Programme de chef du projet Debian

Neil McGovern

Introduction

Bonjour à tous,

Pour ceux qui ne me connaissent pas, après un long passé dans Debian dans plusieurs équipes à différentes places, j’ai décidé de me présenter comme chef du projet Debian.

Activités pour Debian

Ayant beaucoup fait pour Debian, c’est difficile de tout me rappeler et d’en faire toute la liste, mais suit un bref aperçu de la grande variété de domaines auxquels j’ai participé.

J’ai d’abord débuté mon engagement dans Debian en 2003 en empaquetant un client de blog nommé « Drivel ». À ce moment-là, j’ai sollicité le statut de DD et après trois responsables de candidature, j’ai obtenu mon inscription en 2005. Depuis lors, je me suis impliqué dans une large variété de domaines de Debian.

Équipe de publication, Responsable des publications
Je suppose que la plupart des gens me connaissent depuis mon passage dans l’équipe de publication, et plus tard comme responsable des publications pour trois versions d’affilée : Lenny, Squeeze et Wheezy.
Attaché de presse
Je suis actuellement un des attachés de presse de Debian, répondant aux enquêtes de la presse qui nous contacte occasionnellement, plutôt que de s’adresser directement au chef de projet.
Secrétaire adjoint
Depuis 2008, j’ai servi comme assistant au secrétaire du moment, Manoj, Bdale comme secrétaire remplaçant, et plus tard à Kurt, aidant à la rédaction des résolutions générales et fournissant des points de vue sur l’interprétation de la Constitution pour leurs légalités.
DebConf
Je me suis impliqué dans l’équipe d’organisation de DebConf en 2006 à Mexico, construisant le principal site web de DebConf, et ensuite en co-organisant DebConf 7 à Édimbourg, en Grande-Bretagne. J’étais encore impliqué dans l’équipe de parrainage pour DebConf 8.
Membre du bureau SPI et secrétaire
J’ai d’abord été élu au bureau de Software in the Public Interest en 2006, et ai continué jusqu’en 2009. SPI est la couverture légale qui abrite Debian aux États-Unis, et qui possède la majorité de ses actifs.
Groupe de politique pour webapps-common
Je suis l’un des auteurs de la tentative de définir une ligne de conduite commune pour empaqueter des applications web dans Debian. Le brouillon était presque terminé alors, mais souligna les besoins différents des développeurs amonts et de Debian quand vînt le moment d’empaqueter les applications web, un problème qui dure encore.
Administrateur du Google Summer of Code
Pendant deux saisons, j’ai géré le projet du GSoC pour Debian, aidant les étudiants à trouver un parrain.
Responsable de candidature (AM)
Peut-être dû au temps qu’il m’a fallu pour parvenir à être NM, j’étais motivé pour être AM moi-même, et je le fus pour quelques postulants. Cependant alors, la charge de travail était énorme pour un AM et je suis content de voir que cela s’est beaucoup amélioré.
Équipe de sécurité de testing
L’équipe de sécurité de testing a été créée pour aider une prise en charge de sécurité d’un certain niveau dans la version testing de Debian. Cela implique une analyse des problèmes dans unstable, et l’établissement d’outils de suivi de sécurité, ainsi qu’une révision des paquets et la publication d’avertissements pour des problèmes non répertoriés.
Vêtements pour Debian GB
Pour finir, j’ai conçu un certain nombre de dessins de t-shirts qui peuvent être reconnus par un certain nombre de personnes qui lisent ceci, ou simplement moi dans un kilt Debian !

Autres activités

Je travaille pour Collabora qui est une société de conseil en logiciels à source ouvert, avec des bureaux dans le monde entier. Je suis le directeur technique, faisant en sorte que notre grande équipe de consultants soit heureuse et travaille sur des projets gratifiants, contribuant au logiciel libre.

