5, « Mettre les images TFTP en place » pour plus de
précisions.
En comparaison, configurer BOOTP avec dhcpd ISC est très facile parce qu'il
traite les clients BOOTP comme des clients DHCP légèrement spéciaux. Certaines
architectures requièrent une configuration complexe pour amorcer les clients
par BOOTP. Si la vôtre en fait partie, lisez la Section 4.3.2, « Configurer un
serveur DHCP ». Sinon, il suffit simplement de modifier le fichier /etc/dhcp/
dhcpd.conf et d'ajouter la directive allow bootp au bloc de configuration pour
le sous-réseau contenant le client, puis de redémarrer dhcpd avec /etc/init.d/
isc-dhcp-server restart.
4.3.4. Activer le serveur TFTP
Pour faire fonctionner le serveur TFTP, vous devez vous assurer au préalable
que tftpd est activé.
Pour tftpd-hpa, il y a deux façons de lancer le service. Il peut être activé à
la demande par le démon inetd du système, ou bien il peut être exécuté en tant
que démon indépendant. Le choix de la méthode se fait à l'installation du
paquet et peut être modifié en le reconfigurant.
Note
Les serveurs TFTP utilisaient habituellement le répertoire /tftpboot pour
stocker les images. Cependant les paquets Debian GNU/Linux se servent d'autres
répertoires pour obéir au standard sur l'organisation des fichiers. Par
exemple, tftpd-hpa utilise par défaut /srv/tftp. Vous aurez à modifier les
exemples de cette section.
Toutes les alternatives à in.tftpd disponibles dans Debian doivent enregistrer
les requêtes TFTP dans le journal du système. Quelques unes acceptent une
option -v qui augmente la quantité d'informations enregistrées. En cas d'erreur
d'amorçage, il est recommandé de consulter ces enregistrements pour rechercher
les causes des erreurs.
4.3.5. Mettre les images TFTP en place
Ensuite, placez les images TFTP dont vous avez besoin (décrites dans la
Section 4.2.1, « Où trouver les fichiers d'installation ? ») dans le répertoire
des images d'amorçage de tftpd. Généralement, ce répertoire s'appelle /
tftpboot. Vous aurez à faire un lien depuis ce fichier vers le fichier que
tftpd utilisera pour amorcer le client. Malheureusement, le nom du fichier est
déterminé par le client TFTP et il n'y a pas vraiment de standard.
4.4. Installation automatisée
Pour installer Debian sur de nombreux ordinateurs, il est possible
d'automatiser complètement l'installation en utilisant les paquets Debian
suivants : fai-quickstart (qui utilise un serveur d'installation), et
l'installateur Debian lui-même. Consultez la page de FAI pour d'autres
informations.
4.4.1. Installation automatisée avec l'installateur Debian
L'installateur Debian peut automatiser des installations grâce à des fichiers
de préconfiguration. Un fichier de préconfiguration peut se trouver sur le
réseau ou sur un support amovible. Il sert à répondre aux questions qui seront
posées pendant l'installation.
Une bonne documentation, avec un fichier d'exemple que l'on peut modifier, se
trouve dans l'Annexe B, Automatisation de l'installation par préconfiguration.
Chapitre 5. Démarrer le système d'installation
Table des matières
5.1. Démarrer l'installateur sur ARM 64 bit
5.1.1. Configuration de la console
5.1.2. Installation sur Juno
5.1.3. Installation sur Applied Micro Mustang
5.1.4. Amorcer à partir de TFTP
5.2. Accessibilité
5.2.1. Frontaux de l'installateur
5.2.2. Cartes fille
5.2.3. Thème à fort contraste
5.2.4. Zoom
5.2.5. Modes d'installation Expert, Rescue et Automated
5.2.6. Accessibilité du système installé
5.3. Paramètres d'amorçage
5.3.1. Console d'amorçage
5.3.2. Paramètres pour l'installateur Debian
5.3.3. Répondre à des questions avec les paramètres d'amorçage
5.3.4. Passer des paramètres aux modules du noyau
5.3.5. Interdire des modules du noyau
5.4. Dysfonctionnements pendant la procédure d'installation
5.4.1. Fiabilité des lecteurs de CD
5.4.2. Configuration d'amorçage
5.4.3. Comprendre les messages du noyau au démarrage
5.4.4. Signaler les problèmes
5.4.5. Faire un rapport de bogue
5.1. Démarrer l'installateur sur ARM 64 bit
5.1.1. Configuration de la console
L'installateur graphique n'est pas activé dans les images de l'installateur de
Stretch pour l'architecture arm64. La console série est utilisée à la place. Le
périphérique de console devrait être détecté par le microcode, mais si ça n'est
pas le cas, après avoir démarré Linux depuis le menu de GRUB, vous verrez le
message « Booting Linux » mais rien d'autre.
Si vous observez ce problème, vous devrez définir une configuration spécifique
de la console sur la ligne de commande du noyau. Entrez e pour éditer la ligne
de commande du noyau (« Edit kernel command-line ») au menu de GRUB, et
remplacez
--- quiet
par
console=
,
Par exemple
console=ttyAMA0,115200n8
Après cela, entrez Control+x pour amorcer avec les nouveaux paramètres.
5.1.2. Installation sur Juno
Juno est un système UEFI et l'installation devrait donc être relativement
simple. La méthode la plus pratique est d'installer depuis une clé USB. Vous
aurez besoin d'un microcode à jour pour faire fonctionner l'amorçage par USB.
Les constructions de http://releases.linaro.org/latest/members/arm/
postérieures à mars 2015 ont été testées avec succès. Veuillez consulter la
documentation des systèmes Juno pour la mise à jour du microcode.
Préparez une image CD standard pour arm64 sur une clé USB. Insérez la clé dans
un des ports disponibles à l'arrière. Branchez un cable de liaison série dans
le port série à 9 broches supérieur à l'arrière. Si vous avez besoin du réseau
(pour les images netboot), branchez le câble dans la prise de devant.
Exécutez une console série à 115200 bauds, 8 bits, aucun bit de parité, et
amorcez la carte Juno. Celle-ci devrait amorcer depuis la clé USB et présenter
un menu GRUB. La configuration de la console n'est pas correctement détectée
sur les cartes Juno et saisir Entrée ne devrait pas montrer la sortie du noyau.
Réglez la console à
console=ttyAMA0,115200n8
comme décrit dans la Section 5.1.1, « Configuration de la console ». Entrez
Control+x à l'amorçage pour voir les écrans de l'installateur Debian et
démarrer une installation standard.
5.1.3. Installation sur Applied Micro Mustang
UEFI est disponible sur cette machine, mais elle est souvent fournie avec
U-Boot. Vous devrez donc d'abord installer le microcode UEFI pour démarrer une
installation standard, ou utiliser la méthode avec U-Boot. Vous devrez utiliser
une console série pour effectuer l'installation car l'installateur graphique
n'est pas activé pour l'architecture arm64.
La méthode recommandée est de copier le noyau de l'installateur Debian et
l'initrd sur le disque dur en utilisant le système openembedded fourni avec la
machine, puis d'amorcer depuis ce disque pour effectuer l'installation.
Autrement, utilisez TFTP pour obtenir le noyau, l'initrd et l'arbre de
périphérique et démarrez la machine (Section 5.1.4.1, « Amorcer à partir de
TFTP avec U-Boot »). Après l'installation, des changements seront à faire pour
amorcer depuis le système installé.
Exécutez une console série à 115200 bauds, 8 bits, aucun bit de parité, et
amorcez la machine. Redémarrez la machine et lorsque vous lisez « Hit any key
to stop autoboot: », pressez une touche pour obtenir une invite Mustang#.
Utilisez ensuite les commandes U-Boot pour charger et démarrer le noyau,
l'arbre de périphérique et l'initrd.
5.1.4. Amorcer à partir de TFTP
Pour amorcer depuis le réseau, il vous faut une connexion au réseau et un
serveur TFTP (et aussi, sûrement, un serveur DHCP, RARP ou BOOTP pour la
configuration automatique du réseau).
L'installation côté serveur pour l'amorçage depuis le réseau est décrite dans
la Section 4.3, « Préparer les fichiers pour amorcer depuis le réseau avec
TFTP ».
5.1.4.1. Amorcer à partir de TFTP avec U-Boot
Sur les systèmes utilisant le microprogramme U-Boot, l'amorçage depuis le
réseau est effectué en trois étapes : a) configurer le réseau, b) charger les
images (noyau/initrd/dtb) en mémoire et c) exécuter le code chargé.
Premièrement, il faut configurer le réseau automatiquement avec DHCP en
exécutant :
setenv autoload no
dhcp
ou manuellement en positionnant plusieurs variables d'environnement :
setenv ipaddr
setenv netmask
setenv serverip
setenv dnsip
setenv gatewayip
Si vous préférez, vous pouvez rendre ces réglages permanents en exécutant :
saveenv
Une fois cette étape exécutée, vous devez charger les images (noyau/initrd/dtb)
en mémoire avec la commande tftpboot qui doit être appelée avec l'adresse à
laquelle charger l'image. Malheureusement, l'adressage de la mémoire varie d'un
système à l'autre et il n'y a donc pas de règle générale à appliquer.
Sur certains systèmes, U-Boot prédéfinit un ensemble de variables
d'environnement avec des adresses de chargement adaptées : kernel_addr_r,
ramdisk_addr_r et fdt_addr_r. Vous pouvez vérifier si elles sont définies en
exécutant :
printenv kernel_addr_r ramdisk_addr_r fdt_addr_r
Si elles ne sont pas définies, vous devez consulter la documentation de votre
système et les positionner manuellement. Pour les systèmes basés sur les puces
Allwinner SunXi (par exemple, les Allwinner A10 ou A20, noms d'architecture
sun4i et sun7i), vous pouvez utiliser les valeurs suivantes :
setenv kernel_addr_r 0x46000000
setenv fdt_addr_r 0x47000000
setenv ramdisk_addr_r 0x48000000
Lorsque les adresses de chargement sont définies, vous pouvez charger les
images depuis le serveur tftp défini précédemment avec :
tftpboot ${kernel_addr_r}
tftpboot ${fdt_addr_r}
tftpboot ${ramdisk_addr_r}
La troisième étape consiste à positionner la ligne de commande du noyau et
exécuter le code chargé. U-boot envoie le contenu de la variable
d'environnement « bootargs » au noyau. Tous les paramètres pour le noyau et
l'installateur -- comme le périphérique d'interface (consultez la
Section 5.3.1, « Console d'amorçage ») ou les options de préconfiguration
(consultez la Section 5.3.2, « Paramètres pour l'installateur Debian » et l'
Annexe B, Automatisation de l'installation par préconfiguration) -- peuvent
être positionnés avec une commande comme celle-ci
setenv bootargs console=ttyS0,115200 rootwait panic=10
La commande exacte pour exécuter le code chargé dépend du format d'image
utilisé. Pour le format uImage/uInitrd, la commande sera :
bootm ${kernel_addr_r} ${ramdisk_addr_r} ${fdt_addr_r}
et avec une image Linux native, elle sera :
bootz ${kernel_addr_r} ${ramdisk_addr_r}:${filesize} ${fdt_addr_r}
Note : dans le cas de l'amorçage avec une image Linux standard, il est
important de charger l'initrd après le noyau et le dtb, car U-Boot positionne
la variable filesize à la taille du dernier fichier chargé, et la commande
bootz a besoin de la taille de cet initrd pour fonctionner correctement. Dans
le cas de l'amorçage d'un noyau spécifique (c'est-à-dire sans arbre de
périphériques), il suffit d'omettre le paramètre ${fdt_addr_r}.
5.2. Accessibilité
Certaines personnes ont besoin d'une aide spéciale, par exemple à cause d'une
déficience visuelle. La plupart des fonctionnalités doivent être activées
explicitement. Des paramètres d'amorçage peuvent être ajoutés pour activer les
fonctions d'accessibilité. Remarquez que, sur la plupart des architectures, le
programme d'amorçage considère le clavier comme un clavier QWERTY.
5.2.1. Frontaux de l'installateur
L'installateur prend en charge différents frontaux pour poser des questions :
en particulier text utilise le texte brut alors que newt utilise des boîtes de
dialogues basée sur du texte. Le choix peut être fait à l’invite du démarrage.
Veuillez consulter la documentation de DEBIAN_FRONTEND dans la Section 5.3.2,
« Paramètres pour l'installateur Debian ».
5.2.2. Cartes fille
Certains périphériques sont en fait des cartes fille qui sont enfichées dans la
machine et qui lisent le texte directement dans la mémoire vidéo. Pour les
faire fonctionner, la gestion du tampon vidéo doit être désactivée avec le
paramètre fb=false. Mais cela réduit le nombre des langues disponibles.
5.2.3. Thème à fort contraste
Pour les déficients visuels, l'installateur propose un thème avec des couleurs
très contrastées qui le rend plus lisible. Pour l'activer, ajoutez le paramètre
theme=dark.
5.2.4. Zoom
Pour les utilisateurs qui ont une mauvaise vue, l'installateur graphique
possède une fonction basique de zoom : les raccourcis Control++ et Control+-
augmentent ou réduisent la taille de police.
5.2.5. Modes d'installation Expert, Rescue et Automated
Les modes d'installation Expert, Rescue (récupération) et Automated
(automatisé) sont aussi disponibles avec les options d'accessibilité. Pour y
accéder, il faut d'abord choisir le sous-menu « Advanced options » du menu
d'amorçage en saisissant a. Dans le cas d'un système sous BIOS (le menu
d'amorçage n'aura émis qu'un seul bip), il faut aussi appuyer sur la touche
Entrée. Ensuite, en appuyant sur la touche s (suivie de Entrée sur les systèmes
sous BIOS), la synthèse vocale est activée. À partir de ce moment, plusieurs
raccourcis peuvent être utilisés : x pour une installation en mode expert, r
pour le mode de récupération, et a pour l'installation automatisée. Si un
système sous BIOS est utilisé, chaque raccourci doit être suivi de la touche
Entrée.
Debian peut être aussi installée de façon automatique en utilisant la
préconfiguration. Cette préconfiguration peut être chargée après la sélection
des options d'accessibilité. Une documentation est disponible dans l'Annexe B,
Automatisation de l'installation par préconfiguration.
5.2.6. Accessibilité du système installé
Une documentation sur l'accessibilité est disponible sur la page du wiki Debian
Accessibility.
5.3. Paramètres d'amorçage
Les paramètres d'amorçage sont des paramètres passés au noyau Linux pour
s'assurer que les périphériques seront correctement pris en compte. Dans la
plupart des cas le noyau détecte les périphériques, mais parfois vous devez
l'aider un peu.
Si c'est la première fois que vous démarrez le système, essayez les paramètres
par défaut ; autrement dit, ne donnez pas de paramètre et vérifiez que cela
fonctionne correctement. Ce devrait être le cas. Sinon, vous pouvez redémarrer
et donner les paramètres nécessaires à votre matériel.
Toutes les informations nécessaires sur les paramètres d'amorçage sont
disponibles dans le HOWTO Linux BootPrompt ; la présente section contient
seulement un résumé des paramètres les plus utilisés. Certains trucs sont
donnés dans la Section 5.4, « Dysfonctionnements pendant la procédure
d'installation ».
5.3.1. Console d'amorçage
Si vous démarrez avec la console série, le noyau la détecte automatiquement. Si
une carte vidéo (« framebuffer ») et un clavier sont également connectés à
l'ordinateur que vous voulez démarrer à l'aide de la console série, vous devrez
peut-être passer l'option console=device au noyau, où device est votre
interface série, c'est-à-dire quelque chose comme ttyS0.
Vous pouvez avoir besoin de spécifier certains paramètres du port série, par
exemple la vitesse ou la parité, console=ttyS0,9600n8 ; la valeur pour la
vitesse peut être aussi 57600 ou 115200. Assurez vous de spécifier cette option
après « --- » pour qu'elle soit copiée dans le gestionnaire d'amorçage du
système installé (si cela est pris en charge par l'installateur pour ce
gestionnaire d'amorçage).
Il est possible d'ajouter le paramètre TERM=type pour s'assurer que le type de
terminal utilisé par l'installateur corresponde à votre terminal.
L'installateur reconnaît les types de terminal suivants : linux, bterm, ansi,
vt102 et dumb. Pour la console série, le type utilisé est vt102. Si vous
utilisez une console IPMI ou un outil de virtualisation qui ne propose pas de
conversion pour ces types de terminal (comme QEMU/KVM), vous pouvez le lancer
dans une session screen. Cela effectuera une conversion vers le type de
terminal screen, qui est très proche du type vt102.
5.3.2. Paramètres pour l'installateur Debian
Le système d'installation accepte des paramètres d'amorçage^[2].
Certains paramètres possèdent une « forme courte » qui permet d'éviter les
limitations concernant les options du noyau données sur la ligne de commande.
La saisie en est aussi facilitée. Quand il existe une forme courte, elle sera
donnée entre parenthèses, après la forme longue. Les exemples de ce manuel
utilisent la forme courte des paramètres.
debconf/priority (priority)
Ce paramètre sert à déclarer le niveau de la priorité à partir de laquelle
les messages sont affichés.
Dans l'installation par défaut, ce paramètre est égal à priority=high. Cela
signifie que les messages avec des priorités « high » et « critical »
seront affichés, mais non les messages avec des priorités « medium » et «
low ». Si des problèmes apparaissent, l'installateur fixe la priorité comme
il est nécessaire.
Si vous ajoutez le paramètre priority=medium au démarrage, vous obtiendrez
le menu d'installation et un contrôle plus fin du processus d'installation.
Si vous ajoutez priority=low, tous les messages seront affichés ; c'est
l'équivalent de la méthode de démarrage expert. Si vous utilisez priority=
critical, seuls les messages critiques seront affichés et l'installateur
fera ce qu'il faut pour tout faire correctement.
DEBIAN_FRONTEND
Ce paramètre contrôle le type d'interface qu'utilisera l'installateur.
Voici les valeurs possibles actuellement :
□ DEBIAN_FRONTEND=noninteractive
□ DEBIAN_FRONTEND=text
□ DEBIAN_FRONTEND=newt
□ DEBIAN_FRONTEND=gtk
L'interface par défaut est DEBIAN_FRONTEND=newt. DEBIAN_FRONTEND=text est
préférable pour les installations avec une console série. Certains supports
d'installation spécialisés n'offrent pas toutes les interfaces possibles
mais les interfaces newt et text sont disponibles sur la plupart des
supports d'installation. Sur certaines architectures, l'installateur
graphique utilise l'interface gtk.
BOOT_DEBUG
Si l'on donne la valeur 2 à ce paramètre, le processus d'amorçage de
l'installateur sera enregistré avec beaucoup de détails dans les journaux
du démarrage. Si l'on donne la valeur 3, des interpréteurs seront
disponibles à des endroits stratégiques du processus d'amorçage. Il faut
quitter (exit) les interpréteurs pour revenir au processus d'amorçage.
BOOT_DEBUG=0
valeur par défaut.
BOOT_DEBUG=1
Un peu plus bavard qu'habituellement.
BOOT_DEBUG=2
Beaucoup d'informations.
BOOT_DEBUG=3
À certains moments du processus de démarrage, un interpréteur de
commande est exécuté pour permettre un débogage approfondi. Quittez
l’interpréteur pour revenir au processus de démarrage.
INSTALL_MEDIA_DEV
La valeur de ce paramètre donne l'adresse du périphérique sur lequel se
trouve l'installateur Debian. Par exemple, INSTALL_MEDIA_DEV=/dev/floppy/0
La disquette de démarrage recherche la disquette racine sur toutes les
disquettes. Grâce à ce paramètre, on peut limiter cette recherche à un seul
périphérique.
log_host, log_port
Avec ces paramètres, l'installateur peut envoyer des messages à un syslog
distant, sur un hôte et un port spécifiés, aussi bien que dans un fichier
local. Si le port n'est pas indiqué, l'installateur utilise le port
standard de syslog, 514.
lowmem
Ce paramètre permet de forcer un niveau de mémoire à utiliser autre que
celui basé sur la mémoire disponible. Les valeurs possibles sont 1 ou 2.
Voyez la Section 6.3.1.1, « Vérification de la mémoire disponible et le
mode peu de mémoire ».
noshell
Ce paramètre interdit l'utilisation d’interpréteur de commande interactif
sur les consoles tty2 et tty3. C'est utile pour des installations
automatisées où la sécurité est limitée.
debian-installer/framebuffer (fb)
Certaines architectures utilisent le tampon vidéo du noyau framebuffer afin
d'offrir l'installation en plusieurs langues. Si le tampon vidéo pose des
problèmes sur votre système, vous pouvez utiliser le paramètre fb=false,
pour le désactiver. Les symptômes de ce problème sont des messages d'erreur
au sujet de bterm ou bogl, un écran noir, ou un blocage quelques minutes
après le début de l'installation.
debian-installer/theme (theme)
L'apparence (couleurs, icônes, etc.) de l'interface de l'installateur est
déterminée par un thème. Les thèmes diffèrent selon les interfaces. Pour
l'instant, il n'existe qu'un seul thème, « dark », à destination des
déficients visuels. Proposé par les interfaces newt et gtk, il peut être
activé avec le paramètre theme=dark.
netcfg/disable_autoconfig
L'installateur Debian recherche automatiquement la configuration du réseau
par autoconfiguration IPv6 et DHCP. Si la recherche réussit, vous n'aurez
plus la possibilité de vérifier et de modifier les valeurs obtenues. Vous
ne pouvez configurer vous-même le réseau que si la recherche automatique a
échoué.
S'il existe un routeur IPv6 ou un serveur DHCP sur votre réseau local et si
vous voulez les ignorer parce qu'ils donnent, par exemple, des valeurs
fausses, vous pouvez utiliser le paramètre netcfg/disable_autoconfig=true
pour empêcher toute configuration automatique (ni v4 ni v6) et indiquer
vous-même les paramètres du réseau.
hw-detect/start_pcmcia
Fixez ce paramètre à false pour empêcher le démarrage des services PCMCIA.
Certains ordinateurs portables connaissent des problèmes avec les PCMCIA.
disk-detect/dmraid/enable (dmraid)
Fixez ce paramètre à true pour permettre la reconnaissance des disques
Serial ATA RAID (ATA RAID, BIOS RAID ou fake RAID). Notez que la gestion de
ces disques n'est qu'en phase d'expérimentation. On peut trouver d'autres
informations sur le wiki de l'installateur Debian.
preseed/url (url)
Ce paramètre indique l'URL d'un fichier de préconfiguration à télécharger
pour automatiser l'installation. Voyez la Section 4.4, « Installation
automatisée ».
preseed/file (file)
Ce paramètre indique le chemin d'un fichier de préconfiguration à utiliser
pour automatiser l'installation. Voyez la Section 4.4, « Installation
automatisée ».
preseed/interactive
Avec la valeur true, les questions seront affichées même si elles ont été
préconfigurées. Cela peut être utile pour tester le fichier de
préconfiguration. Il faut noter que cela n'aura aucun effet sur les
paramètres passés comme paramètres d'amorçage. Pour ces paramètres, on peut
utiliser une syntaxe spéciale. Consultez la Section B.5.2, « Changer les
valeurs par défaut avec la préconfiguration » pour des précisions.
auto-install/enable (auto)
Ce paramètre retarde certaines questions normalement posées avant
l'installation du réseau. Ainsi la préconfiguration devient possible. Voyez
la Section B.2.3, « Le mode auto » pour des précisions.
finish-install/keep-consoles
Lors d'une installation à partir d'une console série, les consoles
virtuelles (VT1-VT6) sont désactivées dans /etc/inittab. Pour empêcher
cette désactivation, mettez ce paramètre à true.
cdrom-detect/eject
Avant de réamorcer, l'installateur éjecte automatiquement le support
optique utilisé pendant l'installation. Cela peut être inutile si le
système ne s'amorce pas automatiquement à partir du CD. Parfois ce n'est
pas souhaitable si, par exemple, le lecteur optique ne peut pas réinsérer
le support lui-même et si l'utilisateur n'est pas là pour le faire.
Certains types de lecteur ne peuvent pas recharger automatiquement le
support.
Il suffit de mettre ce paramètre à false pour désactiver l'éjection
automatique. Mais il faut vous assurer que le système ne s'amorcera pas à
partir du lecteur après l'installation.
base-installer/install-recommends (recommends)
En mettant cette option à false, le système de gestion des paquets
n'installera pas automatiquement les paquets « Recommends », ni pendant
l'installation ni ensuite dans le système installé. Consultez la
Section 6.3.4, « L'installation du système de base ».
Cette option permet d'obtenir un système plus petit. Elle peut conduire
aussi à l'absence de fonctionnalités qu'on peut normalement s'attendre à
trouver. Il vous faudra installer vous-mêmes les paquets recommandés pour
retrouver ces fonctionnalités. Seuls des utilisateurs très expérimentés
devraient se servir de cette option.
debian-installer/allow_unauthenticated
Par défaut, l'installateur demande que les dépôts soient authentifiés par
une clé gpg connue. On peut mettre ce paramètre à true pour désactiver
cette authentification. Attention : commande non sécurisée et non
recommandée.
rescue/enable
Mettez ce paramètre à true pour entrer dans le mode de secours au lieu de
faire une installation normale. Voyez la Section 8.7, « Réparer un système
cassé ».
5.3.3. Répondre à des questions avec les paramètres d'amorçage
À quelques exceptions près, toute question posée pendant l'installation peut
recevoir une réponse définie au moment de l'invite d'amorçage. Ce n'est
vraiment utile que pour certains cas particuliers. Une présentation générale se
trouve dans la Section B.2.2, « Utiliser les paramètres d'amorçage pour
préconfigurer des questions ». Voici quelques exemples.
debian-installer/language (langue), debian-installer/country (pays),
debian-installer/locale (locale)
La langue, le pays et la locale, utilisés pour l'installation et dans le
système installé, peuvent être indiqués de deux manières.
La méthode la plus facile est de passer simplement le paramètre locale. La
langue et le pays seront déduits de cette valeur. Par exemple, locale=de_CH
sélectionne l'allemand comme langue et la Suisse comme pays. La locale
de_CH.UTF-8 sera la locale par défaut sur le système installé. Le défaut de
cette méthode est qu'elle ne permet pas de choisir toutes les combinaisons
possibles de langue, pays et locale.
La deuxième méthode, plus souple, permet d'indiquer séparément language et
country. Dans ce cas, il est aussi possible d'indiquer une locale
particulière pour le système installé. Par exemple : language=en country=DE
locale=en_GB.UTF-8.
anna/choose_modules (modules)
Ce paramètre permet de charger automatiquement des composants de
l'installateur qui ne sont pas chargés par défaut. Voici des exemples de
composants qui peuvent être utiles : openssh-client-udeb (pour pouvoir
utiliser scp pendant l'installation) et ppp-udeb (consultez la Section D.4,
« Installer Debian GNU/Linux avec PPP sur Ethernet (PPPoE) »).
netcfg/disable_autoconfig
Ce paramètre peut être mis à true pour désactiver la configuration
automatique IPv6 et DHCP et forcer une configuration manuelle du réseau.
mirror/protocol (protocole)
L'installateur utilise normalement le protocole HTTP pour télécharger les
fichiers sur les miroirs Debian. Il n'est pas possible de passer à FTP
pendant les installations faites avec la priorité normale. En mettant ce
paramètre à ftp, vous pouvez forcer l'installateur à utiliser ce protocole.
Notez que vous ne pouvez sélectionner un miroir FTP dans une liste, vous
devrez saisir son nom.
tasksel:tasksel/first (tâches)
Ce paramètre permet la sélection de tâches qui ne sont pas disponibles dans
la liste interactive, comme par exemple la tâche kde-desktop. Voyez la
Section 6.3.5.2, « Sélection et installation des paquets » pour des
précisions.
5.3.4. Passer des paramètres aux modules du noyau
Selon la documentation du noyau Linux, il est possible de passer des paramètres
aux pilotes de périphériques compilés dans le noyau. Cependant, il existe une
différence entre la façon de charger un module pendant l'installation et la
façon de le charger sur un système installé. Aussi, quand les pilotes sont
compilés en modules, il n'est pas possible de leur passer des paramètres de la
manière habituelle. Une syntaxe spéciale est nécessaire. L'installateur fera en
sorte que les paramètres soient dans les bons fichiers de configuration quand
les modules seront réellement chargés. Les paramètres seront aussi propagés
automatiquement dans la configuration du système installé.
Il est aujourd'hui très rare d'avoir à passer des paramètres aux modules. Dans
la plupart des cas, le noyau sait tester le matériel présent sur une machine et
donne de bons paramètres par défaut. Parfois, cependant, il sera nécessaire de
passer soi-même des paramètres.
Voici la syntaxe à utiliser :
module.paramètre=valeur
Si vous devez passer plusieurs paramètres, pour un module ou pour plusieurs
modules, il suffit de répéter la formule. Ainsi, pour faire qu'une vieille
carte 3com utilise le connecteur BNC (connexion par câble coaxial) et
l'IRQ 10 :
3c509.xcvr=3 3c509.irq=10
5.3.5. Interdire des modules du noyau
Il est parfois nécessaire de mettre un module dans une liste noire pour
empêcher son chargement automatique par le noyau et udev. Il se peut par
exemple que tel module pose des problèmes à tel matériel. Le noyau peut aussi
lister deux pilotes différents pour le même périphérique. Si les pilotes
s'excluent ou si le mauvais pilote est chargé en premier, le périphérique ne
fonctionnera pas correctement.
Voici comment créer cette liste noire : module_name.blacklist=yes. Le module
sera listé dans le fichier /etc/modprobe.d/blacklist.local et sera interdit à
la fois pendant l'installation et pour le système installé.
Il faut noter que le système d'installation peut toujours charger le module.
Vous pouvez l'empêcher en faisant une installation en mode expert et en
désélectionnant le module dans la liste des modules qui est affiché pendant la
phase de détection du matériel.
5.4. Dysfonctionnements pendant la procédure d'installation
5.4.1. Fiabilité des lecteurs de CD
Parfois, particulièrement avec d'anciens lecteurs, l'installateur ne peut
s'amorcer à partir d'un CD. Il arrive aussi, même après un amorçage réussi, que
l'installateur ne reconnaisse pas le lecteur ou bien signale des erreurs de
lecture pendant l'installation.
Plusieurs causes sont possibles. Voici une liste de problèmes connus,
accompagnés de suggestions sur la manière de les traiter.
On peut tout d'abord essayer deux choses très simples :
• Si le CD ne s'amorce pas, il faut vérifier qu'il est correctement inséré et
qu'il n'est pas sale.
• Si l'installateur ne reconnaît pas le CD, on peut lancer une deuxième fois
l'option Détecter et monter un CD-ROM. Certains problèmes de DMA avec les
très anciens lecteurs sont résolus de cette façon.
Si rien ne fonctionne, essayez les suggestions qui suivent. La plupart, mais
pas toutes, concernent aussi bien les CD-ROM que les DVD, mais nous utilisons
le terme CD pour simplifier.
Si vous ne pouvez faire l'installation à partir d'un CD, vous pouvez essayer
l'une des autres méthodes disponibles.
5.4.1.1. Problèmes communs
• Certains lecteurs anciens ne peuvent lire des disques gravés à grande
vitesse sur les lecteurs modernes.
• Certains lecteurs très anciens ne fonctionnent pas correctement si le DMA (
direct memory access) est activé.
5.4.1.2. Comment résoudre ces problèmes ?
Si le CD ne peut amorcer l'installateur, voici une liste de suggestions :
• Vérifiez que le BIOS est réellement capable de gérer l'amorçage à partir
d'un CD, certains très anciens systèmes ne le permettent pas, et que le
lecteur est bien le périphérique d'amorçage.
• Si vous avez téléchargé une image ISO, vérifiez que la somme MD5 de cette
image correspond à celle associée dans le fichier MD5SUMS. Ce fichier se
trouve normalement là où vous avez téléchargé l'image.
$ md5sum debian-testing-i386-netinst.iso
a20391b12f7ff22ef705cee4059c6b92 debian-testing-i386-netinst.iso
Vérifiez ensuite que la somme MD5 du CD gravé correspond aussi. La commande
suivante devrait fonctionner. Elle utilise la taille de l'image pour lire
le nombre d'octets sur le CD.
$ dd if=/dev/cdrom | \
> head -c `stat --format=%s debian-testing-i386-netinst.iso` | \
> md5sum
a20391b12f7ff22ef705cee4059c6b92 -
262668+0 records in
262668+0 records out
134486016 bytes (134 MB) copied, 97.474 seconds, 1.4 MB/s
Quand le lecteur de CD n'est pas reconnu même après un amorçage réussi, il
suffit souvent de recommencer pour résoudre le problème. Si vous possédez
plusieurs lecteurs, mettez le CD dans l'autre lecteur. Si rien ne fonctionne ou
si des erreurs de lecture sont signalées, essayez les suggestions listées
ci-dessous. Une connaissance élémentaire de Linux est nécessaire. Pour exécuter
ces commandes, il faut passer sur la deuxième console virtuelle (VT2) et lancer
un interpréteur de commandes.
• Passez sur VT4 et consultez le fichier /var/log/syslog (avec l'éditeur nano
) en recherchant des messages d'erreur spécifiques. Vérifiez ensuite la
sortie de dmesg.
• Si votre lecteur a été reconnu, vérifiez la sortie de dmesg. Vous devriez
voir des lignes de ce type (elles ne se suivent pas nécessairement) :
ata1.00: ATAPI: MATSHITADVD-RAM UJ-822S, 1.61, max UDMA/33
ata1.00: configured for UDMA/33
scsi 0:0:0:0: CD-ROM MATSHITA DVD-RAM UJ-822S 1.61 PQ: 0 ANSI: 5
sr0: scsi3-mmc drive: 24x/24x writer dvd-ram cd/rw xa/form2 cdda tray
cdrom: Uniform CD-ROM driver Revision: 3.20
Si vous ne voyez rien de tel, il est probable que le contrôleur du lecteur
n'a pas été reconnu ou qu'il n'est pas du tout géré. Si vous connaissez le
pilote nécessaire à ce contrôleur, vous pouvez le charger vous-même avec
modprobe.
• Vérifiez que le lecteur de CD est bien listé dans le répertoire /dev/. Pour
l'exemple ci-dessus, ce serait /dev/sr0. Il doit exister aussi un fichier /
dev/cdrom.
• Vérifiez avec la commande mount que le CD est déjà monté. Si non, montez-le
vous-même :
$ mount /dev/hdc /cdrom
Vérifiez si cette commande a provoqué des messages d'erreur.
• Vérifiez si le DMA est activé :
$ cd /proc/ide/hdc
$ grep using_dma settings
using_dma 1 0 1 rw
Un « 1 » dans la première colonne après using_dma signifie qu'il est
activé. Dans ce cas, désactivez-le :
$ echo -n "using_dma:0" >settings
Assurez-vous que vous êtes bien dans le répertoire du périphérique qui
correspond au lecteur de CD.
• Si vous rencontrez des problèmes pendant l'installation, vérifiez
l'intégrité du CD avec l'option qui se trouve en fin du menu principal de
l'installateur. Cette option peut aussi servir de test quand le CD est lu
correctement.
