Programme de Jeroen van Wolffelaar

Je m'appelle Jeroen van Wolffelaar et j'ai actuellement 24 ans. Je suis étudiant en informatique à l'université d'Utrecht, aux Pays-Bas. Pendant une année complète, j'ai été membre à temps complet du bureau de mon association des étudiants, A-Eskwadraat. Je suis un contributeur actif de Debian depuis la fin de l'année 2003, et je suis un développeur Debian depuis le dernier jour de l'année 2004. J'ai été particulièrement impliqué dans l'assurance qualité (lintian, MIA et d'autres domaines), et je suis membre de l'équipe en charge du FTP depuis environ un an.

Pourquoi je suis candidat au poste de projet, et comment je compte m'y prendre

Même si je préfère normalement écrire du code ou maintenir des paquets, ou plus généralement travailler sur des questions techniques, je me sentais de concourir pour le poste de chef de projet cette année. J'aime beaucoup le projet Debian : principalement pour son excellence technique, et car il permet à tout le monde de contribuer à un système d'exploitation libre avec beaucoup de personnes intéressantes et très compétentes techniquement. Cependant, j'ai ressenti quelques problèmes à résoudre dans le projet, et je veux m'en occuper. La plupart d'entre vous savent que l'année dernière, j'ai lancé l'équipe de direction du projet en décembre 2004, principalement car je pense qu'une équipe serait plus appropriée qu'un individu unique pour s'occuper des problèmes sérieux qui à mon avis doivent absolument être résolus. Je veux continuer cela, mais maintenant à la tête d'une telle équipe.

Branden ayant été élu l'année dernière, j'ai pu, grâce à ma position privilégiée, être témoin d'un grand nombre des tâches attribuées au chef de projet. J'ai appris beaucoup pendant cette année, et j'ai noté les choses qui ont marché et celles qui ont échoué. Comme je l'ai expliqué dans l'annonce initiale de l'équipe de direction de projet, la mise en place de l'équipe « Scud » a été inspirée d'un grand nombre de types d'organisation. Une chose importante que j'en ai retirée est que pour faire fonctionner une telle équipe efficacement, il faut que tous les membres soient impliqués dans ce qui se passe (ou au moins informés), que l'emploi du temps soit constamment mis à jour, et s'assurer que toutes les tâches attribuées soient réalisées. Je crois vraiment que les opportunités qu'une équipe de direction offre ont été au final pas complètement saisies. J'ai l'intention de faire mieux en m'assurant, aidé de l'expérience tirée de l'année écoulée, d'impliquer l'équipe entière dans les actions du chef de projet, et maintenir l'emploi du temps pour les choses que je veux faire. Je m'assurerai que cet emploi du temps (basé sur les éléments de ce programme ou sur toutes les choses qui tomberont plus tard) est suivi, en comblant moi-même tous les déficits de l'équipe.

L'équipe n'a pas encore été définie, les développeurs souhaitant aider dans les domaines généraux ou dans l'un des domaines spécifiques peuvent m'envoyer un courriel en privé. Je publierai dans environ deux semaines les membres de l'équipe que je compte proposer, ou juste avant que les votes ne commencent.

Je détaillerai publiquement quatre fois ce que le chef de projet et l'équipe de direction font, soit environ tous les trois mois, par une discussion en ligne suivie d'un courriel à debian-devel-announce pour résumer la réflexion et annoncer les changements possibles dans les objectifs principaux.

Éléments que j'aborderai

Debian est un projet hautement distribué, fonctionnant en réseau. Il excelle quand les gens travaillent ensemble directement sur des problèmes techniques qu'ils aiment résoudre. C'est la nature du projet Debian, et dans le meilleur des mondes, le chef de projet ne devrait pas être impliqué. Cependant, certains problèmes dans le projet doivent être abordés.

Tous sont liés à la communication.

Communication

Debian doit se concentrer sur les performances techniques dans le logiciel libre. Pour ce faire, une communication fluide est nécessaire à la fois au sein du projet et en dehors : envers les utilisateurs, les contributeurs potentiels, et envers les développeurs Debian. Un climat amical et productif est très important, car il n'empêche personne de faire du bon travail. En outre, la communication externe est également importante, à la fois pour permettre aux utilisateurs d'évaluer Debian au meilleur de ses capacités, et au monde en général au travers des médias d'entendre parler de Debian.