Participant à la vie politique, j’ai été conseiller municipal pour la ville de Cambridge de 2008 à 2012, et aussi dans le bureau de l’Open Rights Group, une organisation basée en Grande-Bretagne qui travaille pour préserver les droits numériques et les libertés en faisant campagne sur les problèmes de droits numériques. Je suis aussi membre du « Network Operators Committee » sur OFTC et un intervenant régulier sur les canaux en rapport avec #debian.

Debian — Notre vision commune

D’où sommes-nous issus

Le projet Debian existe depuis longtemps. À l’origine, nous trouvons un simple concept : « le système d’exploitation universel », qui au cours des 20 dernières années a légèrement changé pour être ce qu’il est maintenant. Quelques traditions d’origine demeurent le cœur de notre projet, tandis que d’autres ont changé pour s’adapter à la plus large communauté du logiciel libre. Ce n’est pas une mauvaise chose — lorsque nous avons débuté, la large communauté du logiciel libre n’existait pas — Debian a fondé et engendré cet écosystème. Cependant des caractéristiques majeures demeurent fondamentales pour le projet.

Un dévouement pour l’excellence technique
Quoi qu’il en soit, Debian prend les décisions techniquement correctes. Nous n’esquivons jamais cela, nous nous y cramponnons.
Nous sommes une distribution communautaire
Debian n’est pas, et ne sera jamais, contrôlé par une figure ou une puissance centrale. Notre force provient des personnes mêmes qui travaillent pour le projet, celles qui consacrent leur temps et leur savoir-faire pour rendre Debian la meilleure qu’elle puisse être.
Nous intégrons
Grâce à la politique Debian, nos logiciels fonctionnent de concert. Grâce à notre assiduité, nous avons des mises à niveaux plutôt que des réinstallations. Grâce à notre savoir-faire, Debian simplement fonctionne.
Nous faisons attention à la liberté des logiciels
Le « Debian Free Software Guidelines » est l’âme de notre croyance. Il nous confère le pouvoir de rendre le monde meilleur.
Nous prenons soin de nos utilisateurs
Sans personne pour utiliser Debian, nous n’avons aucun but. Il n’existe aucun intérêt à produire un système d’exploitation académique qui ne puisse être utilisé par des gens bien réels, tous les jours.

Ces concepts essentiels existent depuis des années. Après tout, il y a bien une raison pour que Mike aime Debian.

Où en sommes-nous

37500 paquets, 12 architectures, 3000 contributeurs, 144 distributions dérivées. Debian n’a jamais été aussi importante. Mais on peut se demander : est-ce que nous tendons vers nos buts primordiaux ? Je réponds avec un énergique oui.

Nous avons eu des discussions et des inquiétudes à propos du problème du système d’initialisation, et bien qu’il existe un large consensus sur la voie à suivre, c’est plus calme que par le passé. Ce n’est peut-être pas évident, mais il n’y a eu aucune expulsion, ni vote de révocation du DPL, ni divergences de Debian. Je crois que c’est notre excellence technique qui nous permet de continuer à travailler ensemble.

En tant que communauté, nous cherchons à travailler ensemble. Il demeure des questions pour savoir comment le faire ; les besoins disparates des empaqueteurs et faire en sorte que nous nous dirigions vers un système commun qui fonctionne pour chacun de nous sont parfois en conflit. Une chose dont nous devons nous souvenir est que Debian est un projet de bénévoles. Personne ne peut être obligé de travailler sur un point particulier, et nous comptons sur les autres pour produire les parties de la distribution que nous n’aimerions pas faire ou que nous ne pourrions pas faire seul.

Nos distributions sont parfaitement testées, et s’intègrent mutuellement. Cependant, du fait que Debian grossit, ce but devient de plus en plus difficile à tenir. Un grosse partie du bon travail provient de ceux qui ont une vision étendue de Debian, et qui ne regardent pas seulement leurs paquets.