5.4.2. Configuration d'amorçage
Si le noyau se bloque pendant la phase d'amorçage, s'il ne reconnaît pas vos
périphériques ou bien si les disques ne sont pas identifiés correctement, la
première chose à faire est de vérifier les paramètres d'amorçage, ainsi qu'il a
été discuté dans la Section 5.3, « Paramètres d'amorçage ».
Parfois, les dysfonctionnements proviennent de microprogrammes manquants, voyez
la Section 2.2, « Périphériques demandant des microprogrammes (firmware) » et
la Section 6.4, « Télécharger des microprogrammes (firmware) manquants ».
5.4.3. Comprendre les messages du noyau au démarrage
Durant la séquence de démarrage, vous pouvez voir beaucoup de messages du genre
can't find something, ou something not present, can't initialize something ou
même this driver release depends on something . La plupart de ces messages sont
sans conséquence. Vous les voyez parce que le noyau du système d'installation
est conçu pour tourner sur des ordinateurs avec des périphériques très
différents. Évidemment, aucun ordinateur ne possède tous les périphériques
possibles, et le système d'exploitation recherche un périphérique que vous ne
possédez pas. Vous pourriez également voir le système s'arrêter pendant un
moment. Cela arrive quand il attend la réponse d'un périphérique qui n'est pas
présent sur votre système. Si vous trouvez le temps de démarrage du système
exagérément long, vous pouvez créer un noyau personnalisé (voyez la
Section 8.6, « Compiler un nouveau noyau »).
5.4.4. Signaler les problèmes
Si vous parvenez à la fin de la phase d'amorçage mais que vous ne parveniez pas
à terminer l'installation, le choix Sauvegarder les journaux de débogage du
menu peut vous aider. Vous pouvez copier sur une disquette les journaux
contenant les erreurs système et des informations sur la configuration ou vous
pouvez les consulter avec un navigateur web. Toutes ces informations peuvent
donner des indications sur ce qui s'est mal passé et sur la manière de le
corriger. Si vous envoyez un rapport de bogue, vous pouvez attacher cette
information au rapport.
Pendant l'installation, d'autres messages intéressants se trouvent dans le
fichier /target/var/log/debian-installer/, et, quand l'ordinateur a démarré le
nouveau système installé, ces messages se trouvent dans le fichier /var/log/
installer/.
5.4.5. Faire un rapport de bogue
Si vous avez toujours des ennuis, faites un rapport de bogue. Nous vous
demandons aussi d'envoyer des rapports sur les installations réussies, car nous
cherchons des informations sur toutes les configurations matérielles possibles.
Notez que votre rapport d'installation sera publié dans le système de suivi des
bogues, Bug Tracking System (BTS), de Debian et envoyé sur une liste de
diffusion publique. Votre adresse de courrier sera aussi rendue publique.
Si vous utilisez déjà un système Debian, vous pouvez installer les paquets
installation-report et reportbug (apt install installation-report reportbug).
Configurez reportbug en suivant les explications données dans la Section 8.5.2,
« Envoyer des courriels vers l'extérieur », puis exécutez la commande reportbug
installation-reports.
Vous pouvez aussi utiliser le modèle suivant. Envoyez-le comme un rapport de
bogue pour le paquet installation-reports, à l'adresse .
Package: installation-reports
Boot method:
Image version:
Date:
Machine:
Processor:
Memory:
Partitions:
Résultat de lspci -knn (ou lspci -nn) :
Installation du système de base :
[O] = OK, [E] = Error (développez plus bas s'il vous plait), [ ] = non essayé
Initial boot: [ ]
Detect network card: [ ]
Configure network: [ ]
Detect CD: [ ]
Load installer modules: [ ]
Detect hard drives: [ ]
Partition hard drives: [ ]
Install base system: [ ]
Clock/timezone setup: [ ]
User/password setup: [ ]
Install tasks: [ ]
Install boot loader: [ ]
Overall install: [ ]
Comments/Problems:
Dans le rapport de bogue, décrivez le problème en incluant les derniers
messages visibles du noyau dans le cas d'un plantage du noyau. Décrivez les
étapes que vous avez effectuées pour arriver là.
━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━
^[2] À partir des noyaux de la série 2.6.9, on peut utiliser 32 options sur la
ligne de commande et 32 options d'environnement. En cas de dépassement, le
noyau panique.
Chapitre 6. Comment utiliser l'installateur Debian ?
Table des matières
6.1. Comment fonctionne l'installateur ?
6.1.1. Utilisation de l'installateur graphique
6.2. Introduction aux composants
6.3. Utilisation des composants
6.3.1. L'installateur Debian et la configuration du matériel
6.3.2. Création des utilisateurs et des mots de passe
6.3.3. Partitionnement et points de montage
6.3.4. L'installation du système de base
6.3.5. Installation de logiciels supplémentaires
6.3.6. Rendre le système amorçable
6.3.7. La fin de l'installation
6.3.8. Dépannage
6.3.9. Installation par le réseau
6.4. Télécharger des microprogrammes (firmware) manquants
6.4.1. Préparer le support
6.4.2. Microprogrammes et système installé
6.1. Comment fonctionne l'installateur ?
L'installateur Debian comprend plusieurs composants qui ont chacun une tâche
précise à accomplir. Chaque composant pose à l'utilisateur les questions
nécessaires à l'exécution de sa tâche. Chaque question possède une priorité et
cette priorité est déclarée au démarrage de l'installateur.
Pour une installation standard, seules les questions essentielles (priorité
high) sont posées. Ainsi, l'installation est grandement automatisée, avec peu
d'interventions de l'utilisateur. Les composants sont choisis et exécutés
automatiquement selon le matériel et selon le type d'installation demandée.
L'installateur utilise des valeurs par défaut pour les questions qui ne sont
pas posées.
Quand survient un problème, l'utilisateur voit un message d'erreur et le menu
de l'installateur peut s'afficher pour permettre le choix d'une autre action.
Quand il n'y a pas de problème, l'utilisateur ne voit jamais le menu de
l'installateur. Il répond simplement aux questions qui lui sont posées par
chaque composant. Les messages concernant des erreurs sérieuses ont une
priorité critical afin que l'utilisateur les reçoive toujours.
On peut modifier les valeurs par défaut utilisées par l'installateur en passant
des paramètres d'amorçage au démarrage de l'installateur. Si, par exemple, vous
préférez configurer vous-même le réseau -- la configuration automatique d’IPv6
et DHCP sont utilisés quand c'est possible --, vous pouvez ajouter le paramètre
d'amorçage netcfg/disable_autoconfig=true. Les paramètres disponibles sont
donnés dans la Section 5.3.2, « Paramètres pour l'installateur Debian ».
Certains utilisateurs préfèrent une interface dotée d'un menu ; ils veulent
contrôler chaque étape et ne pas laisser l'installateur agir automatiquement.
Pour utiliser l'installateur dans ce mode manuel, il faut ajouter le paramètre
de démarrage priority=medium.
Si, quand ils sont installés, vous devez passer des paramètres aux modules du
noyau, vous devrez exécuter l'installateur en mode expert. Vous pouvez le faire
en utilisant la commande expert au démarrage de l'installateur, ou en ajoutant
le paramètre d'amorçage priority=low. Le mode expert permet de contrôler
complètement l'installateur.
L'installateur debian propose une interface en mode texte. Pour l'instant, il
n'existe pas d'interface en mode graphique.
Quand l'affichage de l'installateur se fait en mode caractère, la souris ne
fonctionne pas. Voici les touches qui servent à naviguer dans les différents
menus. La flèche droite ou la touche Tab servent à avancer dans les sélections
ou les boutons affichés, et la flèche gauche ou la touche Shift+Tab, à reculer.
Les flèches haut et bas sélectionnent des éléments dans une liste déroulante,
et déroulent aussi la liste. De plus, pour les longues listes, taper une lettre
déroulera la liste jusqu'à une section qui possèdent des éléments commençant
par cette lettre ; vous pouvez utiliser les touches Pg-Up et Pg-Down pour
parcourir la liste selon les sections. La touche Espace sélectionne les
éléments de type checkbox. Activez les choix avec Entrée.
Certains dialogues peuvent proposer une aide. Si cette aide est disponible,
cela sera indiqué sur la ligne du bas de l'écran. Le contenu de cette aide peut
être affiché en pressant la touche F1.
Le journal de l'installation et les messages d'erreur sont redirigés vers la
quatrième console. Vous pouvez y accéder en pressant Left Alt+F4 (il faut
garder la touche Alt enfoncée pendant que vous appuyez sur la touche de
fonction F4). Revenez sur le processus d'installation avec Left Alt+F1.
Ces messages se retrouvent aussi dans /var/log/syslog. Après l'installation, ce
journal est copié dans /var/log/installer/syslog sur votre nouveau système.
D'autres messages d'installation se trouvent, pendant l'installation, dans le
fichier /var/log/, et, quand la machine a démarré le nouveau système, ces
messages se trouvent dans /var/log/installer/.
6.1.1. Utilisation de l'installateur graphique
Comme l'installateur graphique fonctionne de la même manière que l'installateur
texte, la suite de ce manuel vous servira de guide pour le processus
d'installation.
Si vous préférez le clavier à la souris, vous devez savoir deux choses. Pour
dérouler une liste (par exemple la liste des pays à l'intérieur des continents)
vous pouvez utiliser les touches + et -. Pour les questions permettant
plusieurs choix (par exemple la sélection des tâches), vous devez d'abord
appuyer le bouton Continue après la sélection ; appuyer sur la touche Entrée
modifie une sélection, sans activer Continue.
Quand un dialogue propose une aide, un bouton Help est affiché. Les
informations sont alors accessibles avec ce bouton ou bien en pressant la
touche F1.
Pour changer de console, vous aurez besoin d'utiliser la touche Ctrl, comme
dans le système X Window. Par exemple, pour passer sur VT2 où se trouve un
interpréteur de commandes : Ctrl+Left Alt+F2. Et pour revenir sur
l'installateur graphique qui s'exécute sur la console VT5 : Left Alt+F5.
6.2. Introduction aux composants
Voici une liste des composants de l'installateur, avec une brève description
des buts de chacun d'eux. Des précisions sur leur utilisation se trouvent dans
la Section 6.3, « Utilisation des composants ».
Le menu principal
Affiche la liste des composants pendant les opérations de l'installateur et
lance le composant qui a été choisi. Les questions du menu principal ont la
priorité medium (moyenne), et si la priorité que vous avez choisie est high
(haute) ou critical (critique) (high, par défaut), vous ne verrez pas le
menu. Quand une erreur se produit, qui demande votre intervention, la
priorité de la question peut être abaissée temporairement pour vous
permettre de résoudre le problème, et dans ce cas, le menu apparaît.
Depuis le composant en cours, vous pouvez revenir au menu principal en
sélectionnant plusieurs fois le bouton Go Back.
localechooser
Ce programme permet à l'utilisateur de choisir des paramètres régionaux
pour l'installation et le système à installer : la langue, le pays et les
locales. L'installateur affiche ses messages dans la langue choisie ; si la
traduction des messages dans cette langue n'est pas complète, certains
messages seront affichés en anglais.
console-setup
Ce programme affiche une liste des cartes clavier.
hw-detect
Ce programme détecte automatiquement la plupart des éléments matériels du
système, les cartes réseau, les disques, les cartes PCMCIA.
cdrom-detect
Ce programme recherche et monte les CD pour l'installation de Debian.
netcfg
Ce programme configure la connexion réseau pour la communication sur
Internet.
iso-scan
Ce programme recherche les fichiers ISO qui se trouvent sur des disques
durs.
choose-mirror
Ce programme affiche une liste des miroirs de l'archive Debian.
L'utilisateur peut choisir la source des paquets à installer.
cdrom-checker
Ce programme vérifie l'intégrité des CD. Ainsi, l'utilisateur peut
s'assurer que le CD d'installation n'est pas corrompu.
lowmem
Lowmem essaie de détecter les systèmes qui ont peu de mémoire et s'arrange
pour supprimer les programmes non indispensables de l'installateur, au prix
de certaines fonctionnalités.
anna
Anna's Not Nearly APT (Anna n'est pas vraiment APT). C'est un programme qui
installe les paquets qui ont été récupérés sur le miroir choisi.
user-setup
Ce programme permet la création du mot de passe pour le superutilisateur (
root) et l'ajout d'un utilisateur ordinaire.
clock-setup
Ce programme contrôle le réglage de l'horloge (UTC ou non).
tzsetup
Ce programme permet de choisir le fuseau horaire à partir du lieu indiqué
précédemment.
partman
Ce programme permet de partitionner les disques du système, de créer les
systèmes de fichiers sur les partitions et de monter ces partitions. Il
possède d'autres fonctionnalités intéressantes comme son mode automatique
ou la gestion des volumes logiques (LVM). C'est le partitionneur principal
de Debian.
partitioner
Ce programme permet de partitionner les disques du système. Un
partitionneur approprié à l'architecture de votre système est choisi.
partconf
Ce programme affiche la liste des partitions et crée les systèmes de
fichiers sur les partitions choisies selon les instructions de
l'utilisateur.
lvmcfg
Ce programme aide l'utilisateur dans sa configuration du gestionnaire de
volumes logiques (LVM, Logical Volume Manager).
mdcfg
Ce programme permet la configuration d'un RAID logiciel (Redundant Array of
Inexpensive Disks). Ce RAID logiciel est supérieur à celui des contrôleurs
IDE qu'on trouve sur les cartes mère récentes.
base-installer
Ce programme installe l'ensemble des programmes de base qui permettront le
fonctionnement de l'ordinateur sous Debian GNU/Linux après le redémarrage.
apt-setup
Ce programme configure apt à partir d'informations tirées du support
d'installation.
pkgsel
Ce programme utilise le logiciel tasksel pour sélectionner et installer des
logiciels supplémentaires.
os-prober
Ce programme détecte les systèmes d'exploitation présents sur le système et
passe cette information au programme bootloader-installer ; celui-ci vous
donne la possibilité d'ajouter ces systèmes au menu des programmes
d'amorçage. Ainsi vous pourrez choisir, au moment du démarrage, quel
système lancer.
bootloader-installer
Ce programme installe un programme d'amorçage sur le disque choisi ; c'est
nécessaire pour démarrer Linux sans lecteur de disquette ou sans CD.
Beaucoup de programmes d'amorçage permettent de choisir le système
d'exploitation que l'on veut lancer au démarrage de la machine.
shell
Ce programme permet d'exécuter un interpréteur de commandes, à partir du
menu ou dans la deuxième console.
save-logs
Ce programme permet d'enregistrer des informations sur une disquette, un
réseau, un disque dur, etc., quand quelque chose se passe mal ; ainsi on
peut par la suite envoyer des informations précises aux développeurs
Debian.
6.3. Utilisation des composants
Dans cette section, nous décrirons en détail chaque composant de
l'installateur. Ces composants sont présentés selon leur ordre d'apparition
dans le processus d'installation. Notez que les modules ne sont pas tous
utilisés dans toutes les installations. Leur utilisation dépend du matériel et
du type d'installation choisi.
6.3.1. L'installateur Debian et la configuration du matériel
Supposons que l'installateur Debian a démarré et vous propose son premier
écran. Les fonctionnalités de l'installateur sont à ce moment très limitées. Il
ne connaît pas votre matériel, la langue voulue, ni même ce qu'il doit faire.
Ne vous inquiétez pas ! L'installateur est un programme intelligent qui peut
explorer votre matériel, trouver ses composants et se transformer en un système
d'installation opérationnel. Cependant, certaines valeurs comme la langue
choisie, la carte clavier ou le miroir sur le réseau ne peuvent être
automatiquement déterminées et doivent lui être données.
Il faut noter que l'installateur procède à plusieurs détections de matériel
pendant cette étape. La première recherche particulièrement le matériel
nécessaire à l'installation des composants de l'installateur (le lecteur de CD
ou la carte réseau par exemple). Comme tous les pilotes ne sont pas disponibles
lors de cette première recherche, d'autres détections de matériel sont
nécessaires.
Pendant ces détections, l'installateur vérifie si les pilotes de périphériques
exigent des microprogrammes pour fonctionner. Quand un microprogramme est
demandé mais indisponible, un écran est affiché qui propose de charger ce
microprogramme à partir d'un support amovible. Voyez la Section 6.4,
« Télécharger des microprogrammes (firmware) manquants » pour des informations
supplémentaires.
6.3.1.1. Vérification de la mémoire disponible et le mode peu de mémoire
L'une des premières tâches effectuées par l'installateur est la vérification de
la mémoire disponible. Si la mémoire disponible est insuffisante, le processus
d'installation sera modifié pour permettre l'installation de Debian GNU/Linux
sur votre machine.
La première mesure prise pour réduire la consommation de mémoire est de
supprimer les traductions. Cela signifie que l'installation ne peut se faire
qu'en anglais. Bien sûr, une fois l'installation terminée, vous pourrez définir
les paramètres régionaux du système.
Si cela ne suffit pas, l'installateur ne chargera que les composants
nécessaires pour terminer une installation élémentaire. Cela réduit les
fonctionnalités du système installé. Vous avez toujours la possibilité de
charger des composants supplémentaires, mais vous devez savoir que chaque
composant choisi utilisera de la mémoire, ce qui peut provoquer l'échec de
l'installation.
Quand l'installateur est en mode peu de mémoire, il est recommandé de créer une
partition d'échange assez grande (64-128 Mo). Elle sera utilisée comme mémoire
virtuelle, ce qui augmentera la quantité de mémoire disponible. L'installateur
activera cette partition aussi tôt que possible pendant le processus
d'installation. Il faut noter que cette utilisation de la partition d'échange
réduit les performances du système et provoque une grande activité du disque.
Malgré tout, il se peut encore que le système gèle, que des erreurs se
produisent ou que des processus soient supprimés par le noyau à cause du manque
de mémoire (cela sera signalé par des messages « Out of memory » sur la console
VT4 et dans le journal du système).
Il a été rapporté par exemple que la création d'un gros système de fichiers
ext3 n'est pas possible dans ce mode quand la partition d'échange n'est pas
assez grande. Si l'augmentation de la taille de la partition d'échange ne
change rien, essayez de créer un système ext2 (qui est un composant essentiel
de l'installateur). Après l'installation, il sera possible de changer une
partition ext2 en ext3.
Il est possible d'indiquer un niveau de mémoire à utiliser plus élevé que celui
basé sur la mémoire disponible. Il suffit de donner une valeur au paramètre
d'amorçage « lowmem ». Voyez la Section 5.3.2, « Paramètres pour l'installateur
Debian ».
6.3.1.2. Choix des paramètres régionaux
Les premières questions posées concernent le choix des paramètres régionaux qui
seront utilisés à la fois pour l'installation et dans le système à installer.
Ces paramètres sont la langue, le pays (territoire ou région) et les locales.
L'installation se fera dans la langue choisie, à condition que la traduction
des dialogues existe. Quand il n'existe pas de traduction pour la langue
choisie, l'installateur utilise l'anglais.
Le pays choisi sera utilisé pendant l'installation pour configurer votre fuseau
horaire et le miroir Debian correspondant à votre zone géographique. Les choix
du pays et de la langue déterminent la locale par défaut de votre système ainsi
que le choix de la carte clavier.
On vous demandera d'abord de choisir une langue. Les noms des langues sont
affichés en anglais (côté gauche) et dans la langue elle-même (côté droit). Les
noms sur la droite sont aussi affichés avec leurs propres caractères. La liste
est triée selon les noms anglais. Une option supplémentaire, au sommet de la
liste, permet de choisir la locale « C » au lieu d'une langue. L'installation
se fera alors en anglais. Le système qui sera installé ne sera pas localisé,
puisque le paquet locales n'aura pas été installé.
Ensuite vous devrez choisir une zone géographique. Si vous avez choisi une
langue qui est reconnue comme la langue officielle dans au moins deux pays ^[3]
, on vous présentera la liste de ces pays. Pour choisir un pays qui ne se
trouve pas dans cette liste, sélectionnez la dernière option, autre. La liste
des continents sera affichée. En choisissant un continent, vous obtiendrez la
liste des pays de ce continent.
Si vous avez choisi une langue qui n'est associée qu'à un seul pays, ce pays
sera automatiquement sélectionné dans la liste où apparaissent tous les autres
pays appartenant au continent ou à la région du pays sélectionné. Pour choisir
un pays dans un autre continent, il faut utiliser le bouton Retour.
Note
Il est important de choisir le pays dans lequel on vit, car le pays détermine
le fuseau horaire du système installé.
S'il n'existe aucune locale pour la combinaison de langue et de pays choisis et
si, pour cette langue, il existe plusieurs locales, l'installateur offre la
possibilité de choisir la locale par défaut pour le système à installer ^[4].
Dans tous les autres cas, la locale par défaut sera définie en fonction du pays
et de la langue choisis.
Toutes les locales par défaut choisies de la manière décrite dans le paragraphe
précédent possèdent le codage UTF-8.
Si vous faites une installation avec une priorité low, vous pourrez choisir
d'ajouter d'autres locales, comme par exemple d'anciennes locales (Legacy
locales) ^[5], qui seront installées sur le nouveau système. Dans ce cas, il
vous sera demandé de choisir quelle sera la locale par défaut.
6.3.1.3. Choix du clavier
Les claviers sont construits selon les caractères utilisés dans une langue.
Choisissez un clavier dont la carte répond à la langue de votre pays, ou bien,
si aucune carte clavier ne correspond à ce que vous voulez, choisissez un
clavier approchant. Quand l'installation sera terminée, vous pourrez en choisir
un avec la commande dpkg-reconfigure keyboard-configuration, lancée en tant que
superutilisateur, qui vous présentera un plus grand choix de cartes clavier.
Mettez en surbrillance l'élément clavier que vous voulez et appuyez sur la
touche Entrée. Servez-vous pour cela des flèches de direction -- elles se
trouvent au même endroit dans toutes les cartes clavier, et elles sont
indépendantes de la configuration du clavier.
6.3.1.4. Rechercher l'image ISO de l'installateur Debian
Quand vous faites une installation selon la méthode hd-media, il arrive un
moment où vous devez monter l'image ISO de l'installateur Debian pour obtenir
les autres fichiers d'installation. C'est le programme iso-scan qui exécute
cette tâche.
Dans un premier temps, iso-scan monte automatiquement tous les périphériques
bloc (p. ex. les partitions) qui possèdent un système de fichiers connu et
recherche les noms de fichiers qui se terminent par .iso (ou .ISO pour notre
exemple). Il faut remarquer que la première recherche se fait dans le
répertoire racine et au premier niveau des sous-répertoires (c'est-à-dire que
les fichiers /fichier.iso ou /data/fichier.iso seront trouvés mais pas le
fichier /data/tmp/fichier.iso). Quand une image a été trouvée, iso-scan vérifie
que c'est bien une image ISO de Debian. Si ce n'est pas le cas, iso-scan
cherche une autre image.
Quand iso-scan ne trouve pas d'image, le programme vous demande si vous voulez
faire une recherche plus approfondie. Cette fois-ci, la recherche ne se
contentera pas des répertoires de premier niveau, mais elle sera étendue à tout
le système de fichiers.
Quand iso-scan n'a pas découvert l'image ISO de l'installateur, relancez le
premier système d'exploitation et vérifiez que le nom de l'image se termine
bien par .iso, qu'elle se trouve sur un système de fichiers reconnu par
l'installateur Debian et qu'elle n'est pas défectueuse (vérifiez la somme de
contrôle). Les utilisateurs expérimentés d'Unix peuvent effectuer ces
opérations sans redémarrer, dans la deuxième console.
6.3.1.5. Configuration du réseau
Pour cette étape, si l'installateur détecte plusieurs interfaces réseau, vous
devrez indiquer quelle est la principale, c'est-à-dire celle que vous voulez
utiliser pour l'installation. Les autres interfaces ne seront pas configurées.
Vous pourrez les configurer une fois l'installation terminée. Consultez la page
du manuel interfaces(5).
6.3.1.5.1. Configuration automatique du réseau
L'installateur essaie d'abord de configurer automatiquement le réseau.
Plusieurs raisons peuvent expliquer un échec, un câble mal branché, un serveur
absent. Lisez les messages d'erreur sur la quatrième console pour des
explications. Dans tous les cas, on vous demandera si vous voulez réessayer ou
si vous voulez configurer vous-même le réseau. Les serveurs sont parfois très
lents et si vous êtes sûr que tout est en place, réessayez. En cas d'échec
répété, vous pouvez choisir de configurer vous-même le réseau.
6.3.1.5.2. Configuration manuelle du réseau
Si vous configurez vous-même le réseau, on vous demandera l'adresse IP de votre
machine, le masque réseau, l'adresse de la passerelle, les adresses des
serveurs de noms et le nom de la machine. De plus, si vous utilisez une
interface pour réseau sans fil, on vous demandera le nom ESSID du réseau et la
clé WEP ou la phrase secrète WPA/WPA2. Pour ces réponses, voyez la Section 3.3,
« Informations utiles ».
Note
Voici quelques précisions techniques que vous trouverez, ou non, utiles : le
programme suppose que l'adresse IP du réseau est le résultat d'un « ET logique
» entre l'adresse de la machine et l'adresse du masque réseau. L'adresse de
diffusion broadcast sera le résultat d'un « OU logique » entre l'adresse de la
machine et la négation logique du masque réseau. Si vous ne connaissez aucune
de ces valeurs, utilisez les valeurs proposées par l'installateur. Vous pourrez
les changer quand le système aura été installé, en modifiant le fichier /etc/
network/interfaces.
6.3.1.5.3. IPv4 et IPv6
Depuis Debian GNU/Linux 7.0 (« Wheezy »), l'installateur Debian sait gérer IPv6
aussi bien que le « classique » IPv4. Toutes les combinaisons possibles d'IPv4
et IPv6 sont acceptées.
La configuration automatique pour IPv4 est faite par DHCP (Dynamic Host
Configuration Protocol). Celle pour IPv6 utilise NDP (Neighbor Discovery
Protocol) avec RDNSS (recursive DNS server) ou DHCPv6, ou encore un mélange des
deux (configuration de l'adresse par NDP, paramètres additionnels par DHCPv6).
6.3.1.6. Configuration de l'horloge et du fuseau horaire
L'installateur essaiera d'abord de se connecter à un serveur de temps sur
internet, en utilisant le protocole NTP. S'il ne réussit pas à configurer
correctement le temps du système, il supposera que l'heure et la date données
par l'horloge de la machine au moment de l'amorçage sont justes. Il n'existe
pas d'autres manières de configurer le temps système pendant le processus
d'installation.
Selon le pays que vous avez sélectionné au début du processus d'installation,
une liste de fuseaux horaires possibles sera affichée. Quand vous faites une
installation standard, si un seul fuseau horaire correspond à votre pays, le
système ne demandera rien et choisira ce fuseau horaire.
Quand vous faites une installation en mode expert ou avec une priorité medium,
vous pouvez choisir le fuseau horaire « Coordinated Universal Time », UTC.
Si vous désirez installer un fuseau horaire qui ne correspond pas au pays
choisi, vous avez deux possibilités.
1. Vous pouvez simplement sélectionner un autre fuseau horaire après
l'installation, quand le nouveau système a été amorcé. Utilisez la
commande :
# dpkg-reconfigure tzdata
2. Vous pouvez aussi définir le fuseau horaire au tout début de
l'installation, en passant le paramètre time/zone=valeur au moment
d'amorcer l'installateur. Cette valeur doit être valable, par exemple
Europe/London ou UTC.
Pour les installations automatisées, le fuseau horaire peut être préconfiguré
avec la valeur de son choix.
6.3.2. Création des utilisateurs et des mots de passe
Juste avant la configuration de l'horloge, l'installateur permet la création du
compte du superutilisateur (« root ») et du compte du premier utilisateur.
D'autres comptes peuvent être créés une fois l'installation du système
terminée.
6.3.2.1. Mot de passe pour « Root »
Le compte root est aussi appelé le superutilisateur; c'est un utilisateur qui
peut outrepasser toutes les protections de sécurité de votre système. Le compte
superutilisateur ne devrait être utilisé que pour administrer le système, et le
moins longtemps possible.
Tout mot de passe devrait faire au moins 6 caractères, et devrait contenir tant
des minuscules que des majuscules ainsi que des caractères de ponctuation.
Soyez particulièrement soigneux lors du choix de votre mot de passe
superutilisateur en raison des privilèges qui sont associés à ce compte. Évitez
les mots du dictionnaire ou toutes les informations personnelles qui pourraient
être devinées.
Si jamais quelqu'un vous dit qu'il a besoin de votre mot de passe
superutilisateur, soyez sur vos gardes. Vous ne devriez normalement jamais
avoir besoin de le donner, à moins que vous n'administriez une machine avec
plusieurs administrateurs.
6.3.2.2. Création d'un utilisateur ordinaire
Le système vous demande à ce stade si vous désirez créer un compte utilisateur
ordinaire. Ce compte devrait être votre compte personnel principal. Vous ne
devriez pas utiliser le compte superutilisateur pour un usage quotidien ou
comme votre compte personnel.
Pourquoi ? Et bien, une raison d'éviter l'utilisation des privilèges du
superutilisateur est qu'il est très aisé de faire des dommages irréparables en
tant que superutilisateur. Une autre raison est que vous pourriez lancer, sans
le savoir, un programme de type Cheval de Troie -- qui utilise avantageusement
vos pouvoirs de superutilisateur pour compromettre, à votre insu, la sécurité
de votre système. Tout bon livre sur l'administration d'un système Unix couvre
ce sujet en détails -- envisagez la lecture d'un tel livre si tout cela est
nouveau pour vous.
On vous demandera d'abord le nom et le prénom de l'utilisateur. Puis vous
choisirez un mot pour nommer le compte de l'utilisateur. En général, c'est
votre prénom ou quelque chose d'approchant. Vous indiquerez enfin le mot de
passe pour ce compte.
Si vous désirez créer un nouveau compte après l'installation, utilisez la
commande adduser.
6.3.3. Partitionnement et points de montage
Après la dernière détection de matériel, l'installateur est pleinement
opérationnel et connaît les besoins de l'utilisateur. Comme l'indique le titre
de cette section, la tâche des composants de cette étape est de partitionner
les disques, créer les systèmes de fichiers et déclarer les points de montage.
Des tâches proches, comme la configuration de périphériques chiffrés ou de
périphériques LVM ou RAID, peuvent aussi être menées à bien.
Si le partitionnement vous inquiète ou si vous voulez des précisions
supplémentaires, voyez l'Annexe C, Partitionnement pour Debian.
Dans un premier temps, vous aurez la possibilité de partitionner un disque
entier ou une partie de disque, de façon automatique. C'est le partitionnement
« assisté ». Si vous n'aimez pas ce côté automatique, choisissez l'option
Manuel dans le menu.
6.3.3.1. Options de partitionnement
Le partitionneur de l'installateur Debian est polyvalent. Il autorise la
création de plusieurs schémas de partitionnement et permet l'utilisation de
diverses tables de partitions, systèmes de fichiers et périphériques bloc
complexes.
Les options disponibles dépendent principalement de l'architecture mais aussi
de différents facteurs. Ainsi, sur des systèmes avec peu de mémoire, certaines
options peuvent manquer. Les valeurs par défaut peuvent aussi changer. Le type
de table de partitions peut être différent sur les disques durs à grande
capacité et sur les disques durs de moindre capacité. Certaines options ne sont
modifiables que si la priorité debconf est « medium » ou « low ». Pour les
autres priorités, des valeurs par défaut pertinentes sont utilisées.
L'installateur accepte plusieurs formes de partitionnement ainsi que plusieurs
types de périphérique de stockage, lesquels peuvent être combinés.
• Gestion des volumes logiques (LVM)
• RAID logiciel
Niveaux RAID reconnus : 0, 1, 4, 5, 6, 10.
• Chiffrement
• Multipath (expérimental)
Consultez notre Wiki pour des informations. Le « multipath » n'est
disponible que s'il a été activé au moment de l'amorçage de l'installateur.
Les systèmes de fichiers suivants sont reconnus :
• ext2r0, ext2, ext3, ext4
Le système de fichiers choisi par défaut est ext4 ; pour la partition /boot
ext2 est choisi par défaut si le partitionnement assisté est utilisé.
• jfs (pas disponible sur toutes les architectures)
• xfs (pas disponible sur toutes les architectures)
• reiserfs (optionnel ; pas disponible sur toutes les architectures)
Le système Reiser n'est plus disponible automatiquement. Quand
l'installateur s'exécute avec une priorité debconf « medium » ou « low »,
il peut être activé en choisissant le composant partman-reiserfs. Seule la
version 3 est disponible.
• jffs2
Utilisé sur certains systèmes pour lire la mémoire flash. Il n'est pas
possible de créer de nouvelles partitions jffs2.
• FAT16, FAT32
6.3.3.2. Le partitionnement assisté
Si vous choisissez le partitionnement assisté, vous aurez le choix entre trois
solutions : créer directement les partitions sur le disque (méthode classique),
utiliser le gestionnaire de volumes logiques (LVM, « Logical Volume management
») ou utiliser LVM avec chiffrement ^[6].
Note
Il se peut toutefois que cette dernière option ne soit pas disponible sur
toutes les architectures.
Si vous utilisez LVM ou LVM avec chiffrement, l'installateur créera les
partitions dans une seule grande partition. L'avantage de cette méthode est la
possibilité de redimensionner facilement ces partitions. Si elle est chiffrée,
la grande partition ne sera pas accessible sans une phrase spéciale qui
sécurisera vos données.
Avec LVM avec chiffrement, l'installateur effacera automatiquement le disque en
y écrivant des données aléatoires. Cela améliore la sécurité car cela rend
impossible de dire quelles parties du disque sont utilisées et cela efface
toutes les traces d'une installation précédente. Cependant, cela prend du
temps.
Note
Si vous avez choisi le partitionnement assisté avec LVM ou LVM avec
chiffrement, la table des partitions du disque choisi doit être modifiée. Ces
modifications détruisent réellement les données présentes sur le disque. Il ne
sera pas possible ensuite d'annuler ces modifications. Cependant,
l'installateur vous demandera de confirmer ces modifications avant qu'elles ne
soient écrites sur le disque.
Après avoir choisi le partitionnement assisté (soit la méthode classique, soit
les méthodes LVM), vous devrez choisir le disque à partitionner. Vérifiez que
tous les disques sont listés et choisissez le bon si vous avez plusieurs
disques. L'ordre de la liste peut différer de celui qui vous est habituel. La
taille des disques peut vous aider à les identifier.
Les données présentes sur le disque choisi seront finalement détruites. Mais il
vous est toujours demandé de confirmer les modifications qui doivent être
apportées. Si vous avez choisi la méthode classique, vous pourrez annuler tout
changement jusqu'à la fin du processus. Avec les méthodes LVM, cela n'est pas
possible.