Puisque les développeurs Debian sont par nature plus intéressés par le côté technique, la communication peut facilement être mise de côté. Je présente ci-dessous les domaines dans lesquels j'aimerais voir la communication améliorée, et comment je compte y parvenir.

Communication entre les contributeurs Debian

Le problème principal que nous rencontrons actuellement est le gaspillage énorme de temps passé à des discussions non productives sur les listes. Ceci empêche les gens de réellement travailler, ou pire, les fait déserter nos listes centrales. Le problème encore plus important avec cette situation est que certaines personnes en arrivent même à quitter le projet Debian. De nombreux exemples de départ ou de personnes ne rejoignant pas le projet pour cette raison existent. Cela doit être amélioré. Pour un projet comme Debian, il est essentiel d'avoir une liste comme debian-devel avec la grande majorité des contributeurs réguliers, plutôt que la situation actuelle où beaucoup de ces derniers ne sont pas inscrits à cette liste pour ces raisons.

Je pousserai l'adoption d'un code de conduite. Je pense fortement que les listes de diffusion devraient pouvoir proposer un forum pour des discussions techniques productives, où l'on peut poser des questions et obtenir un résultat raisonnable. Si certaines personnes ne sont pas capables de contribuer et gênent les discussions, quelque chose doit être fait. Si les pressions exercées par d'autres n'arrangent rien, cela pourrait inclure des choses comme des reports dans les envois, la modération de certaines personnes, et dans des cas extrêmes, l'interdiction d'utiliser des listes de diffusion. Je travaillerai avec l'équipe en charge des lites pour voir où elle peut faciliter cela, ou s'il faut une nouvelle équipe pour la modération.

Je vais également continuer à chercher d'autres méthodes pour structurer les discussions. Voyez par exemple mon initiative pour tenir des sondages non formels pour évaluer l'opinion des développeurs.

Communication envers les contributeurs Debian

En priorité, contribuer à Debian devrait être amusant et encourageant. Je piocherai donc deux fois par semaine quelques éléments intéressants dans Debian qui en valent la peine, et j'inviterai quelqu'un à écrire un court article à ce sujet, et à l'envoyer sur une liste de diffusion générale. Je le ferai également moi-même. Avec ces « rapports de l'intérieur », j'espère que les contributeurs de Debian seront plus au courant de tout ce qui se passe dans le projet, et que les gens seront plus attentifs à la quantité de choses intéressantes au sein du projet.

Communication envers les utilisateurs

Debian a de nombreux utilisateurs, et beaucoup d'entre eux ont besoin d'aide à un certain moment. L'aide doit être accessible et amicale. Tout type de question devrait pouvoir être posé sans hostilité. Je continuerai de faire attention à cela.

J'encouragerai une utilisation plus importante du wiki officiel, chercherai des méthodes pour s'assurer que le canal IRC #debian est une place agréable pour obtenir de l'aide. Je vais également regarder si certains types de forums comme forums.debian.net, que j'ai lancé il y a un certain temps, pourraient devenir une ressource officielle du projet en plus de l'offre actuelle, en le dirigeant spécifiquement vers les utilisateurs débutants de Debian.

Améliorer la transparence des équipes en charge de l'infrastructure

Il y a des problèmes (ressentis ou réels) au niveau de la communication avec certaines équipes en charge de l'infrastructure. De plus, leur façon de fonctionner est souvent très peu accessible. Cela est compréhensible du point de vue des équipes, car écrire de la documentation est souvent ennuyeux. Je travaillerai à l'obtention de tâches pour les équipes de l'infrastructure et de méthodes pour mieux documenter (sur www.debian.org), et j'aiderai ces équipes pour que la méthode préférée pour les contacter soit réactive, et/ou qu'il y ait au moins une liste de diffusion où les gens peuvent poser des questions et être potentiellement aidés par des personnes intéressées — un bon exemple serait la liste de diffusion debian-security, où tout le monde peut poser des questions et des personnes qui ne sont pas membres de l'équipe de sécurité peuvent aider au cas où la question ne nécessite pas absolument la réponse d'un de ces membres.

