Programme de chef du projet Debian de Steve McIntyre, 2008

Introduction

Je suis développeur Debian depuis octobre 1996. J'ai rejoint le projet à l'origine pour maintenir la version Debian de mikmod. J'étais alors le développeur amont et je souhaitais que la version Debian marche bien aussi. À cette époque la procédure de nouveau mainteneur était plus simple qu'aujourd'hui : j'ai installé Debian, puis, deux jours après, j'envoyais un courriel à Bruce Perens avec une clef PGP et lui demandais une accréditation. Il m'a répondu immédiatement avec tous les détails pour ouvrir le compte — j'étais admis !

À partir de ce moment-là, j'ai travaillé sur un grand éventail de paquets, certains lourds et d'autres moins. C'est au sein de l'équipe debian-cd que j'ai réalisé le travail probablement le plus notable pour Debian : j'y ai développé le logiciel debian-cd lui-même, puis j'ai utilisé le même logiciel pour créer les CD officiels (maintenant les DVD) qui accompagnent chaque version de Debian. J'ai été impliqué dans la création de CD de toutes les versions majeures et intermédiaires depuis Hamm.

J'héberge deux de nos serveurs d'empaquetage (buildd) (ball et toffee) et contribue à deux autres (cats et grieg) par un travail d'administrateur local. J'entretiens aussi mon propre petit parc de machines couvrant la majorité des architectures. Cela m'aide à déboguer les problèmes sur mes paquets, et j'ouvre aussi des comptes à d'autres développeurs Debian quand c'est utile.

J'ai été candidat à l'élection de chef du projet Debian ces deux dernières années, finissant en seconde position en 2006 et 2007 à chaque fois avec un faible écart. En 2006, Anthony Towns m'a invité à accepter un nouveau rôle de délégué Debian « 2IC » (second in charge ), c'est-à-dire d'assistant du chef du projet. J'ai accepté, et cette année je l'ai aidé dans certaines des charges du chef du projet Debian, en m'occupant de la correspondance, en représentant Debian devant la presse et lors de divers rassemblements du logiciel libre.

Objectifs

L'essentiel de ce programme vous sera familier, car il est largement basé sur ce que je disais l'année dernière à la même époque et l' année précédente. La plupart des choses sur lesquelles je souhaite travailler dans Debian n'ont pas changé depuis : ce sont des problèmes bien connus, des questions qui nous touchent depuis longtemps. Les deux principales que je vois sont :

La communication à l'intérieur du projet

C'est un cauchemar permanent ; aussi loin que je m'en souvienne, les candidats au poste de chef du projet ont toujours promis de travailler à l'amélioration de la communication au sein du projet. Il y a plusieurs domaines où la communication a été problématique dans le passé. Quelquefois, les efforts du chef du projet Debian ont pu aider à arranger les choses, mais le plus souvent, il n'y a pas eu d'amélioration visible.

Des nouvelles simples et régulières des différentes équipes, sur leur état au sein du projet, peuvent ici jouer un grand rôle. Également, des comptes-rendus réguliers du chef du projet sont nécessaires pour être sûr que la communauté Debian est bien consciente de ce qui est dit et fait en son nom. Même si une partie des comptes-rendus ne fait que dire « désolé, j'ai été pris par ma vraie vie et je n'ai pas pu faire grand-chose », simple confirmation que ces emplois ne sont pas inoccupés, c'est mieux que rien. Je souhaite encourager ces mises au point, et si je suis élu, je m'engage à diffuser régulièrement des informations du chef du projet Debian.

Finalement, je suis convaincu que plus nous parlons de ce que nous faisons, plus d'autres seront motivés pour nous aider sur ces tâches. Un projet vivant, ouvert, sympathique dépend de l'introduction régulière de sang neuf pour travailler avec nous. Faisons en sorte que cela soit plus facile !

Travailler efficacement ; demander de l'aide

Dans le prolongement du point précédent : un autre volet des tâches du développeur Debian est de travailler efficacement, à la fois sur ses propres paquets et sur le projet considéré comme un ensemble. Cela comprend des choses simples comme de gérer les bogues de ses paquets en temps opportun, mais aussi des choses plus importantes comme penser aux conséquences des modifications sur le calendrier des publications. Travailler efficacement ce n'est pas seulement important pour sa propre satisfaction ; cela a aussi un impact majeur sur le temps qu'il nous faut pour publier une nouvelle version et sur le ressenti des utilisateurs de Debian.

À mon avis, un élément clé pour un travail efficace est l'honnêteté. On peut tous manquer de temps pour remplir les tâches que nous avons promis d'accomplir. Après tout, la vraie vie a la fâcheuse habitude d'empiéter sur ce que nous appelons notre temps « libre ». Tant qu'on ne laisse pas les choses prendre trop de retard, on peut faire face et continuer à contribuer. Mais à un certain moment, il faut être honnête avec soi-même et accepter l'idée qu'on ne peut pas continuer à faire le travail sur lequel on s'était engagé. C'est une chose difficile à faire, mais dans une communauté conviviale où tout le monde travaille avec les mêmes objectifs, il ne devrait pas y avoir de honte à demander de l'aide.

De manière plus générale, des procédures existent pour que les développeurs Debian quittent temporairement le projet si la vie réelle les submerge, puis le rejoignent quand leur situation évolue. Encore une fois, il n'y pas de honte à le faire – nous devrions juste nous réjouir de reconnaître toutes les contributions que les gens ont données au logiciel libre quand ils le pouvaient. Mais, pourtant, beaucoup de gens ne suivent pas cette voie, mais plutôt sont juste « portés disparus ». Cela peut prendre du temps avant de retrouver les responsables Debian qui se sont simplement retirés du projet.