Vous pourrez ensuite choisir un schéma parmi les modèles décrits dans le
tableau ci-dessous. Tous ces schémas ont leurs avantages et leurs
inconvénients, certains sont discutés dans l'Annexe C, Partitionnement pour
Debian. Choisissez le premier si vous n'avez pas d'avis tranché. N'oubliez pas
que le partitionnement assisté a besoin de suffisamment d'espace libre pour
pouvoir fonctionner. Si vous ne lui donnez pas au moins 1 Go, il échouera.
┌──────────────────────────────────────┬─────────────┬────────────────────────┐
│ Schéma de partitionnement │ Espace │ Partitions créées │
│ │ minimum │ │
├──────────────────────────────────────┼─────────────┼────────────────────────┤
│Tous les fichiers dans une seule │600 Mo │/, swap │
│partition │ │ │
├──────────────────────────────────────┼─────────────┼────────────────────────┤
│Partition /home distincte │500 Mo │/, /home, swap │
├──────────────────────────────────────┼─────────────┼────────────────────────┤
│Partitions /home, /var et /tmp │1 Go │/, /home, /var, /tmp, │
│séparées │ │swap │
└──────────────────────────────────────┴─────────────┴────────────────────────┘
Si vous avez choisi le partitionnement assisté avec LVM, l'installateur créera
aussi une partition /boot distincte. Les autres partitions (et aussi la
partition d'échange) seront créées dans la partition LVM.
Si vous avez démarré en mode EFI, une partition supplémentaire, avec un système
de fichiers FAT32 amorçable, sera créée lors du partitionnement assisté pour le
programme d'amorçage EFI. Cette partition est appelée EFI System Partition
(ESP). Il y a aussi un élément de menu supplémentaire qui permet de formater
soi-même une partition comme partition ESP.
Sur l'écran suivant, vous verrez votre table des partitions, avec le type de
formatage des partitions et leur point de montage.
La liste des partitions pourrait ressembler à ceci :
SCSI1 (0,0,0) (sda) - 6.4 Go WDC AC36400L
#1 primary 16.4 Mo B f ext2 /boot
#2 primary 551.0 Mo swap swap
#3 primary 5.8 Go ntfs
pri/log 8.2 Mo FREE SPACE
SCSI2 (1,0,0) (sdb) - 80.0 Go ST380021A
#1 primary 15.9 Mo ext3
#2 primary 996.0 Mo fat16
#3 primary 3.9 Go xfs /home
#5 logical 6.0 Go f ext4 /
#6 logical 1.0 Go f ext3 /var
#7 logical 498.8 Mo ext3
Cet exemple affiche les partitions de deux disques durs. Le premier possède un
espace libre. Chaque ligne donne le numéro de la partition, son type, sa
taille, des drapeaux facultatifs, le système de fichiers et le point de montage
s'il existe. Note : cet exemple ne peut pas être créé avec le partitionnement
assisté, mais il peut l'être avec le partitionnement manuel.
Ainsi se termine le partitionnement assisté. Si vous êtes satisfait de la table
des partitions créée, vous pouvez sélectionner Terminer le partitionnement et
écrire les modifications sur le disque dans le menu pour la créer réellement
(voyez la fin de cette section). Si vous n'êtes pas satisfait, vous pouvez
choisir Ne pas modifier les partitions pour relancer le partitionnement assisté
ou bien pour modifier les changements proposés, voyez le partitionnement «
manuel » ci-dessous.
6.3.3.3. Le partitionnement « manuel »
Un écran similaire au précédent sera affiché si vous avez choisi le
partitionnement manuel ; mais c'est votre table des partitions qui est montrée,
sans les points de montage. La suite de cette section expliquera comment créer
une table des partitions et indiquera l'usage de ces partitions.
Si vous avez sélectionné un disque vierge, sans partition ni espace libre, on
vous proposera de créer une table des partitions ; c'est nécessaire pour créer
des partitions. Une nouvelle ligne, intitulée « ESPACE LIBRE » devrait
apparaître sous le disque sélectionné.
Si vous avez sélectionné un espace libre, on vous proposera de créer de
nouvelles partitions. On vous posera des questions sur la taille de la
partition, son type (primaire ou logique), son début et sa fin dans l'espace
libre. Puis la nouvelle partition sera présentée en détail. L'élément principal
est Utiliser comme : qui indique si la partition possède un système de fichiers
ou si elle est utilisée comme partition d'échange, comme système RAID, LVM, si
elle est chiffrée, ou si elle n'est pas utilisée du tout. Il y a d'autres
options comme le point de montage, les options de montage, le drapeau
d'amorçage, tout dépend de la manière dont elle est utilisée. Si vous n'aimez
pas les valeurs présélectionnées, n'hésitez pas à les changer. Par exemple, en
choisissant l'option Utiliser comme :, vous pouvez demander un autre système de
fichiers ou demander d'utiliser cette partition comme partition d'échange,
comme partition RAID logiciel ou partition LVM, et même demander de ne pas
l'utiliser du tout. Quand vous êtes satisfait de votre nouvelle partition,
choisissez Terminer le paramétrage de la partition et vous serez ramené à
l'écran principal de partman.
Si vous voulez modifier votre partition, sélectionnez-la et vous reviendrez au
menu de configuration des partitions. C'est le même écran que pour une création
et vous pourrez aussi changer les mêmes options. Ce n'est pas évident au
premier regard, mais on peut modifier la taille de la partition en
sélectionnant l'élément affichant la taille. Les systèmes de fichiers fat16,
fat32, ext2, ext3 et swap sont réputés bien fonctionner. Ce menu permet aussi
de supprimer une partition.
N'oubliez pas de créer au moins deux partitions, une partition d'échange swap
et une partition pour le système de fichiers de la racine (root) qui sera monté
sur /. Si vous ne montez pas le système de fichiers de la racine, partman ne
pourra continuer que si vous corrigez le problème.
Si vous avez démarré en mode EFI mais avez oublié de créer une partition ESP,
partman le détectera et vous demandera d'en créer une.
On peut ajouter des fonctionnalités à partman avec des modules de
l'installateur. Aussi, quand vous ne trouvez pas les options promises, vérifiez
que vous avez chargé tous les modules requis, par exemple, partman-ext3,
partman-xfs, ou partman-lvm.
Quand les choix de partitionnement vous conviennent, choisissez l'option
Terminer le partitionnement et appliquer les changements du menu. Un résumé des
modifications apportées aux disques sera affiché et on vous demandera une
confirmation avant de créer les systèmes de fichiers.
6.3.3.4. Configuration d'un périphérique multidisque (RAID logiciel)
Si vous avez plusieurs disques durs ^[7] sur votre machine, vous pouvez
utiliser mdcfg pour obtenir de vos disques de meilleures performances et une
meilleure fiabilité de vos données. Le résultat est un périphérique
multidisque, Multidisk Device, ou RAID logiciel.
Un périphérique multidisque n'est qu'un ensemble de partitions situées sur
différents disques mais réunies pour former un périphérique logique. Ce
périphérique peut alors être utilisé comme une simple partition, c'est-à-dire
une partition qu'on peut monter et formater avec partman.
Ce que vous gagnez dépend du type de périphérique créé. Voici ceux qui sont
reconnus :
RAID0
Ce type vise principalement la performance. RAID0 divise toutes les données
entrantes en bandes et les distribue également sur tous les disques. Cela
peut augmenter la vitesse des opérations d'écriture et de lecture, mais si
l'un des disques a un problème, vous perdez tout : une partie des
informations est encore sur les disques sains, mais l'autre était sur le
disque défectueux.
L'utilisation standard de RAID0 est une partition pour du travail vidéo.
RAID1
Ce type est adapté là où la fiabilité est le premier souci. Il consiste en
plusieurs partitions de même taille (deux, habituellement) qui contiennent
exactement les mêmes données. Cela signifie essentiellement trois choses.
Premièrement, si l'un des disques a un problème, les données sont encore
sur les autres disques. Deuxièmement, vous pouvez utiliser une partie
seulement de la capacité disponible, précisément, la taille de la partition
la plus petite du RAID. Troisièmement, la charge de lecture des fichiers
est répartie entre tous les disques, ce qui peut améliorer les performances
d'un serveur, notamment les serveurs de fichiers où les lectures sont plus
nombreuses que les écritures de fichiers.
Vous pouvez aussi inclure dans un tel ensemble un disque de rechange qui
prendra la place du disque défectueux en cas de problème.
RAID5
Ce type est un bon compromis entre vitesse, fiabilité et redondance des
données. RAID5, comme RAID0, divise toutes les données entrantes en bandes
et les distribue également sur tous les disques. Mais contrairement à
RAID0, RAID5 calcule aussi l'information de parité, qui est écrite sur le
disque restant. Le disque de parité n'est pas fixe (ce serait RAID4), il
change périodiquement et ainsi l'information de parité est distribuée
également sur tous les disques. Quand l'un des disques s'arrête, la partie
manquante des données peut être calculée avec les données restantes et la
parité. RAID5 doit comporter au moins trois partitions actives. Vous pouvez
aussi inclure un disque de rechange qui prendra la place du disque
défectueux en cas de problème.
Comme on le voit, RAID5 est aussi fiable que RAID1 tout en évitant de la
redondance. D'un autre côté, il sera un tout petit peu moins rapide dans
les opérations d'écriture que RAID0, à cause du calcul de l'information de
parité.
RAID6
RAID6 est semblable à RAID5 mais il y a deux disques de parité au lieu d'un
seul.
Un système RAID6 peut supporter jusqu'à deux défaillances de disque.
RAID10
Le niveau RAID10 combine la répartition en bandes comme dans le RAID0 et la
duplication des données comme dans le RAID1. Il crée n copies des données
et les distribue dans les partitions de manière que les copies des mêmes
données ne soient pas sur le même disque. La valeur par défaut de n est 2,
mais elle peut être modifiée en mode expert. Le nombre de partitions
utilisées doit être au moins égal à n. Plusieurs schémas existent pour la
répartition des copies. Par défaut, le mode near est utilisé. Dans ce mode,
les copies ont la même position sur tous les disques. Dans le mode far, les
copies ont des positions différentes sur les disques. Dans le mode offset,
c'est la bande qui est copiée, non le bloc de données.
Le niveau RAID10 propose fiabilité et redondance sans avoir à calculer des
informations de parité.
Pour résumer :
┌──────┬─────────┬──────────┬───────────┬─────────────────────────────────────┐
│ │ Nombre │ │ Supporte │ │
│ Type │ minimum │Disque de │ l'échec │ Espace disponible │
│ │ de │ rechange │ d'un │ │
│ │ disques │ │ disque ? │ │
├──────┼─────────┼──────────┼───────────┼─────────────────────────────────────┤
│ │ │ │ │Taille de la plus petite partition │
│RAID0 │2 │non │non │multipliée par le nombre des │
│ │ │ │ │périphériques dans l'ensemble │
├──────┼─────────┼──────────┼───────────┼─────────────────────────────────────┤
│RAID1 │2 │facultatif│oui │Taille de la plus petite partition │
│ │ │ │ │dans l'ensemble │
├──────┼─────────┼──────────┼───────────┼─────────────────────────────────────┤
│ │ │ │ │Taille de la plus petite partition │
│RAID5 │3 │facultatif│oui │multipliée par (le nombre des │
│ │ │ │ │périphériques dans l'ensemble moins │
│ │ │ │ │un). │
├──────┼─────────┼──────────┼───────────┼─────────────────────────────────────┤
│ │ │ │ │Taille de la plus petite partition │
│RAID6 │4 │facultatif│oui │multipliée par (le nombre des │
│ │ │ │ │périphériques dans l'ensemble moins │
│ │ │ │ │deux). │
├──────┼─────────┼──────────┼───────────┼─────────────────────────────────────┤
│RAID10│2 │facultatif│oui │Total des partitions divisé par le │
│ │ │ │ │nombre de copies (deux, par défaut) │
└──────┴─────────┴──────────┴───────────┴─────────────────────────────────────┘
Si vous voulez tout savoir sur le RAID logiciel, lisez le HOWTO sur le RAID
logiciel.
Pour créer un périphérique multidisque, vous devez préparer les partitions
nécessaires. Vous pouvez le faire avec partman, dans le menu Caractéristiques
de la partition où vous choisirez Utiliser comme : → volume physique pour RAID
Note
Assurez-vous que le système peut être amorcé avec le schéma de partitionnement
prévu. Quand on utilise RAID pour le système de fichiers racine (/), il est
nécessaire de créer un système de fichiers distinct pour /boot. La plupart des
programmes d'amorçage ne peuvent fonctionner qu'avec le type RAID1 (RAID en
mode miroir, sans bande). Ainsi, il est possible d'utiliser RAID5 pour / et
RAID1 pour /boot.
Ensuite, vous choisissez Configurer le RAID logiciel dans le menu principal de
partman. Le menu n'apparaît que si vous avez sélectionné au moins une partition
à utiliser comme volume physique pour RAID. Dans le premier écran de mdcfg,
sélectionnez Créer un périphérique multidisque. Une liste des types acceptés
pour ces périphériques est affichée et vous pouvez en choisir un, par exemple
RAID1. La suite dépend du type que vous avez choisi.
• Le type RAID0 est simple. Une liste des partitions RAID disponibles est
présentée et tout ce que vous avez à faire est de choisir les partitions
qui composeront le périphérique.
• Le type RAID1 est un peu plus compliqué. On vous demandera d'abord le
nombre de périphériques actifs et le nombre de périphériques de rechange
qui composeront le périphérique. Ensuite vous devrez choisir dans la liste
des partitions RAID celles qui seront actives et celles qui resteront en
réserve. Le nombre de ces partitions devra être égal à celui donné
l'instant d'avant. Si vous n'indiquez pas la même valeur, l'installateur ne
vous laissera pas continuer et vous demandera de rectifier.
• RAID5 se configure comme RAID1, mais vous devez utiliser au moins trois
partitions actives.
• RAID6 se configure comme RAID1, mais vous devez utiliser au moins quatre
partitions actives.
• RAID10 se configure comme RAID1, excepté en mode expert. Dans ce mode,
l'installateur demande le schéma de répartition des données. Ce schéma est
en deux parties. La première est le type du schéma, soit n (pour copie near
), soit f (pour copie far), soit o (pour copie offset). La seconde partie
est le nombre de copies à faire. Il doit y avoir au moins autant de disques
actifs que ce nombre, pour que les copies puissent être réparties sur ces
disques.
Il est parfaitement possible d'avoir plusieurs types de périphérique
multidisque en même temps. Par exemple, avec trois disques durs de 200 Go,
chacun contenant deux partitions de 100 Go, vous pouvez créer un périphérique
multidisque de type RAID0 avec les premières partitions des trois disques (une
partition rapide de 300 Go pour le travail vidéo) et vous pouvez combiner les
trois partitions restantes (deux actives, une de rechange) dans un périphérique
RAID1 (une partition très fiable de 100 Go pour /home).
Quand vous avez défini vos périphériques multidisques, vous pouvez choisir
Terminer mdcfg pour retourner au menu de partman et créer les systèmes de
fichiers et les options habituelles comme les points de montage pour ces
nouveaux périphériques.
6.3.3.5. Configuration du « Logical Volume Manager » (LVM)
Si vous travaillez sur les ordinateurs comme administrateur système ou si vous
êtes un utilisateur « avancé », vous avez sûrement rencontré le cas suivant :
une partition qui manque d'espace libre (c'est habituellement la plus
importante du système) et une partition grossièrement sous-utilisée, la gestion
de cette situation ayant consisté en déplacement de fichiers, création de liens
symboliques, etc.
Pour éviter cette situation, on peut utiliser un gestionnaire de volumes
logiques, « Logical Volume Manager » (LVM). Dit simplement, avec LVM vous
pouvez combiner vos partitions (volumes physiques dans le lexique LVM) pour
former un disque virtuel (groupe de volumes) qui peut être divisé en partitions
virtuelles (volumes logiques). L'idée est que les volumes logiques s'étendent
sur plusieurs disques physiques.
Dès lors, quand vous constatez que votre vieille partition /home de 160 Go a
besoin d'espace, vous pouvez simplement ajouter un disque de 300 Go à votre
machine, l'intégrer au groupe de volumes existant et redimensionner le volume
logique qui comprend la partition /home et vos utilisateurs ont de nouveau de
la place sur la partition de 460 Go ! Cet exemple est bien sûr un peu
simplifié. Si vous ne l'avez pas encore lu, vous devriez consulter le HOWTO LVM
.
La configuration de LVM dans l'installateur Debian est très simple. D'abord,
vous devez marquer les partitions à utiliser comme volumes physiques par LVM.
Cela se fait avec partman dans le menu Configuration des partitions, où vous
choisissez Utiliser comme : → volume physique pour LVM.
Quand vous revenez à l'écran principal de partman, vous voyez une nouvelle
option Configurer LVM, le gestionnaire des volumes logiques. Quand vous la
sélectionnez, on vous demande d'abord de confirmer les modifications en attente
pour la table des partitions (s'il y en a) et le menu de configuration de LVM
sera affiché. Le menu n'affiche que les actions valables selon le contexte. Les
actions possibles sont :
• Afficher les détails de la configuration : montre la structure des volumes
LVM, le nom et la taille des volumes, etc.
• Créer un groupe de volumes
• Créer un volume logique
• Supprimer un groupe de volumes
• Supprimer un volume logique
• Étendre un volume logique
• Réduire un volume logique
• Terminer : retourne à l'écran principal de partman.
Utilisez les options de ce menu pour créer d'abord un groupe de volumes et pour
créer ensuite les volumes logiques.
Quand vous revenez à l'écran principal de partman, tous les volumes logiques
créés sont affichés comme si c'étaient de simples partitions, et vous devez les
traiter ainsi.
6.3.3.6. Configuration des volumes chiffrés
L'installateur Debian permet le chiffrement des partitions. Tout fichier
destiné à une partition chiffrée est sauvegardé sur le périphérique sous une
forme chiffrée. L'accès aux données chiffrées n'est autorisé qu'après avoir
fourni la phrase secrète qui avait été donnée lors de la création de la
partition chiffrée. Ce mécanisme est utile pour protéger des données sensibles
en cas de vol du portable ou du disque dur. Le voleur a bien un accès physique
au disque dur mais, sans la phrase secrète, les données ne sont qu'une suite
inintelligible de caractères.
Le chiffrement est particulièrement important pour deux partitions, la
partition /home avec les données privées et la partition d'échange où peuvent
se trouver stockées temporairement des données sensibles. Bien sûr, vous pouvez
chiffrer n'importe quelle partition, par exemple /var où se trouvent les
données des serveurs de bases de données, des serveurs de courrier ou
d'impression, /tmp avec ses fichiers temporaires, etc. Vous pouvez même
chiffrer le système complet. La seule exception est qu'on ne peut pas chiffrer
la partition /boot car il n'existe actuellement aucun moyen de charger le noyau
à partir d'une partition chiffrée.
Note
Il faut noter que la performance d'une machine avec partitions chiffrées sera
inférieure à celle d'un machine sans. En effet, les données doivent être
chiffrées ou déchiffrées à chaque lecture ou écriture. L'impact sur la
performance dépend de la vitesse du processeur, de l'algorithme choisi et de la
longueur de la clé.
Pour chiffrer une partition, vous devez d'abord la créer, dans le menu de
partitionnement. Une autre possibilité est d'utiliser une partition existante,
par exemple, une partition ordinaire, un volume logique (LVM) ou un volume
RAID. Dans le menu Caractéristiques de la partition, vous devez modifier la
première option pour qu'elle affiche Utiliser comme : → volume physique à
chiffrer. Le menu affichera alors différentes options de chiffrement pour la
partition.
La méthode de chiffrement prise en charge par l'installateur Debian est
dm-crypt (incluse dans les noyaux Linux récents capables de prendre en charge
les volumes physiques avec LVM)
Voyons les options disponibles quand on a sélectionné la méthode de chiffrement
Device-mapper (dm-crypt). N'oubliez pas qu'en cas de doute il faut utiliser les
options par défaut, car elles ont été choisies en visant la sécurité
d'utilisation.
Chiffrement : aes
Cette option permet de choisir l'algorithme de chiffrement (cipher) qui
servira à chiffrer les données de la partition. Actuellement l'installateur
Debian accepte les algorithmes de type bloc suivants : aes, blowfish,
serpent et twofish. Nous ne discuterons pas ici de la qualité de ces
différents algorithmes. Cependant, il peut être utile de savoir que
l'algorithme AES a été choisi en 2000 par l'American National Institute of
Standards and Technology pour la protection des données sensibles au
21e siècle.
Taille de clé : 256
Vous pouvez choisir ici la taille de la clé de chiffrement. Plus la taille
de la clé est grande, plus la force du chiffrement est augmentée.
Cependant, la taille de la clé a un impact négatif sur la performance. Les
différentes tailles de clé dépendent de l'algorithme de chiffrement.
Algorithme IV : xts-plain64
L'algorithme de type Initialization Vector ou IV assure que si l'on
applique l'algorithme sur le même texte en clair avec la même clé, on
obtiendra toujours un texte chiffré différent. L'idée est d'empêcher la
déduction d'information à partir de motifs répétés dans les données
chiffrées.
De toutes ces possibilités, l'option par défaut xts-plain64 est
actuellement la moins vulnérable aux attaques connues. Ne choisissez les
autres options que pour assurer la compatibilité avec des systèmes déjà
installés qui ne reconnaissent pas les nouveaux algorithmes.
Clé de chiffrement : phrase secrète
Vous pouvez choisir ici le type de la clé de chiffrement pour cette
partition.
phrase secrète
La clé de chiffrement sera calculée ^[8] à partir d'une phrase que vous
pourrez saisir plus tard dans le processus.
Clé aléatoire
Une nouvelle clé est calculée avec des données aléatoires chaque fois
que la partition chiffrée est montée. En d'autres termes, à chaque
arrêt de la machine le contenu de la partition est perdu, car la clé
est supprimée de la mémoire. On pourrait essayer de deviner la clé au
moyen d'une attaque de type force brute, mais, à moins d'une faiblesse
non connue de l'algorithme, une vie entière n'y suffirait pas.
Les clés aléatoires sont adaptées aux partitions d'échange, car vous
n'avez pas besoin de mémoriser une phrase secrète ou d'effacer des
données sensibles de la partition d'échange avant d'éteindre la
machine. Cependant, cela signifie que vous ne pourrez pas utiliser la
fonctionnalité « suspend-to-disk » qu'offrent les noyaux Linux récents.
Il est en effet impossible (pendant le redémarrage) de récupérer les
données écrites sur la partition d'échange.
Effacer les données : oui
Cette option détermine si la partition doit être remplie de données
aléatoires avant le début du chiffrement. Cette opération est recommandée
car un attaquant pourrait sinon discerner quelles parties de la partition
sont actives et lesquelles ne le sont pas. De plus, cela rendra plus
difficile de récupérer des données laissées par des installations
précédentes ^[9].
Après avoir choisi les paramètres des partitions chiffrées, vous pouvez revenir
dans le menu de partitionnement. Une entrée Configuration des volumes chiffrés
devrait être présente. Quand vous la sélectionnez, on vous demande de confirmer
la suppression des données sur les partitions à supprimer ainsi que d'autres
actions comme l'écriture d'une nouvelle table des partitions. Pour les grandes
partitions, cela peut prendre du temps.
On vous demandera ensuite de saisir une phrase secrète pour les partitions qui
en utilisent. Une bonne phrase doit contenir plus de huit caractères, mélanger
les lettres, les chiffres et les autres caractères, ne pas comporter des mots
du dictionnaire ou des informations personnelles comme dates de naissance,
loisirs, petits noms, noms des membres de la famille ou des amis, etc.
Avertissement
Avant de saisir une phrase, vous devez être sûr que le clavier est correctement
configuré et affiche bien les caractères attendus. Si ce n'est pas le cas, vous
pouvez passer sur la deuxième console et saisir quelques caractères. Cela vous
évitera de saisir une phrase avec un clavier configuré en « qwerty » alors qu'à
l'installation vous l'aviez configuré en « azerty ». Cette situation peut avoir
plusieurs causes. Vous avez changé de carte clavier pendant l'installation, ou
bien la carte clavier n'est pas encore configurée au moment où vous saisissez
la phrase secrète pour le système de fichiers racine.
Si vous avez choisi une méthode sans phrase secrète pour créer une clé de
chiffrement, la clé sera créée maintenant. Comme le noyau, à ce stade de
l'installation, peut manquer d'entropie, cela peut prendre du temps. Vous
pouvez accélérer le processus en pressant des touches au hasard ou en passant
sur la deuxième console et en créant du trafic réseau ou disque (télécharger
des fichiers, envoyer des fichiers sur /dev/null, etc.). L'opération est
répétée pour chaque partition à chiffrer.
De retour dans le menu principal de partitionnement, vous pourrez voir tous les
volumes chiffrés listés comme partitions supplémentaires que vous pouvez
configurer de la même façon que des partitions ordinaires. L'exemple suivant
montre un volumes chiffré avec dm-crypt.
Volume chiffré (sda2_crypt) - 115.1 Go Linux device-mapper
#1 115.1 Go F ext3
C'est le moment d'affecter des points de montage aux volumes et de modifier les
types de système de fichiers si les types par défaut ne vous conviennent pas.
Notez bien les identifiants entre parenthèses (sda2_crypt dans ce cas) et le
point de montage affecté à chaque volume chiffré. Vous aurez besoin de ces
informations quand vous amorcerez le nouveau système. Les différences entre un
processus de démarrage ordinaire et un processus impliquant des questions de
chiffrement seront abordées dans la Section 7.2, « Le montage des volumes
chiffrés ».
Une fois le schéma de partitionnement terminé, vous pouvez poursuivre
l'installation.
6.3.4. L'installation du système de base
Quoique cette étape de l'installation soit la moins compliquée, elle consomme
une grande partie du temps de l'installation ; c'est pendant cette étape que
sont téléchargés, vérifiés et installés tous les paquets du système de base. Si
votre ordinateur est lent ou si vous utilisez une connexion réseau, cela peut
prendre du temps.
Pendant l'installation du système de base, les messages concernant la
décompression et la configuration des paquets sont redirigés sur tty4. On peut
accéder à ce terminal en faisant Left Alt+F4 ; et l'on revient au processus
principal avec Left Alt+F1.
Les messages concernant la décompression et la configuration des paquets
produits par le processus d'installation sont enregistrés dans le fichier /var/
log/syslog. Vous pouvez les lire dans ce fichier quand l'installation se fait
avec une console série.
Le noyau Linux fait partie de l'installation. Avec la priorité par défaut,
l'installateur choisira le noyau qui correspond le mieux à votre matériel. Avec
les priorités les plus basses, vous pourrez en choisir un dans une liste.
Quand le système de gestion des paquets installe des paquets, il installe aussi
par défaut les paquets qui sont « recommandés » par ces paquets. Les paquets «
recommandés » ne sont pas absolument nécessaires aux fonctions de base des
logiciels, mais ils les améliorent. Dans l'esprit des responsables de paquets,
ils doivent être installés.
Note
Pour des raisons techniques, les paquets « recommandés » par les paquets
installés pendant le processus d'installation du système de base ne sont pas
installés. La règle décrite précédemment n'est appliquée qu'après
l'installation du système de base.
6.3.5. Installation de logiciels supplémentaires
Pour l'instant, vous avez un système viable mais limité. La plupart des
utilisateurs voudront installer d'autres logiciels et l'installateur le permet.
Cette étape peut prendre plus de temps que l'installation du système de base
sur des ordinateurs lents.
6.3.5.1. La configuration d'apt
Le principal outil utilisé pour installer des paquets sur les systèmes Debian
GNU/Linux est le programme apt qui se trouve dans le paquet apt ^[10]. Il
existe aussi d'autres frontaux comme aptitude et synaptic. Ces frontaux
conviviaux sont recommandés pour les débutants, car ils offrent des fonctions
supplémentaires comme la recherche de paquets ou la vérification des statuts.
apt doit être configuré pour qu'il sache où récupérer les paquets. Les
résultats de cette configuration sont transcrits dans le fichier /etc/apt/
sources.list. Vous pouvez le consulter et le modifier à votre guise quand
l'installation est terminée.
Quand la priorité de l'installation est la priorité par défaut, l'installateur
prend automatiquement en charge cette configuration, en fonction de la méthode
d'installation et des choix précédemment faits. Dans la plupart des cas, il
installe automatiquement un miroir pour les mises à jour de sécurité et, si
vous installez la distribution stable, un miroir pour le service de mise à jour
« stable-updates ».
Quand la priorité de l'installation est une priorité plus basse (en mode expert
par exemple), vous pourrez prendre davantage de décisions. Vous pouvez choisir
d'utiliser ou non les services de mise à jour (« security » ou « stable-updates
»), vous pouvez choisir d'ajouter des paquets appartenant aux sections «
contrib » ou « non-free » de la distribution.
6.3.5.1.1. Installation avec plusieurs CD/DVD
Si l'installation se fait à partir d'un CD/DVD, l'installateur demandera si
vous voulez faire analyser d'autres CD/DVD. Si vous possédez plusieurs CD/DVD,
c'est une bonne idée. L'installateur pourra installer les paquets ainsi mis à
disposition.
Il n'est pas nécessaire de posséder d'autres CD/DVD. Cependant, si vous
n'utilisez pas non plus de miroir réseau (cf. la section suivante), il se peut
que certains paquets appartenant aux tâches que vous sélectionnerez dans la
prochaine étape de l'installation ne puissent pas être installés.
Note
Les paquets sont classés sur les CD/DVD par ordre de popularité. Ainsi, pour la
plupart des utilisations, seuls les premiers CD/DVD sont nécessaires. Très peu
de personnes utilisent les derniers CD/DVD d'un ensemble.
C'est pourquoi acheter ou graver un ensemble complet de CD/DVD n'est qu'une
perte d'argent, car vous n'utiliserez jamais tous les CD/DVD de cet ensemble.
Il vaut mieux ne prendre que les trois premiers CD (ou les huit premiers) et
installer les autres paquets souhaités à partir d'un miroir réseau. De même,
pour les ensembles de DVD, le premier (ou les deux premiers) satisfera tous les
besoins usuels.
Si vous faites analyser plusieurs CD/DVD, l'installateur vous demandera de
changer le disque quand il aura besoin d'installer un paquet se trouvant sur un
autre disque. Il est recommandé de ne faire analyser que les disques d'un même
ensemble. L'ordre dans lequel ils sont analysés n'a pas d'importance.
Cependant, une analyse faite selon l'ordre ascendant réduit les risques
d'erreur.
6.3.5.1.2. Utiliser un miroir réseau
Dans la plupart des installations, la question concernant l'utilisation ou non
d'un miroir réseau est posée et, dans la plupart des cas, la réponse par défaut
est correcte. Cependant, il existe des exceptions.
Si l'installation n'est pas faite à partir d'un disque complet ou d'une image
de disque complet, l'utilisation d'un miroir réseau est conseillée. En effet,
sans miroir réseau, vous n'installerez qu'un système réduit au minimum.
Cependant, si vous ne possédez pas une bonne connexion internet, il vaut mieux
ne pas choisir la tâche desktop dans la prochaine étape de l’installation
Si vous faites une installation à partir d'un disque complet ou d'une image de
disque complet, le miroir réseau n'est pas nécessaire ; cependant, il est
recommandé, car un CD ne contient que peu de paquets. Si vous ne possédez pas
une bonne connexion internet, il reste préférable de ne pas choisir un miroir
réseau et de terminer l'installation avec ce qui se trouve sur le CD. Après
l'installation, c'est-à-dire après le lancement du nouveau système, vous
pourrez ajouter d'autres paquets.
Si vous faites une installation à partir d'un DVD ou d'une image DVD, tous les
paquets nécessaires à l'installation doivent être présents sur le premier
disque. L'utilisation d'un miroir réseau est facultative.
L'un des avantages du miroir réseau est qu'il rend disponibles les mises à jour
apparues depuis la création des CD/DVD et intégrées dans une version
intermédiaire de la distribution. La durée de vie des CD/DVD est ainsi allongée
sans compromettre la sécurité et la stabilité du système installé.
En résumé, choisir un miroir réseau est une bonne idée, sauf si votre connexion
internet n'est pas de bonne qualité. Si la version courante d'un paquet est
présente sur le CD/DVD, l'installateur l'utilisera. La quantité de données
téléchargées à partir d'un miroir dépend :
1. des tâches choisies lors de la prochaine étape de l'installation ;
2. des paquets nécessaires à ces tâches ;
3. de la présence de ces paquets sur les CD/DVD analysés ;
4. de l'existence de nouvelles versions de ces paquets sur un miroir réseau,
offrant soit la distribution standard, soit les services de mises à jour «
security » ou « stable-updates ».
Il faut noter que même si vous avez choisi de ne pas utiliser de miroir,
certains paquets peuvent être téléchargés sur internet, par exemple, s'il
existe de nouvelles versions des paquets et que les services de mises à jour «
security » ou « stable-updates » ont été installés.
6.3.5.1.3. Choisir un miroir réseau
Quand vous avez choisi d'utiliser un miroir réseau pendant l'installation
-- facultatif pour une installation par CD/DVD, nécessaire avec une image
netboot --, une liste vous est présentée contenant les miroirs géographiquement
proches (et donc rapides), choisis par rapport au pays que vous avez
précédemment indiqué. Le miroir proposé par défaut peut être sélectionné sans
problème.
Vous pouvez aussi indiquer un miroir en choisissant « Entrez l'information
vous-même » et en saisissant le nom du miroir et un numéro de port
(facultatif). À partir de Wheezy, ce nom doit être une URL, c'est-à-dire, si
vous spécifiez une adresse IPv6, vous devez ajouter les crochets, «
[2001:db8::1] ».
Si votre ordinateur est sur un réseau uniquement IPv6 (ce qui n'est sans doute
pas le cas de la grande majorité des utilisateurs), le miroir par défaut peut
ne pas fonctionner. Tous les miroirs de la liste sont atteignables en IPv4,
mais seuls quelques uns utilisent IPv6. Comme la connectivité de chaque miroir
se modifie au cours du temps, cette information n'est pas connue par
l'installateur. Si le miroir par défaut de votre pays n'utilise pas IPv6, vous
pouvez essayer les autres miroirs de la liste ; vous pouvez aussi choisir
l'option « Entrer l'information vous-même » et indiquer le miroir «
ftp.ipv6.debian.org », qui est l'alias d'un miroir atteignable en IPv6. Il ne
sera sans doute pas le plus rapide.
Vous pouvez choisir aussi d'indiquer le miroir « httpredir.debian.org ». Ce
n'est pas un miroir réel mais une redirection qui connecte votre système à un
miroir proche de vous en termes de topologie des réseaux. Il tient compte du
protocole que vous utilisez pour vous connecter, et si vous utilisez IPv6, il
vous redirigera vers un miroir IPv6 proche de vous.
6.3.5.2. Sélection et installation des paquets
Pendant l'installation, il vous est proposé de choisir des logiciels à
installer. Plutôt que de choisir les paquets un par un parmi les 74365 paquets
disponibles, vous pourrez, pendant cette phase de l'installation, sélectionner
et installer un certain nombre de collections de logiciels prédéfinies.
