Programme de Branden Robinson

Introduction

Bonjour chers développeurs Debian.

Le but de ce message est de souligner les raisons pour lesquelles je suis candidats à l'élection du responsable du projet Debian, et de présenter une idée de quelques points spécifiques que je souhaiterais accomplir pendant mon mandat, si je suis élu.

Tout d'abord, une brève introduction biographique. Je m'appelle Branden Robinson ; je suis développeur Debian depuis environ janvier 1998. Mon travail le plus important pour Debian est celui que je fais en tant que responsable des paquets de XFree86, depuis mars 1998. Depuis août 2001, je suis également trésorier de Software in the Public Interest, Inc., l'organisation légale mère de Debian et gestionnaire des avoirs du projet Debian aux États-Unis. À la fin de l'année dernière, j'ai rejoint l'équipe des rédacteurs de la charte de Debian. Je suis un pilier de la liste de diffusion debian-legal, et je participe avec d'autres développeurs à l'examen et à l'analyse des termes et de l'application de diverses licences logicielles, et également de la manière dont elles s'accordent avec les principes du logiciel libre selon Debian. J'ai 28 ans, je travaille comme développeur de logiciels libres, je suis marié et sans enfant.

Des parties de ce programme pourrons vous sembler familières si vous avez lu chacun de mes programmes de responsable du projet Debian des deux dernières années. Comme j'ai déjà été candidat deux fois, sans succès, cette année je me suis demandé s'il était utile de me porter encore candidat, et si ma perception des problèmes et des opportunités de ce projet était largement partagée. Plutôt que d'essayer de deviner la réponse, ou d'engager une discussion informelle avec les gens pour essayer de mesurer cette base commune, j'ai décidé au début du mois de faire circuler un questionnaire aux développeurs Debian via la liste de diffusion debian-vote. Celui-ci, je pense, devrait me fournir des données plus concrètes, bien que non strictement scientifiques, pour travailler. L'expérience a bien fonctionné. J'ai reçu 73 réponses, dont environ 60 venant de développeurs Debian (les autres venaient d'utilisateur de Debian, dont la plupart sont dans la file d'attente du processus du nouveau responsable).

Bien que je n'ai pas fait d'analyse quantitative rigoureuse des résultats du questionnaire, j'ai beaucoup sollicité de commentaires libres dans le questionnaire, et la plupart des personnes interrogées ont eu l'obligeance de les remplir, et ont exprimé très librement leurs opinions. De plus, des thèmes récurrents sont apparus dans les réponses — des thèmes qui comprennent des points que je partage. J'en ai donc conclu qu'un nombre significatifs de développeurs Debian souhaitaient voir le prochain responsable du projet essayer de s'attaquer à certaines questions spécifiques. En conséquence, je me présente à nouveau candidat cette années, et je m'engage à faire ce que je pourrai pour aborder ces sujets.

Le but de ce document est d'identifier les principes et les priorités qui me guident, pas de tracer une marche à suivre dans les plus petits détails. Un responsable du projet a besoin d'être suffisamment souple pour faire face aux problèmes et aux opportunités au fur et à mesures qu'ils surviennent, et qu'il ou elle en apprend plus. Un responsable du projet a besoin de stratégies, mais pas nécessairement d'une recette générique qui puisse s'appliquer à tous les problèmes. Comme je pense que le diagnostique d'un problème a moins de valeur si aucune solution n'est proposée, je suggère des solutions possibles. J'attends avec impatience que les gens intéressés fassent un pas en avant et participent au processus de résolution de ces problèmes. Pour moi, la gestion du projet signifie écouter, puis agir après s'être informé. Si vous pensez que certaines de mes proposition souffrent d'un manque d'information, je vous invite instamment à ne pas perdre de temps et à me mettre au courant.

Certaines des personnes interrogées dans mon sondage sont un peu désenchantées par le système de gouvernance constitutionnel de Debian. Je pense, comme l'année dernière, que le fondement démocratique et constitutionnel de Debian est solide. Notre constitution n'est, quoi qu'il en soit, pas directement applicable à la façon dont sont prises tous les jours les décisions dans le projet. Elle n'est pas non plus, je pense, un instrument de dernier recours. Au lieu de cela, c'est un outil qui convient bien pour résoudre certains types de problèmes, et pour prendre certains types de décisions. Elle convient moins bien pour d'autres. À mon avis, la constitution est bonne pour les choses suivantes : le partage du pouvoir et des responsabilités dans le projet, la résolution de problèmes litigieux importants, et la sollicitation de chaque développeur lorsque c'est approprié (comme pour l'élection du responsable du projet).

Le rôle du responsable du projet est un rôle important. Le responsable du projet Debian est le premier représentant et le porte-parole du projet, aussi bien en interne qu'en externe. Le responsable du projet Debian doit avoir une conscience des défis que rencontre notre projet qui est trop grande pour que tout développeur la surmonte, et il doit essayer d'allouer des ressources pour permettre de triompher de ces défis. En même temps, le responsable du projet doit s'efforcer de maintenir un environnement qui encourage les expérimentations, la résolution de problèmes originaux, et le renforcement et la récompense des esprits volontaires sur lesquels repose tout notre projet. Enfin, le responsable du projet doit être capable d'offrir le « plus beau visage » de Debian à la presse et aux autres personnes et organisations.