Comment corriger cela, ou « faire ce qu'il y a à faire »

Je veux voir des améliorations apportées là où on en a vraiment besoin. Il y a des cas où la communication est absente, ou bien où les gens et les équipes peuvent ne pas travailler aussi efficacement qu'ils le souhaiteraient ou qu'il le faudrait. Dans ces circonstances, je veux aider et encourager les personnes impliquées à apporter ces améliorations. Si ce n'est pas suffisant, on peut avoir besoin d'actions plus résolues.

Et cela vaut pour tout le mode, aussi bien sur le plan individuel que pour le projet. C'est parfois trop facile de laisser les opposants systématiques nous freiner ou nous décourager de travailler sur les projets qui nous intéressent. Si des gens ne contribuent pas, il faut leur demander de le faire. Et s'ils ne veulent pas aider, il faut les ignorer et trouver d'autres volontaires. Gardons Debian telle qu'elle doit être – une grande communauté florissante de personnes ayant plaisir à travailler ensemble sur des objectifs communs.

Pourquoi voter pour moi ?

Je crois que je peux faire du bon travail comme chef du projet Debian grâce aux qualités suivantes :

Expérience

Je suis développeur Debian depuis plus de onze ans. J'ai fait beaucoup de travail d'empaquetage, j'ai vu Debian beaucoup évoluer pendant ce temps, et je me suis impliqué dans tout un tas de débats divers. En ayant travaillé comme 2IC, cela signifie que je connais déjà ce que le travail de responsable du projet Debian entraîne, et je suis heureux de pouvoir faire ce travail.

Organisation

Au-delà de l'empaquetage, j'ai fait pas mal de travail pour promouvoir Debian. J'ai organisé des stands Debian dans de nombreuses présentations et expositions ces dernières années. J'ai été un administrateur et un parrain pour Debian au sein du Google Summer of Code deux années de suite et j'espère pour une troisième : croisons les doigts ! J'ai mené l'équipe de parrainage de Debconf 7 (et suis en train de le faire pour Debconf 8), ce qui veut dire que je suis allé parler à toute sorte de sociétés et autres organismes pour promouvoir Debian et leur demander de nous soutenir publiquement. Toutes ces activités m'ont fait prendre conscience de ce que sont Debian et ses objectifs.

J'ai déjà une sérieuse expérience de la gestion de l'ingérable, y compris l'organisation des déplacements de groupes aux Debconf, FOSDEM et autres manifestations. Je suis le trésorier actuel de l'association Debian UK, et j'anime la liste de diffusion debian-uk.

Sociabilité

Je suis un programmeur, ce qui veut dire que j'ai des opinions tranchées sur plein de sujets (*grand sourire*). Malgré cela, je crois que je suis honnête, en général accessible et qu'il est facile de travailler avec moi. Je suis un bon communicant et un bon négociateur et, ces dernières années, je me suis fait beaucoup d'amis dans le projet Debian et, plus largement, dans la communauté du logiciel libre.

Résumé

J'ai abordé quelques problèmes ici qui, j'espère, ne sont pas inconnus pour la majorité d'entre nous. Je dois aussi reconnaître le fait que le chef du projet n'a pas généralement le pouvoir d'imposer simplement les changements qu'il ou elle juge bons. Le mieux que le chef du projet Debian puisse faire est de nous encourager à nous améliorer, parfois par la discussion et le débat et parfois en montrant l'exemple. Je ne prétends pas être parfait, mais je crois que je peux nous aider à atteindre certains des objectifs que j'ai listés ici.

Merci d'avoir pris le temps de lire mon programme, et j'espère que vous m'apporterez votre soutien pour atteindre mes objectifs.

Réfutation

À nouveau, je crois que cette année nous avons une sélection de bons candidats. Bien qu'il y ait moins de candidats que ces dernières années, nous avons probablement des choix meilleurs que jamais. J'aimerais être chef du projet Debian (bien sûr, sinon, je ne me serais pas présenté !) mais je serais aussi assez heureux de voir toute personne compétente élue. Je ne vais pas me lancer dans une critique stupide des deux autres candidats, mais voici ce que je pense d'eux et de leur programme :

Raphaël a une longue histoire de contribution à Debian, dans beaucoup de domaines (alioth, debian-cd, dpkg, etc.) Il pousse (à nouveau !) pour une équipe chef du projet Debian. Je pense que cela pourrait être une idée réalisable, mais je ne suis pas convaincu à 100 % que c'est le meilleur projet. Je suis plutôt enclin à voir le chef du projet Debian déléguer des tâches en fonction des besoins à des gens ayant l'expertise nécessaire plutôt qu'à une petite équipe constituée à l'avance. Au-delà de cela, je pense que ses idées de projets, auxquels le chef du projet Debian pourrait participer, sont solides. S'il est élu, je serai heureux de travailler dessus avec lui, lorsque ce sera possible.

Marc est un autre développeur Debian bien connu et vraiment respecté qui travaille actuellement efficacement au sein de l'équipe de publication. Il peut ne pas avoir été proche du projet aussi longtemps que Raphaël ou moi, mais a vu et fait suffisamment pour bien sentir comment Debian fonctionne (et, bien sûr, les domaines où elle peut mieux fonctionner). Dans la liste des améliorations qu'il aimerait réaliser, on ne trouve que des choses raisonnables et bonnes à faire, mais je n'y vois pas de sujet majeur.