Agir comme un médiateur

Comme partout où les humains collaborent, il peut y avoir des désaccords. Parfois, cela peut atteindre des niveaux tels que cela gêne la coopération, ce qui est mauvais. À chaque fois que je remarquerai cette situation ou qu'une telle situation me sera signalée, je trouverai la meilleure personne possible (y compris moi-même) pour agir en tant que médiateur. Nous avons le comité technique pour les désaccords techniques, mais rien de similaire pour les désaccords sociaux. J'étudierai la mise en place d'une telle équipe semblable au tech-ctte à cette fin.

Plus de visibilité dans les médias

Debian n'apparaît que rarement dans les médias, alors que plein de choses intéressantes se passent. Je vais démarcher activement la presse, tout en travaillant étroitement avec notre contact pour la presse, afin que le projet soit plus visible dans les médias. Je vais essayer d'améliorer ma présence aux différentes conférences et rencontres, et solliciter des invitations pour venir parler de Debian à de telles rencontres.

Les choses auxquelles je ne toucherai pas

Beaucoup de domaines de Debian fonctionnent parfaitement pour le moment. Je n'y interviendrai donc pas. J'ai confiance en les objectifs de l'équipe en charge de la publication de Etch à la fin de cette année, le comité technique fait du bon travail, tout comme notre secrétaire de projet.

Pourquoi me choisir ?

J'aime travailler sur Debian, et j'aimerais travailler avec beaucoup de personnes pour m'assurer que travailler sur Debian reste agréable, et même devient de plus en plus amusant. Je joue collectivement, et je chercherai fortement et souvent des conseils et j'engagerai des discussions pour savoir comment atteindre au mieux cet objectif. Avec vous tous, j'espère que mon mandat de chef de projet sera une expérience amusante pour le projet et pour moi-même.

Résumé

Je vais :

Réfutation

Tout d'abord, je suis content de voir qu'il y a tant de bons candidats.

Steve McIntyre

Steve est une personne sociable, avec qui il est bon de travailler. Je lui ai parlé à de nombreuses occasions, à propos de Debian en général, et je pense que nous partageons les mêmes motivations pour le poste de chef de projet et les choses que nous voudrions corriger. Si l'un de nous est élu chef de projet, j'espère et j'attends à ce que nous puissions coopérer sur certains points.

Concernant la question des nouveaux responsables, je pense que le gros problème pour le moment est le manque de gestionnaires de candidature. Comme certaines expérimentations récentes l'ont montré, même si cela peut proposer un meilleur processus pour les nouveaux responsables, cela prend encore plus de temps pour les gestionnaires — une ressource pourtant précieuse. Je me demande comment Steve compte résoudre ce problème.

Si Steve devenait le chef du projet, j'espère qu'il aura suffisamment de bande passante pour les questions qu'il a promis de résoudre. La flexibilité est un point essentiel pour un chef de projet ambitieux.

Anthony Towns

Anthony est un excellent développeur Debian, en particulier dans le domaine technique. Je pense que c'est là où il excelle.

Je pense que les objectifs définis sont les bons, et je serais certainement très heureux avec plus de vitalité, un meilleur recrutement et une direction plus claire (lisez le programme d'AJ pour voir à quoi je fais référence).

En ce qui concerne le premier élément, la vitalité, je crois que la meilleure façon d'y arriver est de s'assurer que les gens croient en Debian, et qu'il y a une base plus productive sur laquelle les gens peuvent travailler. Ce sont les gens qui doivent faire en sorte que cela se produise. Je pense que l'inspiration est meilleure en montrant mieux les choses bonnes et intéressantes qui se passent chez Debian, que ce soit à nous-mêmes ou aux autres, et en proposant quelque chose à quoi se rattacher (en montrant les choses excellentes).