Autrement dit, vous pouvez choisir des tâches, et ensuite ajouter des paquets
individuellement. Ces tâches représentent grosso modo les différents travaux
qu'on peut faire avec son ordinateur, par exemple de la « bureautique », du «
service web » ou encore du « service d'impression » ^[11]. L'espace nécessaire
pour chaque tâche est indiqué dans la Section D.2, « Espace disque nécessaire
pour les tâches ».
Certaines tâches peuvent avoir été présélectionnées en fonction de la machine
sur laquelle vous faites l'installation. Si vous n'êtes pas d'accord avec ces
sélections, vous pouvez désélectionner ces tâches ; vous pouvez même
n'installer aucune tâche.
Astuce
Dans l'interface standard de l'installateur, vous pouvez utiliser la barre
d'espace pour sélectionner une tâche.
Note
La tâche « Environnement graphique de bureau » installe l'environnement de
bureau.
Par défaut, l'installateur Debian installe l'environnement de bureau . Il est
possible de choisir un environnement de bureau différent pendant
l'installation. Il est aussi possible d'installer plusieurs environnements de
bureau, mais certaines combinaisons ne sont pas possibles.
Il est aussi nécessaire que les paquets composant les environnements soient
disponibles. Si vous faites une installation à partir d'une image sur un seul
disque, il faudra peut être télécharger les paquets d'un miroir, car ils ne
sont pas sur le premier CD. Avec une image DVD ou une autre méthode
d'installation, tous les environnements de bureau s'installent parfaitement.
Les différentes tâches serveur installeront globalement les logiciels suivants.
Serveur web : apache2 ; serveur d'impression : cups ; serveur SSH : openssh.
La tâche « Standard system » installe tous les paquets dont la priorité est «
standard ». Beaucoup d'utilitaires habituellement disponibles sur les systèmes
Linux ou Unix sont dans ce cas. Vous devez laisser cette tâche à moins de ne
vouloir réellement qu'un système minimal.
Si pendant la phase de choix de la langue, une « locale » autre que « C » a été
choisie, le programme tasksel recherchera s'il existe une tâche de localisation
pour cette locale et installera tous les paquets relatifs à cette tâche, comme
par exemple les paquets contenant des dictionnaires ou des polices spéciales.
Si un environnement de bureau a été choisi, il installera aussi les paquets
nécessaires à la localisation du système.
Une fois les tâches sélectionnées, choisissez Continue. Aptitude installera les
paquets qui font partie des tâches demandées. Quand un programme a besoin
d'informations, l'utilisateur est interrogé.
Il est important de savoir que la tâche Environnement graphique de bureau
comprend beaucoup de paquets. En particulier, si vous faites une installation à
partir d'un CD en combinaison avec un miroir pour les paquets qui ne sont pas
sur le CD, l'installateur téléchargera beaucoup de paquets. Si votre connexion
à internet est relativement lente, cela peut prendre beaucoup de temps. Il
n'existe pas d'option pour interrompre l'installation des paquets une fois
qu'elle a commencé.
Même quand les paquets sont sur le CD, l'installateur peut les télécharger sur
le miroir si la version sur le miroir est plus récente que celle sur le CD. Si
vous installez la distribution stable, cela peut arriver après une mise à jour
de cette distribution (point release). Si vous installez la distribution
testing, cela peut arriver si vous utilisez une image plus ancienne.
6.3.6. Rendre le système amorçable
Si vous installez Debian sur un poste de travail sans disque, amorcer le disque
est une option sans intérêt et cette étape sera évitée.
6.3.6.1. Détecter les autres systèmes d'exploitation
Avant l'installation du programme d'amorçage, l'installateur recherche les
systèmes d'exploitation installés sur la machine. S'il reconnaît un système
d'exploitation, vous en serez informé et l'installateur configurera le
programme d'amorçage pour pouvoir démarrer aussi bien ce système que Debian.
Notez que la possibilité d'amorcer différents systèmes sur une même machine
relève encore de la magie. Le support de détection et de configuration
automatique des programmes d'amorçage est différent pour chaque architecture et
même pour chaque sous-architecture. Si l'automatisation ne fonctionne pas
correctement, reportez-vous à la documentation propre à votre programme
d'amorçage pour plus d'information.
6.3.6.2. Rendre un système amorçable avec flash-kernel
Comme il n'y a pas d'interface de microprogramme commune à toutes les
plates-formes ARM, les étapes nécessaires pour rendre les périphériques ARM
amorçables sont fortement liées au périphérique. Debian utilise un outil appelé
flash-kernel pour s'occuper de cela. Flash-kernel contient une base de données
qui décrit les opérations particulières requises pour rendre le système
amorçable sur différents périphériques. Il détecte si le périphérique est pris
en charge et, si c'est le cas, effectue les opérations nécessaires.
Sur les périphériques qui amorcent depuis une mémoire flash interne NOR ou
NAND, flash-kernel écrit le noyau et l'image mémoire initiale dans cette
mémoire. Cette méthode est particulièrement utilisée sur les anciens
périphériques armel. Remarquez que la plupart de ces périphériques n'acceptent
pas d'avoir plusieurs noyaux et images mémoires dans leur mémoire interne,
c'est à dire que l'exécution de flash-kernel écrasera généralement le contenu
de la mémoire flash !
Pour les systèmes ARM qui utilisent U-Boot comme microprogramme, et qui
amorcent le noyau et la mémoire initiale depuis un périphérique de stockage
externe (comme une carte MMC/SD, un périphérique de stockage de masse USB ou un
disque dur IDE/SATA), flash-kernel génère un script d'amorçage approprié qui
autorise l'amorçage automatique sans interaction avec l'utilisateur.
6.3.6.3. Continuer sans programme d'amorçage
Cette option peut être employée pour terminer l'installation même lorsqu'aucun
programme d'amorçage n'est installé soit parce qu'il n'en existe aucun pour
cette architecture, soit parce qu'on veut utiliser un autre programme.
Si vous voulez configurer vous-même un programme d'amorçage, vous devez
chercher le nom du noyau installé dans /target/boot. Vous devez aussi vérifier
la présence dans ce répertoire d'un initrd. Si ce fichier existe, vous devrez
indiquer au programme d'amorçage de l'utiliser. Vous devrez connaître aussi le
disque et la partition sur laquelle est monté le système de fichiers racine / ;
si vous avez mis /boot sur une partition distincte, vous devez connaître son
système de fichiers.
6.3.7. La fin de l'installation
Dans cette dernière étape du processus d'installation, les tâches de dernière
minute sont effectuées. Elles consistent essentiellement en un nettoyage après
le travail de l'installateur.
6.3.7.1. Configuration de l'horloge du système
L'installateur peut demander si l'horloge de votre système est réglée sur UTC.
Normalement cette question n'est pas posée et l'installateur essaie de
déterminer si l'horloge est réglée sur UTC en analysant les autres systèmes
installés.
En mode expert il est toujours possible de régler l'horloge sur UTC.
À ce point, l'installateur modifie l'horloge de la machine avec l'heure
courante en UTC ou temps local selon le choix qui a été fait précédemment.
6.3.7.2. Réamorcer le système
On vous demandera de retirer le support d'installation (CD, disquette, etc.)
utilisé pour démarrer l'installateur. Puis l'installateur amorce le nouveau
système Debian.
6.3.8. Dépannage
Les composants suivants ne participent pas au processus d'installation, ils
attendent en silence que l'utilisateur ait besoin d'aide.
6.3.8.1. Sauvegarde des journaux de l'installation
Si l'installation a réussi, les journaux créés pendant l'installation seront
automatiquement sauvegardés dans le répertoire /var/log/installer/ sur votre
nouveau système Debian.
Choisissez Sauvegarder les journaux de débogage depuis le menu principal pour
sauvegarder les journaux sur une disquette, le réseau, un disque dur ou un
autre support. Cela peut être utile, si vous rencontrez des problèmes durant
l'installation et que vous souhaitez étudier les journaux sur un autre système
ou les envoyer dans un rapport de bogue sur l'installation.
6.3.8.2. Utilisation de l'interpréteur et consultation des journaux
Il y a plusieurs façons d'obtenir un interpréteur de commandes pendant
l'installation. Sur la plupart des systèmes (et si vous n'utilisez pas une
console série) la méthode la plus simple est de passer sur la deuxième console
virtuelle en appuyant sur les touches Left Alt+F2 ^[12] (sur un clavier Mac,
Option+F2). Utilisez Left Alt+F1 pour revenir à l'installateur.
Si vous ne pouvez pas passer d'une console à l'autre, il y a aussi une entrée
dans le menu principal, Exécuter un shell, qui peut lancer un interpréteur de
commandes. Dans la plupart des dialogues, vous pouvez revenir au menu principal
en utilisant le bouton Go Back, une ou plusieurs fois. Pour fermer
l'interpréteur et revenir à l'installateur, utilisez la commande exit.
Vous avez maintenant amorcé votre système depuis un disque virtuel en mémoire,
et vous avez seulement accès à un ensemble limité d'utilitaires Unix. Vous
pouvez voir les programmes disponibles avec la commande ls /bin /sbin /usr/bin
/usr/sbin et en utilisant la commande help. L'interpréteur de commandes
disponible est ash. Il possède quelques fonctionnalités intéressantes comme la
complétion automatique et le rappel des commandes.
Pour lire ou modifier des fichiers, utilisez l'éditeur nano. Les journaux de
l'installation se trouvent dans le répertoire /var/log.
Note
Bien qu'il soit possible de faire tout ce que les commandes disponibles
permettent, il ne faut utiliser l'interpréteur de commandes qu'en cas de
problème.
Exécuter un programme dans un interpréteur de commandes interfère avec le
processus d'installation et provoque des erreurs ou une installation
incomplète. En particulier, la partition d'échange doit toujours être activée
par l'installateur.
6.3.9. Installation par le réseau
L'un des composants les plus intéressants est network-console. Il permet de
faire une installation grâce au réseau avec SSH. L'utilisation du réseau
implique d'effectuer les premières étapes de l'installation à partir de la
console, jusqu'à la configuration du réseau. Mais vous pouvez automatiser le
processus, voyez la Section 4.4, « Installation automatisée ».
Ce composant n'est pas chargé automatiquement et il vous faut le demander
explicitement. Si vous faites une installation à partir d'un CD, vous devez
amorcer avec la priorité medium ou appeler le menu principal de l'installateur
et choisir Chargement des composants de l'installateur à partir d'un CD puis,
choisir sur la liste des composants supplémentaires network-console : Continuer
l'installation depuis une machine distante avec SSH. Si le chargement a réussi,
une nouvelle entrée appelée Continuer l'installation depuis une machine
distante avec SSH apparaît.
Quand vous avez sélectionné cette nouvelle entrée, on vous demande le mot de
passe qui servira à se connecter au système d'installation, ainsi que sa
confirmation. Et c'est tout. Vous devez voir maintenant un écran qui indique
comment accéder à la machine distante en tant qu'utilisateur installer avec le
mot de passe que vous venez de donner. Un point important à noter dans cet
écran est l'empreinte numérique du système. Vous devez transférer de façon
sécurisée cette empreinte à la personne qui continuera l'installation à
distance.
Si vous décidiez de continuer l'installation localement, vous pourrez toujours
appuyer sur la touche Entrée, qui vous ramènera au menu principal où vous
pourrez choisir un autre composant.
Passons maintenant à l'autre bout du câble. Vous devez tout d'abord configurer
votre terminal avec le codage UTF-8, car c'est le codage utilisé par le système
d'installation. Si vous n'utilisez pas ce codage, l'installation à distance
sera possible mais vous risquez de rencontrer d'étranges artefacts comme des
bordures de dialogue effacées ou des caractères illisibles. L'établissement de
la connexion avec le système d'installation est très simple :
$ ssh -l installer install_host
Où install_host est soit le nom soit l'adresse IP de la machine où sera
installé le système. Avant de vous connecter réellement, l'empreinte du système
distant sera affichée et vous devrez confirmer qu'elle est correcte.
Note
Le serveur ssh de l'installateur n'est pas configuré pour envoyer des paquets
destinés à maintenir la connexion (« keep-alive packets »). En principe, la
connexion à la machine distante doit rester ouverte indéfiniment. Cependant,
dans certains cas liés à la configuration du réseau local, la connexion peut
être fermée après une période d'inactivité. C'est le cas par exemple s'il
existe un système de traduction d'adresses réseau (« Network Address
Translation, NAT ») entre le client et la machine distante. Selon le moment de
l'installation où la connexion a été perdue, il est ou non possible de
reprendre l'installation après la reconnexion.
Pour éviter une déconnexion, on peut lancer la connexion ssh avec l'option
-o ServerAliveInterval=valeur. On peut aussi ajouter cette option au fichier de
configuration du serveur ssh. Cependant, cette option peut provoquer une
déconnexion, par exemple quand des paquets destinés à maintenir la connexion «
keep-alive » sont envoyés pendant une courte interruption du réseau. Sans cette
option, ssh aurait maintenu la connexion. N'utilisez cette option qu'en cas de
nécessité.
Note
Si vous installez le système sur plusieurs machines, l'une à la suite de
l'autre, et qu'elles possèdent le même nom ou la même adresse IP, ssh refusera
toute connexion. En effet, il aura enregistré des empreintes différentes, ce
qui est signe d'une attaque par mystification (« spoofing attack »). Si vous
êtes certain que ce n'est pas le cas, vous devez supprimer la ligne adéquate
dans le fichier ~/.ssh/known_hosts ^[13] et recommencer.
Après la connexion, un premier écran apparaît qui offre deux possibilités
appelées Lancer le menu et Lancer un shell. La première vous place dans le menu
principal de l'installateur, où vous pouvez poursuivre l'installation comme
habituellement. La seconde lance un interpréteur de commandes et vous pouvez
examiner ou corriger si nécessaire le système distant. Vous ne pouvez lancer
qu'une seule session ssh pour le menu d'installation, mais vous pouvez lancer
plusieurs interpréteurs.
Avertissement
Une fois l'installation à distance commencée, vous ne devez pas revenir à la
session d'installation en cours sur la console locale. Si vous le faites, vous
risquez de corrompre la base de données où est enregistrée la configuration du
nouveau système. Il en résulterait l'échec de l'installation ou des problèmes
dans le système installé.
6.4. Télécharger des microprogrammes (firmware) manquants
Certains périphériques exigent des microprogrammes pour fonctionner. Voyez la
Section 2.2, « Périphériques demandant des microprogrammes (firmware) ». Dans
la plupart des cas, le périphérique ne fonctionnera pas si le microprogramme
n'est pas disponible. Parfois, les fonctionnalités de base ne sont pas
affectées par l'absence du microprogramme et seules les fonctionnalités
avancées exigent sa présence.
Quand un pilote de périphérique demande un microprogramme qui n'est pas
disponible, l'installateur debian affiche un écran qui propose de télécharger
le microprogramme. Si cette option est choisie, les fichiers du microprogramme
ou les paquets contenant ce microprogramme seront cherchés sur les
périphériques disponibles. Une fois trouvé, le microprogramme sera placé au bon
endroit, (/lib/firmware), et le module du pilote sera rechargé.
Note
Quels périphériques sont examinés et quels systèmes de fichiers sont reconnus,
cela dépend de l'architecture, de la méthode d'installation et aussi du moment
dans le processus d'installation. Pendant les premières étapes de ce processus,
il est probable que le microprogramme sera correctement chargé depuis une
disquette avec un système de fichiers FAT ou une clé USB.
Il est possible d'éviter l'étape du chargement d'un microprogramme si l'on sait
que le périphérique fonctionnera sans microprogramme ou que le périphérique
n'est pas nécessaire pendant l'installation.
L'installateur Debian ne demande que les microprogrammes nécessaires aux
modules du noyau chargés pendant l'installation. L'installateur Debian ne
contient pas tous les pilotes et en particulier, il ne contient pas radeon.
Ainsi, les capacités de certains périphériques à la fin de l'installation
peuvent ne pas différer de ce qu'elles étaient au début de l'installation. Si
vous suspectez que vos périphériques ne sont pas utilisés pleinement, ou si
vous êtes simplement curieux, vous pouvez vérifier sur le nouveau système ce
que donne une recherche de « firmware » sur le résultat de la commande dmesg.
6.4.1. Préparer le support
Les images sur CD officielles ne comportent pas de microprogrammes non libres.
La méthode la plus commune pour télécharger ces microprogrammes est de les
placer sur un support amovible comme une clé USB. Cependant, on peut trouver
des CD non officiels comportant ces microprogrammes à l'adresse suivante, http:
//cdimage.debian.org/cdimage/unofficial/non-free/cd-including-firmware/. Les
fichiers du microprogramme ou le paquet les contenant doivent être dans le
répertoire racine ou dans un répertoire nommé /firmware du système de fichiers
utilisé (partition de disque dur, disquette, clé USB). Il est recommandé
d'utiliser le système de fichiers FAT car ce système sera certainement reconnu
dans les premières étapes du processus d'installation.
Des archives (tarballs ou fichiers zip) contenant les paquets pour les
microprogrammes les plus courants sont disponibles sur
• http://cdimage.debian.org/cdimage/unofficial/non-free/firmware/
Il suffit de télécharger la bonne version des fichiers et de les placer sur le
système de fichiers du support.
Si le microprogramme voulu n'est pas inclus dans le fichier tar, vous pouvez
aussi trouver des paquets spécifiques dans la section non-free de l'archive. La
liste suivante indique la plupart des microprogrammes disponibles sous forme de
paquets. Elle n'est certainement pas complète et elle peut contenir des paquets
qui ne sont pas des microprogrammes.
• http://packages.debian.org/search?keywords=firmware
Il est aussi possible de copier sur le support des microprogrammes sous forme
de simple fichier. Ces fichiers peuvent être pris, par exemple, sur un système
déjà installé ou donnés par un vendeur de matériel.
6.4.2. Microprogrammes et système installé
Tout microprogramme chargé pendant l'installation est copié automatiquement sur
le système installé. Dans la plupart des cas, le périphérique qui demandait le
microprogramme fonctionnera correctement une fois la machine relancée sur le
nouveau système installé. Cependant, si le système installé utilise une autre
version du noyau que celle utilisée par l'installateur, il existe un risque
léger que le microprogramme ne puisse être chargé, à cause de la différence des
versions.
Si le microprogramme chargé était sous forme de paquet, l'installateur debian
installera aussi ce paquet dans le nouveau système installé et ajoutera
automatiquement la section non-free de l'archive debian dans le fichier
sources.list d'apt. Ainsi, le microprogramme sera automatiquement mis à jour
quand une nouvelle version apparaîtra.
Si l'étape de chargement du microprogramme a été sautée pendant l'installation,
le périphérique ne fonctionnera pas correctement sur le système installé. Il
faudra installer le microprogramme manuellement.
Note
Quand le microprogramme provient de simples fichiers, une fois copié sur le
système installé, il ne sera pas automatiquement mis à jour, sauf s'il existe
un paquet correspondant à ce microprogramme et que ce paquet est installé quand
l'installation est terminée.
━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━
^[3] Techniquement parlant : plusieurs locales existent pour cette langue avec
des codes de pays différents.
^[4] Avec une priorité « medium » ou « low », vous pouvez toujours choisir la
locale que vous préférez parmi celles disponibles pour votre langue.
^[5] Les Legacy locales sont des locales qui n'utilisent pas le codage UTF-8,
mais d'anciennes normes de codage comme ISO 8859-1 pour les Européens ou EUC-JP
pour les Japonais.
^[6] L'installateur chiffrera le groupe de volumes avec une clé AES 256 bits et
utilisera la fonction « dm-crypt » du noyau.
^[7] Pour tout dire, on peut construire un périphérique multidisque avec les
partitions d'un seul disque, mais ça n'apporte pas grand chose.
^[8] L'utilisation d'une phrase comme clé signifie que la partition sera créée
avec LUKS.
^[9] Il est cependant probable que certains organismes gouvernementaux ont les
moyens de récupérer des données même après plusieurs écritures d'un support
magnéto-optique.
^[10] Notez que le programme effectivement utilisé pour installer des paquets
est dpkg. Toutefois, ce programme est un outil de bas niveau qu'apt appelle
lorsqu'il en a besoin. Ce dernier est un outil de plus haut niveau, car il sait
aussi bien installer les autres paquets nécessaires au bon fonctionnement du
paquet que vous essayez d'installer, que récupérer les paquets à partir d'un
CD, du réseau, etc.
^[11] Il faut savoir que pour présenter cette liste, l'installateur appelle
simplement le programme tasksel. Ce programme peut être utilisé à tout moment
une fois l'installation terminée pour installer ou supprimer des paquets. Vous
pouvez aussi utiliser un outil plus sophistiqué comme aptitude. Une fois que
l'installation est terminée, si vous voulez un paquet particulier, exécutez
simplement aptitude install paquet, où paquet est le nom du paquet voulu.
^[12] C'est-à-dire qu'il faut appuyer simultanément sur la touche Alt, à gauche
de la barre espace, et sur la touche de fonction F2.
^[13] La commande suivante supprime une entrée existante : ssh-keygen -R <
hostname|IP address>.
Chapitre 7. Démarrer votre nouveau système Debian
Table des matières
7.1. Le moment de vérité
7.2. Le montage des volumes chiffrés
7.2.1. En cas de problèmes
7.3. Se connecter
7.1. Le moment de vérité
Voici ce que les ingénieurs en électronique appellent le test de la fumée :
démarrer un système pour la première fois.
Si le système ne démarre pas correctement, ne paniquez pas. Si l'installation
s'est déroulée normalement, il est très probable que seul un problème mineur
empêche le système d'amorcer Debian. Dans la plupart des cas, il ne sera pas
nécessaire de refaire une installation pour corriger de tels problèmes. On peut
commencer par utiliser le mode de secours intégré à l'installateur (voyez la
Section 8.7, « Réparer un système cassé »).
Si vous découvrez Debian et Linux, vous aurez besoin de l'aide d'utilisateurs
expérimentés. Pour des architectures comme ARM 64 bit , la meilleure idée est
de s'adresser à la liste debian-arm. Vous pouvez aussi envoyer un rapport
d'installation, voyez la Section 5.4.5, « Faire un rapport de bogue ».
Assurez-vous de bien décrire votre problème et d'inclure tous les messages qui
sont affichés. Cela peut aider à diagnostiquer le problème.
7.2. Le montage des volumes chiffrés
Si vous avez créé des volumes chiffrés et leurs points de montage pendant
l'installation, vous devrez fournir pendant le démarrage la phrase secrète pour
chaque volume.
Pour les partitions chiffrées avec dm-crypt, l'invite pendant l'amorçage sera :
Starting early crypto disks... part_crypt(starting)
Enter LUKS passphrase:
Le mot part sur la première ligne de l'invite est le nom de la partition, par
exemple, sda2 ou md0. Vous vous demandez probablement pour quel volume vous
saisissez la phrase secrète. Est-ce pour /home, pour /var ? Bien sûr, si vous
n'avez chiffré qu'un seul volume, c'est facile et vous n'avez qu'à saisir la
phrase utilisée. Si vous avez chiffré plusieurs volumes, les notes que vous
avez prises pendant l'installation (étape Section 6.3.3.6, « Configuration des
volumes chiffrés ») vous seront utiles. Si vous n'avez pas noté la
correspondance entre part_crypt et les points de montage, vous pouvez les
trouver dans les fichiers /etc/crypttab et /etc/fstab de votre nouveau système.
L'invite peut être légèrement différente quand un système de fichiers racine
chiffré est monté. Cela dépend du type d'« initramfs » qui a servi à créer l'«
initrd » utilisé pour amorcer le système. Voici par exemple l'invite pour un
initrd créé avec initramfs-tools :
Begin: Mounting root file system... ...
Begin: Running /scripts/local-top ...
Enter LUKS passphrase:
Quand vous saisissez la phrase, aucun caractère (même pas l'astérisque) n'est
montré. Si vous faites une erreur, vous aurez deux possibilités de correction.
Après la troisième tentative, le processus de démarrage sautera ce volume et
continuera avec les autres volumes. Veuillez consulter la Section 7.2.1, « En
cas de problèmes » pour d'autres informations.
Une fois toutes les phrases saisies, le processus de démarrage se poursuit
normalement.
7.2.1. En cas de problèmes
Quand vous n'avez pas pu monter certains volumes chiffrés à cause d'une
mauvaise phrase secrète, vous devez les monter après le démarrage. Il y a
plusieurs cas.
• Le premier cas concerne la partition racine. Si elle n'est pas montée
correctement, le processus de démarrage s'arrête et vous devez réamorcer la
machine.
• Le cas est simple pour les volumes chiffrés qui contiennent des données
comme /home ou /srv. Vous pouvez simplement les monter manuellement après
le démarrage.
En revanche, avec dm-crypt, c'est un peu plus compliqué. Vous devez d'abord
enregistrer les volumes avec l'application device mapper de cette façon :
# /etc/init.d/cryptdisks start
Tous les volumes listés dans /etc/crypttab seront examinés et les
périphériques seront créés dans le répertoire /dev après avoir saisi les
bonnes phrases secrètes. Les volumes déjà enregistrés sont ignorés et vous
pouvez répéter cette commande sans souci. Quand l'enregistrement des
volumes sera terminé, vous pouvez simplement les monter de la façon
habituelle :
# mount /mount_point
• Quand des volumes contenant des systèmes de fichiers non critiques (/usr ou
/var) n'ont pas été montés, le système doit s'amorcer malgré tout et vous
pouvez monter ces volumes comme dans le cas précédent. Mais vous aurez
besoin de (re)lancer les services qui fonctionnent habituellement car il
est probable qu'ils n'auront pas été lancés. Le plus simple est de
réamorcer l'ordinateur.
7.3. Se connecter
Quand le système a été amorcé, vous vous retrouvez face à l'invite de connexion
(login). Connectez-vous en utilisant le nom d'utilisateur et le mot de passe
que vous avez choisis pendant le processus d'installation. Vous pouvez
maintenant utiliser votre système.
Si vous êtes un nouvel utilisateur, vous voudrez peut-être parcourir la
documentation qui est déjà installée sur votre système. Il existe plusieurs
systèmes de documentation ; un travail est en cours afin de les intégrer dans
un tout cohérent. Vous trouverez ci-dessous quelques points de départ.
La documentation qui accompagne les programmes que vous avez installés se
trouve dans le répertoire /usr/share/doc/, dans un sous-répertoire qui porte le
nom du programme, et plus précisément le nom du paquet qui contient le
programme. Il arrive qu'une documentation soit mise dans un paquet séparé qui
n'est pas installé par défaut. Par exemple, de la documentation concernant le
gestionnaire de paquets apt se trouve dans les paquets apt-doc et apt-howto.
De plus, il y a quelques répertoires spéciaux dans le répertoire /usr/share/doc
/. Les HOWTO Linux sont installés au format .gz (compressé) dans le répertoire
/usr/share/doc/HOWTO/en-txt/. Une fois dhelp installé, vous pouvez consulter,
avec votre navigateur, le fichier /usr/share/doc/HTML/index.html qui contient
un index de la documentation installée.
Pour consulter facilement ces documents, on peut utiliser un navigateur en mode
texte :
$ cd /usr/share/doc/
$ w3m .
Le point après la commande w3m demande d'afficher le contenu du répertoire
courant.
Avec un environnement graphique, vous pouvez lancer son navigateur depuis le
menu application et mettre /usr/share/doc/ comme adresse.
Vous pouvez aussi saisir info command ou man command pour obtenir des
informations sur la plupart des commandes disponibles depuis l'interpréteur de
commandes. En exécutant help, vous afficherez l'aide sur les commandes de
l'interpréteur de commandes. Et si vous tapez une commande suivie par --help,
un court résumé sur l'usage de cette commande sera affiché. Si le résultat
d'une commande défile au-delà du haut de l'écran, tapez | more après la
commande de façon à provoquer une pause entre chaque écran. Pour voir une liste
de toutes les commandes disponibles qui commencent par une lettre donnée, tapez
cette lettre, puis deux fois la touche de tabulation.
Chapitre 8. Les prochaines étapes
Table des matières
8.1. Arrêter le système
8.2. Si vous débutez sous Unix
8.3. S'orienter dans Debian
8.3.1. Le système des paquets
8.3.2. Autres logiciels disponibles
8.3.3. Gestion des versions des applications
8.3.4. Gestion des tâches récurrentes
8.4. Pour aller plus loin
8.5. Configurer le courrier électronique
8.5.1. Configuration par défaut
8.5.2. Envoyer des courriels vers l'extérieur
8.5.3. Configuration de Exim4
8.6. Compiler un nouveau noyau
8.6.1. Gestion des images du noyau
8.7. Réparer un système cassé
8.1. Arrêter le système
Pour arrêter un système Debian GNU/Linux, vous ne devez pas redémarrer en
appuyant sur le bouton-poussoir « reset » sur le devant de votre ordinateur, ni
simplement arrêter l'ordinateur. Debian GNU/Linux doit être arrêté de la bonne
manière, sinon des fichiers pourraient être perdus et le disque pourrait être
endommagé. Si vous avez un environnement de bureau, il existe une option «
éteindre l'ordinateur » disponible dans le menu qui permet d'éteindre ou de
redémarrer le système.
Vous pouvez aussi appuyer sur la combinaison de touches Ctrl+Alt+Del. Si cette
combinaison ne fonctionne pas, vous pouvez aussi vous connecter en tant que
superutilisateur et exécuter les commandes nécessaires. Utilisez reboot pour
redémarrer le système, halt pour arrêter le système sans couper l'alimentation
^[14]. Pour éteindre la machine, utilisez poweroff ou shutdown -h now. Le
système d'initialisation systemd fournit des commandes additionnelles qui
effectuent la même chose, par exemple systemctl reboot ou systemctl poweroff.
8.2. Si vous débutez sous Unix
Si vous ne connaissez pas Unix, vous devrez sans doute acheter et lire quelques
livres sur le sujet. Vous trouverez de bonnes informations dans la Référence
Debian. La liste des FAQ Unix référence beaucoup de documents UseNet à valeur
historique. La Foire Aux Questions UNIX contient un certain nombre de
références à des livres et à des groupes de discussion Usenet qui pourront vous
aider. Vous pouvez également regarder la User-Friendly Unix FAQ.
Linux est une implémentation d'Unix. Le projet de documentation Linux (LDP)
rassemble un certain nombre de HOWTO et de livres en ligne relatifs à Linux. La
plupart de ces documents peuvent être installés sur votre machine ; il suffit
d'installer le paquet doc-linux-fr-html, et de consulter les documentations
disponibles dans le répertoire /usr/share/doc/HOWTO/fr-html. La version
originale en anglais des HOWTO du LDP est également disponible dans les paquets
doc-linux-html (documentation au format HTML) et doc-linux-text (documentation
au format ASCII), et s'installe dans /usr/share/doc/HOWTO. D'autres versions
traduites des HOWTO du LDP sont également disponibles sous forme de paquets
Debian.
8.3. S'orienter dans Debian
Debian est une distribution différente des autres distributions. Même si vous
êtes habitué à travailler avec d'autres distributions Linux, il est nécessaire
de connaître certains détails propres à Debian pour garder votre système en bon
état. Le contenu de ce chapitre vous aidera à vous orienter ; ce n'est pas un
didacticiel sur l'utilisation de Debian, mais un rapide coup d'œil sur le
système, pour les gens pressés.
8.3.1. Le système des paquets
Le concept le plus important à assimiler est le système de gestion des paquets.
La plus grande partie de votre système est sous le contrôle du système de
gestion des paquets. Cela inclut :
• /usr (en excluant /usr/local)
• /var (vous pourriez créer /var/local en toute sécurité)
• /bin
• /sbin
• /lib
Par exemple, si vous remplacez /usr/bin/perl, cela fonctionnera, mais lors de
la prochaine mise à jour du paquet perl, le fichier que vous avez modifié sera
remplacé. Les experts évitent cela en marquant le paquet comme « à conserver
(hold) » avec l'application aptitude.
L'une des meilleures méthodes d'installation est la méthode apt. Vous pouvez
utiliser la version ligne de commande apt, ou bien la version plein écran
aptitude. Notez qu'apt permet de fusionner plusieurs sources pour les paquets :
main, contrib et non-free ; ainsi vous avez accès aussi bien aux paquets soumis
à des restrictions d'export qu'aux versions standard.
8.3.2. Autres logiciels disponibles
Certains dépôts de paquets, officiels ou non officiels, ne sont pas activés par
défaut dans une installation standard de Debian. Ils contiennent des paquets
que beaucoup considèrent comme des paquets importants et nécessaires à une
distribution. Vous pouvez trouver des informations sur ces dépôts sur la page
du wiki Debian intitulée Les logiciels disponibles pour la distribution stable
de Debian.
8.3.3. Gestion des versions des applications
Les différentes versions des applications sont gérées par update-alternatives.
Si vous utilisez plusieurs versions de vos applications, lisez la page de
manuel de update-alternatives.
8.3.4. Gestion des tâches récurrentes
Les actions dont l'administrateur a la responsabilité devraient se trouver dans
le répertoire /etc, car ce sont des fichiers de configuration. Si un travail
doit être répété chaque jour, semaine ou mois, mettez simplement un script ou
une application exécutant cette action respectivement dans /etc/cron.daily, /
etc/cron.weekly et /etc/cron.monthly. Ils seront appelés depuis /etc/crontab,
et lancés consécutivement par ordre alphabétique.
D'un autre côté, si vous avez une tâche qui doit être lancée par un utilisateur
particulier, ou à une heure ou à une fréquence bien précise, vous pouvez
utiliser /etc/crontab, ou, mieux encore, /etc/cron.d/votre_choix. Ces fichiers
possèdent aussi un champ supplémentaire qui permet de spécifier sous quelle
identité l'action sera exécutée.
Dans tous les cas, vous n'avez qu'à modifier les fichiers, et cron le
remarquera automatiquement. Vous n'avez pas à lancer de commandes spéciales.
Pour plus d'informations, lisez cron(8), crontab(5) et /usr/share/doc/cron/
README.Debian.
8.4. Pour aller plus loin
Si vous avez besoin d'informations à propos d'un programme particulier, vous
devriez d'abord essayer man programme, ou info programme.
Vous pourrez également trouver beaucoup de documents utiles dans /usr/share/
doc. En particulier, /usr/share/doc/HOWTO et /usr/share/doc/FAQ contiennent
beaucoup d'informations intéressantes. Pour signaler des bogues, regardez les
fichiers /usr/share/doc/debian/bug*. Pour connaître des informations
spécifiques à Debian pour un programme particulier, lisez /usr/share/doc/(nom
du paquet)/README.Debian.
Le site web Debian contient beaucoup de documentation sur Debian. Vous pouvez
consulter en particulier la FAQ Debian et la Référence Debian. Le Projet de
documentation sur Debian répertorie d'autres documents sur Debian. Les membres
de la communauté Debian s'entraident ; pour vous abonner à une ou plusieurs
listes de diffusion Debian, voyez la page d' abonnement aux listes de diffusion
. Enfin les archives des listes de diffusion sont une mine d'informations sur
Debian.
Le Projet de documentation sur Linux est une source d'informations générales
sur GNU/Linux. Vous y trouverez des guides et des liens vers d'autres
informations sur le système GNU/Linux.