Délégation et responsabilité

À mon avis, le problème central — et prépondérant — sur le rôle du responsable du projet Debian est le processus de délégation décrit dans la constitution. Je pense, tout comme l'année dernière, que la délégation est un mécanisme en puissance très important dont le potentiel n'a pas encore été pris en compte de la façon dont je pense qu'il devrait l'être.

Avant tout, je pense que nous avons besoin de délégués du responsable du projet plus visibles. Pour la plupart, les développeurs Debian ne peuvent agir librement qu'en restant dans des limites très étroites. Quoi qu'il en soit, les problèmes plus larges d'administration et de coordination sont souvent négligées ; parfois parce qu'il n'y a personne pour les traiter, et / ou parce que personne n'a de mandat clair pour agir dessus, ou parce qu'il n'y a qu'un unique point qui pose problème, et qu'une seule personne effectue une tâche particulière.

C'est là que je pense que le responsable du projet Debian doit nécessairement agir ; en effet, je considère que c'est peut-être le devoir principal du responsable du projet Debian. Le responsable du projet Debian n'a pas nécessairement besoin d'assumer des responsabilités personnelles et directes des problèmes quotidiens, mais il ou elle devrait plutôt déléguer ses responsabilités et définir de manière claire et raisonnable la façon dont il s'attend à ce qu'elles soient remplies. Cela fait longtemps que le responsable du projet Debian ne peut plus remplir lui-même toutes les tâches administratives ; au lieu de cela, le responsable du projet Debian doit identifier des personnes bien informées, dévouées et de bonne volonté dans le projet pour gérer ces tâches. Le responsable du projet Debian doit aussi suivre ce que font ses délégués et s'assurer qu'ils comprennent bien leurs responsabilités ; pas simplement qu'ils savent ce qu'on leur demande, mais qu'ils savent aussi ce qu'on ne leur demande pas. Parce que le projet est composé de volontaires, il n'est pas raisonnable de faire porter plus de travail sur les épaules d'un délégué qu'il n'est capable d'en fournir. C'est essentiellement de la responsabilité du responsable du projet de reconnaître ces situations et d'agir lorsqu'un délégué est submergé. Toute tâche qui peut tirer parti d'une parallélisation et d'une approche de groupe devrait pouvoir en profiter, tant qu'il est possible de trouver des délégués qualifiés pour effectuer le travail.

D'après moi, et de nombreuses personnes ayant répondu à mon questionnaire, nous n'avons actuellement pas assez de délégués, et en particulier nous n'en avons pas assez dans certains domaines clés de notre infrastructure.

J'aimerais voir une formalisation plus grande du statut des délégués. En première approximation, je crois qu'il devrait y avoir une page sur le site de Debian spécifiquement dédiée aux délégués du responsable du projet Debian : elle devrait les lister, décrire les responsabilités de chacun, indiquer la date à laquelle le mandat de chacun a commencé, et fournir un lien vers une page où chaque délégué (ou chaque équipe) pourrait poster des brèves et des informations, lorsque c'est possible. Les délégués devraient être directement impliqués à la définition de leurs propres standards et responsabilités ; ce n'est pas seulement juste vis à vis des bénévoles, mais cela devrait aussi permettre au responsable du projet Debian et aux délégués d'avoir un bon moyen de communication. Les meilleurs buts sont ceux que nous pouvons déterminer nous-même. Bien que le responsable du projet Debian ne puisse pas s'assurer tout seul que chacun atteint son but, il ou elle peut au moins développer une bonne connaissance des points faible et des points forts du projet, et solliciter des volontaires pour renforcer les points faibles.

Autres problèmes

Il y a d'autres choses que j'aimerais faire pendant mon mandat de responsable du projet Debian, mais elles reviennent toutes à ce que j'ai exposé ci-dessus.

Conclusion

Merci de votre attention. Je vous remercie de tout commentaire sur mon programme, et je vous encourage vivement à voter lors des prochaines élections.

Réfutation

Le secrétaire du projet a donné aux candidats l'opportunité de réfuter les programmes des autres candidats. Voici ce que je pense que chacun d'eux.

Je ne vais pas conclure sur une prophétie rhétorique sur le destin malheureux ou le manque d'à propos pour le projet si un autre candidat est élu, car je ne pense pas que soit le cas. Je ne vais pas non plus sous-entendre que personne d'autre n'est capable d'être « un responsable franc et efficace », pour citer l'un des programmes de l'année dernière. Je vais plutôt demeurer sur mon analyse des forces et des faiblesses de Debian, des priorités que je fixe, de mes articles et de mon expérience. J'invite instamment les votants à prendre ces facteurs en considération pour chacun des candidats, à les peser avec attention, et à prendre la meilleure des décisions possibles. J'espère que vous partagez mes visions et mes buts, que je vous inspire confiance, et que vous pensez que je servirai mieux le projet Debian l'année prochaine.

Merci encore de votre attention, et de ce que vous faites pour rendre le projet Debian un endroit si excitant.