Nos équipes centrales travaillent généralement bien, mais peuvent susciter des critiques pour chercher à remplir leur rôle. Elles manquent aussi de volontaires, mais trouver des personnes intéressées et ayant de l’expérience dans leurs fonctions est difficile.

Nous avons réussi à publier une distribution approximativement tous les deux ans pour les quatre dernières, fournissant une plateforme pour nos utilisateurs. Pour certains, cela est trop lent. Pour d’autres, c’est bien. Nous avons prévu de publier un calendrier pour donner une visibilité pour la prochaine publication de version, et permettre aux contributeurs de savoir ce qui est en cours, et ce qu’ils peuvent attendre, mais il reste toujours le problème de la durée de la période de gel.

Où nous allons

Je suis épouvantable dans mes prédictions, mais une chose que je voudrais prédire est que Debian demeurera toujours d’actualité pour la communauté. Nous sommes passés de gens qui utilisent Debian directement à certains qui utilisent nos distributions dérivées, mais je ne suis pas persuadé que le nombre brut montre un exode massif de Debian, plutôt qu’il montre une affluence de personnes qui n’ont jamais utilisé auparavant un système d’exploitation libre. C’est une chose que nous semblons avoir pleinement accepté, mais cela ne signifie pas que nous devrions être simplement une base pour la construction d’autres distributions, et n’être pas utile dans notre propre façon de faire.

Nous devons nous assurer de pourvoir aux besoins de nos utilisateurs, et ils sont des millions. De ceux utilisant le dernier logiciel dans unstable, à ceux qui veulent une distribution impénétrable qui puisse être utilisée sur les serveurs, suivre les mises à jour, et ne plus s’en occuper. La taille de Debian augmente et va atteindre le point où nous ne serons plus capables de garantir une simple compatibilité avec de nouveaux paquets, ou que le temps nécessaire pour y parvenir augmentera de manière exponentielle, à moins que quelque chose ne change.

Toutefois, ce n’est pas quelque chose d’insurmontable, nous avons quelques unes des plus brillantes personnes au monde qui travaillent sur le projet. Nous sommes les experts mondiaux dans la vérification que nos logiciels se complètent. Nous devons nous assurer que cela continue.

Comment puis-je aider

J’apporterai mon soutien et permettrai à ceux qui font le travail d’obtenir ce dont ils ont besoin et quand ils en ont besoin. Comparativement à quelques années en arrière, nos équipes centrales travaillent bien. Je crois que c’est le travail du DPL d’éliminer les inhibiteurs et laisser nos collègues faire leur travail. Cela ne veut pas dire ne pas les aider. Je serai à l’écoute de nos contributeurs et utilisateurs, et serai guidé par ceux qui veulent que Debian deviennent de plus en plus forte.

J’appuierai la mise en œuvre des archives de type « PPA », et moderniserai notre infrastructure en travaillant avec les ftp-masters, l’équipe wanna-build, et les DSA. Il nous serait plus facile de produire un cadre de travail avec des outils corrects, et une partie de notre infrastructure centrale n’a pas été maintenue avec ce dont nous avons besoin pour réaliser un large système.

Je promouvrai et encouragerai l’engagement des non empaqueteurs dans la contribution à Debian. Nous devons intéresser plus de gens qui ne sont pas impliqués dans ces équipes, et les encourager car ils sont une partie importante dans la fabrication de notre distribution. Une méthode pour y parvenir est l’emploi du mécanisme que nous avons utilisé quelques temps, le parrainage, mais appliqué aux non empaqueteurs. J’aimerais voir cela incorporé dans tous nos procédés.

Je continuerai à communiquer avec le projet, le journal quotidien du DPL comme initié par Stefano est un bon outil, et les brèves mensuelles sont utiles pour montrer ce que le DPL fait. Dans la mesure du possible, je m’engagerai avec les équipes et le projet sur des listes publiques, et cela est une de nos priorités fondamentales.

Quoi d’autre ?