8.5. Configurer le courrier électronique
Le courrier électronique tient aujourd'hui une grande place dans la vie des
gens. Comme il est important que le système de courrier, avec ses nombreuses
options, soit bien configuré, nous aborderons dans cette section ses principaux
éléments.
Un système de courrier est composé de trois éléments. Il y a d'abord l'agent
utilisateur, Mail User Agent, (MUA) qui est le programme avec lequel
l'utilisateur lit et écrit son courrier. Ensuite il y a l'agent de transport,
Mail Transfer Agent, (MTA), programme qui transporte les courriers d'un
ordinateur à l'autre. Enfin il y a l'agent de distribution, Mail Delivery Agent
(MDA), programme qui distribue le courrier dans les boîtes des utilisateurs.
Ces trois fonctions peuvent être effectuées par des programmes distincts, ou
bien seulement par un ou deux programmes. Il est possible aussi que différents
programmes accomplissent ces tâches pour différents types de courrier.
Sur Linux et les systèmes Unix, mutt est un lecteur (MUA) très apprécié. Comme
les programmes traditionnels de Linux, il est en mode texte. Il est souvent
associé à exim ou sendmail comme MTA et à procmail comme MDA.
Avec la popularité croissante des environnements de bureau graphique, des
programmes comme evolution de GNOME, kmail de KDE ou thunderbird de Mozilla
(disponible dans Debian sous l'appellation icedove^[15]) deviennent aussi
populaires. Ils combinent les trois fonctions, MUA, MTA et MDA, mais ils
peuvent -- et le sont souvent -- être utilisés avec les programmes
traditionnels de Debian GNU/Linux.
8.5.1. Configuration par défaut
Même si vous comptez utiliser un programme graphique, il est important
d'installer et de configurer un ensemble traditionnel MTA/MDA. En effet,
certains utilitaires du système ^[16] peuvent envoyer des messages importants
sous forme de courriels à l'administrateur du système.
Pour cette raison, les paquets exim4 et mutt sont installés d'office (à moins
que vous n'ayez désélectionné la tâche « standard » pendant l'installation).
L'agent de transport du courrier exim4, combinant les fonctions MTA et MDA, est
un programme relativement petit mais très pratique. Par défaut, il est
configuré pour n'envoyer des courriels que sur le système local. Les courriels
adressés à l'administrateur (le compte root) sont envoyés à l'utilisateur créé
pendant l'installation^[17].
Quand des courriels système sont envoyés, ils sont ajoutés dans le fichier /var
/mail/nom_utilisateur. Les courriels peuvent être lus avec mutt.
8.5.2. Envoyer des courriels vers l'extérieur
Comme il a été dit précédemment, le système Debian installé ne gère l'envoi de
courriel qu'en local et ne permet pas d'envoyer des messages vers l'extérieur
ni d'en recevoir de l'extérieur.
Si vous désirez que exim4 gère l'envoi de messages vers l'extérieur, lisez la
section qui suit, elle vous présentera les options de configuration
disponibles. N'oubliez pas de tester si l'envoi et la réception de courrier
sont corrects.
Si vous avez l'intention d'utiliser un programme graphique avec le serveur de
courrier de votre fournisseur d'accès à internet ou de votre entreprise, vous
n'avez pas vraiment besoin de configurer exim4. Indiquez juste à votre
programme de courrier les bons serveurs à utiliser pour envoyer et recevoir les
messages.
Dans ce cas, vous aurez aussi à configurer certains programmes pour envoyer
correctement des courriels. Par exemple, reportbug, un programme qui permet
d'envoyer des rapports de bogues pour les paquets Debian, s'attend à trouver
exim4.
Pour indiquer à reportbug d'utiliser un serveur de courrier externe, lancez la
commande reportbug --configure et répondez « no » à la question de savoir si un
MTA est disponible. On vous demandera le serveur à utiliser pour envoyer les
rapports de bogues.
8.5.3. Configuration de Exim4
Si vous désirez que votre système gère le courrier vers l'extérieur, vous devez
reconfigurer la paquet exim4^[18] :
# dpkg-reconfigure exim4-config
Après avoir saisi cette commande (en tant que superutilisateur), il vous sera
demandé si vous voulez diviser la configuration en petits fichiers. En cas de
doute, choisissez l'option par défaut.
Plusieurs scénarios communs vous sont proposés. Choisissez celui qui vous
paraît le plus conforme à vos besoins.
site internet
Votre système est connecté à un réseau et le courrier est expédié et reçu
directement avec SMTP. Dans les écrans suivants, on vous posera quelques
questions élémentaires comme le nom de votre machine pour le courrier, les
domaines dont vous acceptez ou pour lesquels vous relayez les courriels.
courrier envoyé par une machine relais (smarthost)
Dans ce scénario, le courrier sortant est envoyé à une autre machine,
appelé le smarthost qui expédie le courrier à sa destination. Cette machine
relais garde les courriels qui vous sont adressés et vous permet de ne pas
être constamment connecté. Vous devez donc récupérer vos courriels sur
cette machine avec des programmes comme fetchmail.
Le plus souvent, le « smarthost » est le serveur de votre fournisseur
d'accès à internet. C'est l'option adaptée à un système connecté par le
réseau téléphonique. Le serveur peut être aussi celui d'une entreprise, ou
bien même un autre système sur votre réseau.
courrier envoyé par une machine relais ; pas de courrier local
Cette option est presque la même que la précédente sauf que le système ne
gère pas le courrier local. Les messages du système, par exemple pour
l'administrateur, sont toujours gérés.
distribution locale seulement
C'est l'option par défaut.
pas de configuration pour le moment
Choisissez cette option si vous êtes absolument certain de savoir ce que
vous faites. Le système de courrier ne sera pas configuré. Tant qu'il ne le
sera pas, vous ne pourrez ni envoyer ni recevoir des courriels. Les
messages importants venant des utilitaires du système ne vous parviendront
pas.
Si aucun de ces scénarios ne s'accorde à vos besoins, ou si vous voulez un
réglage très fin, vous devrez modifier les fichiers de configuration qui se
trouvent dans le répertoire /etc/exim4. D'autres informations sur le programme
exim4 se trouvent dans /usr/share/doc/exim4. Le fichier README.Debian.gz
contient d'autres informations sur la configuration de exim4. Il signale aussi
d'autres sources d'informations.
Il faut noter qu'envoyer des messages directement sur internet quand on ne
possède pas de nom de domaine officiel peut provoquer le rejet des messages, à
cause des mesures antipourriel prises par les serveurs de courrier. Il est
préférable d'utiliser le serveur de son fournisseur d'accès à internet. Si vous
le voulez malgré tout, vous pouvez utiliser une autre adresse que celle créée
par défaut. Avec exim4, c'est possible en ajoutant une entrée dans /etc/
email-addresses.
8.6. Compiler un nouveau noyau
Pourquoi vouloir compiler un nouveau noyau ? Ce n'est en général pas
nécessaire, car le noyau par défaut de Debian reconnaît la plupart des
configurations. En outre différents noyaux sont disponibles. Vous devriez
chercher s'il n'existe pas de paquet contenant un noyau qui corresponde à votre
matériel. Cependant, il peut être utile de compiler un nouveau noyau dans les
cas suivants :
• gérer des périphériques spéciaux, ou des conflits de périphériques dans les
noyaux par défaut ;
• activer des options qui ne sont pas incluses dans le noyau par défaut,
permettre la gestion de la mémoire haute par exemple ;
• optimiser le noyau en enlevant les pilotes inutiles, ce qui peut accélérer
le démarrage de la machine ;
• créer un noyau monolithique à la place d'un noyau modulaire ;
• utiliser une version de développement du noyau ;
• mieux connaître le noyau Linux.
8.6.1. Gestion des images du noyau
N'ayez pas peur de compiler un nouveau noyau. C'est amusant et très instructif.
Pour compiler un noyau façon Debian, vous avez besoin des paquets suivants :
fakeroot, kernel-package, linux-source-2.6 et quelques autres qui sont
probablement déjà installés sur votre machine (pour la liste complète, voyez /
usr/share/doc/kernel-package/README.gz).
Cette méthode crée un .deb à partir des sources du noyau ; si vous utilisez des
modules non standards, elle incorpore aussi ces dépendances dans le .deb. C'est
une bonne solution pour gérer les images du noyau ; le répertoire /boot
contiendra le noyau, le fichier System.map et une sauvegarde du fichier de
configuration utilisé pour ce paquet.
Il faut remarquer qu'il n'est pas obligatoire de compiler votre noyau façon
Debian mais vous vous rendrez compte qu'utiliser le système de gestion des
paquets pour gérer les noyaux rend leur installation plus simple et plus sûre.
De même, vous pouvez simplement télécharger les sources telles qu'elles sont
proposées par Linus et non pas linux-source-2.6, tout en utilisant la méthode
de compilation kernel-package.
Notez que vous trouverez une documentation complète sur l'utilisation de
kernel-package dans le répertoire /usr/share/doc/kernel-package. Cette section
ne contient qu'un bref didacticiel.
Dans ce qui suit, nous supposerons que vous pouvez tout faire sur votre machine
et que vous allez extraire les sources du noyau dans votre répertoire personnel
^[19]. Nous supposerons aussi que la version du noyau est 3.16. Allez dans le
répertoire où vous voulez décompresser les sources et extrayez-les avec tar xf
/usr/src/linux-source-3.16.tar.xz, et déplacez-vous dans le répertoire
linux-source-3.16 qui vient d'être créé.
Maintenant, vous pouvez configurer votre noyau. Exécutez make xconfig si X11
est installé, configuré et lancé. Exécutez make menuconfig dans le cas
contraire (vous aurez alors besoin du paquet libncurses5-dev). Prenez le temps
de lire l'aide en ligne et de choisir judicieusement les options à activer. En
cas de doute, il est souvent préférable d'inclure les pilotes de périphériques
(tels que les contrôleurs SCSI, cartes Ethernet, etc.) que vous ne connaissez
pas bien. Faites attention : les autres options, non spécifiques au matériel,
doivent être laissées à leur valeur par défaut si vous ne les comprenez pas.
N'oubliez pas de sélectionner « Kernel module loader » dans la section
« Loadable module support » (elle n'est pas sélectionnée par défaut), sinon
votre système Debian risque d'avoir des problèmes.
Nettoyez l'arborescence des sources et réinitialisez les paramètres de
kernel-package. Pour ce faire, tapez make-kpkg clean.
Maintenant, compilez votre noyau : fakeroot make-kpkg --initrd --revision=
1.0.custom kernel_image. Bien sûr, le numéro de version « 1.0 » peut être
changé ; il s'agit juste d'un moyen de suivre vos différentes versions du
noyau. De la même façon, vous pouvez remplacer le mot « custom » par ce que
vous voulez (par exemple le nom d'une machine). La compilation d'un noyau peut
être plus ou moins longue, selon la puissance de votre machine.
Une fois la compilation terminée, vous pouvez installer votre noyau
personnalisé comme n'importe quel autre paquet. En tant que superutilisateur,
exécutez la commande dpkg -i ../linux-image-3.16-sous-architecture
_1.0.custom_arm64.deb. La partie sous-architecture est une sous-architecture
optionnelle, suivant les options de compilation que vous avez définies. dpkg -i
installera votre noyau ainsi que les autres fichiers qui lui seront
nécessaires. Par exemple, le fichier System.map sera installé correctement
(très utile pour le débogage des problèmes de noyau) et un fichier /boot/
config-3.16 sera installé, qui contiendra votre configuration noyau. Le nouveau
paquet est assez évolué pour utiliser automatiquement le programme d'amorçage
de votre plate-forme et mettre à jour l'information sur l'image de noyau
utilisée. Si vous avez créé un paquet pour les modules, vous devrez installer
ce paquet également.
Vous devez maintenant redémarrer votre système : lisez attentivement les
éventuels avertissements produits par les étapes précédentes, puis exécutez
shutdown -r now.
D'autres informations sur la compilation des noyaux Debian se trouvent dans le
« Debian Linux Kernel Handbook ». Pour plus d'informations sur kernel-package,
lisez la documentation dans /usr/share/doc/kernel-package.
8.7. Réparer un système cassé
Les choses tournent mal parfois, et le système que vous avez soigneusement
installé ne peut plus être démarré. Vous avez modifié et... cassé la
configuration du programme d'amorçage ; le nouveau noyau que vous avez installé
ne peut pas s'amorcer ou bien des rayons cosmiques ont atteint le disque et
déplacé un bit dans /sbin/init. Mais, quelle qu’en soit la raison, vous avez
besoin d'un système pour pouvoir corriger le problème. Le mode de secours peut
vous aider.
Pour passer en mode de secours, sélectionnez rescue dans le menu de démarrage,
saisissez rescue à l'invite boot: ou amorcez le système avec le paramètre
rescue/enable=true. Les premiers écrans de l'installateur seront affichés, avec
une note dans un coin de l'écran qui indique que vous êtes en mode de secours
et non pas dans un processus d'installation. Ne vous inquiétez pas, votre
système ne va pas être réécrit ! Le mode de secours exploite simplement les
possibilités de détection de matériel qui existent dans l'installateur pour
rendre disponibles les disques, les périphériques réseau, etc., pendant que
vous réparez le système.
À la place du partitionneur, une liste des partitions présentes sur le système
est affichée et on vous demande d'en choisir une. Normalement, vous devez
choisir la partition contenant le système de fichiers racine à réparer. Vous
pouvez choisir aussi bien des partitions sur des périphériques RAID ou LVM que
celles créées directement sur des disques.
S'il le peut, l'installateur affichera l'invite d'un interpréteur de commandes
dans le système de fichiers que vous avez sélectionné ; et vous pourrez
l'utiliser pour effectuer les corrections nécessaires.
Si l'installateur ne peut pas lancer un interpréteur de commandes dans le
système de fichiers que vous avez sélectionné, il vous avertira et proposera un
interpréteur dans l'environnement de l'installateur. Dans cet environnement
vous aurez moins d'outils, mais souvent ils seront suffisants pour réparer
votre système. Le système de fichiers racine que vous aurez sélectionné sera
monté sur le répertoire /target.
Dans les deux cas, après que vous aurez quitté l'interpréteur, le système sera
relancé.
Réparer un système cassé peut être difficile et ce manuel ne cherche pas à
recenser tous les problèmes possibles ni à les corriger. Si vous avez des
problèmes, consultez un expert.
━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━
^[14] Avec le système d'initialisation SysV, halt a le même effet que poweroff,
mais avec systemd, (par défaut depuis Jessie), leurs effets sont différents.
^[15] thunderbird a été modifié en icedove pour des raisons légales.
^[16] Par exemple, cron, quota, logcheck, aide, ...
^[17] Le renvoi de courriel pour root vers le compte utilisateur est configuré
dans le fichier /etc/aliases. S'il n'existe pas de compte utilisateur, le
courriel sera bien sûr envoyé au compte root.
^[18] Vous pouvez bien sûr supprimer exim4 et le remplacer par un autre MTA/
MDA.
^[19] D'autres endroits sont possibles pour extraire les sources et construire
le noyau, mais c'est le plus facile car aucun droit spécial n'est demandé.
Annexe A. Guide de l'installation
Table des matières
A.1. Préliminaires
A.2. Démarrer l'installateur
A.2.1. CD
A.2.2. Amorcer depuis le réseau
A.2.3. Amorcer depuis un disque dur
A.3. Installation
A.4. Envoyez-nous un rapport d'installation
A.5. Et ils eurent...
Ce document décrit l'installation de Debian GNU/Linux stretch pour ARM 64 bit (
« arm64 ») avec le nouvel installateur Debian. Il reproduit le processus
d'installation et donne des informations valables pour la plupart des
installations. Quand des informations supplémentaires sont nécessaires, nous
renvoyons aux explications plus détaillées qui se trouvent dans d'autres
parties de ce document.
A.1. Préliminaires
Si vous rencontrez des erreurs lors de l'installation, veuillez vous référer à
la Section 5.4.5, « Faire un rapport de bogue » pour savoir comment les
signaler. Si ce document ne répond pas à vos questions, posez-les sur la liste
de diffusion debian-boot (debian-boot@lists.debian.org) ou demandez sur IRC (#
debian-boot, réseau OFTC).
A.2. Démarrer l'installateur
L'équipe debian-cd fournit des images sur CD contenant l'installateur sur la
page Debian CD. Pour savoir où trouver des CD, lisez la Section 4.1, « CD
Debian GNU/Linux officiels ».
Certaines méthodes d'installation demandent des images différentes des images
sur CD. La Section 4.2.1, « Où trouver les fichiers d'installation ? » explique
comment trouver des images sur les miroirs Debian.
Les sections suivantes donnent des précisions sur les images nécessaires pour
chaque type d'installation.
A.2.1. CD
Pour installer stretch avec l'installateur, vous pouvez utiliser l'image
appelée « netinst ». Cette image s'amorce à partir d'un CD et installe les
paquets en les récupérant sur le réseau, d'où le nom, « netinst ». L'image
contient les logiciels nécessaires à l'exécution de l'installateur et les
paquets pour installer un système stretch minimal. Si vous préférez, vous
pouvez obtenir une image complète qui n'a pas besoin du réseau pour
l'installation. Seul le premier CD de cet ensemble est nécessaire.
Téléchargez l'image que vous préférez et gravez-la sur un CD.
A.2.2. Amorcer depuis le réseau
Il est aussi possible de lancer l'installateur Debian à partir du réseau. Les
différentes méthodes pour cet amorçage réseau dépendent de l'architecture et de
la configuration. Les fichiers dans netboot/ servent à l'amorçage de
l'installateur.
A.2.3. Amorcer depuis un disque dur
Il est possible de faire une installation sans utiliser de support amovible,
par exemple avec un disque dur possédant déjà un autre système d'exploitation.
Téléchargez hd-media/initrd.gz, hd-media/vmlinuz et une image CD dans le
répertoire racine du disque. Assurez-vous que le nom de l'image CD se termine
par .iso. Maintenant, il suffit d'amorcer Linux avec initrd.
A.3. Installation
Après le démarrage de l'installateur, l'écran initial est affiché. Appuyez sur
la touche Entrée pour amorcer, ou bien lisez les instructions sur les autres
méthodes d'amorçage et sur les paramètres (voyez la Section 5.3, « Paramètres
d'amorçage »).
On vous demandera ensuite de choisir une langue. Déplacez-vous avec les flèches
et appuyez sur la touche Entrée quand vous avez choisi. On vous demandera un
pays, à choisir parmi les pays où cette langue est parlée. Si votre pays n'est
pas dans la première liste, une liste contenant tous les pays est disponible.
On vous demandera de confirmer la carte clavier. Choisissez la carte par
défaut, sauf si vous en connaissez une meilleure.
Patientez maintenant, tandis que l'installateur détecte le matériel et charge
ses composants.
Ensuite l'installateur recherche le matériel réseau et configure le réseau avec
DHCP. Si vous n'êtes pas sur un réseau ou si vous n'utilisez pas DHCP, vous
aurez la possibilité de configurer vous-même le réseau.
Ensuite l'horloge et le fuseau horaire sont définis. L'installateur essaiera de
contacter un serveur de temps sur internet pour configurer l'horloge. Le fuseau
horaire dépend du pays choisi. L'installateur ne demandera d'en choisir un que
s'il existe plusieurs fuseaux pour ce pays.
Puis les comptes des utilisateurs sont créés. Par défaut vous devez fournir un
mot de passe pour le compte du superutilisateur (« root ») et vous devez créer
un compte d'utilisateur ordinaire. Si vous ne donnez pas de mot de passe pour
le superutilisateur, ce compte sera désactivé. Cependant, pour que les tâches
administratives soient possibles sur le nouveau système, le paquet sudo sera
installé.
Il est temps maintenant de partitionner les disques. Vous aurez d'abord la
possibilité de partitionner automatiquement soit un disque entier soit l'espace
libre d'un disque, consultez la Section 6.3.3.2, « Le partitionnement assisté »
. C'est la méthode recommandée pour les débutants ou pour les gens pressés. Si
vous ne voulez pas du partitionnement automatique, choisissez Manuel dans le
menu.
L'écran suivant montre la table des partitions, avec les systèmes de fichiers
et les points de montage. Choisissez une partition que vous voulez modifier ou
supprimer. Si vous aviez choisi le partitionnement automatique, il vous suffira
de sélectionner Terminer le partitionnement et appliquer les changements dans
le menu pour accepter ce qui a été fait. N'oubliez pas qu'il vous faut au moins
une partition d'échange et une partition racine montée sur /. Pour des
informations détaillées sur l'utilisation du partitionneur, consultez la
Section 6.3.3, « Partitionnement et points de montage ». Des informations plus
générales sur le partitionnement se trouvent dans l'Annexe C, Partitionnement
pour Debian.
L'installateur formate les partitions et installe le système de base, ce qui
peut prendre du temps. Puis le noyau est installé.
Le système de base installé est un système fonctionnel mais limité. Pour le
rendre plus efficace, vous pouvez maintenant installer d'autres paquets en
choisissant des tâches. Il faut aussi configurer apt et indiquer d'où les
paquets seront téléchargés. La tâche « Standard system » est sélectionnée par
défaut et doit généralement être installée. Si vous voulez un environnement de
bureau graphique, sélectionnez la tâche « Desktop environment ». Consultez la
Section 6.3.5.2, « Sélection et installation des paquets » pour des
informations supplémentaires sur cette étape.
La dernière étape est l'installation d'un programme d'amorçage. Si
l'installateur a détecté d'autres systèmes d'exploitation sur la machine, il
les ajoutera au menu du programme d'amorçage.
L'installateur annonce maintenant que l'installation est terminée. Retirez le
CD ou le support que vous avez utilisé et appuyez sur la touche Entrée pour
réamorcer la machine. Vous devriez pouvoir maintenant vous connecter au nouveau
système. Cette étape est expliquée dans le Chapitre 7, Démarrer votre nouveau
système Debian.
Si vous avez besoin d'autres informations sur ce processus d'installation,
voyez le Chapitre 6, Comment utiliser l'installateur Debian ?.
A.4. Envoyez-nous un rapport d'installation
Si l'installateur Debian a installé correctement le système, veuillez prendre
le temps de nous envoyer un rapport. Vous pouvez simplement installer le paquet
reportbug (apt install reportbug), le configurer comme nous l'avons expliqué
dans la Section 8.5.2, « Envoyer des courriels vers l'extérieur », et exécuter
la commande reportbug installation-reports.
Si vous n'avez pas pu terminer l'installation, vous avez sans doute trouvé un
bogue dans l'installateur. Il est nécessaire que nous le connaissions pour
améliorer l'installateur. Veuillez prendre le temps de nous le signaler. Vous
pouvez utiliser le modèle précédent. Si l'installateur a complètement échoué,
voyez la Section 5.4.4, « Signaler les problèmes ».
A.5. Et ils eurent...
Nous espérons que votre système Debian vous plaira et qu'il sera utile. Vous
pouvez maintenant lire le Chapitre 8, Les prochaines étapes.
Annexe B. Automatisation de l'installation par préconfiguration
Table des matières
B.1. Introduction
B.1.1. Les méthodes
B.1.2. Limitations
B.2. Utiliser la préconfiguration
B.2.1. Charger le fichier de préconfiguration
B.2.2. Utiliser les paramètres d'amorçage pour préconfigurer des questions
B.2.3. Le mode auto
B.2.4. Alias utiles avec la préconfiguration
B.2.5. Utiliser un serveur DHCP pour indiquer les fichiers de
préconfiguration
B.3. Créer un fichier de préconfiguration
B.4. Contenu du fichier de préconfiguration (pour stretch)
B.4.1. Localisation
B.4.2. Configuration du réseau
B.4.3. Console réseau
B.4.4. Valeurs pour les miroirs
B.4.5. Configuration des comptes
B.4.6. Configuration du fuseau horaire
B.4.7. Partitionnement
B.4.8. Installation du système de base
B.4.9. Configuration d'Apt
B.4.10. Choix des paquets
B.4.11. Pour terminer l'installation
B.4.12. Les autres questions
B.5. Options complexes
B.5.1. Exécuter des commandes pendant l'installation
B.5.2. Changer les valeurs par défaut avec la préconfiguration
B.5.3. Chaîner les fichiers de préconfiguration
Dans cette annexe du manuel, nous abordons les problèmes que pose la
préconfiguration des réponses aux questions de l'installateur en vue
d'automatiser l'installation.
Les éléments de configuration utilisés dans cette annexe sont aussi disponibles
en tant que fichier dans http://www.debian.org/releases/stretch/
example-preseed.txt.
B.1. Introduction
La préconfiguration est une façon de donner des réponses aux questions posées
par le processus d'installation sans avoir à les saisir pendant le processus
lui-même. Cela rend possible une automatisation complète de ce processus et
cela offre même des fonctionnalités qui ne sont pas disponibles autrement.
La préconfiguration n'est pas obligatoire. Avec un fichier de préconfiguration
vide, l'installateur se comporte comme lors d'une installation normale. Chaque
question correctement préconfigurée modifie l'installation.
B.1.1. Les méthodes
La préconfiguration peut être faite de trois manières différentes : initrd,
file et network. La méthode initrd est compatible avec tous les types
d'installation et offre toutes les possibilités mais elle demande une
préparation soignée. Les méthodes file et network sont compatibles avec
plusieurs types d'installation.
Le tableau suivant montre les relations entre les méthodes d'installation et
les méthodes de préconfiguration.
┌─────────────────────────────────────────┬───────────┬───────┬───────────────┐
│ Méthode d'installation │ initrd │ file │ network │
├─────────────────────────────────────────┼───────────┼───────┼───────────────┤
│CD/DVD │oui │oui │oui^[a] │
├─────────────────────────────────────────┼───────────┼───────┼───────────────┤
│netboot │oui │non │oui │
├─────────────────────────────────────────┼───────────┼───────┼───────────────┤
│disque externe │oui │oui │oui ^[a] │
├─────────────────────────────────────────┴───────────┴───────┴───────────────┤
│^[a] Seulement si vous avez accès au réseau et si vous définissez preseed/ │
│url. │
└─────────────────────────────────────────────────────────────────────────────┘
La différence fondamentale entre les diverses méthodes de préconfiguration est
le moment où le fichier de préconfiguration est chargé et exécuté. Avec la
méthode initrd, ce fichier est chargé au tout début de l'installation, avant
même qu'une seule question ne soit posée. La préconfiguration depuis la ligne
de commande du noyau arrive juste après. Il est donc possible d'écraser la
configuration de l'image initiale en modifiant la ligne de commande du noyau
(soit dans la configuration du chargeur d'amorçage, ou manuellement à
l'amorçage pour les chargeurs qui l'autorisent). Avec la méthode file, il faut
que le CD (ou une image) ait été chargé. Avec la méthode network, le réseau
doit avoir été préalablement configuré.
Important
Il est donc clair que toutes les questions posées avant que le fichier de
préconfiguration n'ait été chargé, ainsi que les questions avec une priorité de
type médium ou basse, ne peuvent pas être préconfigurées (comme la première
détection de matériel). Une méthode (pas si simple) pour éviter ces questions
est de les préconfigurer avec les paramètres d'amorçage, comme décrit dans la
Section B.2.2, « Utiliser les paramètres d'amorçage pour préconfigurer des
questions ».
Pour éviter facilement que des questions ne soient posées avant la mise en
œuvre de la préconfiguration, vous pouvez lancer l'installateur en mode « auto
». Ce mode retarde certaines questions, comme les questions sur la langue, le
pays et le clavier, pour ne les poser qu'après l'installation du réseau : elles
peuvent donc être préconfigurées. Ce mode définit la priorité à critical, ce
qui écarte les questions sans importance. Voyez la Section B.2.3, « Le mode
auto » pour des précisions.
B.1.2. Limitations
La plupart des dialogues de l'installateur Debian peuvent être préconfigurés de
cette manière. Il y a cependant des exceptions notables. Vous devez
partitionner tout un disque ou utiliser une partie de l'espace disponible ; il
n’est pas possible d’utiliser des partitions existantes.
B.2. Utiliser la préconfiguration
Vous devez d'abord créer le fichier de préconfiguration et le placer là où vous
le voulez. Cette création est abordée plus loin dans l'annexe. Mettre ce
fichier au bon endroit est simple si vous voulez le lire sur le réseau, sur une
disquette ou sur une clé USB. Si vous voulez inclure ce fichier sur un CD, vous
devez alors recréer l'image ISO. Cette annexe n'expliquera pas comment le
mettre dans l'initrd. Veuillez consulter la documentation des développeurs de
l'installateur.
Un exemple de fichier de préconfiguration basé sur les éléments de cette annexe
est disponible, http://www.debian.org/releases/stretch/example-preseed.txt.
Vous pouvez vous servir de ce fichier pour créer le vôtre. Ce fichier utilise
les éléments de configuration inclus dans cette annexe.
B.2.1. Charger le fichier de préconfiguration
Quand on utilise la méthode initrd, il faut être sûr qu'un fichier appelé
preseed.cfg se trouve dans le répertoire racine de l'initrd. L'installateur
recherche ce fichier et le charge s'il est présent.
Avec les autres méthodes de préconfiguration, vous devez dire à l'installateur
quel fichier charger au moment de l'amorçage de l'installateur. On peut passer
un paramètre au noyau soit au moment de l'amorçage soit en modifiant le fichier
de configuration du programme d'amorçage (par exemple syslinux.cfg) et en
ajoutant le paramètre à la fin des lignes « append ».
Si vous avez indiqué le fichier de préconfiguration dans le fichier de
configuration du programme d'amorçage, il est possible de modifier la
configuration pour ne pas avoir à appuyer sur la touche « Entrée » pour lancer
l'installateur. Avec syslinux, il suffit de mettre le délai d'attente à 1 dans
le fichier syslinux.cfg.
Pour être sûr que l'installateur charge le bon fichier de préconfiguration vous
pouvez indiquer une somme de contrôle pour ce fichier. Cette somme doit être
pour l'instant de type md5sum. Quand elle est spécifiée, elle doit correspondre
au fichier sinon l'installateur refusera de charger le fichier.
Paramètres à indiquer :
- quand l'amorçage se fait sur le réseau :
preseed/url=http://host/path/to/preseed.cfg
preseed/url/checksum=5da499872becccfeda2c4872f9171c3d
- ou
preseed/url=tftp://host/path/to/preseed.cfg
preseed/url/checksum=5da499872becccfeda2c4872f9171c3d
- quand l'amorçage se fait sur un CD modifié :
preseed/file=/cdrom/preseed.cfg
preseed/file/checksum=5da499872becccfeda2c4872f9171c3d
- quand l'amorçage se fait sur une clé USB (le fichier
est dans le répertoire racine de la clé) :
preseed/file=/hd-media/preseed.cfg
preseed/file/checksum=5da499872becccfeda2c4872f9171c3d
Il est possible de raccourcir preseed/url en url, preseed/file en file et
preseed/file/checksum en preseed-md5 si vous les passez en paramètres
d'amorçage.
B.2.2. Utiliser les paramètres d'amorçage pour préconfigurer des questions
Quand on ne peut pas utiliser un fichier de préconfiguration pour préconfigurer
certaines étapes, on peut quand même automatiser complètement l'installation
car il est possible de préconfigurer des paramètres sur la ligne de commande
lors du démarrage de l’installateur.
Même si l'on ne veut pas se servir de la préconfiguration, on peut utiliser les
paramètres d'amorçage pour fournir une réponse à une question particulière. Des
exemples sont donnés ailleurs dans ce manuel.
Pour toutes les variables listées dans les exemples, il suffit d'indiquer une
paire de type chemin/vers/variable=valeur. Quand une valeur est destinée à la
configuration de paquets du système cible, il est nécessaire d'ajouter le
propriétaire ^[20]de la variable : propriétaire:chemin/vers/variable=valeur. Si
vous n'indiquez pas de propriétaire, la valeur de la variable ne sera pas
copiée dans la base de données debconf du système cible et ne sera pas utilisée
pendant la configuration du paquet en question.
Préconfigurer une question de cette manière signifie que la question ne sera
pas posée. Si l'on veut à la fois donner une valeur par défaut et poser la
question, il faut utiliser l'opérateur « ?= » au lieu de « = ». Voyez la
Section B.5.2, « Changer les valeurs par défaut avec la préconfiguration ».
Certaines des variables qui sont fréquemment définies à l'invite du démarrage
possèdent des alias plus courts. Quand un alias est disponible, les exemples de
cette annexe l'utilisent au lieu de la variable complète. Ainsi la variable
preseed/url possède l'alias url et elle permet de raccourcir les URL à
utiliser. Un autre exemple est l'alias tasks, qui représente tasksel:tasksel/
first.
Dans les paramètres d'amorçage, « --- » possède une signification spéciale.
Tous les paramètres du noyau placés après le dernier ensemble de trois tirets
seront copiés dans la configuration du programme d'amorçage (si l'installateur
le permet). L'installateur filtrera automatiquement les options qu'il
reconnaît, comme par exemple les options de préconfiguration.
Note
Il faut savoir que le noyau Linux (version 2.6.9 et au delà) accepte un maximum
de 32 options en ligne de commandes et 32 variables d'environnement. Les
options ajoutées par défaut par l'installateur sont comprises dans ces
chiffres. S'il y a dépassement, le noyau panique. Les précédents noyaux
acceptaient moins d'options.
On peut sans risque supprimer certaines options par défaut dans le fichier de
configuration de votre chargeur de démarrage, comme vga=normal. Cela permet de
rajouter autant d'options pour la préconfiguration.
Note
Il n'est pas toujours possible d'indiquer des valeurs contenant des espaces
dans les paramètres d'amorçage, même encadrés par des guillemets.
B.2.3. Le mode auto
En combinant certaines fonctionnalités de l'installateur Debian, il est
possible d'écrire des lignes de commandes très simples qui automatiseront
toutes vos installations, aussi complexes soient-elles.
Il faut pour cela utiliser le choix d'amorçage Automated install, ou auto dans
certaines architectures et méthodes d'amorçage. Dans cette section, auto n'est
donc pas un paramètre, mais un type d'amorçage qui ajoute des paramètres à
l'invite d'amorçage.
Voici quelques exemples à utiliser à l'invite d'amorçage :
auto url=autoserver
On suppose qu'un serveur DHCP permettra que autoserver puisse être résolu par
un serveur DNS, en ajoutant peut-être un domaine local s'il est donné par le
serveur DHCP. Si le site, dont le domaine est example.com, possède un serveur
DHCP correctement configuré, alors le fichier de préconfiguration recherché
sera trouvé à l'URL http://autoserver.example.com/d-i/stretch/./preseed.cfg.
La dernière partie de l’adresse, (d-i/stretch/./preseed.cfg), provient de
auto-install/defaultroot qui contient le répertoire stretch par défaut. Il sera
ainsi possible dans de prochaines versions d'indiquer un nom de code
particulier, ce qui permettra des migrations contrôlées. L'élément /./ indique
une racine relative à laquelle rattacher les chemins (à utiliser avec preseed/
include et preseed/run). On peut ainsi indiquer des fichiers soit avec une URL
complète -- chemin commençant par « / », donc rattaché --, soit avec un chemin
relatif à l'endroit où a été trouvé le dernier fichier de préconfiguration.