Un certain nombres de questions qu'Anthony a mentionnées « nécessitent, ou même découlent de pouvoirs magiques du chef de projet ». C'est mon inquiétude avec sa proposition de méthode pour avoir plus de vitalité : on ne peut rien résoudre magiquement, même en tant que chef du projet. Il serait non seulement impossible d'y arriver en raison de contraintes de temps, mais aussi, en tant que chef du projet, il faut s'assurer que les conditions sont rassemblées pour faire de grandes choses, plutôt que tout faire soi-même — vous n'avez pas besoin d'être chef de projet pour cela, et ce n'est pas son rôle non plus.

En ce qui concerne le second élément, le recrutement : je pense qu'il est important d'avoir une certaine quantité de sang neuf dans Debian pour les raisons listées par Anthony. Encore une fois, cependant, je ne suis pas d'accord sur la façon d'y arriver. On ne peut pas forcer les gens à venir, mais plutôt s'assurer que Debian est un endroit où de grandes choses se produisent et que ces personnes viennent d'elles-mêmes. J'étais au FOSDEM le week-end dernier, et partout où je regardais, les gens portaient des t-shirts Debian achetés à notre stand. C'est vraiment très bien, et en s'assurant que Debian soit vu comme un endroit ou des développements nouveaux et intéressants ont lieu, nous pourrons alors effectivement attirer plus de développeurs. Je suis un peu surpris en voyant ce qu'Anthony propose de faire ici, comment il veut faire un meilleur recrutement. Obtenir la démission de personnes plus facilement ne créent pas automatiquement de nouvelles personnes pour faire le travail.

Andreas Schuldei

Andreas est un grand leveur de fonds, et passe beaucoup de temps à s'assurer que les Debconfs aient lieu. Cela est très apprécié. Lorsqu'il commence quelque chose, il n'abandonne pas facilement. J'espère voir Andreas continuer à faire cela l'année prochaine, en fonction des résultats de l'élection.

Je ne pense pas que les équipes soient la solution magique à tout. C'est une forme d'organisation très profitable, mais cela demande également de l'organisation. Obliger tout à devenir de « petites équipes » ne sera pas productif.

Je ne comprends pas vraiment comment Andreas compte atteindre ses objectifs ambitieux, tels que des « publications plus fréquentes et plus régulières » — notre gestionnaire de publication, Steve Langasek, a déclaré qu'il ne souhaiterait plus être gestionnaire s'il y avait des publications plus fréquentes que tous les 18 mois. Une équipe chef du projet devrait à mon avis être une aide pour être plus efficace à atteindre les objectifs fixés plutôt qu'être un objectif elle-même. En outre, pour le poste de chef de projet, il faut avoir une idée pour résoudre les questions que l'on soulève, la seule formation d'une équipe ne servira à rien.

Bill Allombert

Je ne connais pas très bien Bill, nous n'avons jamais eu l'opportunité de travailler directement ensemble, donc je ne peux pas en dire beaucoup.

Je pense que ce dont nous avons besoin maintenant est d'un chef de projet qui a la volonté de résoudre quelques-unes des questions actuelles, principalement liées à la communication. Pour les désaccords entre les développeurs, nous avons déjà le comité technique, et je ne vois pas vraiment pourquoi le chef du projet devrait considérer ces questions comme de son ressort. Je pense qu'il est très important, en particulier pour le chef du projet, de représenter Debian à l'extérieur, et je serais déçu de voir cette tâche déléguée.

Je voudrais plus de clarifications sur ce qu'il veut exactement atteindre, et comment il compte s'y prendre. Penser globalement, c'est bien, mais je ne vois par exemple rien de concret dans ses points d'action.

Ari Pollak

Je n'aime personnellement pas les chats, et je pense qu'il serait contre-productif de laisser Debian dirigé par des chats. Tout d'abord, les chats sont plus intéressés par la chasse aux souris (des choses dont peu de monde pourrait se passer dans Debian, même si je n'utilise que rarement la mienne) que de chasser les bogues (mon expérience limitée me fait dire que les chats les fuient). Ensuite, les chats sont bien connus pour leur très haute estime d'eux-mêmes, et demandent beaucoup d'attention — et je ne pense pas que nous ayons besoin de quelqu'un qui demande tant d'attention.

Jonathan Walther

Sans commentaire