Il y a beaucoup d’autres domaines dans lesquels le DPL pourrait s’impliquer, beaucoup d’autres promesses que je pourrais faire. Je pense que ce serait bien téméraire, le rôle du DPL est difficile et demande beaucoup de travail, et je ne veux pas entreprendre plus que je ne puisse faire dans l’immédiat.

Le DPL a un rôle très particulier. S’il existe un problème que seul le DPL puisse résoudre, je ferais tout ce que je pourrais pour le simplifier et trouver une solution. Que ce soit en autorisant de nouvelles dépenses de façon à avoir des serveurs de construction (buildds) fiables, ou en dialoguant avec la presse et les industriels pour vanter les avantages de Debian, ou même tout simplement en encourageant tous ceux qui veulent aider au projet ; comme DPL je puis assurer que je laisserai tous mes confrères continuer le travail qu’ils aiment.

Réfutation

Le programme de Lucas me semble étrange. Il y parle très peu des problèmes auxquels Debian est exposée, parlant plutôt de désintérêt pour Debian. Il semble aussi ne pas s’apercevoir de la place de Debian dans la communauté au sens large — notre force, notre apport au logiciel libre ne sont pas manifestes.

À la place, Lucas se concentre sur deux projets particuliers.

Le contrôle de nos finances

Debian a au moins 100 000 dollars de disponible, et le niveau des dons reçus est supérieur au niveau des dépenses. Ce problème est connu depuis quelques temps, et nous avons continuellement fait attention à la manière de dépenser ces dons qui nous sont faits. Beaucoup de bon travail a déjà été réalisé, commencé par Steve McIntyre et continué par Stefano, pour résoudre ce problème. Les rencontres (« sprints ») notamment sont un excellent moyen de dépenser cet argent — rassembler des groupes pour une communication en temps réel.

Ma principale préoccupation sur les intérêts de Lucas n’est pas de savoir exactement ce que nous possédons, ou si la création d’un budget, possiblement réduit, pourrait réintégré chaque dépense dans la bonne ligne de budget, mais que le but est d’abord d’être utile aux développeurs. Cela ressemble a un exercice purement bureaucratique, alors qu’avoir une fourchette de nos avoirs me semble suffisant, surtout lorsque nous ne dépensons pas nos dons. Nous avons déjà des commissaires aux comptes ; est-ce là un problème majeur qui requièrent une grande partie de l’énergie du DPL ?

Le Conseil du DPL

Mes soucis à propos de l’idée d’un Conseil du DPL sont les mêmes qu’en 2005, ainsi que pour l’idée du projet SCUD (NDT : aide du DPL)

Cela n’est pas très clair comment ce Conseil pourrait être constitué. Nous avons passé beaucoup de temps pour essayer de nous débarrasser de toutes les cabales, et je crois qu’il y a un réel risque d’en créer une autre ici. Lucas mentionne qu’il a été investi pour la transparence, puis essaye de justifier un groupe fermé avec le prétexte que certaines des principales équipes ont des canaux IRC privés.

J’ai abandonné le canal privé des publications Debian quand je suis devenu responsable de publication. Nous devrions rendre les choses plus ouvertes, mais pas créer des aires de discussion privées, à moins d’absolue nécessité. Les problèmes avec les moyens de communication privés sont assez évidents, comme par exemple les délégations qui ont été discutées en privé. Nous ne cacherons pas les problèmes.

Cependant, je pense qu’il y a un concept plus fondamental, un concept de compte-rendu démocratique. La mission du DPL est celle qui contient un mandat du Projet à mener à bien. Ce mandat est celui qui permet au DPL de parler au nom du projet, de guider le Projet et de prendre des décisions. Ce mandat ne s’applique pas au Conseil. Qu’arrivera-t’il si un membre du Conseil devient fou, et dépense beaucoup d’argent dans une plantation de bananes. Actuellement, le DPL peut être destitué par une résolution générale, mais qui sera responsable dans le Conseil ?