Cela permettra d'écrire des scripts portables où une hiérarchie complète de
scripts pourra être déplacée à un nouvel endroit sans être détruite. Par
exemple, on pourra déplacer des fichiers d'un serveur web sur une clé USB. Si
le fichier de préconfiguration définit preseed/run comme /scripts/
late_command.sh, le fichier sera cherché à http://autoserver.example.com/d-i/
stretch/./scripts/late_command.sh.
S'il n'existe pas de serveur DHCP ou DNS, ou si vous ne voulez pas utiliser le
chemin par défaut du fichier preseed.cfg, vous pouvez toujours utiliser une URL
explicite. Et si vous n'utilisez pas l'élément /./, le fichier sera rattaché au
troisième / de l'URL. Voici un exemple qui demande une gestion minimale du
réseau :
auto url=http://192.168.1.2/path/to/mypreseed.file
Cela fonctionne ainsi :
• Si l'URL n'a pas de protocole, HTTP est supposé,
• si le domaine n'a pas de point, le domaine donné par DHCP lui sera ajouté,
• s'il n'y a pas de / après le domaine, le chemin par défaut est ajouté.
En outre, vous pouvez indiquer des paramètres qui n'affectent pas directement
l'installateur Debian mais qui peuvent être passés à des scripts spécifiés dans
les éléments preseed/run du fichier de préconfiguration chargé. Pour l'instant,
le seul exemple est auto-install/classes, avec l'alias classes. Exemple :
auto url=example.com classes=class_A;class_B
Une classe peut par exemple indiquer le type de système à installer ou la
locale à utiliser.
Il est bien sûr possible d'étendre ce concept. Dans ce cas, il est raisonnable
d'utiliser l'espace de nom auto-install. On peut avoir par exemple un
auto-install/style qui sera utilisé dans les scripts. Si vous en éprouvez le
besoin, veuillez envoyer un courriel à la liste
pour que nous puissions éviter des conflits d'espace de noms et, qui sait,
ajouter un alias pour votre paramètre.
Le type d'amorçage auto n'est pas encore défini pour toutes les architectures.
Mais il suffit d'ajouter les deux paramètres auto=true priority=critical sur la
ligne de commande du noyau. Le paramètre du noyau auto est un alias pour
auto-install/enable. Quand il vaut true, son effet est de retarder les
questions sur la locale et le clavier pour qu'elles puissent être
préconfigurées. Le paramètre priority est un alias pour debconf/priority. Quand
sa valeur est critical, les questions avec une priorité plus basse sont
évitées.
Voici d'autres options intéressantes pour automatiser une installation avec
DHCP : interface=auto netcfg/dhcp_timeout=60. Elles permettent de choisir la
carte réseau et de patienter pour l'obtention d'une réponse du serveur DHCP.
Astuce
Il existe un exemple d'utilisation très poussée de la préconfiguration, avec
des scripts et des classes, sur le site web de son développeur. Des exemples
sont donnés d'effets très intéressants obtenus par un usage créatif de la
préconfiguration.
B.2.4. Alias utiles avec la préconfiguration
Voici des alias utiles avec la préconfiguration (mode auto). Il faut remarquer
que ce sont simplement des alias courts pour les noms des questions. Vous devez
toujours leur donner des valeurs, comme par exemple, auto=true ou interface=
eth0.
priority debconf/priority
fb debian-installer/framebuffer
language debian-installer/language
country debian-installer/country
locale debian-installer/locale
theme debian-installer/theme
auto auto-install/enable
classes auto-install/classes
file preseed/file
url preseed/url
domain netcfg/get_domain
hostname netcfg/get_hostname
interface netcfg/choose_interface
protocol mirror/protocol
suite mirror/suite
modules anna/choose_modules
recommends base-installer/install-recommends
tasks tasksel:tasksel/first
desktop tasksel:tasksel/desktop
dmraid disk-detect/dmraid/enable
keymap keyboard-configuration/xkb-keymap
preseed-md5 preseed/file/checksum
B.2.5. Utiliser un serveur DHCP pour indiquer les fichiers de préconfiguration
Il est aussi possible d'utiliser DHCP pour spécifier un fichier à télécharger
sur le réseau. DHCP permet d'indiquer un nom de fichier. Normalement ce fichier
sert à un amorçage par le réseau (netboot). S'il s'agit d'une URL, le système
d'installation qui permet une préconfiguration de type réseau téléchargera le
fichier et l'utilisera comme fichier de préconfiguration. Voici un exemple
montrant comment configurer le fichier dhcpd.conf appartenant à la version 3 du
serveur DHCP de ISC (paquet debian isc-dhcp-server).
if substring (option vendor-class-identifier, 0, 3) = "d-i" {
filename "http://host/preseed.cfg";
}
Remarquez que l'exemple précédent n'autorise le fichier qu'aux clients DHCP qui
s'identifient comme « d-i ». Les autres clients DHCP ne sont pas affectés. Vous
pouvez aussi mettre le texte dans un bloc d’instructions à destination d'un
seul hôte pour ne pas préconfigurer toutes les installations faites dans votre
réseau.
Une bonne façon d'utiliser cette technique est de ne préconfigurer que les
valeurs liées à votre réseau, par exemple le nom de votre miroir Debian. De
cette manière les installations utilisent automatiquement le bon miroir et la
suite de l'installation peut se faire interactivement. Il faut être très
prudent si l'on veut automatiser toute l'installation avec une préconfiguration
de type DHCP.
B.3. Créer un fichier de préconfiguration
Le format de ce fichier est celui de la commande debconf-set-selections. Chaque
ligne est de cette forme :
Le fichier doit commencer par #_preseed_V1.
Voici quelques règles pour écrire un fichier de préconfiguration :
• Une seule espace (ou tabulation) autorisée entre le type et la valeur.
Toute autre espace sera considérée comme appartenant à la valeur ;
• Une ligne peut être divisée en ajoutant une barre oblique inverse (« \ »)
pour signifier la continuation de la ligne. Il vaut mieux couper la ligne
après le nom de la question. Ce n'est pas très heureux de la couper entre
le type et la valeur. Les lignes coupées seront réunies en une seule ligne
et toutes les espaces superflues condensées en une seule ;
• Le propriétaire des variables debconf utilisées seulement dans
l'installateur doit être « d-i ». Pour les variables utilisées dans le
système installé, le propriétaire doit correspondre au nom du paquet qui
contient ces variables. Seules les variables dont le propriétaire n'est pas
« d-i » sont conservées dans la base de données debconf du système
installé ;
• La plupart des valeurs doivent être en anglais et non pas en français. Mais
il existe des valeurs, dans partman par exemple, qui doivent être données
en français ;
• Certaines valeurs reçoivent du code comme valeur au lieu du texte anglais
qui est affiché pendant l'installation.
• Commencer le fichier par #_preseed_V1.
Pour créer le fichier de préconfiguration, la méthode la plus facile est de
travailler à partir du fichier d'exemple dans la Section B.4, « Contenu du
fichier de préconfiguration (pour stretch) ».
Une autre méthode est de faire une installation puis, après le redémarrage,
d'utiliser la commande debconf-get-selections du paquet debconf-utils pour
copier la base de données debconf et la base de données cdebconf de
l'installateur dans un fichier unique :
$ echo "#_preseed_V1" > fichier
$ debconf-get-selections --installer >> fichier
$ debconf-get-selections >> fichier
Cependant ce fichier contiendra des éléments qui ne peuvent pas être
préconfigurés et il vaut mieux utiliser le fichier d'exemple.
Note
Cette méthode est fondée sur le fait qu'à la fin de l'installation, la base de
données cdebconf de l'installateur est sauvegardée dans le fichier /var/log/
installer/cdebconf. Mais cette base peut contenir des données sensibles et par
défaut elle n'est lisible que par le superutilisateur.
Le répertoire /var/log/installer et tous ses fichiers seront détruits si vous
« purgez » le paquet installation-report.
Pour examiner les valeurs données aux variables, on peut utiliser nano et
consulter les fichiers dans /var/lib/cdebconf pendant l'installation. Regardez
templates.dat pour les exemples et questions.dat pour les valeurs actuelles et
les valeurs affectées aux variables.
Pour vérifier que votre fichier de préconfiguration est correct avant de faire
une installation, vous pouvez utiliser la commande debconf-set-selections -c
preseed.cfg.
B.4. Contenu du fichier de préconfiguration (pour stretch)
Les éléments de configuration utilisés dans cette annexe sont aussi disponibles
en tant que fichier dans http://www.debian.org/releases/stretch/
example-preseed.txt.
Les exemples donnés ici sont valables pour l'architecture Intel x86. Si vous
utilisez une autre architecture, certains exemples, comme la préconfiguration
du clavier ou du programme d'amorçage, ne seront pas corrects et vous devrez
les modifier avec les valeurs adéquates.
Les différents composants de l'installateur Debian sont décrits dans la
Section 6.3, « Utilisation des composants ».
B.4.1. Localisation
Lors d'une installation normale, les questions à propos de la localisation sont
posées en premier. Ces valeurs ne peuvent être donc préconfigurées uniquement
par l'initrd ou les paramètres du noyau. Le mode auto (Section B.2.3, « Le mode
auto ») inclut un paramètre auto-install/enable=true (normalement via l'alias
auto). Cela reporte les questions à propos de la localisation et elles peuvent
ainsi être préconfigurées avec n'importe quelle méthode.
Une locale peut être choisie pour indiquer à la fois la langue et le pays.
Toute combinaison d'une langue reconnue par l'installateur et d'un pays valable
est acceptée. Si la combinaison ne forme pas une locale valable, l'installateur
choisira automatiquement une locale correspondant à la langue sélectionnée.
Pour indiquer une locale sous forme de paramètre d'amorçage, écrivez : locale=
fr_FR.
Cette méthode, très simple à utiliser, ne permet pas de préconfigurer toutes
les combinaisons possibles de pays, de langue et de locale ^[21]. Ces valeurs
peuvent être préconfigurées individuellement. La langue et le pays peuvent être
spécifiés en tant que paramètres d'amorçage.
# Préconfigurer la locale seule définit la langue, le pays et la locale.
d-i debian-installer/locale string en_US
# Les valeurs peuvent être préconfigurées individuellement.
#d-i debian-installer/language string en
#d-i debian-installer/country string NL
#d-i debian-installer/locale string en_GB.UTF-8
# On peut aussi demander la création d'autres locales.
#d-i localechooser/supported-locales multiselect en_US.UTF-8, fr_FR.UTF-8
La configuration du clavier consiste à sélectionner une carte clavier et à
choisir, pour les claviers non latins, une touche qui permet de basculer d'une
carte non latine à une carte US. Seules quelques cartes de base sont
disponibles pendant l'installation. Une fois le système installé, vous pourrez
choisir des cartes plus évoluées avec la commande dpkg-reconfigure
keyboard-configuration.
# Choix du clavier :
d-i keyboard-configuration/xkb-keymap select fr(latin9)
# d-i keyboard-configuration/toggle select No toggling
Pour éviter la configuration du clavier, préconfigurez keymap avec skip-config.
La carte clavier du noyau restera active.
B.4.2. Configuration du réseau
Bien sûr, si vous récupérez le fichier de préconfiguration sur le réseau, cela
ne marchera pas ! Mais c'est parfait si vous amorcez à partir d'un CD ou d'une
clé USB. Vous pouvez aussi ajouter des paramètres réseau aux paramètres du
noyau si vous récupérez le fichier de préconfiguration sur le réseau.
Si, quand vous amorcez par le réseau, vous avez besoin d'une interface
particulière avant de charger le fichier de préconfiguration, utilisez un
paramètre comme celui-ci : interface=eth1.
Quand vous utilisez la préconfiguration de type « network » (avec « preseed/url
»), il n'est pas possible normalement de préconfigurer le réseau. Cependant on
peut utiliser l'astuce suivante. Pour définir par exemple l'adresse statique de
l'interface réseau, il suffit de forcer la configuration du réseau à s'exécuter
une nouvelle fois après que le fichier de préconfiguration a été chargé. Le
script « preseed/run » suivant fera l'affaire :
kill-all-dhcp; netcfg
Les variables debconf suivantes traitent de la configuration du réseau.
# Interdire toute configuration réseau. C'est utile pour des
# installations à partir de CD sur des machines sans réseau.
# Les questions et les avertissements à propos du réseau ainsi
# que les temps d'attente sont fastidieux.
#d-i netcfg/enable boolean false
# Netcfg choisira une interface connectée si possible. Cela empêchera
# d'afficher une liste s'il y a plusieurs interfaces.
d-i netcfg/choose_interface select auto
# Pour utiliser une interface particulière :
#d-i netcfg/choose_interface select eth1
# Pour augmenter le délai de détection de lien (par défaut, 3 secondes).
# Valeur en seconde :
#d-i netcfg/link_wait_timeout string 10
# Quand le serveur dhcp est lent et que l'installateur s'arrête pour
# l'attendre, ceci peut être utile :
#d-i netcfg/dhcp_timeout string 60
#d-i netcfg/dhcpv6_timeout string 60
# Si vous préférez configurer vous-même le réseau, décommentez cette ligne
# et les lignes suivantes sur la configuration du réseau.
#d-i netcfg/disable_autoconfig boolean true
# Si vous voulez que le fichier de préconfiguration fonctionne aussi bien
# avec que sans serveur dhcp, décommentez ces lignes et les lignes sur la
# configuration du réseau.
#d-i netcfg/dhcp_failed note
#d-i netcfg/dhcp_options select Configure network manually
# Configuration du réseau.
#
# exemple pour IPv4
#d-i netcfg/get_ipaddress string 192.168.1.42
#d-i netcfg/get_netmask string 255.255.255.0
#d-i netcfg/get_gateway string 192.168.1.1
#d-i netcfg/get_nameservers string 192.168.1.1
#d-i netcfg/confirm_static boolean true
#
# exemple pour IPv6
#d-i netcfg/get_ipaddress string fc00::2
#d-i netcfg/get_netmask string ffff:ffff:ffff:ffff::
#d-i netcfg/get_gateway string fc00::1
#d-i netcfg/get_nameservers string fc00::1
#d-i netcfg/confirm_static boolean true
# Remarquez que les valeurs données par DHCP, nom de domaine ou nom de
# machine, prennent le pas sur les valeurs déclarées ici. Cependant,
# cette déclaration empêche que les questions ne soient posées, même si les
# valeurs viennent de dhcp.
d-i netcfg/get_hostname string unassigned-hostname
d-i netcfg/get_domain string unassigned-domain
# Si vous voulez imposer un nom d'hôte, quelque soit le nom retourné par le serveur DHCP
# ou l'entrée DNS inverse donnée pour l'adresse IP, vous pouvez décommenter
# et modifier la ligne qui suit..
#d-i netcfg/hostname string somehost
# Supprimer le dialogue irritant sur la clé WEP.
d-i netcfg/wireless_wep string
# Et l'étonnant nom de machine DHCP que certains FAI utilisent comme mot de passe.
#d-i netcfg/dhcp_hostname string radish
# Si pour le réseau ou pour un autre matériel vous avez besoin d'un
# microprogramme (« firmware ») non libre, vous pouvez forcer
# l'installateur à le télécharger, en évitant la demande de confirmation.
# Vous pouvez aussi désactiver la question en mettant ce paramètre à
# « false ».
#d-i hw-detect/load_firmware boolean true
La commande netcfg détermine automatiquement le masque réseau quand la variable
netcfg/get_netmask n'est pas préconfigurée. Quand c'est le cas, cette variable
doit être positionnée à seen pour les installations automatiques. De même, la
commande netcfg choisit une adresse convenable si la variable netcfg/
get_gateway n'est pas définie. Ainsi, pour ne pas utiliser de passerelle, vous
pouvez positionner cette variable à « none ».
B.4.3. Console réseau
# Pour utiliser le composant « network-console » et faire une
# installation par SSH, vous pouvez vous servir des commandes suivantes.
# Elles n'ont de sens que si vous avez l'intention de poursuivre
# l'installation « manuellement ».
#d-i anna/choose_modules string network-console
#d-i network-console/authorized_keys_url string http://10.0.0.1/openssh-key
#d-i network-console/password password r00tme
#d-i network-console/password-again password r00tme
B.4.4. Valeurs pour les miroirs
Selon la méthode d'installation choisie, vous pouvez utiliser un miroir pour
installer le système de base, pour télécharger des composants supplémentaires
de l'installateur et pour configurer le fichier /etc/apt/sources.list.
Le paramètre mirror/suite détermine la distribution du système à installer.
Le paramètre mirror/udeb/suite détermine la distribution des composants
supplémentaires de l'installateur. On s'en sert uniquement quand ces composants
sont récupérés sur le réseau et qu'ils doivent correspondre à la distribution
utilisée pour construire l'initrd nécessaire à la méthode d'installation. En
général, il n'est pas nécessaire de donner une valeur à ce paramètre car
l'installateur la détermine automatiquement.
# Si vous utilisez ftp, il n'est pas nécessaire d'indiquer la chaîne mirror/country.
#d-i mirror/protocol string ftp
d-i mirror/country string manual
d-i mirror/http/hostname string http.us.debian.org
d-i mirror/http/directory string /debian
d-i mirror/http/proxy string
# Distribution à installer.
#d-i mirror/suite string testing
# Distribution à utiliser pour charger les composants de l'installateur (facultatif).
#d-i mirror/udeb/suite string testing
B.4.5. Configuration des comptes
Le mot de passe de « root » et le nom et le mot de passe d'un premier
utilisateur peuvent être préconfigurés. Pour les mots de passe, vous pouvez
utiliser simplement du texte ou bien utiliser le hachage crypt(3).
Avertissement
Il faut être conscient que la préconfiguration des mots de passe n'est pas
entièrement sécurisée. On peut en effet lire le fichier de préconfiguration
quand on y a accès et donc connaître les mots de passe. Le hachage des mots de
passe peut être plus sûr si le hachage n'est pas faible, comme le sont les
algorithmes MD5 et DES qui permettent les attaques par force brute. Les
algorithmes recommandés pour le hachage des mots de passe sont SHA-256 et
SHA-512.
# Ne pas créer de compte root (l'utilisateur ordinaire utilisera sudo).
#d-i passwd/root-login boolean false
# On peut aussi ne pas créer de compte d'utilisateur.
#d-i passwd/make-user boolean false
#Le mot de passe de root en clair...
#d-i passwd/root-password password r00tme
#d-i passwd/root-password-again password r00tme
# ... ou chiffré avec un hachage crypt(3)
#d-i passwd/root-password-crypted password [crypt(3) hash]
# Vous pouvez aussi présélectionner le nom de l'utilisateur et son
# identifiant de connexion
#d-i passwd/user-fullname string Utilisateur Debian
#d-i passwd/username string debian
# Mot de passe de l'utilisateur en clair...
#d-i passwd/user-password password insecure
#d-i passwd/user-password-again password insecure
# ... ou chiffré avec un hachage crypt(3)
#d-i passwd/user-password-crypted password [crypt(3) hash]
# Préciser l'UID du premier utilisateur.
#d-i passwd/user-uid string 1010
# Le compte sera ajouté à certains groupes. Pour contrôler ces groupes,
# utilisez cette ligne par exemple :
#d-i passwd/user-default-groups string audio cdrom video
Les variables passwd/root-password-crypted et passwd/user-password-crypted
peuvent être aussi préconfigurées avec la valeur « ! ». Dans ce cas,
l'identifiant correspondant est désactivé. Cette méthode convient pour le
compte root. Mais il faut pouvoir autoriser la gestion administrative ou la
connexion du superutilisateur d'une autre manière, par exemple authentification
avec clé SSH, ou sudo.
Un hachage SHA-512 avec crypt(3) pour le mot de passe peut être obtenu de la
manière suivante (commande disponible dans le paquet whois :
mkpasswd -m sha-512
B.4.6. Configuration du fuseau horaire
# Cette commande permet de régler l'horloge matérielle sur UTC :
d-i clock-setup/utc boolean true
# Vous pouvez mettre toute valeur acceptée pour $TZ.
# Voyez ce que contient /usr/share/zoneinfo/ pour les valeurs possibles.
d-i time/zone string Europe/Paris
# La ligne suivante autorise l'utilisation de NTP pour régler l'horloge
# pendant l'installation :
d-i clock-setup/ntp boolean true
# Le serveur NTP à utiliser. Le serveur par défaut est presque
# toujours correct.
#d-i clock-setup/ntp-server string ntp.example.com
B.4.7. Partitionnement
Préconfigurer le partitionnement du disque dur est limité aux possibilités
offertes par partman-auto. Vous pouvez partitionner un disque entier ou
seulement un espace libre sur ce disque. La disposition du disque peut être
indiquée par un schéma prédéfini, un schéma inclus dans un fichier de schémas
ou un schéma mis dans le fichier de préconfiguration.
La préconfiguration de schémas complexes de partitionnement, utilisant RAID,
LVM ou le chiffrement, est possible mais sans la flexibilité offerte lors d'une
installation standard.
Les exemples donnés par la suite n'offrent qu'une information élémentaire sur
l'utilisation des schémas. Pour des précisions, consultez les fichiers
partman-auto-recipe.txt et partman-auto-raid-recipe.txt qui font partie du
paquet debian-installer. Ces deux fichiers sont aussi disponibles dans le
répertoire source de l'installateur Debian. Il faut noter que les
fonctionnalités disponibles peuvent changer d'une version à l'autre de
l'installateur.
Avertissement
L'identification des disques dépend de l'ordre de chargement des pilotes des
disques. Si le système possède plusieurs disques, assurez-vous que le bon sera
choisi avant de préconfigurer son partitionnement.
B.4.7.1. Exemples de partitionnement
# Si le système possède un espace libre, vous pouvez ne partitionner que
# cet espace.
# Mais il faut que partman-auto/method (ci-dessous) ne soit pas définie.
#d-i partman-auto/init_automatically_partition select biggest_free
# Vous pouvez aussi choisir un disque entier. Si le système ne possède
# qu'un seul disque, l'installateur le choisira automatiquement. Si le
# système possède plusieurs disques, le nom du disque doit être
# donné selon le format traditionnel (par exemple, /dev/sda,
# mais pas /dev/discs/disc0/disc).
# Par exemple, pour utiliser le premier disque SCSI/SATA :
#d-i partman-auto/disk string /dev/sda
# Il faudra aussi indiquer la méthode à utiliser.
# Actuellement les méthodes disponibles sont :
# - regular : utilisation des types de partition habituels.
# - lvm : utilisation de LVM pour le partitionnement du disque.
# - crypto : utilisation de LVM à l'intérieur d'une partition chiffrée.
d-i partman-auto/method string lvm
# Si l'un des disques à partitionner automatiquement contient une ancienne
# configuration LVM, l'utilisateur recevra normalement un avertissement.
# Cet avertissement peut être évité :
d-i partman-lvm/device_remove_lvm boolean true
# De même pour un Raid logiciel existant déjà :
d-i partman-md/device_remove_md boolean true
# Et aussi pour la confirmation concernant la création de partitions lvm :
d-i partman-lvm/confirm boolean true
d-i partman-lvm/confirm_nooverwrite boolean true
# Vous pouvez choisir l'un des trois schémas prédéfinis...
# - atomic : tous les fichiers dans une seule partition
# - home : partition /home distincte
# - multi : partitions /home, /var et /tmp séparées
d-i partman-auto/choose_recipe select atomic
# ...ou donner vous-même votre schéma.
# Si vous avez la possibilité d'obtenir un schéma dans l'environnement de
# l'installateur, vous pouvez simplement pointer sur lui.
#d-i partman-auto/expert_recipe_file string /hd-media/recipe
# Sinon, vous pouvez mettre un schéma dans le fichier de préconfiguration
# (une seule ligne logique). L'exemple suivant crée une petite partition
# /boot, une partition swap convenable, et utilise le reste de l'espace libre
# pour la partition racine :
#d-i partman-auto/expert_recipe string \
# boot-root :: \
# 40 50 100 ext3 \
# $primary{ } $bootable{ } \
# method{ format } format{ } \
# use_filesystem{ } filesystem{ ext3 } \
# mountpoint{ /boot } \
# . \
# 500 10000 1000000000 ext3 \
# method{ format } format{ } \
# use_filesystem{ } filesystem{ ext3 } \
# mountpoint{ / } \
# . \
# 64 512 300% linux-swap \
# method{ swap } format{ } \
# .
# Une documentation complète sur le format des schémas se trouve dans le
# fichier partman-auto-recipe.txt, disponible dans le
# paquet « debian-installer » ou dans les sources de l'installateur.
# On trouve aussi dans ce document la manière d'indiquer les étiquettes
# de systèmes de fichiers, les noms de groupes de volumes ainsi que les
# noms de périphériques physiques à inclure dans les groupes de volumes.
# Si vous avez indiqué la méthode à utiliser, partman créera automatiquement
# les partitions sans demander de confirmation.
d-i partman-partitioning/confirm_write_new_label boolean true
d-i partman/choose_partition select finish
d-i partman/confirm boolean true
d-i partman/confirm_nooverwrite boolean true
# Quand le chiffrage de disque est activé,
# ne pas effacer les partitions avant.
#d-i partman-auto-crypto/erase_disks boolean false
B.4.7.2. Partitionnement et RAID logiciel
Il est aussi possible de préconfigurer le partitionnement d'un RAID logiciel.
Les niveaux 0, 1, 5, 6 et 10 sont acceptés, de même que la gestion d'ensemble
en mode dégradé et l’indication de périphériques de rechange.
Avertissement
Il est facile de se tromper avec ce type de partitionnement automatique. C'est
aussi une nouvelle fonctionnalité qui a été relativement peu testée par les
développeurs de l'installateur. Il revient à chacun de trouver les bonnes
formules. Consultez le fichier /var/log/syslog si vous rencontrez des
problèmes.
# La méthode à indiquer est "raid".
#d-i partman-auto/method string raid
# Indiquez les disques à partitionner. Ils auront tous les mêmes
# caractéristiques, et donc cela ne fonctionnera que s'ils ont tous
# la même taille.
#d-i partman-auto/disk string /dev/sda /dev/sdb
# Ensuite, indiquez les partitions physiques à utiliser.
#d-i partman-auto/expert_recipe string \
# multiraid :: \
# 1000 5000 4000 raid \
# $primary{ } method{ raid } \
# . \
# 64 512 300% raid \
# method{ raid } \
# . \
# 500 10000 1000000000 raid \
# method{ raid } \
# .
# Enfin vous devez indiquer comment seront utilisées les partitions que
# vous venez de définir. N'oubliez pas de donner les bons numéros pour
# les partitions logiques. Les niveaux RAID 0, 1, 5, 6 et 10 sont acceptés.
# Les noms des périphériques sont séparés par un caractère « # ».
# Paramètres :
# \
#
#d-i partman-auto-raid/recipe string \
# 1 2 0 ext3 / \
# /dev/sda1#/dev/sdb1 \
# . \
# 1 2 0 swap - \
# /dev/sda5#/dev/sdb5 \
# . \
# 0 2 0 ext3 /home \
# /dev/sda6#/dev/sdb6 \
# .
# Une documentation complète se trouve dans le
# fichier partman-auto-raid-recipe.txt, disponible dans le
# paquet « debian-installer » ou dans les sources de l'installateur.
# Pour que partman partitionne automatiquement sans demander de confirmation :
d-i partman-md/confirm boolean true
d-i partman-partitioning/confirm_write_new_label boolean true
d-i partman/choose_partition select finish
d-i partman/confirm boolean true
d-i partman/confirm_nooverwrite boolean true
B.4.7.3. Contrôler le montage des partitions
Les systèmes de fichiers sont normalement montés en utilisant une clé appelée
identifiant unique universel, UUID. Même si le nom du périphérique change, cet
identifiant permet de monter le système de fichiers sur le bon périphérique. La
lecture de ces identifiants est difficile. Aussi l'installateur peut monter des
systèmes de fichiers en utilisant les noms traditionnels des périphériques ou
les étiquettes que vous leur avez attribuées. Quand vous demandez un montage
par étiquette, tout système de fichiers sans étiquette sera monté en utilisant
un UUID.
Pour les périphériques dont les noms sont stables, comme les volumes logiques
LVM, les noms traditionnels seront toujours utilisés à la place des UUID.
Avertissement
Les noms traditionnels des périphériques peuvent changer en fonction de l'ordre
dans lequel ils sont découverts par le noyau au moment du démarrage. Un mauvais
système de fichiers peut être ainsi monté sur un périphérique. De même les
étiquettes peuvent créer des conflits si vous branchez un nouveau disque ou un
périphérique USB. Si cela arrive, le comportement du système devient aléatoire.
# Par défaut, les UUID sont utilisés, mais vous pouvez choisir traditional pour
# utiliser les noms traditionnels des périphériques, ou label pour utiliser des étiquettes.
# En l'absence d'étiquette, l'UUID est utilisé.
#d-i partman/mount_style select uuid
B.4.8. Installation du système de base
Peu d'éléments peuvent être préconfigurés à cette étape de l'installation. Les
seules questions posées concernent l'installation du noyau.
# Configurer APT pour empêcher l'installation des paquets recommandés.
# Cette option qui peut conduire à un système incomplet est réservée à des
# utilisateurs expérimentés.
#d-i base-installer/install-recommends boolean false
# Version du noyau à installer (nom du paquet). Utilisez none si vous ne voulez pas
# installer de noyau.
#d-i base-installer/kernel/image string linux-image-686
B.4.9. Configuration d'Apt
La création du fichier /etc/apt/sources.list et les principales options de
configuration se font automatiquement à partir de la méthode d'installation
choisie et des réponses aux précédentes questions. Vous pouvez aussi ajouter
d'autres sources (locales par exemple).
# Vous pouvez installer des logiciels des distributions non-free et contrib.
#d-i apt-setup/non-free boolean true
#d-i apt-setup/contrib boolean true
# Décommentez cette ligne si vous n'utilisez pas de miroir sur le réseau.
#d-i apt-setup/use_mirror boolean false
# Choisissez les services de mise à jour et les miroirs à utiliser.
# Les valeurs ci-après sont les valeurs par défaut :
#d-i apt-setup/services-select multiselect security, updates
#d-i apt-setup/security_host string security.debian.org
# Autres sources disponibles, local[0-9]
#d-i apt-setup/local0/repository string \
# http://local.server/debian stable main
#d-i apt-setup/local0/comment string local server
# Activer des lignes deb-src
#d-i apt-setup/local0/source boolean true
# URL de la clé publique de la source locale. Vous devez indiquer une clé ; sinon
# apt se plaindra que la source n'est pas authentifiée et laissera la ligne du
# fichier sources.list en commentaire.
#d-i apt-setup/local0/key string http://local.server/key
# Par défaut, l'installateur demande que les dépôts soient authentifiés par
# une clé gpg connue. On peut se servir de cette commande pour désactiver
# cette authentification.
# Attention : cette commande n'est pas sécurisée ni recommandée.
#d-i debian-installer/allow_unauthenticated boolean true
# Décommentez pour ajouter la configuration multiarch pour i386
#d-i apt-setup/multiarch string i386
B.4.10. Choix des paquets
Vous pouvez installer toute combinaison de tâches parmi celles disponibles.
Pour l'heure, les tâches disponibles sont les suivantes :
• standard (outils standards)
• desktop (environnement graphique de bureau)
• gnome-desktop (bureau Gnome)
• xfce-desktop (bureau Xfce)
• kde-desktop (bureau KDE Plasma)
• cinnamon-desktop (bureau Cinnamon)
• mate-desktop (bureau MATE)
• lxde-desktop (bureau LXDE)
• web-server (serveur web)
• print-server (serveur d'impression)
• ssh-server (serveur SSH)
Vous pouvez aussi choisir de n'installer aucune tâche et forcer l'installation
de paquets par un autre moyen. Il est recommandé de toujours inclure la tâche
standard.
Si vous voulez installer des paquets particuliers en plus des paquets installés
par les tâches, vous pouvez utiliser le paramètre pkgsel/include. Séparez les
valeurs par des virgules ou des espaces. Vous pouvez ainsi l'utiliser
facilement sur la ligne de commande du noyau.
#tasksel tasksel/first multiselect standard, web-server, kde-desktop
# Paquets supplémentaires
#d-i pkgsel/include string openssh-server build-essential
# Mise à jour des paquets après debootstrap.
# Valeurs autorisées : none, safe-upgrade, full-upgrade
#d-i pkgsel/upgrade select none
# Certaines versions de l'installateur peuvent signaler les logiciels que
# vous avez installés et ceux que vous utilisez. Par défaut, rien n'est signalé.
# Mais l'envoi de rapport d'installation aide le projet à connaître les logiciels
# populaires.
#popularity-contest popularity-contest/participate boolean false
B.4.11. Pour terminer l'installation
# Lors d'une installation à partir d'une console série, les consoles virtuelles (VT1-VT6)
# sont désactivées dans /etc/inittab. Décommentez la ligne suivante
# pour empêcher la désactivation.
#d-i finish-install/keep-consoles boolean true
# Pour éviter le dernier message disant que l'installation est terminée :
d-i finish-install/reboot_in_progress note
# Pour empêcher l'éjection du CD au moment du redémarrage,
# c'est utile parfois :
#d-i cdrom-detect/eject boolean false
# Pour arrêter l'installateur quand il a terminé, mais sans redémarrer
# le système installé :
#d-i debian-installer/exit/halt boolean true
# Pour éteindre la machine au lieu de simplement l'arrêter :
#d-i debian-installer/exit/poweroff boolean true
B.4.12. Les autres questions
# Selon les logiciels que vous avez installés et s'il y a eu des problèmes
# pendant le processus d'installation, d'autres questions peuvent être posées.
# Vous pouvez bien sûr les préconfigurer ! Pour obtenir la liste de toutes
# les questions possibles, faites une installation, et exécutez ces
# commandes :
# debconf-get-selections --installer > fichier
# debconf-get-selections >> fichier
B.5. Options complexes
B.5.1. Exécuter des commandes pendant l'installation
Une option très puissante offerte par les outils de préconfiguration est la
possibilité de lancer des commandes ou des scripts à certains moments de
l'installation.
Lorsque le système de fichiers du système cible est monté, il est accessible
dans /target. Si un CD d'installation est utilisé, une fois monté, il est
accessible dans /cdrom.
# La préconfiguration de l'installation n'est pas sécurisée. Rien dans
# l'installateur ne vérifie que des dépassements de tampon ou des
# exploitations quelconques des valeurs données dans ce fichier n'ont pas lieu.
# N'utilisez que les fichiers dont vous connaissez la provenance !
# Pour tout dire, et parce que c'est en général utile, voici un
# moyen d'exécuter automatiquement une commande dans l'installateur.
# La première commande est exécutée aussi tôt que possible, juste après
# la lecture du fichier.
#d-i preseed/early_command string anna-install some-udeb
# Cette commande est exécutée juste avant que le partitionneur ne commence.
# Il peut être utile de préconfigurer le partitionneur en fonction de l'état
# des disques
# (qui ne sont peut-être pas visibles quand preseed/early_command est exécutée).
#d-i partman/early_command \
# string debconf-set partman-auto/disk "$(list-devices disk | head -n1)"
# Cette commande est exécutée juste avant que l'installation ne se termine,
# mais quand le répertoire /target est encore utilisable. Vous pouvez exécuter
# un chroot dans /target et utiliser cet environnement directement ; ou bien vous
# pouvez utiliser les commandes apt-install et in-target pour installer des
# paquets et lancer des commandes dans le répertoire target.
#d-i preseed/late_command string apt-install zsh; in-target chsh -s /bin/zsh
B.5.2. Changer les valeurs par défaut avec la préconfiguration
Il est possible de changer la réponse par défaut à une question tout en
maintenant l'interrogation. Pour cela, le drapeau seen doit être remis à «
false » après avoir modifié la valeur de la réponse.
d-i foo/bar string value
d-i foo/bar seen false
Il suffit de déclarer le paramètre preseed/interactive=true au moment de
l'amorçage pour obtenir le même effet pour toutes les questions. Cela peut
servir à tester le fichier de préconfiguration.
Le propriétaire « d-i » est utilisé uniquement pour les variables dont se sert
l'installateur. Pour des variables appartenant à des paquets installés sur le
système cible, il faut utiliser le nom du paquet. Consultez la note
Section B.2.2, « Utiliser les paramètres d'amorçage pour préconfigurer des
questions ».
Si vous utilisez les paramètres d'amorçage pour la préconfiguration,
l'opérateur « ?= » demande à l'installateur de poser la question
correspondante, c'est-à-dire, foo/bar?=valeur (ou propriétaire:foo/bar?=valeur
). Cela n'aura un effet que sur les paramètres qui correspondent à des
questions qui sont réellement affichées pendant l'installation et non pas sur
les paramètres « internes ».
Il est possible d'obtenir davantage d'informations de débogage en utilisant le
paramètre DEBCONF_DEBUG=5. Ainsi, debconf affichera beaucoup plus de détails
sur la configuration actuelle de chaque variable et sur sa progression lors de
l'exécution des scripts d'installation de chaque paquet.
B.5.3. Chaîner les fichiers de préconfiguration
Vous pouvez inclure dans ce fichier d'autres fichiers de préconfiguration.
Toutes les valeurs de ces fichiers annuleront les valeurs préexistantes
définies par des fichiers précédemment chargés. Vous pouvez par exemple mettre
la configuration du réseau dans un fichier et certaines configurations plus
spécifiques dans un autre fichier.
# Vous pouvez indiquer plus d'un fichier, en les séparant par des espaces ;
# tous seront chargés. Ces fichiers peuvent à leur tour contenir d'autres
# directives de préconfiguration ou d'inclusion. Notez que si les fichiers
# sont relatifs, ils seront pris dans le répertoire où se trouve le fichier
# qui les inclut.
#d-i preseed/include string x.cfg
# L'installateur peut vérifier la somme de contrôle des fichiers de
# préconfiguration avant de les utiliser. Pour le moment, cette somme doit
# être de type md5sum. Il faut lister les sommes de contrôle dans le même ordre
# que les fichiers à inclure.
#d-i preseed/include/checksum string 5da499872becccfeda2c4872f9171c3d
# D'une manière plus souple, cela exécute des commandes de l'interpréteur
# et si le résultat donne les noms de ces fichiers, ils sont inclus.
#d-i preseed/include_command \
# string if [ "`hostname`" = bob ]; then echo bob.cfg; fi
# Plus encore, cela télécharge un programme et l'exécute. Le programme peut
# utiliser des commandes comme debconf-set pour manipuler la base de données de debconf.
# Il est possible de lister plusieurs scripts, séparés par des espaces.
# Il faut remarquer que si les fichiers sont indiqués de façon relative, ils
# seront cherchés dans le répertoire qui contient le fichier de préconfiguration qui les
# a lancés.
#d-i preseed/run string foo.sh
Il est aussi possible de chaîner une préconfiguration de type initrd ou file
avec une préconfiguration de type network. Pour cela, il faut déclarer preseed/
url dans les fichiers précédents. La préconfiguration network sera exécutée
quand le réseau fonctionnera. Soyez prudent car il y aura deux exécutions
distinctes de la préconfiguration. Cela signifie que vous pouvez exécuter à
nouveau la commande preseed/early, la seconde fois après la mise en œuvre du
réseau.
━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━
^[20] Le propriétaire d'une variable debconf (ou d'une question) est le paquet
qui contient la question correspondante. Les variables utilisées par
l'installateur sont la propriété de « d-i ». Variables et questions peuvent
avoir plusieurs propriétaires, ce qui aide à déterminer si elles peuvent être
supprimées de la base de données lorsqu'un paquet est purgé.
^[21] Si la valeur de locale est préconfigurée avec en_NL, la locale du système
installé sera par défaut en_US.UTF-8. Si la locale voulue est en_GB.UTF-8, il
faudra préconfigurer les valeurs individuellement.
Annexe C. Partitionnement pour Debian
Table des matières
C.1. Décider des partitions et de leurs tailles
C.2. L'arborescence des fichiers
C.3. Schéma de partitionnement recommandé
C.4. Noms des périphériques sous Linux
C.5. Programmes de partitionnement
C.1. Décider des partitions et de leurs tailles
Au strict minimum, GNU/Linux a besoin d'une partition pour lui-même. Vous
pouvez avoir une seule partition contenant le système entier, les applications
et vos fichiers personnels. La plupart des gens pensent qu'une partition
d'échange (swap) est nécessaire, bien que ce ne soit pas tout à fait vrai. Le
« Swap » est l'espace de travail du système d'exploitation ; il lui permet
d'utiliser de l'espace disque comme « mémoire virtuelle ». En le plaçant sur
une partition séparée, Linux peut en faire un usage bien plus efficace. Il est
possible de forcer Linux à utiliser un fichier normal comme espace d'échange,
mais ce n'est pas recommandé.
La plupart des gens choisissent d'utiliser plus de partitions que le minimum
requis pour GNU/Linux. Il y a deux raisons pour que vous ayez envie de diviser
le système de fichiers en de nombreuses petites partitions. La première
concerne la sécurité. Si le système de fichiers est corrompu, en général une
seule partition est affectée. Donc, vous n'avez à remplacer (à partir des
sauvegardes que vous avez soigneusement conservées) qu'une partie de votre
système. Au minimum, vous devriez envisager la création de ce qui est
communément appelée la « partition racine ». Elle contient les composants les
plus essentiels du système. Si une autre partition est corrompue, vous pourrez
toujours amorcer Linux pour réparer le système. Cela peut vous épargner le
désagrément d'avoir à réinstaller le système entier.
La seconde raison est généralement plus importante pour une entreprise, mais
cela dépend vraiment de l'utilisation de votre machine. Par exemple, recevoir
des envois en nombre de messages électroniques peut facilement remplir une
partition. Si vous avez placé /var/mail sur sa propre partition, la majeure
partie du système marchera même si vous êtes submergé de courrier non sollicité
(spam).
Le seul inconvénient qu'il y a à utiliser plusieurs partitions est qu'il est
souvent difficile de connaître ses besoins à l'avance. Si vous faites une
partition trop petite, vous aurez soit à réinstaller le système soit à déplacer
constamment des fichiers pour faire de la place sur la partition trop petite.
D'un autre côté, si vous faites une partition trop grande, vous aurez perdu de
l'espace. L'espace disque est bon marché de nos jours, mais pourquoi jeter
votre argent par les fenêtres ?
C.2. L'arborescence des fichiers
Debian GNU/Linux adhère à la norme sur l'organisation des systèmes de fichiers
pour le nommage des fichiers et des répertoires. Cette norme permet aux
utilisateurs et aux auteurs de logiciel de prévoir l'emplacement des fichiers
et des répertoires. Le répertoire racine est simplement représenté par la barre
oblique /. Au niveau de la racine, tous les systèmes Debian incluent ces
répertoires :
┌──────────┬────────────────────────────────────────────────────┐
│Répertoire│ Contenu │
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│bin │Binaires (exécutables) des commandes essentielles │
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│boot │Fichiers statiques pour le programme d'amorçage │
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│dev │Fichiers des pilotes de périphériques │
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│etc │Configuration système propre à la machine │
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│home │Répertoires personnels des utilisateurs │
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│lib │Bibliothèques partagées et modules noyaux essentiels│
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│media │Points de montage pour les supports amovibles │
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│mnt │Point de montage pour les montages temporaires │
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│proc │Répertoire virtuel pour les informations système │
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│root │Répertoire personnel de l'utilisateur root │
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│run │Données variables d'exécution │
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│sbin │Exécutables système essentiels │
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│sys │Répertoire virtuel pour les informations système │
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│tmp │Fichiers temporaires │
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│usr │Hiérarchie secondaire │
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│var │Données variables │
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│srv │Données pour les services fournis par le système │
├──────────┼────────────────────────────────────────────────────┤
│opt │Répertoire pour d'autres logiciels │
└──────────┴────────────────────────────────────────────────────┘
La liste suivante décrit quelques caractéristiques importantes des répertoires
et des partitions. L'utilisation de l'espace disque varie grandement avec la
configuration du système et les modes d'utilisation. Les principes généraux
énoncés ici constituent une introduction au partitionnement des disques.
• La partition racine / doit toujours contenir les répertoires : /etc, /bin,
/sbin, /lib et /dev, sinon votre système ne pourra pas démarrer. En
général, 250 à 350 Mo sont nécessaires ;
• /usr : tous les programmes des utilisateurs (/usr/bin), les bibliothèques
(/usr/lib), la documentation (/usr/share/doc), etc. sont dans ce
répertoire. Cette partie du système de fichiers a besoin du plus d'espace
possible. Vous devriez disposer d'au moins 500 Mo d'espace disque. Si vous
voulez installer plus de paquets, vous devriez augmenter l'espace disque
attribué à ce répertoire. Pour installer un poste de travail ou un serveur
« généreux », 4 à 6 Go sont nécessaires ;
• Il est maintenant recommandé d'avoir /usr dans la partition racine /,
autrement cela pourrait provoquer des problèmes au démarrage. Cela signifie
que vous devriez disposer d'au moins 600 à 700 Mo d'espace pour la
partition racine, y compris /usr, ou 5 à 6 Go pour un poste de travail ou
un serveur.
• /var : toutes les données variables comme les articles des forums usenet,
les messages électroniques, les sites web, le cache du système des
paquets, etc. seront placées dans ce répertoire. La place nécessaire dépend
énormément de l'usage que vous faites de votre ordinateur, mais pour la
plupart des administrateurs, elle sera dictée par la charge due aux outils
de gestion des paquets. Si vous envisagez de faire une installation
complète de tout ce que Debian peut vous offrir en une seule fois, réserver
2 à 3 Go d'espace pour /var devrait suffire. Si vous préférez installer le
tout en plusieurs étapes (p. ex. d'abord les services et utilitaires, puis
les outils texte, puis X11...), vous pouvez vous contenter de 300 à 500 Mo.
Si l'espace disque est une contrainte majeure et que vous ne voulez pas
faire de mises à jour majeures, vous pouvez vous en tirer avec 30 à 40 Mo ;
• /tmp : si un programme crée des données temporaires, elles seront
probablement placées dans /tmp. 40 à 100 Mo devraient suffire. Certaines
applications, gestionnaires d'archives, outils pour créer des CD/DVD,
logiciels multimédias, peuvent se servir de /tmp pour stocker
provisoirement des images. Si vous comptez utiliser ces programmes, vous
devrez recalculer l'espace nécessaire dans /tmp.
• /home : chaque utilisateur mettra ses données dans un sous-répertoire de ce
répertoire. La place nécessaire dépend du nombre d'utilisateurs sur le
système, et du genre de fichiers qu'ils devront stocker. Selon
l'utilisation du système, vous devriez réserver environ 100 Mo par
utilisateur. Réservez beaucoup plus d'espace si des fichiers multimédias
(images, MP3, films) seront conservés dans le répertoire.
C.3. Schéma de partitionnement recommandé
Pour les nouveaux utilisateurs, les machines Debian personnelles ou familiales,
et autres systèmes mono-utilisateur, une simple partition / (plus celle
d'échange) est sans doute la solution la plus simple. Cependant, si votre
partition a une taille supérieure à 6 Go, choisissez le type ext3 pour votre
système de fichiers. Les partitions de type ext2 ont besoin d'une vérification
périodique de l'intégrité du système de fichiers, et cela peut prendre au
démarrage un temps non négligeable lorsque la taille de la partition est
importante.
Pour les systèmes avec plusieurs utilisateurs, ou les systèmes avec beaucoup
d'espace disque, il vaut mieux placer les répertoires /var, /tmp et /home
chacun sur une partition distincte de la partition /.
Dans certains cas, vous pourriez avoir besoin d'une partition /usr/local
distincte si vous prévoyez d'installer beaucoup de programmes qui ne font pas
partie de la distribution Debian. Si votre machine est destinée à être un
serveur de courrier, vous pourriez avoir besoin de mettre aussi /var/mail sur
une partition distincte. Parfois, mettre le répertoire /tmp sur sa propre
partition, par exemple 20 à 50 Mo peut être une bonne idée. Si vous mettez sur
pied un serveur avec beaucoup d'utilisateurs, il est généralement intéressant
d'avoir une grande partition distincte pour /home. La méthode de
partitionnement varie d'un ordinateur à l'autre, en fonction de son usage.
Pour des systèmes très complexes, consultez le HOWTO Multi Disk. Il contient
des informations très précises qui intéresseront les fournisseurs d'accès à
internet et les personnes installant des serveurs.
En ce qui concerne la taille de la partition d'échange (swap), les avis sont
partagés. Une règle traditionnelle, qui fonctionne bien, est d'utiliser autant
d'espace d'échange que de RAM. Dans la plupart des cas, cette taille ne devrait
pas être inférieure à 16 Mo. Bien sûr, il y a des exceptions à cette règle. Si
vous essayez de résoudre simultanément 10 000 équations sur une machine avec
256 Mo de RAM, vous pourriez avoir besoin d'un gigaoctet (ou plus) d'échange.
Sur certaines architectures 32 bits (m68k et PowerPC), la taille maximale d'une
partition d'échange est de 2 Go. Cela devrait suffire pour presque tous les
systèmes. De toute façon, si vos besoins en espace d'échange sont aussi
importants, vous devriez probablement essayer de disperser les partitions
d'échange sur des disques différents (appelés aussi « spindles ») et, si
possible, sur des canaux IDE ou SCSI différents. Le noyau équilibrera
l'utilisation de l'espace d'échange entre les différentes partitions, afin
d'obtenir de meilleures performances.
Avec une machine possédant 32 Mo de RAM et un disque IDE de 1,7 Go sur /dev/
sda, on pourrait créer une partition de 500 Mo pour un système sur /dev/sda1,
une partition d'échange de 32 Mo sur /dev/sda3 et une partition Linux d'environ
1,2 Go sur /dev/sda2.
Pour avoir une idée de la place nécessaire pour les tâches que vous voudriez
rajouter à la fin de l'installation, consultez la Section D.2, « Espace disque
nécessaire pour les tâches ».
C.4. Noms des périphériques sous Linux
Le nom des disques et des partitions sous Linux peut être différent des autres
systèmes d'exploitation. Vous devez connaître les noms utilisés lors de la
création et du montage de partitions. Voici les principales conventions de
nommage :
• Le premier lecteur de disquette est nommé /dev/fd0.
• Le second lecteur de disquette est nommé /dev/fd1.
• Le premier disque dur détecté est appelé /dev/sda.
• Le second disque dur détecté est appelé /dev/sdb, etc.
• Le premier lecteur CD SCSI est nommé /dev/scd0, ou encore /dev/sr0.
Les partitions sur chaque disque sont représentées en ajoutant un numéro au nom
du disque : sda1 et sda2 représentent la première et la seconde partition du
premier disque SCSI du système.
Voici un exemple concret. Supposons que vous ayez deux disques SCSI, l'un à
l'adresse SCSI 2 et l'autre à l'adresse SCSI 4. Le premier disque (à
l'adresse 2) est nommé sda, et le second sdb. Si le disque sda a trois
partitions, elles s'appelleront sda1, sda2 et sda3. La même convention
s'applique au disque sdb et à ses partitions.
Notez que si vous avez deux adaptateurs SCSI (c.-à-d. des contrôleurs SCSI),
l'ordre de nommage des disques peut-être embrouillé. La meilleure solution est
de regarder les messages au démarrage, en supposant que vous connaissiez les
modèles ou les tailles des disques.
C.5. Programmes de partitionnement
De nombreux utilitaires de partitionnement ont été adaptés par les développeurs
Debian pour fonctionner sur différents types de disques et d'architectures
matérielles. Voici les programmes qui sont disponibles sur votre architecture :
partman
C'est le partitionneur que recommande Debian. Ce « couteau suisse » sait
aussi redimensionner des partitions et monter des systèmes de fichiers sur
des points de montage.
fdisk
C'est le premier partitionneur de disque pour Linux... bon pour les
gourous.
Faites attention si vous avez des partitions FreeBSD sur votre machine. Les
noyaux d'installation reconnaissent ces partitions, mais la façon dont
fdisk les représente (ou pas) peut faire varier les noms des périphériques.
Lisez attentivement le Linux+FreeBSD HOWTO.
cfdisk
C'est un partitionneur simple à utiliser, fonctionnant en mode plein
écran... pour nous autres.
Remarquez que cfdisk ne reconnaît pas du tout les partitions FreeBSD et que
les noms des périphériques peuvent être différents.
L'un de ces programmes sera lancé par défaut quand vous sélectionnerez :
Partitionner un disque dur. Il est possible d'utiliser un autre partitionneur
sur la console VT2 mais cela n'est pas recommandé.
Annexe D. Informations diverses
Table des matières
D.1. Périphériques Linux
D.1.1. Régler la souris
D.2. Espace disque nécessaire pour les tâches
D.3. Installer Debian GNU/Linux à partir d'un système Unix/Linux
D.3.1. Pour commencer
D.3.2. Installer debootstrap
D.3.3. Lancer debootstrap
D.3.4. Configurer le système de base
D.3.5. Installer un noyau
D.3.6. Configurer le programme d'amorçage
D.3.7. Accès distant : installer SSH et configurer l'accès
D.3.8. Touches finales
D.4. Installer Debian GNU/Linux avec PPP sur Ethernet (PPPoE)
D.1. Périphériques Linux
Sous Linux, vous disposez de fichiers spéciaux dans le répertoire /dev. Ces
fichiers sont appelés fichiers de périphérique et ils se comportent
différemment des fichiers ordinaires. Les types les plus courants de ces
fichiers concernent les périphériques de type bloc et les périphériques de type
caractère. Ces fichiers sont des interfaces au pilote réel qui fait partie du
noyau et qui accède au périphérique. Un autre type, moins courant, de fichier
de périphérique est pipe. Ci-dessous sont repris les fichiers de périphérique
les plus importants.
┌───┬─────────────────────────┐
│fd0│1er lecteur de disquette │
├───┼─────────────────────────┤
│fd1│2e lecteur de disquette │
└───┴─────────────────────────┘
┌────┬─────────────────────────────────────────┐
│sda │Premier disque dur │
├────┼─────────────────────────────────────────┤
│sdb │Deuxième disque dur │
├────┼─────────────────────────────────────────┤
│sda1│Première partition du premier disque dur │
├────┼─────────────────────────────────────────┤
│sdb7│Septième partition du deuxième disque dur│
└────┴─────────────────────────────────────────┘
┌───┬───────────────────────────┐
│sr0│Premier lecteur de CD-ROM │
├───┼───────────────────────────┤
│sr1│Deuxième lecteur de CD-ROM │
└───┴───────────────────────────┘
┌───────┬──────────────────────────────────────────────────────┐
│ttyS0 │Port série 0 (COM1 sous MS-DOS) │
├───────┼──────────────────────────────────────────────────────┤
│ttyS1 │Port série 1 (COM2 sous MS-DOS) │
├───────┼──────────────────────────────────────────────────────┤
│psaux │port souris PS/2 │
├───────┼──────────────────────────────────────────────────────┤
│gpmdata│pseudo périphérique, répétiteur du démon GPM de souris│
└───────┴──────────────────────────────────────────────────────┘
┌─────┬────────────────────────────────────────────────────────────┐
│cdrom│Lien symbolique vers le lecteur de CD │
├─────┼────────────────────────────────────────────────────────────┤
│mouse│Lien symbolique vers le fichier de périphérique de la souris│
└─────┴────────────────────────────────────────────────────────────┘
┌────┬───────────────────────────────────────────────┐
│null│tout ce qui est écrit vers ce fichier disparaît│
├────┼───────────────────────────────────────────────┤
│zero│fichier qui fabrique continuellement des zéros │
└────┴───────────────────────────────────────────────┘
D.1.1. Régler la souris
La souris peut être utilisée aussi bien dans une console Linux (avec gpm) qu'en
environnement X Window. Il suffit normalement d'installer le fichier gpm et le
serveur X. Les deux doivent utiliser /dev/input/mice comme périphérique. Le
protocole correct pour la souris est exps2 pour gpm et ExplorerPS/2 pour le
serveur X. Les fichiers de configuration sont respectivement /etc/gpm.conf et /
etc/X11/xorg.conf.
Pour faire fonctionner la souris, il faut charger certains modules du noyau.
Dans la plupart des cas, les modules corrects sont autodétectés mais certaines
souris anciennes ^[22] sur de vieux ordinateurs posent des problèmes. Voici les
modules du noyau nécessaires aux différents types de souris :
┌────────┬──────────────────────────────────────────────────┐
│ Module │ Description │
├────────┼──────────────────────────────────────────────────┤
│psmouse │Souris PS/2 (devrait être détectée) │
├────────┼──────────────────────────────────────────────────┤
│usbhid │Souris USB (devrait être détectée) │
├────────┼──────────────────────────────────────────────────┤
│sermouse│Souris de type série │
├────────┼──────────────────────────────────────────────────┤
│logibm │Souris Bus connectée à l'adaptateur Logitech │
├────────┼──────────────────────────────────────────────────┤
│inport │Souris Bus connectée à des cartes ATI ou Microsoft│
└────────┴──────────────────────────────────────────────────┘
Pour charger le module d'un pilote souris, vous pouvez utiliser la commande
modconf (paquet du même nom) et chercher dans la catégorie kernel/drivers/input
/mouse.
D.2. Espace disque nécessaire pour les tâches
Une installation standard pour l'architecture amd64, avec le noyau par défaut
et tous les paquets standard, demande 800 Mo. Une installation minimale, sans
la tâche Standard system, demande 613 Mo.
Important
Dans ces deux cas, l'espace disque réellement utilisé est calculé après la fin
de l'installation et tous les fichiers temporaires éliminés. Il ne prend pas en
compte l'espace utilisé par le système de fichiers, par exemple par les
journaux. Il est donc clair qu'il faut plus d'espace disque à la fois pendant
l'installation et en utilisation réelle du système.
Le tableau suivant montre les tailles rapportées par aptitude pour les tâches
affichées dans tasksel. Certaines tâches ont des éléments communs, et donc la
taille totale pour ces deux tâches peut être moindre que la somme des deux
tailles.
L'installateur installe par défaut l'environnement de bureau GNOME, mais
d'autres environnements sont possibles. Ils peuvent être sélectionnés soit en
utilisant une image spécifique de CD, soit en indiquant l'environnement voulu
au moment de l'amorçage de l'installateur. Veuillez consulter la
Section 6.3.5.2, « Sélection et installation des paquets ».
Pour déterminer la dimension d'une partition, vous devez ajouter les tailles
dans le tableau et la taille de l'installation de base. Ce que représente «
Taille installée » va dans /usr et dans /lib ; et ce que représente « Taille à
charger » va (provisoirement) dans /var.
┌──────────────────┬───────────────┬──────────────────┬───────────────────────┐
│ Tâches │ Taille │ Taille à │ Espace pour │
│ │Installée (Mo) │ télécharger (Mo) │ l’installation (Mo) │
├──────────────────┼───────────────┼──────────────────┼───────────────────────┤
│Environnement de │ │ │ │
│bureau : │ │ │ │
├──────────────────┼───────────────┼──────────────────┼───────────────────────┤
│ • GNOME (défaut)│3163 │935 │4098 │
├──────────────────┼───────────────┼──────────────────┼───────────────────────┤
│ • KDE Plasma │3044 │911 │3955 │
├──────────────────┼───────────────┼──────────────────┼───────────────────────┤
│ • Xfce │2122 │593 │2715 │
├──────────────────┼───────────────┼──────────────────┼───────────────────────┤
│ • LXDE │2133 │602 │2735 │
├──────────────────┼───────────────┼──────────────────┼───────────────────────┤
│ • MATE │2288 │644 │2932 │
├──────────────────┼───────────────┼──────────────────┼───────────────────────┤
│ • Cinnamon │2878 │843 │3721 │
├──────────────────┼───────────────┼──────────────────┼───────────────────────┤
│Ordinateur │29 │9 │38 │
│portable │ │ │ │
├──────────────────┼───────────────┼──────────────────┼───────────────────────┤
│Serveur web │40 │9 │49 │
├──────────────────┼───────────────┼──────────────────┼───────────────────────┤
│Serveur │407 │95 │502 │
│d'impression │ │ │ │
├──────────────────┼───────────────┼──────────────────┼───────────────────────┤
│Serveur SSH │1 │0 │1 │
└──────────────────┴───────────────┴──────────────────┴───────────────────────┘
Si vous faites une installation dans une langue autre que l'anglais, tasksel
installera automatiquement une locale s'il en existe une pour votre langue.
Chaque langue nécessite un espace variable sur le disque. Vous devriez accorder
350 Mo pour le téléchargement et l'installation.
D.3. Installer Debian GNU/Linux à partir d'un système Unix/Linux
Cette partie explique comment installer Debian GNU/Linux à partir d'un système
Unix ou Linux existant, sans utiliser le système d'installation avec menus qui
est exposé dans la suite de ce manuel. Les utilisateurs qui changeaient leur
distribution Red Hat, Mandriva ou Suse pour Debian GNU/Linux réclamaient ce
guide d'installation. Dans cette partie, on suppose que le lecteur a acquis une
certaine familiarité avec les commandes *nix et qu'il sait parcourir un système
de fichiers. $ symbolisera une commande qui doit être saisie dans le système
actuel, alors que # fera référence à une commande qui doit être saisie dans le
chroot Debian.
Une fois que vous aurez configuré le nouveau système Debian, vous pourrez y
installer les données des utilisateurs (s'il y en a), et continuer à
travailler. Debian GNU/Linux s'installe sans aucune interruption de service.
C'est également une façon intelligente de résoudre les problèmes d'équipement
qui, d'ordinaire, donnent du fil à retordre aux systèmes d'installation ou aux
systèmes d'amorçage.
Note
Cette procédure étant essentiellement « manuelle », sachez que la configuration
du système vous demandera beaucoup de temps. Elle vous demandera aussi plus de
connaissances de Debian et de Linux en général qu'une installation standard.
Cette procédure ne peut résulter en un système identique à un système installé
normalement. Elle ne donne que les premières étapes de la configuration d'un
système. D'autres étapes seront sans doute nécessaires.
D.3.1. Pour commencer
Avec votre outil habituel de partitionnement *nix, partitionnez le disque dur
et créez au moins un système de fichiers ainsi qu'une zone d'échange (swap).
Vous devez disposer d'au moins 613 Mo pour l'installation d'un système en mode
console et d'au moins 2133 Mo si vous avez l'intention d'installer X (et plus
si vous voulez installer un environnement de bureau comme GNOME ou KDE Plasma).
Pour créer un système de fichiers sur les partitions, par exemple, pour créer
un système de fichiers ext3 sur la partition /dev/sda6 (ce sera la partition
racine dans notre exemple), il suffit de faire :
# mke2fs -j /dev/sda6
Pour créer un système de fichier ext2, il suffit d'enlever le -j.
Initialisez et activez la zone d'échange (swap) (modifiez le numéro de la
partition en fonction de celui que vous souhaitez utiliser avec Debian) :
# mkswap /dev/sda5
# sync
# swapon /dev/sda5
Montez une partition sur /mnt/debinst (le point d'installation, qui deviendra
le système de fichier racine (/) sur votre nouveau système). Le point de
montage est totalement arbitraire, c'est de cette façon qu'on y fera référence
par la suite.
# mkdir /mnt/debinst
# mount /dev/sda6 /mnt/debinst
Note
Si vous voulez que certaines parties du système de fichiers (p. ex. /usr)
soient montées sur des partitions distinctes, vous devez créer et monter ces
répertoires vous-même avant de commencer l'étape suivante.
D.3.2. Installer debootstrap
L'outil utilisé par l'installateur Debian et reconnu comme outil officiel pour
installer un système Debian de base s'appelle debootstrap. Il utilise wget et
ar, mais ne dépend que de /bin/sh et des outils UNIX/Linux élémentaires ^[23].
Installez wget et ar s'ils ne sont pas déjà installés sur votre système, puis
téléchargez et installez debootstrap.
Ou, vous pouvez utiliser la procédure qui suit pour l'installer vous-même.
Créez un répertoire pour y décompresser le .deb :
# mkdir work
# cd work
Le programme debootstrap se trouve dans l'archive Debian (assurez-vous d'avoir
sélectionné le fichier correspondant à votre architecture). Téléchargez le
debootstrap .deb à partir de pool, copiez le paquet dans le répertoire de
travail, et décompressez les fichiers. Vous aurez besoin d'avoir les droits du
superutilisateur pour installer le binaire.
# ar -x debootstrap_0.X.X_all.deb
# cd /
# zcat /full-path-to-work/work/data.tar.gz | tar xv
D.3.3. Lancer debootstrap
Debootstrap peut télécharger les fichiers nécessaires directement depuis
l'archive debian. Vous pouvez remplacer toutes les références à
http.us.debian.org/debian dans les commandes ci-dessous, par un miroir de
l'archive Debian qui se trouve à proximité de chez vous, relativement au
réseau. Les miroirs sont listés sur http://www.debian.org/mirror/list.
Si vous possédez une version CD de Debian GNU/Linux stretch, montée sur /cdrom,
vous pouvez remplacer l'URL http par l'URL d'un fichier : file:/cdrom/debian/.
Dans la commande debootstrap remplacez ARCH par l'une des expressions
suivantes : amd64, arm64, armel, armhf, i386, mips, mips64el, mipsel, powerpc,
ppc64el ou s390x.
# /usr/sbin/debootstrap --arch ARCH stretch \
/mnt/debinst http://ftp.fr.debian.org/debian
Si l'architecture de la cible est différente de celle de l'hôte, vous devriez
ajouter l'option --foreign.
D.3.4. Configurer le système de base
Maintenant vous disposez d'un vrai système Debian, certes un peu élémentaire.
Lancez le programme chroot :
# LANG=C.UTF-8 chroot /mnt/debinst /bin/bash
Si l'architecture de la cible est différente de celle de l'hôte, vous devrez
d'abord y copier qemu-user-static :
# cp /usr/bin/qemu-ARCH-static /mnt/debinst/usr/bin
# LANG=C.UTF-8 chroot /mnt/debinst qemu-ARCH-static /bin/bash
Il est maintenant possible d'avoir à indiquer la définition du terminal pour
être compatible avec le système de base de Debian. Par exemple :
# export TERM=xterm-color
En fonction de sa valeur, vous devrez peut être installer le paquet
ncurses-term pour la prise en charge de TERM.
Si l'architecture de la cible est différente de celle de l'hôte, vous devrez
finir l'installation par :
/debootstrap/debootstrap --second-stage
D.3.4.1. Créer les fichiers des périphériques
Pour l'instant, /dev/ contient seulement des fichiers élémentaires. D'autres
fichiers seront nécessaires pour les prochaines étapes de l'installation. La
manière de les créer dépend du système sur lequel l'installation se fait ; elle
dépend aussi du noyau que vous utiliserez (modulaire ou pas) et du choix entre
fichiers dynamiques (en utilisant udev) ou fichiers statiques pour le nouveau
système.
Voici quelques options disponibles :
• installer le paquet makedev et créer un ensemble standard de fichiers de
périphériques statiques avec :
# apt install makedev
# mount none /proc -t proc
# cd /dev
# MAKEDEV generic
• créer seulement quelques fichiers choisis avec la commande MAKEDEV ;
• monter (option bind) le répertoire /dev du système hôte sur le répertoire /
dev du système cible. Il faut remarquer que les scripts postinst de
certains paquets peuvent essayer de créer des fichiers de périphériques ;
cette option doit être employée avec précaution.
D.3.4.2. Monter les partitions
Vous devez créer /etc/fstab.
# editor /etc/fstab
Voici un exemple que vous pouvez modifier à votre convenance :
# /etc/fstab: static file system information.
#
# file system mount point type options dump pass
/dev/XXX / ext3 defaults 0 1
/dev/XXX /boot ext3 ro,nosuid,nodev 0 2
/dev/XXX none swap sw 0 0
proc /proc proc defaults 0 0
/dev/fd0 /media/floppy auto noauto,rw,sync,user,exec 0 0
/dev/cdrom /media/cdrom iso9660 noauto,ro,user,exec 0 0
/dev/XXX /tmp ext3 rw,nosuid,nodev 0 2
/dev/XXX /var ext3 rw,nosuid,nodev 0 2
/dev/XXX /usr ext3 rw,nodev 0 2
/dev/XXX /home ext3 rw,nosuid,nodev 0 2
Utilisez mount -a pour monter l'ensemble des systèmes de fichiers que vous avez
indiqué dans votre fichier /etc/fstab, ou, pour monter un à un chaque système
de fichiers, utilisez :
# mount /path # par exemple : mount /usr
Les systèmes Debian actuels montent les médias extractibles sous le répertoire
/media, mais conservent des liens symboliques de compatibilité sous la racine
/. Pour les créer :
# cd /media
# mkdir cdrom0
# ln -s cdrom0 cdrom
# cd /
# ln -s media/cdrom
Vous pouvez monter le système de fichiers proc plusieurs fois et à divers
endroits, cependant on choisit d'habitude /proc. Si vous n'utilisez pas mount
-a, assurez-vous d'avoir monté proc avant d'aller plus loin :
# mount -t proc proc /proc
La commande ls /proc affiche maintenant un répertoire non vide. Si cela échoue,
vous pouvez monter proc hors du chroot de cette manière :
# mount -t proc proc /mnt/debinst/proc
D.3.4.3. Configurer le fuseau horaire
La troisième ligne du fichier /etc/adjtime peut contenir « UTC » ou « LOCAL ».
Ce paramètre détermine si le système considère que l'horloge système est réglée
sur le temps UTC ou non. La commande suivante permet d'effectuer cette
opération.
# editor /etc/adjtime
Voici un exemple :
0.0 0 0.0
0
UTC
La commande suivante permet de modifier le fuseau horaire :
# dpkg-reconfigure tzdata
D.3.4.4. Configurer le réseau
Pour configurer le réseau, éditez les fichiers /etc/network/interfaces, /etc/
resolv.conf, etc/hostname et /etc/hosts.
# editor /etc/network/interfaces
Voici quelques exemples simples qui proviennent de /usr/share/doc/ifupdown/
examples :
######################################################################
# /etc/network/interfaces -- configuration file for ifup(8), ifdown(8)
# See the interfaces(5) manpage for information on what options are
# available.
######################################################################
# We always want the loopback interface.
#
auto lo
iface lo inet loopback
# To use dhcp:
#
# auto eth0
# iface eth0 inet dhcp
# An example static IP setup: (broadcast and gateway are optional)
#
# auto eth0
# iface eth0 inet static
# address 192.168.0.42
# network 192.168.0.0
# netmask 255.255.255.0
# broadcast 192.168.0.255
# gateway 192.168.0.1
Indiquez vos serveurs de noms et les directives search dans le fichier /etc/
resolv.conf :
# editor /etc/resolv.conf
Un fichier /etc/resolv.conf simple :
# search hqdom.local
# nameserver 10.1.1.36
# nameserver 192.168.9.100
Indiquez le nom de votre système (de 2 à 63 caractères) :
# echo DebianHostName > /etc/hostname
Et un fichier /etc/hosts élémentaire, avec gestion de IPv6 :
127.0.0.1 localhost
127.0.1.1 DebianHostName
# The following lines are desirable for IPv6 capable hosts
::1 ip6-localhost ip6-loopback
fe00::0 ip6-localnet
ff00::0 ip6-mcastprefix
ff02::1 ip6-allnodes
ff02::2 ip6-allrouters
ff02::3 ip6-allhosts
Si vous possédez plusieurs cartes réseau, faites en sorte d'indiquer par ordre
les modules que vous voulez charger dans le fichier /etc/modules. De cette
façon, lors du démarrage, chaque carte sera associée avec le nom d'interface
(eth0, eth1, etc.) que vous souhaitiez.
D.3.4.5. Configurer Apt
Debootstrap aura créé un fichier /etc/apt/sources.list élémentaire qui
permettra d'installer d'autres paquets. Cependant, vous pouvez ajouter d'autres
sources, par exemple les sources concernant les mises à jour de sécurité ou
celles des paquets source :
deb-src http://ftp.us.debian.org/debian stretch main
deb http://security.debian.org/ stretch/updates main
deb-src http://security.debian.org/ stretch/updates main
N'oubliez pas de lancer apt update après avoir modifié le fichier /etc/apt/
sources.list.
D.3.4.6. Configurer les locales et le clavier
Pour configurer les paramètres locaux, pour l'utilisation d'une autre langue
que l'anglais, installez le paquet locales puis configurez-le. Il est conseillé
d'utiliser les locales UTF-8.
# apt install locales
# dpkg-reconfigure locales
Pour configurer le clavier (si besoin est) :
# apt install console-setup
# dpkg-reconfigure keyboard-configuration
Il faut noter que le clavier ne peut pas être configuré à l'intérieur du
chroot. Il sera configuré au prochain démarrage de la machine.
D.3.5. Installer un noyau
Si vous avez l'intention de démarrer ce système, vous aurez vraisemblablement
besoin d'un noyau Linux ainsi que d'un programme d'amorçage. Identifiez les
paquets contenant des noyaux avec :
# apt search linux-image
Installez alors le noyau de votre choix en utilisant son nom :
# apt install linux-image-arch-etc
D.3.6. Configurer le programme d'amorçage
Pour que votre système Debian GNU/Linux puisse démarrer, configurez le
programme d'amorçage pour qu'il charge le noyau installé avec votre nouvelle
partition racine. Debootstrap n'installe pas de programme d'amorçage mais vous
pouvez utiliser apt pour en installer un.
On suppose ici qu'un fichier /dev/sda a été créé. Il y a d'autres méthodes pour
installer grub2, mais elles sortent du cadre de cette annexe.
D.3.7. Accès distant : installer SSH et configurer l'accès
Si vous pouvez vous connecter au système par la console, vous pouvez sauter
cette section. Si par la suite le système doit être accessible par le réseau,
vous devez installer ssh et configurer l'accès.
# apt install ssh
La connexion du superutilisateur par mot de passe est désactivée par défaut.
Pour configurer l'accès SSH, vous devrez créer un mot de passe et réactiver
l'accès du superutilisateur par mot de passe.
# passwd
# editor /etc/ssh/sshd_config
Cette option est à activer :
PermitRootLogin yes
L'accès peut aussi être configuré en ajoutant une clé ssh au compte du
superutilisateur :
# mkdir /root/.ssh
# cat << EOF > /root/.ssh/authorized_keys
ssh-rsa ....
EOF
Enfin, l'accès peut être configuré en ajoutant un utilisateur normal et en
créant un mot de passe :
# adduser joe
# passwd joe
D.3.8. Touches finales
Comme signalé auparavant, le système sera très basique. Pour l'améliorer
sensiblement, il existe une méthode très simple pour installer les paquets dont
la priorité est « standard » :
# tasksel install standard
Bien sûr, vous pouvez toujours utiliser apt pour installer des paquets un à un.
Après l'installation il y aura beaucoup de paquets dans /var/cache/apt/archives
/. Vous pouvez libérer un peu d'espace avec :
# apt clean
D.4. Installer Debian GNU/Linux avec PPP sur Ethernet (PPPoE)
PPP sur Ethernet (PPPoE) est un protocole très utilisé dans certains pays pour
établir des connexions de type ADSL ou câble à un fournisseur d'accès à
Internet. L'installateur ne permet pas une mise en place automatique de ce type
de connexion mais il est très facile de le faire soi-même.
Une connexion PPPoE établie pendant l'installation sera aussi disponible pour
le système installé après le redémarrage. Consultez le Chapitre 7, Démarrer
votre nouveau système Debian.
Pour pouvoir utiliser une connexion PPPoE pendant l'installation, vous devez
faire une installation avec l'une des images CD-ROM/DVD disponibles. Il n'est
pas possible d'utiliser une autre méthode d'installation, par exemple « netboot
».
Une installation avec PPPoE ressemble beaucoup aux autres types d'installation.
La suite du texte explique certaines différences.
• Il faut amorcer l'installateur avec le paramètre modules=ppp-udeb . Ainsi
le composant chargé de la mise en œuvre du protocole PPPoE (ppp-udeb) sera
exécuté automatiquement.
• Ensuite suivez les étapes habituelles de l'installateur (sélection de la
langue, du pays et du clavier ; chargement de composants supplémentaires ^
[24]).
• L'étape suivante est la détection du matériel réseau pour identifier toutes
les cartes Ethernet présentes.
• Puis commence la mise en œuvre du protocole PPPoE. L'installateur examine
toutes les interfaces Ethernet détectées pour trouver un concentrateur
PPPoE (type de serveur qui gère les connexions PPPoE).
Il est possible que le concentrateur ne soit pas trouvé du premier coup.
Cela arrive parfois avec des réseaux lents ou surchargés ou avec des
serveurs défectueux. La plupart du temps, le deuxième essai réussira. Pour
réessayer, sélectionnez Configurer et lancer une connexion PPPoE dans le
menu principal de l'installateur.
• Une fois le concentrateur trouvé, l'utilisateur doit indiquer son
identifiant et son mot de passe PPPoE.
• L'installateur tente maintenant d'établir la connexion PPPoE. Si tout est
correct, la connexion est établie et l'installateur peut récupérer des
paquets sur internet. Si l'information donnée n'est pas correcte,
l'installateur s'arrête. On peut retenter la configuration en sélectionnant
l'entrée de menu Configurer et lancer une connexion PPPoE.
━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━━
^[22] Les souris de type série ont un connecteur à 9 trous en forme de D ; les
souris bus ont un connecteur rond à 8 tiges, qu'il ne faut pas confondre avec
le connecteur à 6 tiges d'une souris PS/2 ou avec le connecteur à 4 tiges d'une
souris ADB.
^[23] Ces programmes sont les utilitaires GNU (coreutils) et des commandes
comme sed, grep, tar et gzip.
^[24] Le composant ppp-udeb est chargé à ce moment-là. Si vous faites une
installation en mode « expert », priorité « medium » ou « low », vous pouvez
choisir vous-même le composant au lieu de saisir un paramètre « modules » à
l'amorçage.
Annexe E. Administrivia
Table des matières
E.1. À propos de ce document
E.2. Pour contribuer à ce document
E.3. Principales contributions
E.4. Marques déposées
E.1. À propos de ce document
Ce manuel a été créé pour l'installateur de la distribution Sarge. Il est basé
sur le manuel de l'installateur de la distribution Woody, qui lui-même était
basé sur d'anciens manuels d'installation de Debian. Il est aussi basé sur le
manuel de la distribution Progeny, distribué sous GPL en 2003.
Ce document est écrit au format DocBook XML. Les textes produits sont créés par
différents programmes à partir des paquets docbook-xml et docbook-xsl.
Pour faciliter la maintenance de ce document, nous utilisons certaines
fonctionnalités XML, telles qu'entités et attributs de particularisation. Ils
jouent le même rôle que les variables et les conditions dans les langages de
programmation. La source XML de ce document contient des informations pour
chaque architecture -- les attributs de particularisation sont utilisés afin
d'isoler certaines parties du texte spécifiques à une architecture donnée.
Le centre névralgique de la traduction française de ce document, coordonnée par
Baptiste Jammet, se trouve sur la liste .
Philippe Batailler était l'ancien coordinateur et principal traducteur jusqu'en
2014.
E.2. Pour contribuer à ce document
Si vous avez des questions ou des suggestions à propos de ce document, vous
pouvez envoyer un rapport de bogue concernant le paquet installation-guide.
Voyez le paquet reportbug ou lisez la documentation en ligne disponible dans le
système de suivi des bogues. Ce serait bien si vous pouviez vérifier dans les
bogues ouverts à propos du manuel de l'installateur que votre problème n'a pas
déjà été signalé. Si c'est le cas, vous pouvez confirmer le bogue ou donner des
informations complémentaires à l'adresse , où XXXX est le
numéro du bogue en question.
Encore mieux, procurez-vous une copie des sources docbook de ce document et
proposez des correctifs. Les sources docbook sont disponibles dans le WebSVN de
l'installateur. Ne vous inquiétez pas si vous ne connaissez pas bien docBook :
une note rapide dans le répertoire du manuel vous mettra sur la voie. DocBook
est comme html, mais on s'intéresse au sens du texte plutôt qu'à sa
présentation. On peut envoyer des correctifs à la liste de discussion
debian-boot, voyez plus bas. Pour accéder aux sources par CVS, consultez le
fichier README dans le répertoire racine des sources.
Veuillez ne pas contacter les auteurs de ce document directement. Il existe une
liste de diffusion pour l'installateur Debian qui discute de ce document.
L'adresse de la liste de diffusion est . Les
instructions pour s'abonner sont disponibles à la page d'abonnement aux listes
de diffusion Debian ; une copie de cette liste peut être consultée en ligne
dans les archives des listes de diffusion Debian.
E.3. Principales contributions
Bruce Perens, Sven Rudolph, Igor Grobman, James Treacy, et Adam Di Carlo sont
les premiers auteurs de ce texte. Sebastian Ley a écrit le Guide
d'installation.
Miroslav Kuře a documenté beaucoup des nouvelles fonctionnalités de
l'installateur de Sarge. Frans Pop fut le principal responsable du texte lors
des parutions des distributions Etch, Lenny et Squeeze.
Beaucoup, beaucoup d'utilisateurs et de développeurs Debian ont participé à ce
document. On doit mentionner particulièrement Michael Schmitz (pour m68k),
Frank Neumann (à l'origine du guide d'installation de Debian sur Amiga), Arto
Astala, Eric Delaunay et Ben Collins (SPARC information), Tapio Lehtonen et
Stéphane Bortzmeyer pour de nombreux textes. Nous remercions aussi Pascal Le
Bail pour ses informations sur la manière d'amorcer à partir des clés USB.
Des informations extrêmement utiles ont été piochées dans le HOWTO sur le
démarrage réseau de Jim Mintha (pas d'URL disponible), la FAQ Debian, la FAQ
Linux/m68k, la FAQ Linux pour processeurs SPARC, la FAQ Linux/Alpha, et
d'autres encore. Que les auteurs de ces sources d'informations riches et
librement accessibles soient remerciés.
La section de ce manuel « Installer Debian à partir d'un système Unix/Linux » (
Section D.3, « Installer Debian GNU/Linux à partir d'un système Unix/Linux »)
est partiellement reprise d'un document avec copyright Karsten M. Self.
E.4. Marques déposées
Les marques déposées citées dans ce document appartiennent à leurs
propriétaires.
Annexe F. GNU General Public License
Note
This is an unofficial translation of the GNU General Public License into
french. It was not published by the Free Software Foundation, and does not
legally state the distribution terms for software that uses the GNU GPL -- only
the original English text of the GNU GPL does that. However, we hope that this
translation will help french speakers understand the GNU GPL better.
Cette traduction est une traduction non officielle de la GNU General Public
License en français. Elle n'a pas été publiée par la Free Software Foundation,
et ne détermine pas les termes de distribution pour les logiciels qui utilisent
la GNU GPL, seul le texte anglais original de la GNU GPL détermine ces termes.
Cependant, nous espérons que cette traduction aidera les francophones à mieux
comprendre la GNU GPL.
Version 2, June 1991
Copyright (C) 1989, 1991 Free Software Foundation, Inc.
51 Franklin St, Fifth Floor, Boston, MA 02110-1301, USA.
Tout le monde peut copier et distribuer des copies verbatim de ce document
mais il est interdit de le modifier.
Préambule
Les licences de la plupart des logiciels sont conçues pour vous enlever toute
liberté de les partager et de les modifier. A contrario, la Licence Publique
Générale est destinée à garantir votre liberté de partager et de modifier les
logiciels libres, et à assurer que ces logiciels soient libres pour tous leurs
utilisateurs. La présente Licence Publique Générale s'applique à la plupart des
logiciels de la Free Software Foundation, ainsi qu'à tout autre programme pour
lequel ses auteurs s'engagent à l'utiliser. (Certains autres logiciels de la
Free Software Foundation sont couverts par la GNU Lesser General Public License
à la place.) Vous pouvez aussi l'appliquer aux programmes qui sont les vôtres.
Quand nous parlons de logiciels libres, nous parlons de liberté, non de prix.
Nos licences publiques générales sont conçues pour vous donner l'assurance
d'être libres de distribuer des copies des logiciels libres (et de facturer ce
service, si vous le souhaitez), de recevoir le code source ou de pouvoir
l'obtenir si vous le souhaitez, de pouvoir modifier les logiciels ou en
utiliser des éléments dans de nouveaux programmes libres et de savoir que vous
pouvez le faire.
Pour protéger vos droits, il nous est nécessaire d'imposer des limitations qui
interdisent à quiconque de vous refuser ces droits ou de vous demander d'y
renoncer. Certaines responsabilités vous incombent en raison de ces limitations
si vous distribuez des copies de ces logiciels, ou si vous les modifiez.
Par exemple, si vous distribuez des copies d'un tel programme, à titre gratuit
ou contre une rémunération, vous devez accorder aux destinataires tous les
droits dont vous disposez. Vous devez vous assurer qu'eux aussi reçoivent ou
puissent disposer du code source. Et vous devez leur montrer les présentes
conditions afin qu'ils aient connaissance de leurs droits.
Nous protégeons vos droits en deux étapes : (1) nous sommes titulaires des
droits d'auteur du logiciel, et (2) nous vous délivrons cette licence, qui vous
donne l'autorisation légale de copier, distribuer et/ou modifier le logiciel.
En outre, pour la protection de chaque auteur ainsi que la nôtre, nous voulons
nous assurer que chacun comprenne que ce logiciel libre ne fait l'objet
d'aucune garantie. Si le logiciel est modifié par quelqu'un d'autre puis
transmis à des tiers, nous voulons que les destinataires soient mis au courant
que ce qu'ils ont reçu n'est pas le logiciel d'origine, de sorte que tout
problème introduit par d'autres ne puisse entacher la réputation de l'auteur
originel.
En définitive, un programme libre restera à la merci des brevets de logiciels.
Nous souhaitons éviter le risque que les redistributeurs d'un programme libre
fassent des demandes individuelles de licence de brevet, ceci ayant pour effet
de rendre le programme propriétaire. Pour éviter cela, nous établissons
clairement que toute licence de brevet doit être concédée de façon à ce que
l'usage en soit libre pour tous ou bien qu'aucune licence ne soit concédée.
Les termes exacts et les conditions de copie, distribution et modification sont
les suivants :
GNU GENERAL PUBLIC LICENSE
Conditions de copie, distribution et modification de la Licence Publique
Générale GNU.
0. La présente Licence s'applique à tout programme ou tout autre ouvrage
contenant un avis, apposé par le titulaire des droits d'auteur, stipulant qu'il
peut être distribué au titre des conditions de la présente Licence Publique
Générale. Ci-après, le "Programme" désigne l'un quelconque de ces programmes ou
ouvrages, et un "ouvrage fondé sur le Programme" désigne soit le Programme,
soit un ouvrage qui en dérive au titre des lois sur le droit d'auteur : en
d'autres termes, un ouvrage contenant le Programme ou une partie de ce dernier,
soit à l'identique, soit avec des modifications et/ou traduit dans un autre
langage (Ci-après, le terme "modification" implique, sans s'y réduire, le terme
traduction). Chaque concessionnaire sera désigné par "vous".
Les activités autres que la copie, la distribution et la modification ne sont
pas couvertes par la présente Licence ; elles sont hors de son champ
d'application. L'opération consistant à exécuter le Programme n'est soumise à
aucune limitation et les sorties du programme ne sont couvertes que si leur
contenu constitue un ouvrage fondé sur le Programme (indépendamment du fait
qu'il ait été réalisé par l'exécution du Programme). La validité de ce qui
précède dépend de ce que fait le Programme.
1. Vous pouvez copier et distribuer des copies à l'identique du code source du
Programme tel que vous l'avez reçu, sur n'importe quel support, du moment que
vous apposiez sur chaque copie, de manière ad hoc et parfaitement visible,
l'avis de droit d'auteur adéquat et une exonération de garantie ; que vous
gardiez intacts tous les avis faisant référence à la présente Licence et à
l'absence de toute garantie ; et que vous fournissiez à tout destinataire du
Programme autre que vous-même un exemplaire de la présente Licence en même
temps que le Programme.
Vous pouvez faire payer l'acte physique de transmission d'une copie, et vous
pouvez, à votre discrétion, proposer une garantie contre rémunération.
2. Vous pouvez modifier votre copie ou des copies du Programme ou n'importe
quelle partie de celui-ci, créant ainsi un ouvrage fondé sur le Programme, et
copier et distribuer de telles modifications ou ouvrage selon les termes de
l'Article 1 ci-dessus, à condition de vous conformer également à chacune des
obligations suivantes :
a. Vous devez munir les fichiers modifiés d'avis bien visibles stipulant que
vous avez modifié ces fichiers, ainsi que la date de chaque modification ;
b. Vous devez prendre les dispositions nécessaires pour que tout ouvrage que
vous distribuez ou publiez, et qui, en totalité ou en partie, contient ou
est fondé sur le Programme -- ou une partie quelconque de ce dernier --
soit concédé comme un tout, à titre gratuit, à n'importe quel tiers, au
titre des conditions de la présente Licence.
c. Si le programme modifié lit habituellement des instructions de façon
interactive lorsqu'on l'exécute, vous devez, quand il commence son
exécution pour ladite utilisation interactive de la manière la plus
usuelle, faire en sorte qu'il imprime ou affiche une annonce comprenant un
avis de droit d'auteur ad hoc, et un avis stipulant qu'il n'y a pas de
garantie (ou bien indiquant que c'est vous qui fournissez la garantie), et
que les utilisateurs peuvent redistribuer le programme en respectant les
présentes obligations, et expliquant à l'utilisateur comment voir une copie
de la présente Licence (Exception : si le Programme est lui-même interactif
mais n'imprime pas habituellement une telle annonce, votre ouvrage fondé
sur le Programme n'est pas obligé d'imprimer une annonce).
Ces obligations s'appliquent à l'ouvrage modifié pris comme un tout. Si des
éléments identifiables de cet ouvrage ne sont pas fondés sur le Programme et
peuvent raisonnablement être considérés comme des ouvrages indépendants
distincts en eux-mêmes, alors la présente Licence et ses conditions ne
s'appliquent pas à ces éléments lorsque vous les distribuez en tant qu'ouvrages
distincts. Mais lorsque vous distribuez ces mêmes éléments comme partie d'un
tout, lequel constitue un ouvrage fondé sur le Programme, la distribution de ce
tout doit être soumise aux conditions de la présente Licence, et les
autorisations qu'elle octroie aux autres concessionnaires s'étendent à
l'ensemble de l'ouvrage et par conséquent à chaque et toute partie
indifféremment de qui l'a écrite.
Par conséquent, l'objet du présent article n'est pas de revendiquer des droits
ou de contester vos droits sur un ouvrage entièrement écrit par vous ; son
objet est plutôt d'exercer le droit de contrôler la distribution d'ouvrages
dérivés ou d'ouvrages collectifs fondés sur le Programme.
De plus, la simple proximité du Programme avec un autre ouvrage qui n'est pas
fondé sur le Programme (ou un ouvrage fondé sur le Programme) sur une partition
d'un espace de stockage ou un support de distribution ne place pas cet autre
ouvrage dans le champ d'application de la présente Licence.
3. Vous pouvez copier et distribuer le Programme (ou un ouvrage fondé sur lui,
selon l'Article 2) sous forme de code objet ou d'exécutable, selon les termes
des Articles 1 et 2 ci-dessus, à condition que vous accomplissiez l'un des
points suivants :
a. L'accompagner de l'intégralité du code source correspondant, sous une forme
lisible par un ordinateur, lequel doit être distribué au titre des termes
des Articles 1 et 2 ci-dessus, sur un support habituellement utilisé pour
l'échange de logiciels ; ou,
b. L'accompagner d'une proposition écrite, valable pendant au moins trois ans,
de fournir à tout tiers, à un tarif qui ne soit pas supérieur à ce que vous
coûte l'acte physique de réaliser une distribution source, une copie
intégrale du code source correspondant sous une forme lisible par un
ordinateur, qui sera distribuée au titre des termes des Articles 1 et 2
ci-dessus, sur un support habituellement utilisé pour l'échange de
logiciels ; ou,
c. L'accompagner des informations reçues par vous concernant la proposition de
distribution du code source correspondant. (Cette solution n'est autorisée
que dans le cas d'une distribution non commerciale et seulement si vous
avez reçu le programme sous forme de code objet ou d'exécutable accompagné
d'une telle proposition -- en conformité avec le sous-Article b ci-dessus.)
Le code source d'un ouvrage désigne la forme favorite pour travailler à des
modifications de cet ouvrage. Pour un ouvrage exécutable, le code source
intégral désigne la totalité du code source de la totalité des modules qu'il
contient, ainsi que les éventuels fichiers de définition des interfaces qui y
sont associés, ainsi que les scripts utilisés pour contrôler la compilation et
l'installation de l'exécutable. Cependant, par exception spéciale, le code
source distribué n'est pas censé inclure quoi que ce soit de normalement
distribué (que ce soit sous forme source ou binaire) avec les composants
principaux (compilateur, noyau, et autre) du système d'exploitation sur lequel
l'exécutable tourne, à moins que ce composant lui-même n'accompagne
l'exécutable.
Si distribuer un exécutable ou un code objet consiste à offrir un accès
permettant leur copie depuis un endroit particulier, alors l'offre d'un accès
équivalent pour copier le code source depuis le même endroit compte comme une
distribution du code source -- même si les tiers ne sont pas contraints de
copier le source en même temps que le code objet.
4. Vous ne pouvez copier, modifier, concéder en sous-licence, ou distribuer le
Programme, sauf tel qu'expressément prévu par la présente Licence. Toute
tentative de copier, modifier, concéder en sous-licence, ou distribuer le
Programme d'une autre manière est réputée non valable, et met immédiatement fin
à vos droits au titre de la présente Licence. Toutefois, les tiers ayant reçu
de vous des copies, ou des droits, au titre de la présente Licence ne verront
pas leurs autorisations résiliées aussi longtemps que lesdits tiers se
conforment pleinement à elle.
5. Vous n'êtes pas obligé d'accepter la présente Licence étant donné que vous
ne l'avez pas signée. Cependant, rien d'autre ne vous accorde l'autorisation de
modifier ou distribuer le Programme ou les ouvrages fondés sur lui. Ces actions
sont interdites par la loi si vous n'acceptez pas la présente Licence. En
conséquence, en modifiant ou distribuant le Programme (ou un ouvrage quelconque
fondé sur le Programme), vous signifiez votre acceptation de la présente
Licence en le faisant, et de toutes ses conditions concernant la copie, la
distribution ou la modification du Programme ou d'ouvrages fondés sur lui.
6. Chaque fois que vous redistribuez le Programme (ou n'importe quel ouvrage
fondé sur le Programme), une licence est automatiquement concédée au
destinataire par le concédant originel de la licence, l'autorisant à copier,
distribuer ou modifier le Programme, sous réserve des présentes conditions.
Vous ne pouvez imposer une quelconque limitation supplémentaire à l'exercice
des droits octroyés au titre des présentes par le destinataire. Vous n'avez pas
la responsabilité d'imposer le respect de la présente Licence à des tiers.
7. Si, conséquemment à une décision de justice ou l'allégation d'une
transgression de brevet ou pour toute autre raison (non limitée à un problème
de brevet), des obligations vous sont imposées (que ce soit par jugement,
conciliation ou autre) qui contredisent les conditions de la présente Licence,
elles ne vous excusent pas des conditions de la présente Licence. Si vous ne
pouvez distribuer de manière à satisfaire simultanément vos obligations au
titre de la présente Licence et toute autre obligation pertinente, alors il en
découle que vous ne pouvez pas du tout distribuer le Programme. Par exemple, si
une licence de brevet ne permettait pas une redistribution sans redevance du
Programme par tous ceux qui reçoivent une copie directement ou indirectement
par votre intermédiaire, alors la seule façon pour vous de satisfaire à la fois
à la licence du brevet et à la présente Licence serait de vous abstenir
totalement de toute distribution du Programme.
Si une partie quelconque de cet article est tenue pour nulle ou inopposable
dans une circonstance particulière quelconque, l'intention est que le reste de
l'article s'applique. La totalité de la section s'appliquera dans toutes les
autres circonstances.
Cet article n'a pas pour but de vous induire à transgresser un quelconque
brevet ou d'autres revendications à un droit de propriété ou à contester la
validité de la moindre de ces revendications ; cet article a pour seul objectif
de protéger l'intégrité du système de distribution du logiciel libre, qui est
mis en œuvre par la pratique des licences publiques. De nombreuses personnes
ont fait de généreuses contributions au large spectre de logiciels distribués
par ce système en se fiant à l'application cohérente de ce système ; il
appartient à chaque auteur/donateur de décider si il ou elle veut distribuer du
logiciel par l'intermédiaire d'un quelconque autre système et un
concessionnaire ne peut imposer ce choix.
Cet article a pour but de rendre totalement limpide ce que l'on pense être une
conséquence du reste de la présente Licence.
8. Si la distribution et/ou l'utilisation du Programme est limitée dans
certains pays que ce soit par des brevets ou par des interfaces soumises au
droit d'auteur, le titulaire originel des droits d'auteur qui décide de couvrir
le Programme par la présente Licence peut ajouter une limitation géographique
de distribution explicite qui exclue ces pays afin que la distribution soit
permise seulement dans ou entre les pays qui ne sont pas ainsi exclus. Dans ce
cas, la présente Licence incorpore la limitation comme si elle était écrite
dans le corps de la présente Licence.
9. La Free Software Foundation peut, de temps à autre, publier des versions
révisées et/ou nouvelles de la Licence Publique Générale. De telles nouvelles
versions seront similaires à la présente version dans l'esprit mais pourront
différer dans le détail pour prendre en compte de nouvelles problématiques ou
inquiétudes. Chaque version possède un numéro de version la distinguant. Si le
Programme précise le numéro de version de la présente Licence qui s'y applique
et "une version ultérieure quelconque", vous avez le choix de suivre les
conditions de la présente version ou de toute autre version ultérieure publiée
par la Free Software Foundation. Si le Programme ne spécifie aucun numéro de
version de la présente Licence, vous pouvez choisir une version quelconque
publiée par la Free Software Foundation à quelque moment que ce soit.
10. Si vous souhaitez incorporer des parties du Programme dans d'autres
programmes libres dont les conditions de distribution sont différentes, écrivez
à l'auteur pour lui en demander l'autorisation. Pour les logiciels dont la Free
Software Foundation est titulaire des droits d'auteur, écrivez à la Free
Software Foundation ; nous faisons parfois des exceptions dans ce sens. Notre
décision sera guidée par le double objectif de préserver le statut libre de
tous les dérivés de nos logiciels libres et de promouvoir le partage et la
réutilisation des logiciels en général.
ABSENCE DE GARANTIE
11. COMME LA LICENCE DU PROGRAMME EST CONCÉDÉE A TITRE GRATUIT, AUCUNE GARANTIE
NE S'APPLIQUE AU PROGRAMME, DANS LES LIMITES AUTORISÉES PAR LA LOI APPLICABLE.
SAUF MENTION CONTRAIRE ÉCRITE, LES TITULAIRES DU DROIT D'AUTEUR ET/OU LES
AUTRES PARTIES FOURNISSENT LE PROGRAMME "EN L'ÉTAT", SANS AUCUNE GARANTIE DE
QUELQUE NATURE QUE CE SOIT, EXPRESSE OU IMPLICITE, Y COMPRIS, MAIS SANS Y ÊTRE
LIMITE, LES GARANTIES IMPLICITES DE COMMERCIABILITÉ ET DE LA CONFORMITÉ A UNE
UTILISATION PARTICULIÈRE. VOUS ASSUMEZ LA TOTALITÉ DES RISQUES LIÉS A LA
QUALITÉ ET AUX PERFORMANCES DU PROGRAMME. SI LE PROGRAMME SE RÉVÉLAIT
DÉFECTUEUX, LE COUT DE L'ENTRETIEN, DES RÉPARATIONS OU DES CORRECTIONS
NÉCESSAIRES VOUS INCOMBENT INTÉGRALEMENT.
12. EN AUCUN CAS, SAUF LORSQUE LA LOI APPLICABLE OU UNE CONVENTION ÉCRITE
L'EXIGE, UN TITULAIRE DE DROIT D'AUTEUR QUEL QU'IL SOIT, OU TOUTE PARTIE QUI
POURRAIT MODIFIER ET/OU REDISTRIBUER LE PROGRAMME COMME PERMIS CI-DESSUS, NE
POURRAIT ÊTRE TENU POUR RESPONSABLE A VOTRE EGARD DES DOMMAGES, INCLUANT LES
DOMMAGES GÉNÉRIQUES, SPÉCIFIQUES, SECONDAIRES OU CONSÉCUTIFS, RÉSULTANT DE
L'UTILISATION OU DE L'INCAPACITÉ D'UTILISER LE PROGRAMME (Y COMPRIS, MAIS SANS
Y ÊTRE LIMITE, LA PERTE DE DONNÉES, OU LE FAIT QUE DES DONNÉES SOIENT RENDUES
IMPRÉCISES, OU LES PERTES ÉPROUVÉES PAR VOUS OU PAR DES TIERS, OU LE FAIT QUE
LE PROGRAMME ÉCHOUE A INTEROPÉRER AVEC UN AUTRE PROGRAMME QUEL QU'IL SOIT) MÊME
SI LE DIT TITULAIRE DU DROIT D'AUTEUR OU LE PARTIE CONCERNÉE A ÉTÉ AVERTI DE
L'ÉVENTUALITÉ DE TELS DOMMAGES.
FIN DES CONDITIONS
Comment appliquer ces conditions à vos nouveaux programmes
Si vous développez un nouveau programme, et si vous voulez qu'il soit de la
plus grande utilité possible pour le public, le meilleur moyen d'y parvenir est
d'en faire un logiciel libre que chacun peut redistribuer et modifier au titre
des présentes conditions.
Pour ce faire, munissez le programme des avis qui suivent. Le plus sûr est de
les ajouter au début de chaque fichier source pour véhiculer le plus
efficacement possible l'absence de toute garantie ; chaque fichier devrait
aussi contenir au moins la ligne "copyright" et une indication de l'endroit où
se trouve l'avis complet.
une ligne donnant le nom du programme et une courte idée de ce qu'il fait.Copyright (C) [année] [nom de l'auteur.]
Ce programme est un logiciel libre ; vous pouvez le redistribuer et/ou le modifier au titre
des clauses de la Licence Publique Générale GNU, telle que publiée par la Free Software
Foundation ; soit la version 2 de la Licence, ou (à votre discrétion) une version ultérieure
quelconque. Ce programme est distribué dans l'espoir qu'il sera utile,
mais SANS AUCUNE GARANTIE ; sans même une garantie implicite de COMMERCIABILITÉ ou
DE CONFORMITÉ A UNE UTILISATION PARTICULIÈRE. Voir la Licence Publique Générale GNU pour plus
de détails. Vous devriez avoir reçu un exemplaire de la Licence Publique Générale GNU
avec ce programme ; si ce n'est pas le cas, écrivez à
la Free Software Foundation Inc., 51 Franklin Street, Fifth Floor, Boston, MA 02110-1301, USA.
Ajoutez aussi des informations sur la manière de vous contacter par courrier
électronique et courrier postal.
Si le programme est interactif, faites en sorte qu'il affiche un court avis tel
que celui-ci lorsqu'il démarre en mode interactif :
Gnomovision version 69, Copyright (C) année nom de l'auteur
Gnomovision n'est accompagné d'ABSOLUMENT AUCUNE GARANTIE ; pour plus de détails tapez
"show w". Ceci est un logiciel libre et vous êtes invité à le redistribuer en respectant
certaines obligations ; pour plus de détails tapez "show c".
Les instructions hypothétiques "show w" et "show c" sont supposées montrer les
parties ad hoc de la Licence Publique Générale. Bien entendu, les instructions
que vous utilisez peuvent porter d'autres noms que "show w" et "show c" ; elles
peuvent même être des clics de souris ou des éléments d'un menu ou tout ce qui
convient à votre programme.
Vous devriez aussi obtenir de votre employeur (si vous travaillez en tant que
développeur) ou de votre école, si c'est le cas, qu'il (ou elle) signe une
"renonciation aux droits d'auteur" concernant le programme, si nécessaire.
Voici un exemple (changez les noms) :
oyodyne, Inc., déclare par la présente renoncer à toute prétention sur les droits d'auteur
du programme "Gnomovision" (qui fait des avances aux compilateurs) écrit par James Hacker.
signature de Ty Coon, 1er avril 1989 Ty Coon, President du Vice
La présente Licence Publique Générale n'autorise pas l'incorporation de votre
programme dans des programmes propriétaires. Si votre programme est une
bibliothèque de sous-programmes, vous pouvez considérer plus utile d'autoriser
l'édition de liens d'applications propriétaires avec la bibliothèque. Si c'est
ce que vous voulez faire, utilisez la GNU Lesser General Public License au lieu
de la présente Licence.